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20 hours ago
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L'ajout de deux nouvelles stations fait du surplace
En 2024, CDPQ a publiquement annoncé que ces deux stations étaient techniquement possibles, mais qu'elles devraient être construites en même temps. Le projet d'ajouter deux nouvelles stations du REM au centre-ville-dans Griffintown et dans Bridge-Bonanventure-fait du surplace, a pu confirmer La Presse. CDPQ Infra affirme être toujours en négociation (depuis plus d'un an) avec Québec pour le financement de ces chantiers. « Nous sommes dans l'attente d'un retour du gouvernement pour les prochaines étapes », a indiqué Francis Labbé, porte-parole de CDPQ Infra, par courriel. « Il s'agit de constructions complexes puisqu'elles se feront sur une antenne en service et que l'une des deux sera sur viaduc. » « Des échanges ont encore eu lieu dernièrement », a-t-il ajouté. « La ministre a déjà signifié qu'elle voit d'un bon œil l'ajout d'une éventuelle station dans le secteur Bridge-Bonaventure, notamment en raison du potentiel d'achalandage et des projets de développement immobilier », a affirmé le cabinet de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, par écrit. « Depuis que la faisabilité technique du projet a été confirmée, les discussions entourant le financement sont en cours avec CDPQ Infra et les autres partenaires et elles avancent. » La station Griffintown – Bernard-Landry n'était pas initialement prévue dans le projet du REM. En 2020, un arrêt planifié près du bassin Peel a été abandonné, ouvrant la porte à l'édification de cette station. En train, moins de deux minutes sépareront cet arrêt de la gare Centrale. Elle devait être complétée pour 2024, puis pour 2027, avant que cette échéance saute à son tour, l'an dernier. La station Bridge-Bonaventure, au sud du canal de Lachine, a été demandée en 2022 par l'administration Plante, qui veut favoriser le développement du secteur du même nom. Un arrêt du REM est une « condition sine qua non » pour ce projet, avait affirmé Robert Beaudry, élu responsable de l'urbanisme au sein du comité exécutif de Valérie Plante. La station pourrait être construire juste à côté du Costco de la rue Bridge. En 2024, CDPQ a publiquement annoncé que ces deux stations étaient techniquement possibles, mais qu'elles devraient être construites en même temps « afin de réduire les répercussions sur le réseau en exploitation ».


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5 days ago
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À la recherche de l'âme de Griffintown
Le quartier montréalais de Griffintown s'est métamorphosé au cours des 15 dernières années et la transformation s'est accélérée avec la construction de plusieurs nouvelles tours de condos autour du canal de Lachine, à l'ouest du bassin Peel. On connaît toutefois très peu ce secteur en effervescence qui mérite qu'on s'y intéresse de plus près. Le guide Daniel Bromberg nous a donné rendez-vous à la fonderie Darling, ancienne usine transformée en centre d'art contemporain dans la Cité du multimédia, qui s'appelait il n'y a pas encore si longtemps le Faubourg des Récollets, une zone étroitement liée à Griffintown. « J'ai développé ce tour en collaboration avec Corridor culturel, une organisation qui fait la promotion de sites culturels entre le Vieux-Montréal et le marché Atwater, explique-t-il. On a identifié 14 ou 15 lieux importants pour découvrir un petit peu ce qui s'offre dans les quartiers du canal de Lachine et du Sud-Ouest. » Le jeune guide, qui offre aussi ses services par l'entremise de la plateforme Airbnb, en profite pour parler de l'histoire fondatrice de Griffintown, dont l'origine remonte au fief de Nazareth, cédé en 1654 à Jeanne Mance, puis aux religieuses Hospitalières. On apprend que le quartier tient son nom de Mary Griffin, qui n'a pourtant été propriétaire des terres que pendant une dizaine d'années au début du XIXe siècle, mais suffisamment pour être la première à faire arpenter le secteur, notamment en traçant les rues King, Queen, Prince, Nazareth, Gabriel (maintenant Ottawa) et Griffin (maintenant Wellington). PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Le poste Adélard-Godbout, anciennement de la Montreal Light Heat and Power Company, a été en 1901 le premier poste de distribution électrique souterraine à Montréal. Doté d'une architecture néoclassique remarquable, c'est le plus vieux poste toujours en service au Canada. C'est parti ! On met le cap vers l'ouest, en s'arrêtant un moment pour jeter un coup d'œil à la magnifique œuvre Source, de Jaume Plensa, côté sud de la rue Wellington, au centre du boulevard Robert-Bourassa. On la voit le plus souvent en circulant en auto, mais c'est en la regardant de près que l'on constate qu'elle est entièrement constituée de lettres de différents alphabets. