Dernières actualités avec #botulisme


Le Figaro
16 hours ago
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«Nous sommes en pleine catastrophe écologique» : des milliers d'oiseaux retrouvés morts dans les marais de Loire-Atlantique
En trois semaines, près de 4000 cadavres aviaires ont été dénombrés dans les marais de Brière et au lac de Grand-Lieu. Les chasseurs craignent un emballement de l'épidémie. Un point d'étape doit se tenir mercredi. Moisson funeste dans les marais de Brière. La zone humide située au nord de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), est le théâtre depuis la mi-juillet d'une épidémie de botulisme qui décime la population aviaire. En moins d'une semaine, des chasseurs bénévoles ont ramassé plus de 1400 cadavres d'oiseaux sur le secteur. Depuis, un silence de mort s'est abattu sur le marais, d'habitude foisonnant du chant des oiseaux et de l'agitation des parades nuptiales. Importée depuis un autre foyer qui ravage, depuis la fin juin, le lac de Grand-Lieu, au sud de Nantes, l'épidémie semble se développer sur le territoire, alerte la fédération de chasse. Selon la préfecture de Loire-Atlantique, cette hausse soudaine de la mortalité de la faune sauvage s'explique par «les conditions climatiques actuelles, notamment les fortes chaleurs et la sécheresse cumulées». Le niveau d'eau des marais est de 25 cm inférieur au niveau moyen attendu en août – situation à laquelle contribuent également les agriculteurs locaux. Ces conditions favorisent le développement de la bactérie du botulisme et l'infection de la faune - en particulier les oiseaux aquatiques, comme les canards. Chez cette population, les spécimens atteints sont progressivement atteints de paralysie et finissent par mourir de noyade ou succombent à une détresse respiratoire, décrit l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Publicité «La dynamique de l'épidémie est très préoccupante» Le phénomène fait l'objet d'un suivi dans le cadre du réseau SAGIR, qui regroupe les fédérations des chasseurs, le réseau des laboratoires vétérinaires départementaux (ADILVA) et l'Office français de la biodiversité (OFB). Un premier point d'étape sur l'épidémie est prévu mercredi soir, le 23 juillet, avec les services de l'État et des acteurs du réseau SAGIR. «Il était temps!», souffle Frédéric Richeux, président de l'union des chasseurs de gibier d'eau de Brière. «Toutes les espèces emblématiques de la Brière sont concernées: hérons, aigrettes, spatules,… Nous vivons une véritable catastrophe écologique, un massacre, une destruction massive d'un biotope emblématique, à trois semaines des premières migrations», se désole le fin connaisseur des marais. À lire aussi «Le phare terrestre du Pays de Retz» : près de Nantes, l'incroyable projet du propriétaire du château de Briord «La dynamique de l'épidémie est très préoccupante, confirme Denis Dabo, directeur de la fédération des chasseurs de Loire-Atlantique. Au lac de Grand-Lieu, le botulisme sévit depuis la fin juin. Nous avons alerté en vain les services de l'État dès le 3 juillet. Depuis, en 20 jours, nous y avons collecté plus de 2400 oiseaux morts. Cela nous porte à près de 4000 cadavres collectés sur le département en trois semaines. Et aujourd'hui nous avons aussi des échos de premiers cas dans le marais poitevin, en Vendée, et possiblement aussi sur les marais de Fégréac». La fédération emploie trois employés à plein temps pour ramasser les morts au lac de Grand-Lieu, pour éviter un effet boule de neige des contaminations. Consterné par la situation, Denis Dabo espère voir arriver des renforts d'ici les prochains jours. «Malheureusement, nous sommes très seuls sur le front, alors qu'il faut à tout prix enrayer l'emballement de l'épidémie, il en va de l'écosystème des zones humides du département», évoque-t-il. «C'est un crève-cœur. On a été jusqu'à présent complètement délaissés par les élus, la région et les services de l'État», abonde Frédéric Richeux, particulièrement amer de l'inaction des acteurs publics. Outre les populations aviaires, le botulisme concerne également, d'une manière moins virulente, les troupeaux de bovins. La maladie peut également se transmettre à l'espèce humaine, par l'intermédiaire d'aliments mal conservés contaminés par des toxines botuliques. En moyenne, une vingtaine d'incidences sont signalées chaque année en France.


