Dernières actualités avec #Horizons


Le Figaro
3 hours ago
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Budget 2026 : Philippe pointe les «limites» du plan Bayrou et dénonce l'absence de «réforme structurelle»
Dans un entretien au Parisien, le candidat à la prochaine présidentielle appelle à ne pas se concentrer sur la question «épidermique» des jours fériés. Édouard Philippe et François Bayrou sont d'accord sur le constat, mais pas forcément sur les solutions. Au lendemain de la présentation, par le chef du gouvernement, d'un effort budgétaire de près de 44 milliards d'euros pour redresser la trajectoire des comptes publics, l'ancien premier ministre regrette l'absence de «réforme structurelle des politiques publiques qui ne fonctionnent plus». Dans un entretien au Parisien, le maire du Havre (Seine-Maritime) qualifie le projet de budget 2026 de simple «plan d'urgence», dont l'unique «mérite» est d'apporter «une réponse d'ampleur pour mettre la France dans une situation plus favorable après (son) adoption». Le patron de Horizons estime toutefois qu'il ne s'agit là que d'un «plan d'urgence» qui a ses «limites». «Quasiment rien dans ce qu'il (François Bayrou, NDLR) propose ne règle le problème. Ça permet juste de limiter les conséquences. Je pense qu'il en a conscience», estime le candidat déclaré à la présidentielle, soulignant que «l'année blanche» permettra seulement de «contenir (...) l'explosion de la dépense sociale», sans pour autant la «régler». Publicité «Peut-être n'en serions-nous pas là...» Pour «sauver le système», Édouard Philippe enjoint son successeur de reprendre le triptyque «travailler plus, dépenser moins et taxer moins». La hausse de la production doit-elle passer par la suppression de deux jours fériés ? «Je ne sais pas», répond Édouard Philippe, qui appelle à ne pas se focaliser sur cette question «épidermique» et suggère plutôt de «travailler quatorze heures de plus sur l'année». Il juge toutefois la polémique autour du 8-Mai infondée, puisque c'est le général de Gaulle qui «avait dit en son temps qu'il fallait travailler plus», y compris le jour de la victoire des alliés. Alors que le RN, LFI et le PS menacent de renverser le gouvernement, le maire du Havre «pense que ce plan a été préparé avec la quasi-certitude que la censure allait être votée». Et il refuse de tenir pour acquis le soutien de ses troupes à l'Assemblée. «Nous allons prendre notre part à la discussion, proposer des mesures, essayer de faire prévaloir nos trois piliers et on verra à la fin de la discussion», prévient Édouard Philippe, à l'adresse de ses députés Horizons. Ce, tout en refusant de voir pour autant dans les annonces de François Bayrou un désaveu de sa politique à Matignon. «On a réduit le déficit, rappelle-t-il. Peut-être n'en serions-nous pas là si cette trajectoire avait été suivie ensuite...»