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE La brasserie Dow était plus importante que Molson à son apogée à la fin du XIX e siècle. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE La sculpture Réaction en chaîne, installée sur le campus de l'ETS, est une création de l'artiste huron-wendat Ludovic Boney. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE L'œuvre Antigon VII a été réalisée en 1991 par Liliana Berezowsky et ensuite déplacée à l'ETS. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Construite en 1903 dans la rue Ottawa, la magnifique caserne no 3 était l'ancienne caserne centrale des pompiers de Montréal. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Le poste Adélard-Godbout, anciennement de la Montreal Light Heat and Power Company, a été en 1901 le premier poste de distribution électrique souterraine à Montréal. Doté d'une architecture néoclassique remarquable, c'est le plus vieux poste toujours en service au Canada. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Construit en 1894, le bâtiment situé au coin des rues Notre-Dame et des Seigneurs est fait de pierres rouges importées d'Écosse. Il abrite maintenant le Café Lali. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE La brasserie Dow était plus importante que Molson à son apogée à la fin du XIXe siècle. 1 /6 On gagne ensuite la rue Ottawa en cueillant un bon latte chez Mano Figa, petit frère du Mano Cornuto voisin, qui sert des plats typiquement italiens à prix raisonnables. La rue du Shannon nous mène ensuite à l'angle de la rue William, qui nous permet d'avoir un coup d'œil simultané aux deux projets qui ont littéralement relancé Griffintown : à droite, le complexe de condos Lowney, dont la construction a débuté il y a plus de 20 ans dans l'immeuble qui avait abrité l'ancienne usine de chocolat – c'est ici que l'on fabriquait les fameux Cherry Blossom jusque dans les années 1960. À gauche, l'ancienne brasserie Dow, dont les vastes locaux font dorénavant partie du campus de l'École de technologie supérieure (ETS). En progressant vers l'ouest, on découvre justement le campus de l'école associée à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), au cœur duquel se trouvent de superbes espaces piétonniers aménagés dans le prolongement des rues Barré et Murray. Il ne faut toutefois pas avoir peur des revenants, car c'est dans un immeuble au coin des rues William et Murray qu'est morte Mary Gallagher, prostituée décapitée en 1879 dont l'esprit vengeur serait responsable des malheurs du quartier – fermeture du canal de Lachine, dévitalisation chronique dans les années 1970, etc. Il y a une vigie aux chandelles tous les sept ans ici. La prochaine doit avoir lieu en 2026. Les gens se réunissent ici sur la place pour essayer de voir le fantôme de Mary Gallagher. Daniel Bromberg, guide La rue de la Montagne permet de nous rapprocher du canal de Lachine en passant devant la succursale de Griffintown du Petit Dep et sa buvette installée dans un superbe bâtiment d'époque qui épouse la pointe formée de la jonction de la rue du Séminaire. À quelques mètres de là se trouve la maison Keegan, toute petite résidence construite en 1825 – on dit que c'est la plus ancienne de Griffintown. La maison a été ramenée en 2015 tout près de son emplacement original en l'intégrant à la restauration du projet immobilier Brickfields, au coin de la rue Wellington, tout juste en face des vestiges de l'ancienne église Sainte-Anne. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Construite en 1825, la maison Keegan est la plus vieille de Griffintown. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE La vue du centre-ville à la sortie du verdoyant passage des Bassins PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Construit en 1894, le bâtiment situé au coin des rues Notre-Dame et des Seigneurs est fait de pierres rouges importées d'Écosse. Il abrite maintenant le Café Lali. