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Olivia Rodrigo, une rock star à paillettes
Olivia Rodrigo, une rock star à paillettes

La Presse

time04-08-2025

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Olivia Rodrigo, une rock star à paillettes

Qu'elle est cool, Olivia Rodrigo. Plus encore, elle donne l'impression que l'on assiste au sacre d'une nouvelle héritière du rock lorsqu'on la voit sur scène. La chanteuse américaine a offert dimanche à Osheaga le tout dernier spectacle de sa tournée mondiale Guts. Rodrigo a complètement électrisé le parc Jean-Drapeau en cette ultime journée de festivités. Son rock est teinté d'une bonne couche de pop-punk. Son rock décape. Son rock fait pleurer les festivalières. Son rock est rafraîchissant, il donne de nouvelles lettres de noblesse au genre dont on a trop souvent annoncé la mort. Le rock n'est pas mort, Olivia Rodrigo vous le prouvera, même si sa version à elle est décorée de strass et qu'il exsude une féminité assumée. Elle n'a que 22 ans et, déjà, Rodrigo concocte des hymnes que des dizaines de milliers de personnes ont chantés à l'unisson samedi. À commencer par obsessed, une parfaite mise en bouche. On aura l'occasion de se défouler pendant ce spectacle, pourquoi ne pas commencer dès les premières minutes ? Ici, sous des jets de feux d'artifice, Olivia Rodrigo déclame sa jalousie pour celle que son amoureux a déjà aimée. « If I told you how much I think about her/You'd think I was in love », chante-t-elle, avant de déclarer : « I'm so obsessed with your ex ». PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE Olivia Rodrigo sur scène au parc Jean-Drapeau, dimanche soir La jeune vedette est vêtue d'un somptueux ensemble scintillant. Derrière la chanteuse, des images d'elle, comme un court métrage, accompagnent la musique. Ensuite, sa ballad of a homeschooled girl, qui n'a rien d'une ballade, a gardé le rythme déchaîné du départ, jusqu'à mener à la très populaire vampire. Son introduction lente au piano, son crescendo, sa finale enlevante : impossible de ne pas se laisser entraîner par la fougue de l'artiste, qui se diffuse à travers la vaste foule comme un courant électrique. « Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais c'est le dernier spectacle à vie de la tournée Guts, a-t-elle affirmé en s'installant au piano. Je sais un peu triste que ça finisse. Mais en vous regardant, je me demande : est-ce qu'on aurait gardé le meilleur spectacle pour la fin ? » Est alors venu le moment de la chanson la plus virale du répertoire d'Olivia Rodrigo, celle que tout le monde a déjà entendue, même sans le savoir, tant elle a été populaire à une époque. Celle, surtout, qui a permis à l'artiste de se rendre où elle est aujourd'hui (de jeune actrice Disney à jeune icône pop-punk). Assise au piano, elle a ainsi interprété drivers license, la chanson de rupture par excellence de l'année 2021. PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE La foule pendant le spectacle d'Olivia Rodrigo, dimanche soir La version piano-voix de l'émouvante traitor a suivi (une autre chanson de rupture, spécialité d'Olivia Rodrigo). Les milliers de lumières de téléphone dans les airs ont fait scintiller le cœur du parc Jean-Drapeau. L'interprète en impose par sa performance vocale. Elle le fera d'ailleurs toute la soirée. Héritière pop-rock À tous ceux qui seraient tentés de minimiser l'impact d'Olivia Rodrigo parce que A) c'est une jeune femme, B) son public est majoritairement constitué de jeunes femmes, et C) ses chansons décrivent les expériences des jeunes femmes de son époque : n'oubliez pas que les Elvis, Beatles et Rolling Stones de ce monde ont tous eu une carrière grâce aux jeunes femmes. Celles-ci méritent une ambassadrice comme Olivia, qui, sans testostérone aucune, parvient à créer un engouement monstre, en transposant en chansons ce que beaucoup ont sur le cœur. PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE Olivia Rodrigo a complètement électrisé le parc Jean-Drapeau, dimanche soir. Besoin d'être un peu plus convaincu ? Notez que Robert Smith s'est joint à elle sur scène lors de son spectacle au festival Glastonbury, il