
«Nous sommes en pleine catastrophe écologique» : des milliers d'oiseaux retrouvés morts dans les marais de Loire-Atlantique
Moisson funeste dans les marais de Brière. La zone humide située au nord de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), est le théâtre depuis la mi-juillet d'une épidémie de botulisme qui décime la population aviaire. En moins d'une semaine, des chasseurs bénévoles ont ramassé plus de 1400 cadavres d'oiseaux sur le secteur. Depuis, un silence de mort s'est abattu sur le marais, d'habitude foisonnant du chant des oiseaux et de l'agitation des parades nuptiales. Importée depuis un autre foyer qui ravage, depuis la fin juin, le lac de Grand-Lieu, au sud de Nantes, l'épidémie semble se développer sur le territoire, alerte la fédération de chasse.
Selon la préfecture de Loire-Atlantique, cette hausse soudaine de la mortalité de la faune sauvage s'explique par «les conditions climatiques actuelles, notamment les fortes chaleurs et la sécheresse cumulées». Le niveau d'eau des marais est de 25 cm inférieur au niveau moyen attendu en août – situation à laquelle contribuent également les agriculteurs locaux. Ces conditions favorisent le développement de la bactérie du botulisme et l'infection de la faune - en particulier les oiseaux aquatiques, comme les canards. Chez cette population, les spécimens atteints sont progressivement atteints de paralysie et finissent par mourir de noyade ou succombent à une détresse respiratoire, décrit l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
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«La dynamique de l'épidémie est très préoccupante»
Le phénomène fait l'objet d'un suivi dans le cadre du réseau SAGIR, qui regroupe les fédérations des chasseurs, le réseau des laboratoires vétérinaires départementaux (ADILVA) et l'Office français de la biodiversité (OFB). Un premier point d'étape sur l'épidémie est prévu mercredi soir, le 23 juillet, avec les services de l'État et des acteurs du réseau SAGIR. «Il était temps!», souffle Frédéric Richeux, président de l'union des chasseurs de gibier d'eau de Brière. «Toutes les espèces emblématiques de la Brière sont concernées: hérons, aigrettes, spatules,… Nous vivons une véritable catastrophe écologique, un massacre, une destruction massive d'un biotope emblématique, à trois semaines des premières migrations», se désole le fin connaisseur des marais.
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«La dynamique de l'épidémie est très préoccupante, confirme Denis Dabo, directeur de la fédération des chasseurs de Loire-Atlantique. Au lac de Grand-Lieu, le botulisme sévit depuis la fin juin. Nous avons alerté en vain les services de l'État dès le 3 juillet. Depuis, en 20 jours, nous y avons collecté plus de 2400 oiseaux morts. Cela nous porte à près de 4000 cadavres collectés sur le département en trois semaines. Et aujourd'hui nous avons aussi des échos de premiers cas dans le marais poitevin, en Vendée, et possiblement aussi sur les marais de Fégréac». La fédération emploie trois employés à plein temps pour ramasser les morts au lac de Grand-Lieu, pour éviter un effet boule de neige des contaminations.
Consterné par la situation, Denis Dabo espère voir arriver des renforts d'ici les prochains jours. «Malheureusement, nous sommes très seuls sur le front, alors qu'il faut à tout prix enrayer l'emballement de l'épidémie, il en va de l'écosystème des zones humides du département», évoque-t-il. «C'est un crève-cœur. On a été jusqu'à présent complètement délaissés par les élus, la région et les services de l'État», abonde Frédéric Richeux, particulièrement amer de l'inaction des acteurs publics.
Outre les populations aviaires, le botulisme concerne également, d'une manière moins virulente, les troupeaux de bovins. La maladie peut également se transmettre à l'espèce humaine, par l'intermédiaire d'aliments mal conservés contaminés par des toxines botuliques. En moyenne, une vingtaine d'incidences sont signalées chaque année en France.
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