Le Parisien
5 days ago
- Science
- Le Parisien
Incapables de manger, parler ou marcher : gare aux intoxications avec les conserves maison mal stérilisées
Le mal peut se cacher là où on ne l'attend pas. Dans une boîte de sardines, du pesto à l'ail des ours et même quelques carottes. Jamais trois couples de retraités n'auraient imaginé qu'un gâteau fait à partir de légumes mis en bocal par leurs amis les rendraient incapables de manger, parler, marcher. Selon l'Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire, six personnes vers Cholet ont présenté des symptômes sévères entre le 7 et le 14 juillet, nécessitant d'être hospitalisés après avoir contracté le botulisme, une affection neurologique grave et mortelle dans 5 à 10 % des cas.


Le HuffPost France
7 days ago
- Science
- Le HuffPost France
Botulisme : aliments, conserves… comment éviter une contamination en cuisine
SANTÉ - Un peu de moisi dans la confiture, un yaourt dont la date de péremption est dépassée depuis quelques jours… Quand on parle de conservation des aliments, à chacun ses méthodes pour décider si un produit est encore consommable. Mais cela ne fonctionne pas à tous les coups et certains détails doivent attirer l'attention, sous peine de s'exposer à des dangers. Ainsi, ce mercredi 16 juillet, l'Agence régionale de santé des Pays de la Loire a alerté sur six cas de botulisme dans le secteur de Cholet. D'après l'enquête, encore en cours, a déterminé que des carottes « mises en bocal de façon artisanale » et consommées dans un cadre familial et amical pourraient être responsables de ces contaminations. Une situation qui rappelle celle de septembre 2023 en Gironde, lorsque 16 clients d'un bar-restaurant bordelais avaient été identifiés comme des « cas suspects de botulisme ». Une femme de 32 ans en était décédée. Pour savoir comment conserver au mieux ses aliments et éviter les risques, Le HuffPost avait demandé des réponses à Stéphanie Chevalier Lopez. Élue meilleur ouvrier de France en sécurité alimentaire, elle donnait aussi des conseils pour conserver au mieux ses denrées. Des risques liés avant tout à la conservation sous vide ou en conserve « En France, les cas de botulisme sont rares, rassure immédiatement Stéphanie Chevalier Lopez. Ils sont majoritairement causés par une mauvaise stérilisation de conserves ou de bocaux faits maisons. » Affection neurologique grave, le botulisme alimentaire est en effet causé par une bactérie qui se développe dans un milieu sans oxygène, et qui n'est pas détruite au moment de la cuisson. Dans nos cuisines, cela concerne principalement les aliments sous vide, en conserve ou en bocal. « En milieu professionnel, nous stérilisons les contenants avec du matériel spécifique et nous les testons. Je ne recommande pas les conserves 'à l'ancienne' comme au temps de nos grands-parents », reprend l'experte, qui décrit l'action de la toxine botulique comme celle d'un « poison paralysant » très dangereux s'il atteint les voies respiratoires de la personne qui l'ingère. « Quand on pense à une intoxication alimentaire, on pense souvent aux symptômes d'une gastro. Mais ces symptômes n'ont rien à voir », souligne Stéphanie Chevalier Lopez, appelant à la vigilance. Botulisme : les signes qui doivent alerter Pour faire attention à la bonne conservation des aliments dans son frigo ou ses placards, la spécialiste de la sécurité alimentaire met l'accent sur plusieurs points. En premier lieu, ne pas faire confiance aux signaux olfactifs. « Ce qui est dangereux avec les germes pathogènes - dont celui qui cause le botulisme, mais aussi la listeria ou la salmonelle - c'est qu'ils ne changent pas l'odeur du produit. Un aliment peut tout à fait être contaminé et n'avoir aucune odeur », explique-t-elle. Quels sont alors les détails qui doivent alerter ? En premier lieu, l'apparence de la conserve ou de l'emballage du produit sous vide. « Au moment où on utilise la conserve, il y a un contrôle visuel à effectuer. Si le couvercle de la conserve ou l'opercule de l'emballage est bombé, on jette : c'est que quelque chose s'est développé à l'intérieur, même si visuellement, le produit est joli. » Elle détaille : « Dans ce genre de cas, on peut être tenté d'ouvrir le produit et de l'utiliser s'il ne sent pas mauvais. C'est ce qu'il ne faut pas faire ! » Elle incite à prêter attention aux aspérités potentielles sur les conserves : de la rouille, des endroits abîmés qui auraient pu altérer la stérilisation de