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Construite en 1903 dans la rue Ottawa, la magnifique caserne n o 3 était l'ancienne caserne centrale des pompiers de Montréal. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Construite en 1825, la maison Keegan est la plus vieille de Griffintown. 1 /4 Notre guide nous emmène ensuite le long du canal de Lachine, véritable oasis urbaine qui attire les promeneurs, mais aussi de plus en plus d'évènements, notamment dans le Hangar 1825. Le secteur voit aussi des espaces verts apparaître entre les tours de condos, c'est le cas de l'étonnant passage des Bassins, qui offre un point de vue inédit sur le centre-ville. En progressant vers le nord, on s'approche ainsi des confins de Griffintown, la rue Notre-Dame marquant une frontière floue avec le quartier de la Petite-Bourgogne. On y trouve plusieurs bons restos et quelques belles boutiques. C'est ici que se trouve notamment espace|MTL, magasin phare et siège social du fabricant de vêtements de sport Ciele. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Le jardin secret situé derrière l'ancien Horse Palace peut être loué par les visiteurs. On revient tranquillement sur nos pas après avoir atteint la rue des Seigneurs, par les rues William et Ottawa. Arrivé à la hauteur de la rue Eleanor, on voit de plus près des maisons qu'on avait aperçues en sortant du campus de l'ETS. Il s'agit de quelques-unes des plus vieilles résidences de Griffintown, construites autour des anciennes écuries du Horse Palace, aménagées en 1862 et en fonction jusqu'à leur démolition en 2017. Elles abritaient à l'origine les chevaux qui transportaient les matériaux utilisés dans les quais du canal de Lachine, avant de faire place aux chevaux travaillant dans le commerce des calèches – les dernières calèches ont cessé de circuler dans le Vieux-Montréal à la fin de 2019. Le parc est privé, mais on peut néanmoins profiter de l'endroit en louant pour quelques heures le jardin secret voisin, aménagé derrière l'hôtel particulier Griffintown. Souvent décrié pour son manque de services et d'espaces verts, Griffintown semble enfin trouver sa voie et son âme, n'en déplaise au fantôme de la pauvre Mary Gallagher !


La Presse
07-07-2025
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Ce gratte-ciel de 63 étages aidera-t-il la crise du logement ?
Un nouveau gratte-ciel de 63 étages qui abrite plus de 600 logements et un hôtel est en construction au centre-ville. Ce gratte-ciel de 63 étages aidera-t-il la crise du logement ? C'est un immeuble que j'ai regardé pousser avec curiosité ces dernières années. Une structure filiforme, haute de 200 mètres, à cheval entre le quartier des affaires de Montréal et Griffintown. Sa couleur très pâle, son revêtement texturé et ses 63 étages lui permettent de sortir du lot, dans le paysage de plus en plus dense du centre-ville. Mais ce gratte-ciel se démarque aussi pour une autre raison : sa fonction. Il ne contient aucun condo : la demande est au point mort, ou presque. On n'y trouve pas de bureaux non plus : le taux d'inoccupation frôle toujours les 19 % dans le cœur de Montréal. Cette nouvelle tour est plutôt dans l'air du temps. C'est-à-dire : locative. Elle proposera 662 appartements, une quantité gigantesque pour un seul et même immeuble. PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE La tour ne contient aucun condo ni bureau, seulement des appartements et un hôtel. Avec une telle concentration, on peut presque parler d'une ville verticale. Les centaines d'unités sont offertes depuis peu en location, alors qu'une crise sans précédent fait rage dans la métropole. Cette manne contribuera-t-elle, au moins un peu, à résorber la pénurie ? Épineuse question, que j'ai abordée avec le promoteur Marc Varadi, de RIMAP Construction, pendant une visite de son plus récent projet. Notre rencontre a commencé sur une note vertigineuse : une montée de plusieurs minutes dans un ascenseur de chantier, boulonné à la paroi du gratte-ciel. L'engin nous a menés en vrombissant jusqu'au toit, d'une altitude équivalant à 66 étages. C'était la première fois que Marc Varadi montait aussi haut dans son propre immeuble, achevé aux trois quarts. Il a été soufflé, tout comme