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« Nous travaillons toute l'année » : des écogardes payés par l'écotaxe protègent les espaces naturels de l'île de Ré
« C'est gentil de donner tous ces conseils ! », s'exclame Huguette. Dans son seau bleu, une petite dizaine de palourdes sont amassées. La collecte est maigre pour cette vacancière retraitée, habituée de l'île de Ré (Charente-Maritime) « depuis vingt-cinq ans ». Sur l'estran du Martray, Jean-Alexandre Fortier, écogarde, contrôle les coquillages à l'aide d'une réglette
pour vérifier si les dimensions sont conformes à la loi
. À savoir 4 cm pour la palourde européenne et 3,5 cm pour la japonaise. Encore faut-il savoir les distinguer.
L'agent l'aide à les différencier, mais Huguette va devoir « en jeter la moitié » qui ne « font pas la maille ». Les palourdes retournent dans la vase. La pêcheuse à pied conserve son enthousiasme. « C'est très rare que ce soit tendu. Généralement, tout se passe bien », relève Jean-Alexandre Fortier. En cette matinée du mois de juin, il participe à une action de sensibilisation en binôme avec sa consœur Laura Michenaud. Durant quatre heures, ils rappellent la réglementation en vigueur aux pêcheurs, à titre préventif.
La prévention sur le littoral auprès des pêcheurs ne représente qu'une de leurs nombreuses missions : ils en ont recensé 128 ! L'équipe de dix écogardes a pour rôle principal de gérer, préserver et entretenir les 800 ha d'espaces naturels de l'île appartenant au Conservatoire du littoral. « Nous travaillons toute l'année », répond Laura Michenaud à des pêcheurs à pied pensant qu'ils sont saisonniers.
Employés par la communauté de communes rétaise, ils organisent également de multiples animations à destination du grand public et des scolaires : chantiers participatifs, balades commentées en pleine nature, ateliers, interventions dans les jardins des particuliers, etc.
Implantés depuis 2009 sur ce territoire composé de 80 % d'espaces naturels, leurs salaires sont payés grâce à l'écotaxe. Selon les chiffres de la communauté de communes,
les recettes du pont s'élèvent à 13,5 millions d'euros par an en moyenne
. Parmi ce total, 6 millions d'euros sont dédiés aux travaux d'entretien et aux frais de gestion de l'ouvrage.
Le reste, 7,5 millions d'euros, constitue cette fameuse écotaxe et est partagé entre le département, la communauté de communes et les communes elles-mêmes, pour financer des mesures de préservation de l'île, comme la protection des espaces naturels ou la mise en place de transports propres. Pas moins de 4,1 millions d'euros reviennent ainsi aux collectivités locales rétaises pour, entre autres, financer les écogardes.