y a un mois. Que Weezer a chanté avec elle durant son concert à Lollapalooza cette semaine. Lily Allen, Sheryl Crow et plusieurs autres lui ont également donné leur bénédiction en montant sur scène avec elle durant sa tournée qui se terminait dimanche. Une nouvelle princesse est née. Vive la princesse ! Pas d'invité à Montréal, mais elle n'en a pas besoin de toute façon. Il fallait la voir, durant bad idea right ? et love is embarrassing, se démener sur scène. Cette dernière est parmi les morceaux les plus pop du répertoire de Rodrigo, elle fait danser en hurlant le désespoir que l'amour peut engendrer (elles étaient nombreuses, autour de nous, à s'égosiller). L'autrice de ses lignes n'en est plus à ses premières peines de cœur d'adolescence, mais nul doute qu'il n'est pas nécessaire d'avoir 20 ans (ni même d'être une fille !) pour se sentir concerné par ses paroles. « God, love is embarrassing/just watch as I crucify myself/For some weird second string loser who's not worth mentioning. » Guitare acoustique à l'épaule, Olivia Rodrigo s'est ensuite lancée dans pretty isn't pretty (un déchirant morceau sur l'impossibilité d'être assez « parfaite » selon les standards de notre société), suivie de happier, une autre de ses ballades. Surprise pour les admirateurs de la toute première heure : si elle ne figure pas sur la liste originale des chansons de la tournée Guts, Olivia a offert All I Want pour ce dernier spectacle. La pièce est tirée de la série High School Musical : The Musical : The Series, dans laquelle elle jouait l'un des rôles principaux. Capable de tout Elle n'a que deux albums à son actif, Sour (2021) et Guts (2023), mais son spectacle donne déjà le sentiment de n'être qu'une succession de succès, tous aussi accrocheurs les uns que les autres. PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE Olivia Rodrigo sur scène au parc Jean-Drapeau, dimanche soir Le rythme s'adoucit un moment avec enough for you (la chanson préférée de la chanteuse et l'une des nôtres aussi). On danse ensuite un instant pendant so american, on exorcise nos démons à tue-tête sur jealousy, jealousy, avant de se faire chanter la sérénade à nouveau avec lacy et deja vu. Après un interlude, la seconde partie du spectacle permet à Olivia de réapparaître dans un nouvel ensemble : micro-shorts de cuir, t-shirt rouge et collants résille. Fini les paillettes. On refait appel aux guitares électriques pour l'énergique brutal, qui nous donne l'impression pendant un instant d'avoir à faire à une version féminine d'un Billy Corgan d'il y a 30 ans (oui, oui, nous nous permettons et assumons cette comparaison). La chanson suggère ce qu'ont déjà fait les Smashing Pumpkins avant elle. Rodrigo passe de la ballade au power pop-punk sans effort, nous entraînant chaque fois d'un côté ou de l'autre. Il y a quelque chose de fascinant dans la façon dont elle évoque tantôt une certaine Taylor Swift, tantôt une Hayley Williams ou une Lorde, tout en étant tout à fait elle-même, soit une jeune artiste naviguant dans ses relations (avec les autres et avec elle-même) en façonnant une musique profondément personnelle. All-american bitch, d'ailleurs, qui vient ensuite, est un autoportrait que la chanteuse trace en s'opposant au standard de la société américaine dont elle est issue. Elle demande à la foule de hurler de toutes ses forces, et tous s'exécutent dans un cri de groupe libérateur. Le giga-succès good 4 u permet de nouveau à la foule de hurler les paroles qu'elle connaît par cœur en direction de la scène, tout en sautillant sur place, tandis qu'Oliva Rodrigo fait de même, micro à la main. La communion atteint son apogée et se prolonge jusqu'à la toute dernière chanson de la soirée, get him back !. « I'm gonna get him so good, he's not even gonna know what hit him/He's gonna love me and hate me at the same time », conclut la vengeresse chanteuse, toujours férocement franche et assumée. Ses chansons comme exutoire, elle s'est défoulée. Les quelques dizaines de milliers de festivaliers aussi, et c'était électrisant à vivre et à voir. Olivia Rodrigo est une rock star.

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