moi, par la vue. Nez à nez avec le 1000 De La Gauchetière, et presque à égalité avec le sommet du mont Royal, qu'aucun gratte-ciel ne peut dépasser en vertu de la réglementation municipale. PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE Le nouvel édifice surplombe à peu près tous les autres immeubles du centre-ville. Si époustouflant soit le panorama, je voulais surtout l'entendre parler de son modèle d'affaires. Pour essayer de comprendre quel rôle son mégaprojet jouera – ou pas – dans la situation actuelle du logement à Montréal. Premier constat : ses unités sont loin d'être abordables. Le complexe locatif, appelé Skyla, se targue d'être « haut de gamme », avec piscines, gym, sauna, portier, station de lavage de chien, salle de « podcasts », etc. Ses futurs résidants auront accès aux luxueuses installations de l'hôtel Moxy, qui occupe les étages inférieurs. PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE Une des piscines auxquelles auront accès les locataires Les appartements d'une chambre se louent à partir de 1810 $ par mois, ceux de deux chambres, à 3470 $, et ceux de trois chambres, à 3900 $. Des prix corsés, même pour le centre-ville. En quoi de tels loyers contribueront-ils à apaiser la crise, donc ? Deux écoles de pensée s'opposent. Celle qui dit qu'on doit construire le plus possible, dans toutes les gammes de prix, peu importe le type d'habitation, pour doper l'offre. Et celle qui dit qu'on devrait d'abord et avant tout miser sur le logement social et abordable. Vous vous en douterez : Marc Varadi se trouve dans le premier camp. Son entreprise compte déjà plusieurs projets semblables au Skyla à son actif à Montréal, qui ont bien fonctionné. Tout le monde a une théorie, mais ça revient toujours à la même chose : l'offre et la demande. Pas besoin d'un professeur d'université pour écrire une thèse là-dessus, c'est très simple. Le promoteur Marc Varadi Plusieurs économistes, dont ceux de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), pensent de même. Ils misent sur le phénomène du « filtrage », généré par la construction massive de logements en tous genres. Une stratégie à long terme, et non instantanée. « Le filtrage a lieu lorsque des logements deviennent progressivement accessibles aux ménages à faible revenu, à mesure que des logements neufs sont construits et que des ménages à revenu élevé y emménagent », explique la SCHL dans un rapport de 20241. Cette théorie est contestée par bien du monde, dont l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS), qui penche à gauche. Elle est aussi difficile à avaler pour les locataires montréalais, qui ont vu les loyers moyens exploser de 71 % depuis cinq ans. PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE Quelque 40 000 logements locatifs ont été construits depuis trois ans dans le Grand Montréal. Ils sont occupés à 95 %, selon la SCHL. Un professeur de l'Université de Montréal, qui a soupesé les arguments des deux camps, conclut toutefois que le phénomène du « filtrage » (ou « ruissellement ») produirait à terme des effets bien réels2. Faudra le voir pour le croire… Environ 40 000 logements locatifs ont été construits depuis trois ans dans le Grand Montréal, selon la SCHL. Ils sont occupés à 95 %, ce qui démontre la robustesse de la demande, croit-elle3. Mais comme dans tout marché en croissance, l'offre pourrait devenir excédentaire. Des dizaines de projets locatifs sont en chantier, sur le point d'aboutir, ou nouvellement offerts en location dans la métropole. Les prix se ressemblent – plus de 2000 $ par mois pour un quatre et demie –, et la concurrence devient de plus en plus rude. Je suis inondé de publicités de ces projets neufs sur les réseaux sociaux, depuis quelque temps. La promotion classique : « deux mois de loyer gratuits ». Ça rappelle une autre époque… Une époque où l'offre de logements dépassait la demande à Montréal. Dans l'immédiat, l'effet de « filtrage » n'a pas encore percolé jusqu'aux locataires les plus démunis. Loin de là, même. Aux dernières nouvelles, ils étaient à peu près 2000 à se chercher un nouvel appartement au lendemain du 1er juillet, à l'échelle du Québec. 1. Consultez le rapport de la SCHL 2. Lisez « On a posé la question pour vous : construit-on des logements inutiles contre la crise ? » 3. Lisez « Marché locatif : l'offre en hausse… les prix aussi »