Le Figaro
a day ago
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À Nice, Christian Estrosi ferme une rue du centre-ville transformée en salle de shoot à ciel ouvert depuis des années
À deux pas de la place Masséna, la rue Tiranty est gangrenée par la présence de toxicomanes. Face à cette situation figée, le maire de Nice a décidé d'en restreindre l'accès en journée aux seuls ayants droit. C'est une petite artère d'une centaine de mètres perpendiculaire à la rue Jean Médecin, à deux pas de la basilique Notre-Dame et à quelques encablures de la place Masséna. Idéalement située en cœur de ville, la rue Tiranty, à Nice (Alpes-Maritimes) n'en est pas moins gangrenée depuis des années par la présence de toxicomanes toujours plus nombreux. Excédés, les riverains assistent impuissants à des scènes quotidiennes de consommation de drogue sous leur fenêtre, presque sur le pas de leur porte. La rue Tiranty est une salle de shoot à ciel ouvert. C'est dans ce contexte que le maire (Horizons) de Nice, Christian Estrosi, a annoncé vendredi soir une mesure de régulation d'accès à cette rue. «À compter de mardi prochain, un arrêté limitera l'accès à la rue Tiranty aux seuls ayants droit, clients des commerces et patients des cabinets médicaux, de 8h à 20h», a-t-il fait savoir sur le réseau social X. Publicité «Cette régulation sera assurée par la police municipale», précise-t-il, dénonçant des «troubles à l'ordre public» et des «risques sanitaires avérés». Son premier adjoint délégué à la Sécurité, Anthony Borré, a renchéri : «Les risques sanitaires sont majeurs, l'insécurité omniprésente, les riverains ont raison. C'est inacceptable !» «Coup de com'» La réaction de l'opposition ne s'est pas fait attendre. Le député (UDR) Éric Ciotti, qui s'était rendu sur place en 2023 pour constater de visu l'ampleur du problème, fustige aujourd'hui «un coup de com' du maire» qui, loin d'offrir une solution pérenne, «pénalise encore un peu plus les riverains». «Pendant des années, la mairie n'a strictement rien fait, sinon des effets d'annonce et des opérations cosmétiques», accuse l'élu des Alpes-Maritimes, qui dénonce une mesure «inefficace» et «profondément anormale». «Elle ne traite rien. Elle ne règle rien. Elle déplace simplement le problème quelques mètres plus loin», tance-t-il par voie de communiqué. Le constat d'échec est d'autant plus cinglant que l'inertie dénoncée par l'opposition est aussi reconnue, en creux, par les riverains. En juillet 2023, plusieurs d'entre eux confiaient au Figaro leur détresse : seringues retrouvées au sol, agressions, menaces, insultes, trafics visibles à toute heure. «On lutte contre ces gens depuis 2008», grognait Thierry, habitant de longue date de la rue. «Ils sont intouchables et insolvables, et nous, on prend», renchérissait son épouse, dépitée. De fait, la situation est aujourd'hui la même. Sur des images et vidéos accablantes partagées par l'édile et son premier adjoint, on peut voir des individus installés sur le macadam, seringue à la main, prêts à se piquer, d'autres complètement inertes, sans doute sous l'effet de la drogue. C'est le chaos. Autour de ces âmes errantes, des valises, des matelas de fortune, des draps, des béquilles. Tout une installation qui atteste d'une certaine forme d'enracinement rue Tiranty. Un projet de centre d'accueil avorté Bien que très centrale, cette voie est aujourd'hui contournée par nombre de Niçois. Des commerçants y voient leurs affaires menacées, les hôteliers reçoivent des appels de clients inquiets. En dépit de réunions régulières avec les élus, la situation est restée inchangée. Ce nouvel arrêté intervient alors qu'un projet de centre d'accueil des toxicomanes avait, lui, été avorté à l'automne 2022. Prévu dans le quartier Tzarewitch, ce Caarud (Centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues) devait mutualiser soins et maraudes pour «distribuer du matériel stérile» et «récupérer du matériel souillé». Publicité Farouchement opposée à cette initiative financée par l'ARS, la mairie avait dénoncé une «cohabitation impossible» entre usagers et riverains, et demandé son abandon. Sous la pression des habitants, le projet avait été gelé. Car au-delà de l'insécurité, bien réelle, c'est aussi une insalubrité chronique, des risques infectieux permanents et une dégradation du tissu social qui minent, chaque jour un peu plus, ce morceau de la capitale azuréenne.


