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«La situation est critique» : la Loire-Atlantique sur le pied de guerre face à l'épizootie de botulisme qui tue des milliers d'oiseaux
«La situation est critique» : la Loire-Atlantique sur le pied de guerre face à l'épizootie de botulisme qui tue des milliers d'oiseaux

Le Figaro

time6 days ago

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«La situation est critique» : la Loire-Atlantique sur le pied de guerre face à l'épizootie de botulisme qui tue des milliers d'oiseaux

Le botulisme aviaire produit une hécatombe dans les zones humides du département, en particulier dans le secteur des marais de Brière. Les services de l'État se sont engagés mercredi à accompagner les acteurs de terrain mobilisés pour endiguer l'épizootie. Situation préoccupante dans les marais de Brière et au lac de Grand-Lieu. Face à l'épizootie de botulisme qui ravage depuis trois semaines la population aviaire des grandes zones humides de Loire-Atlantique, la préfecture a annoncé le 23 juillet avoir mis sur pied un plan d'action multi-acteurs pour résorber la situation. Les services de l'État se sont engagés à fournir du matériel pour accélérer les prélèvements et le stockage d'animaux et fluidifier le ramassage des cadavres - chaînon central dans la transmission de la maladie. Une campagne d'information des élus et du grand public est également en cours de préparation sur les secteurs concernés. «Tous les acteurs de la Loire-Atlantique sont pleinement mobilisés pour gérer la situation afin d'endiguer la maladie animale au plus vite», a indiqué la préfecture, jeudi. «La situation est devenue critique, il était grand temps de s'organiser face à ce problème, d'autant plus que les premiers oiseaux migrateurs sont attendus dans le secteur d'ici les prochaines semaines. Or la crise ne sera probablement pas réglée avant. Cette séquence est bien partie pour durer jusqu'aux environs de la fin septembre», précise au Figaro le président du parc naturel régional de Brière, Éric Provost. Publicité Des vétérinaires engagés «Nous faisons face à un drame écologique majeur», renchérit, sur ses réseaux sociaux, Bertrand Plouvier, élu au bureau communautaire de Cap Atlantique qui a participé à la première réunion du comité de gestion de lutte contre le botulisme en Brière. Évoquant notamment le cas des oiseaux infectés mais encore susceptibles d'être soignés, l'élu indique que les autorités locales ont grand besoin de caisses en carton, de journaux et d'une centaine de bouteilles d'eau vides. Les animaux malades sont transférés chez plusieurs spécialistes du département, notamment à l'école vétérinaire de Nantes et à la clinique des remparts de Guérande. À lire aussi «Un peu de tenue s'il vous plaît !» : aux Sables d'Olonne, la mairie prône «l'élégance sablaise» contre les vacanciers «en slip» Seule lumière à l'horizon, le temps pluvieux de ces derniers jours devrait contribuer à atténuer quelque temps la prolifération immédiate de la bactérie. Favorisée notamment par les fortes chaleurs du début de l'été et la réduction du niveau d'eau des secteurs concernés, l'épizootie de botulisme affecte en grande majorité les oiseaux aquatiques, comme les canards ou les hérons. En Brière, plusieurs espèces protégées sont victimes de l'épizootie, à l'instar de la spatule blanche, de l'aigrette garzette et de l'échasse blanche. Infectés notamment par les vers des oiseaux morts, les spécimens contaminés sont progressivement atteints de paralysie et finissent par mourir de noyade ou par succomber à une détresse respiratoire, décrit l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). En début de semaine, plus de 4000 oiseaux morts avaient d'ores et déjà été collectés dans le département, notamment avec l'aide des chasseurs et des pêcheurs. Ces campagnes de ramassage de cadavres vont se poursuivre, sept jours sur sept, avec des battues plus importantes chaque samedi. Compte tenu des dimensions et des conditions d'accessibilité des marais, ces opérations ne permettent malheureusement pas de récupérer tous les oiseaux morts, rappelle l'union des chasseurs de gibier d'eau de Brière. Le botulisme aviaire ne se transmet pas à l'être humain.

