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Féminicide à Saint-Malo : la victime avait déposé deux plaintes contre son ex-compagnon avant d'être tuée
C'est le 55e féminicide depuis le début de l'année, selon le décompte du compte Féminicides par compagnon ou ex. Le parquet de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) a communiqué, ce mardi, des nouvelles informations sur ce drame qui a conduit à la mort, dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 août, de Tatiana Mavel.
Cette nuit-là, à Saint-Jouan-des-Guérets (Ille-et-Vilaine), Tatiana Mevel, âgée de 36 ans, est égorgée par son ex-compagnon (38 ans), dans la rue devant chez elle, en présence de ses deux filles de 15 et 17 ans. Le suspect avait ensuite pris la fuite.
Selon Le Télégramme, qui rapporte les informations révélées par le parquet, le soir du meurtre, la victime, qui passait la soirée chez elle avec ses deux filles, a aperçu son ex-conjoint en bas de son immeuble. Elle serait ensuite descendue de son appartement pour aller à sa rencontre de son ancien compagnon.
C'est dans ce contexte qu'une altercation a alors éclaté entre l'homme de 38 ans et Tatiana Mevel, accompagnée de l'une de ses filles. Quelques instants plus tard, il a asséné deux coups de couteau qui s'avéreront mortels au cou de la mère de famille.
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Deux plaintes déposées
Le hic, comme souvent dans ces drames, c'est que l'ancienne employée municipale de Saint-Jouan-des-Guérets avait déjà déposé deux plaintes à l'égard de son ancien partenaire, révèle le parquet.
Une première, avait été déposée le 18 juillet dernier, au commissariat de Saint-Malo, dans laquelle la trentenaire indiquait s'être séparée de son conjoint en début de mois. Elle se disait harcelée de nombreux messages par téléphone et en se présentant régulièrement à son domicile. Les faits étaient alors qualifiés de « harcèlement » par les enquêteurs, même si Tatiana Mevel affirmait ne pas avoir été victime de violence physique, verbale ou sexuelle, ni de menace de mort de la part de son ex.
Le 2 août, une seconde plainte avait été enregistrée par la gendarmerie de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine car elle suspectait son ancien compagnon d'avoir dégradé son véhicule. Le jour du drame, les deux enquêtes étaient encore en cours.
L'ex abattu par un gendarme
Après avoir commis son geste irréparable, le suspect en fuite avait été pris en chasse par les forces de l'ordre, en direction de son logement à Taden, dans les Côtes-d'Armor.
Rattrapé par les forces de l'ordre, le fuyard avait adopté une attitude menaçante à leur encontre, armé d'une machette, d'après les résultats des investigations. Après un tir à impulsion électrique sans résultat, confirmé par l'autopsie, l'un des gendarmes l'a abattu de deux coups de feu.
L'agent en question avait alors été placé en garde à vue. Aux termes de l'enquête de l'Inspection générale de la gendarmerie (IGPN), le parquet a décidé de le remettre en liberté. Les investigations se poursuivent, indique également le parquet ce mardi.
Tatiana Mevel laisse derrière elle trois enfants, deux adolescentes de 15 et 17 ans, ainsi qu'un fils de 8 ans. La garde des deux filles présentes pendant les faits a été confiée à l'aide sociale à l'enfance locale.