Le Figaro
08-07-2025
- Politics
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Christian Estrosi : «Sans nos policiers municipaux, la délinquance exploserait !»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le maire Horizons de Nice répond à la députée LFI Mathilde Panot qui s'est prononcée, le 6 juillet, en faveur du désarmement de la police municipale, dans les villes qui seraient dirigées par des maires insoumis. Selon lui, il faut au contraire accroître les prérogatives de ces agents. Christian Estrosi est maire de Nice, vice-président du parti Horizons, président de la métropole Nice Côte d'Azur et président délégué du conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Que serait-il advenu de pire encore dans la basilique de Nice si nos policiers municipaux n'avaient pas été armés le 29 octobre 2020 alors qu'un terroriste faisait irruption dans ce lieu sacré pour ôter la vie de Nadine, Vincent et Simone ? C'est la question que je me suis posée hier en écoutant Mathilde Panot réaffirmer sa volonté de désarmer les policiers municipaux. Dans un monde toujours plus violent, où la sécurité est un défi quotidien, désarmer les policiers municipaux revient tout bonnement à leur dessiner une cible dans le dos et à mettre nos concitoyens en danger ! C'est à la fois irresponsable et criminel. Publicité Quotidiennement, nos 28 000 policiers municipaux participent à sécuriser nos rues, améliorer notre qualité de vie et bien souvent interviennent les premiers dans des situations extrêmement difficiles. Formés, entraînés et bien équipés, ils font preuve d'un grand professionnalisme et notre rôle de maire est de les soutenir. À Nice, avec plus de 8. 000 interpellations par an et grâce à notre réseau de 4.800 caméras qui donne lieu chaque année à 2.000 réquisitions, nos policiers municipaux jouent un rôle essentiel dans notre continuum de sécurité. Depuis plusieurs années, en ma qualité de président de la Commission nationale consultative des polices municipales, je réclame des compétences élargies et la possibilité offerte aux maires de contractualiser avec l'État pour aller plus loin. Chaque maire doit être libre de prendre plus de responsabilités et d'avoir davantage de compétences en matière de sécurité lorsqu'il le souhaite. Ceci doit naturellement se faire en contractualisant avec l'État, sous l'autorité du préfet et du procureur, dont la sécurité reste la première des compétences. Je pense ici à la lutte contre le trafic de stupéfiants, aux squats ou encore à la fermeture de commerces qui nuisent au quotidien à la qualité de vie de certains quartiers et qui génèrent d'importantes nuisances sonores. Le projet de loi de François-Noël Buffet va dans ce sens et je m'en félicite. Enfin, nos policiers municipaux seront reconnus comme une véritable troisième force de sécurité. Enfin, nos policiers municipaux pourront dresser des amendes forfaitaires pour usage de stupéfiants, ouvrir des coffres de voitures ou encore confisquer des objets dangereux ou illégaux. À lire aussi Les 25 propositions du Sénat pour donner plus de pouvoirs aux policiers municipaux Si ce projet de loi va dans le bon sens, il n'est toutefois pas suffisant, notamment en matière d'utilisation des nouvelles technologies, car nous sommes constamment entravés par la CNIL. On ne peut pas prétendre réglementer les technologies de 2025 avec une loi votée en 1978 sous le président Giscard-d'Estaing. J'appelle en la matière à un véritable aggiornamento ! Au nom de quel principe absurde la police municipale de Barcelone peut-elle intégrer de l'intelligence artificielle dans ses caméras et pas celle de Nice ? Christian Estrosi Sortons de l'hypocrisie et n'ayons pas peur de faire des nouvelles technologies nos véritables alliées. Elles sont utilisées partout dans nos vies, dans nos smartphones, dans nos ordinateurs et nos tablettes mais nous sont interdites pour assurer la sécurité des Français. C'est un non-sens sur lequel il est urgent de revenir. Qu'est ce qui peut bien justifier que la police municipale de Madrid puisse utiliser ses drones et pas celle de Nice ? Au nom de quel principe absurde la police municipale de Barcelone peut-elle intégrer de l'intelligence artificielle dans ses caméras et pas celle de Nice ? Il ne me semble pas que l'Espagne soit moins démocratique et moins respectueuse des libertés individuelles que la France. Loin des positions idéologiques et sectaires de l'extrême gauche malfaisante, je sais que mes positions et demandes sont largement partagées par les maires de toute obédience politique car ils connaissent les difficultés de leurs agents, les risques qu'ils encourent en exerçant leurs missions et partagent la volonté de leurs concitoyens de vivre libres.