Dernières actualités avec #GroupementDesMousquetaires


Le Parisien
09-07-2025
- Business
- Le Parisien
Publicités trompeuses : pourquoi Lidl a été condamné à payer 43 millions d'euros à Intermarché
Les promotions à la télévision, c'est bien. À condition que les articles proposés à petits prix soient ensuite disponibles en rayons. Voilà, en substance, ce que la cour d'appel de Paris a rappelé début juillet au discounter allemand Lidl , dans un arrêt aux allures de camouflet. La chaîne de supermarchés a été condamnée à verser la somme faramineuse de 43 millions d'euros à Intermarché pour « pratiques commerciales trompeuses », censée réparer le préjudice subi. Le distributeur se voit reprocher d'avoir diffusé, pendant de longues années, des spots publicitaires à la télévision présentant des promotions pour des produits, « sans assurer leur disponibilité pendant une durée de 15 semaines dans l'ensemble de ses magasins », précise la décision. Ces promotions ne sont pas des prix barrés, mais des produits, dont le tarif est censé être très alléchant. Pour Lidl, désormais menacé d'une astreinte de 10 000 euros par infraction constatée, l'affaire tombe au plus mal. Récemment, le magazine LSA évaluait à 9 millions ses pertes pour 2024 (après –72 millions en 2023…). Sollicitée, l'enseigne allemande précise d'ailleurs qu'elle se pourvoit en cassation dans cette affaire. En revanche, cette condamnation record tombe à pic pour le Groupement des Mousquetaires cornaqué par Thierry Cotillard, qui a déboursé beaucoup d'argent depuis vingt mois, afin de racheter 294 magasins Casino (sans oublier 81 Colruyt). « Cet arrêt va sûrement marquer un tournant dans la pratique promotionnelle de Lidl », décrypte Jérôme Lavrillat, le directeur des stratégies de l'agence de publicité Romance. « Jusqu'à aujourd'hui, poursuit cet expert, Lidl utilisait ces publicités pour attirer des clients dans ses allées, tout en sachant qu'il était peu probable que les produits concernés soient disponibles pendant une longue période, car il s'agissait d'articles non-alimentaires importés d'Asie. » Les publicités visées concernent en effet pour l'essentiel des articles de bricolage (de marque Parkside) ou de cuisine (Silvercrest). « Lidl va devoir radicalement changer de modèle », se réjouit un concurrent. « D'autant que, depuis un décret de 1992, la loi est très claire : la disponibilité en rayon doit être assurée pendant au minimum 15 semaines, ce qui est long », complète Krystèle Mensah, juriste à l'UFC-Que Choisir . Et ce, dans tous les magasins. Sur ce dernier point d'ailleurs, Lidl avait rusé : après avoir été condamné une première fois, en 2020, à la suite d'une plainte quasi-simultanée d'Intermarché et de Carrefour, le discounter allemand avait continué à diffuser ses pubs, mais en précisant juste à la fin du spot, par le biais d'une voix off parlant très vite, que les articles en promotion étaient disponibles… dans une liste de 500 magasins alors que l'enseigne en compte 1 600. Cette récente subtilité a visiblement agacé les juges : « Si une mention Supermarchés concernés sur apparaît à la fin de chaque spot télévisé à l'écrit, puis dès 2021 en voix off, la Cour constate que cette mention (…) n'apparaît sur l'écran que l'espace de quelques secondes, en petits caractères, et tout en bas, à droite de l'écran. » Les magistrats ont également tenu compte du nombre de spots incriminés (374 en l'espace de sept ans, pour 584 millions d'euros !). Enfin, ils ont évalué les sommes qu'Intermarché devrait débourser en publicité, s'il souhaitait rattraper le déficit d'image-prix lié aux pubs en rafale de Lidl. Dans ce dossier, les déboires du discounter allemand, dont le slogan choc est « le vrai prix des bonnes choses » — sont apparemment loin d'être terminés. Car le distributeur Carrefour, lui aussi, a réattaqué Lidl fin 2019 pour les mêmes motifs. Or, si le groupe dirigé par Alexandre Bompard a perdu en appel en 2023, la Cour de cassation vient de lui donner raison, en juin 2025. En conséquence, l'affaire repassera devant la cour d'appel de Paris, vraisemblablement en 2026. Selon nos informations, Carrefour réclamerait cette fois plus de… 100 millions d'euros d'indemnisation à Lidl.

Le Soir
09-07-2025
- Business
- Le Soir
Lidl condamné à verser 43 millions d'euros d'indemnisations à Intermarché
La chaîne de supermarché Lidl a été condamnée par la cour d'appel de Paris à verser 43 millions d'euros d'indemnisation à Intermarché pour pratiques commerciales trompeuses, d'après un arrêt consulté mercredi par l'AFP. Le distributeur allemand est déclaré « responsable de pratiques commerciales trompeuses » en raison de la diffusion, pendant plusieurs années, de spots publicitaires à la télévision présentant des promotions pour des produits « sans assurer leur disponibilité pendant une durée de 15 semaines dans l'ensemble de ses magasins », ce qui revient à « des agissements de concurrence déloyale » envers son concurrent Intermarché, selon la décision. Cela revient à « des agissements de concurrence déloyale » envers son concurrent Intermarché « ouvrant droit à réparation ». Contacté par l'AFP, Intermarché n'a pas souhaité faire de commentaire. La société ITM (chargée de la politique commerciale du Groupement des Mousquetaires qui comprend Intermarché et Netto) a assigné Lidl en justice en 2019 en raison de ces publicités diffusées à compter de 2017, avait été déboutée en première instance le 30 mai 2022, avant de faire appel. Les spots publicitaires décriés – 374 entre 2017 et 2023 – « font la promotion de produits présentés à un prix attractif, à travers une utilisation du produit en situation et d'un affichage en gros du prix », décrit la cour. Si « une mention ''Supermarchés concernés sur apparaît à la fin de chaque spot télévisé » à l'écrit puis dès 2021 en « voix off », « la Cour constate que cette mention ne figure pas dans les publicités de façon très apparente, dans la mesure où elle n'apparaît sur l'écran que l'espace de quelques secondes, en petits caractères, et tout en bas, à droite de l'écran ». « Force est ainsi d'admettre qu'elle est susceptible de passer inaperçue aux yeux du consommateur ou à tout le moins d'être mal comprise », est-il expliqué. De plus, « en diffusant ces publicités, la société Lidl avait également conscience qu'elle ne garantissait pas la disponibilité des produits, pour une durée suffisante, dans l'ensemble des magasins, ce qui suffit à caractériser l'élément intentionnel des infractions ».