l'objet, notamment lors de leur transport. Autre élément qui peut trahir la contamination de votre (ex) repas du jour : le bruit. « Le développement bactérien à l'intérieur d'un contenant provoque un dégagement gazeux. Si, quand on ouvre une conserve ou un bocal, on entend un 'psshhht' comme quand on ouvre une bouteille de coca, il faut en jeter le contenu. » Comment bien conserver ses aliments La bactérie responsable du botulisme n'est pas la seule à pouvoir être dangereuse dans nos frigos. Pour préserver au mieux ses aliments et sa santé, et éviter diverses bactéries comme la salmonelle, la listeria ou les staphylocoques dorés, Stéphanie Chevalier Lopez liste plusieurs bonnes pratiques. En premier lieu, consommer rapidement ses produits ouverts : « Dès qu'on ouvre n'importe quel produit conservé sous vide, la date de péremption indiquée sur l'emballage n'a plus court. Il faut le consommer dans les trois jours après ouverture. » Elle recommande ensuite aux particuliers de vérifier la température de leur frigo. « Elle doit être entre 0 et 4 degrés mais souvent, ces degrés sont dépassés dans le frigo familial. Or, au-delà de 4 degrés, certaines bactéries peuvent proliférer plus facilement. » Le lavage régulier et soigneux du réfrigérateur est aussi de mise, « au minimum une fois par mois, et idéalement une fois par semaine », tout comme le nettoyage des poignées. Enfin, se laver les mains avant et après la manipulation de chaque denrée alimentaire est indispensable pour éviter les contaminations croisées. Elle détaille : « Prenons un œuf. Il est possible que sa coquille soit contaminée à la salmonelle mais l'intérieur de l'œuf, lui, est sain. Par contre, si vous touchez votre coquille d'œuf avant de cuisiner autre chose, vous pouvez contaminer le reste. » Les contaminations croisées peuvent aussi intervenir en mélangeant les aliments crus et cuits, ou en les conservant à proximité.


Le Parisien
7 days ago
- Science
- Le Parisien
Maine-et-Loire : six personnes victimes de botulisme hospitalisées, des carottes seraient en cause
Des cas de botulisme dans le secteur de Cholet (Maine-et-Loire). Selon l'Agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire, « à ce stade, six personnes ont présenté des symptômes sévères entre le 7 et le 14 juillet nécessitant leur hospitalisation », indique-t-elle dans un communiqué. Le botulisme est une affection neurologique aiguë provoquée par une toxine extrêmement puissante produite par une bactérie appelée clostridium botulinium, rappelle l'ARS sur son site . « Ces bactéries ne se développent qu'en l'absence d'oxygène », c'est pourquoi les aliments les plus souvent impliqués sont les aliments sous vide, en conserves et les salaisons de fabrication familiale ou artisanale. Dans le cas des intoxications à Cholet, « les investigations réalisées auprès des personnes malades et de leurs proches s'orientent vers la consommation de carottes mises en bocal de façon artisanale », indique l'ARS, qui précise qu'aucun de ces aliments n'a été commercialisé. L'Agence régionale de santé poursuit ses recherches « pour savoir combien de personnes au sein de la sphère familiale et amicale ont également consommé ces aliments ». Selon l'ARS, le botulisme est une maladie « potentielle grave » qui se déclare après une période d'incubation de 12 à 72 heures en moyenne, quand il est d'origine alimentaire. Si les personnes ayant partagé les mêmes aliments manifestent des symptômes identiques, leur sévérité peut s'avérer variable. Cela peut aller de troubles digestifs pouvant être fugaces à des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements ou encore des diarrhées . Il existe aussi des risques plus graves d'atteinte oculaire (défaut d'accommodation, vision floue), de sécheresse de la bouche accompagnée d'un défaut de déglutition voire d'élocution et de symptômes neurologiques (paralysie plus ou moins forte des muscles). Si le botulisme est mortel dans 5 à 10 % des cas, sa mortalité est élevée quand le traitement n'est pas immédiat. Le traitement du botulisme est essentiellement symptomatique et requiert, dans les formes sévères, des soins respiratoires intensifs avec une ventilation assistée. L'ARS rappelle qu'à l'ouverture d'un produit en conserve ou bocal, « s'il existe un doute, notamment une odeur ou une couleur anormale, si la conserve n'émet pas de bruit à l'ouverture, si la boîte de conserve est gonflée, il convient de jeter le produit et ne pas le consommer ».