«Nous sommes en pleine catastrophe écologique» : des milliers d'oiseaux retrouvés morts dans les marais de Loire-Atlantique
«Nous sommes en pleine catastrophe écologique» : des milliers d'oiseaux retrouvés morts dans les marais de Loire-Atlantique

Le Figaro

time22-07-2025

  • Politics
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«Nous sommes en pleine catastrophe écologique» : des milliers d'oiseaux retrouvés morts dans les marais de Loire-Atlantique

En trois semaines, près de 4000 cadavres aviaires ont été dénombrés dans les marais de Brière et au lac de Grand-Lieu. Les chasseurs craignent un emballement de l'épidémie. Un point d'étape doit se tenir mercredi. Moisson funeste dans les marais de Brière. La zone humide située au nord de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), est le théâtre depuis la mi-juillet d'une épidémie de botulisme qui décime la population aviaire. En moins d'une semaine, des chasseurs bénévoles ont ramassé plus de 1400 cadavres d'oiseaux sur le secteur. Depuis, un silence de mort s'est abattu sur le marais, d'habitude foisonnant du chant des oiseaux et de l'agitation des parades nuptiales. Importée depuis un autre foyer qui ravage, depuis la fin juin, le lac de Grand-Lieu, au sud de Nantes, l'épidémie semble se développer sur le territoire, alerte la fédération de chasse. Selon la préfecture de Loire-Atlantique, cette hausse soudaine de la mortalité de la faune sauvage s'explique par «les conditions climatiques actuelles, notamment les fortes chaleurs et la sécheresse cumulées». Le niveau d'eau des marais est de 25 cm inférieur au niveau moyen attendu en août – situation à laquelle contribuent également les agriculteurs locaux. Ces conditions favorisent le développement de la bactérie du botulisme et l'infection de la faune - en particulier les oiseaux aquatiques, comme les canards. Chez cette population, les spécimens atteints sont progressivement atteints de paralysie et finissent par mourir de noyade ou succombent à une détresse respiratoire, décrit l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Publicité «La dynamique de l'épidémie est très préoccupante» Le phénomène fait l'objet d'un suivi dans le cadre du réseau SAGIR, qui regroupe les fédérations des chasseurs, le réseau des laboratoires vétérinaires départementaux (ADILVA) et l'Office français de la biodiversité (OFB). Un premier point d'étape sur l'épidémie est prévu mercredi soir, le 23 juillet, avec les services de l'État et des acteurs du réseau SAGIR. «Il était temps!», souffle Frédéric Richeux, président de l'union des chasseurs de gibier d'eau de Brière. «Toutes les espèces emblématiques de la Brière sont concernées: hérons, aigrettes, spatules,… Nous vivons une véritable catastrophe écologique, un massacre, une destruction massive d'un biotope emblématique, à trois semaines des premières migrations», se désole le fin connaisseur des marais. À lire aussi «Le phare terrestre du Pays de Retz» : près de Nantes, l'incroyable projet du propriétaire du château de Briord «La dynamique de l'épidémie est très préoccupante, confirme Denis Dabo, directeur de la fédération des chasseurs de Loire-Atlantique. Au lac de Grand-Lieu, le botulisme sévit depuis la fin juin. Nous avons alerté en vain les services de l'État dès le 3 juillet. Depuis, en 20 jours, nous y avons collecté plus de 2400 oiseaux morts. Cela nous porte à près de 4000 cadavres collectés sur le département en trois semaines. Et aujourd'hui nous avons aussi des échos de premiers cas dans le marais poitevin, en Vendée, et possiblement aussi sur les marais de Fégréac». La fédération emploie trois employés à plein temps pour ramasser les morts au lac de Grand-Lieu, pour éviter un effet boule de neige des contaminations. Consterné par la situation, Denis Dabo espère voir arriver des renforts d'ici les prochains jours. «Malheureusement, nous sommes très seuls sur le front, alors qu'il faut à tout prix enrayer l'emballement de l'épidémie, il en va de l'écosystème des zones humides du département», évoque-t-il. «C'est un crève-cœur. On a été jusqu'à présent complètement délaissés par les élus, la région et les services de l'État», abonde Frédéric Richeux, particulièrement amer de l'inaction des acteurs publics. Outre les populations aviaires, le botulisme concerne également, d'une manière moins virulente, les troupeaux de bovins. La maladie peut également se transmettre à l'espèce humaine, par l'intermédiaire d'aliments mal conservés contaminés par des toxines botuliques. En moyenne, une vingtaine d'incidences sont signalées chaque année en France.

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