Le Parisien
04-07-2025
- Science
- Le Parisien
« Je suis en train de mourir » : après avoir reçu des injections de botox illégal, une femme passe trois jours en soins intensifs
Lorsqu'elle a découvert les tarifs de Gemma Gray, bien en dessous de ceux du marché, Kaylie Bailey, 36 ans n'a pourtant pas hésité très longtemps pour se faire piquer. Cette mère de famille , originaire de Peterlee, une ville du nord du Royaume-Uni, a ainsi payé 75 livres (soit 86,93 euros) pour trois injections de Botox . Mais en quelques jours, sa santé s'est détériorée, et on lui a diagnostiqué un botulisme , une maladie rare mais potentiellement mortelle causée par une bactérie. Comme elle, plusieurs autres clientes passées entre les mains de Gemma Gray ont contracté cette maladie, a rapporté la BBC , qui a recueilli le témoignage de Kaylie Bailey et d'une autre femme. Très vite après avoir reçu ses injections, Kaylie Bailey a eu des difficultés à voir. Les médecins du Sunderland Royal Hospital ont diagnostiqué une ptose, une affection oculaire caractérisée par un affaissement de la paupière supérieure, et lui ont conseillé de rentrer chez elle pour se reposer. Mais lorsque son état s'est détérioré au cours des jours suivants, Kaylie Bailey s'est précipitée à l'hôpital où on lui a annoncé qu'elle était atteinte de botulisme. À ce moment-là, 28 personnes avaient été diagnostiquées avec cette maladie dans le nord-est de l'Angleterre après avoir reçu des injections antirides. Kaylie Bailey a cessé de respirer et a dû être réanimée. Elle a ensuite passé trois jours en unité de soins intensifs. « Je me souviens d'être restée allongée sur le lit à penser : « Je suis en train de mourir ici et je ne veux pas », a-t-elle confié à la BBC. Elle a ensuite dû porter un cache-œil jusqu'à ce que son œil soit complètement guéri. La trentenaire a ensuite contacté Gemma Gray pour tenter d'obtenir des explications. Son interlocutrice lui a répondu alors qu'il s'agissait d'un « problème national lié au produit » (une affirmation que la BBC n'a pas été en mesure de confirmer). « Quand je suis arrivée (à son rendez-vous pour les injections antirides ; ndlr), j'ai eu l'impression qu'elle se précipitait, tellement ça me faisait mal, j'en avais les larmes aux yeux. (…) Je n'arrive pas à croire qu'elle ait osé faire ça à des gens. (…) Elle ne savait même pas ce qu'il y avait dedans et nous devons vivre avec ce qu'elle nous a fait. (…) J'ai failli mourir à cause de ça ». Pour Paula Harrison, une quinquagénaire mère de trois enfants qui est également passée entre les mains de l'esthéticienne, « [Gemma Gray] joue avec la vie des gens. Heureusement, je vais bien, mais j'aurais pu être morte ». La mère de famille a elle aussi contracté le botulisme. Paula Harrison a déclaré que sa gorge se serrait et qu'elle était incapable de manger. Gemma Gray, est à la tête de Belissimo Aesthetics, indépendante de toute autre entreprise du même nom. Elle a administré à plusieurs clients une forme illégale de toxine botulique, un ingrédient utilisé dans les produits de Botox légaux. Gemma Gray a utilisé du Toxpia, un produit sud-coréen non autorisé au Royaume-Uni, selon l'Agence de réglementation des médicaments et des produits de santé (AMAPS). Sa vente ou sa distribution constitue une infraction. L'esthéticienne a expliqué à ses clients qu'il s'agissait d'un « nouveau type de Botox » et a facturé entre 75 et 100 livres pour trois zones de traitement. La BBC a tenté de la contacter pour l'interroger sur son implication, mais elle a indiqué ne pas souhaiter s'exprimer. Selon le média britannique, il semblerait qu'un autre praticien esthétique, associé commercial de Gemma Gray, lui ait acheté le Toxpia et l'ait administré à ses propres clients, dont beaucoup sont également tombés malades. Gemma Gray a exprimé à ses clients ses regrets pour ce qui s'est passé et a fait part de son profond chagrin face à leur maladie. Une enquête, menée par l'Agence britannique de sécurité sanitaire, est en cours. Le phénomène d'injections au botox illégal ne s'arrête pas aux frontières du Royaume-Uni : en France en 2024, huit personnes ont contracté le botulisme et frôlé la mort après des injections antirides réalisées par de faux médecins, a rapporté l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).