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En été, les donneurs de sang se font rares en Suisse romande
En été, les donneurs de sang se font rares en Suisse romande

24 Heures

time6 days ago

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En été, les donneurs de sang se font rares en Suisse romande

En raison des départs en vacances, les centres de transfusion recherchent toujours des volontaires. À Genève, les dons de plaquettes sont indispensables. Publié aujourd'hui à 06h17 Photo d'illustration: une jeune femme donne son sang. À Genève, les HUG tentent de rajeunir leurs donneurs. Getty Images/Westend61 En bref: Pendant les périodes de vacances, et plus particulièrement durant l'été, les villes se vident et leurs centres de transfusion sanguine aussi. À la mi-juillet, Genève a lancé un vibrant appel au don du sang qui a porté ses fruits. Des donneurs et donneuses se sont présentés aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et les stocks ont pu être en partie reconstitués. Le besoin en plaquettes sanguines reste néanmoins criant. On fait le point avec la Docteure Sophie Waldvogel Abramowski, médecin responsable de l'Unité d'hématologie transfusionnelle aux HUG. Dre Sophie Waldvogel Abramowski, médecin responsable de l'Unité d'hématologie transfusionnelle aux HUG. HUG Votre appel aux dons du sang semble avoir été entendu, mais vous le renouvelez déjà. Pour quelle raison? Effectivement, les Genevois ont répondu présents. Mais notre canton fait preuve d'une fragilité particulière à cause de notre important besoin en plaquettes sanguines. Les HUG abritent le centre de transplantation des cellules souches et les patients des cantons de Neuchâtel, Jura et Vaud viennent à Genève pour bénéficier d'une allogreffe. C'est une prestation que nous offrons à toute la Romandie. Le besoin de sang est important lors d'une transplantation d'organe comme en cas de chirurgie complexe. Ces deux actes médicaux sont «de grands mangeurs» de poches de sang. Les poches érythrocytaires, prélevées pour leurs globules rouges, sont utilisées à 90% en chirurgie et les poches plaquettaires sont utilisées à 90% en onco-hématologie. Actuellement, le stock érythrocytaire est bon grâce à notre appel, mais entre le 15 juillet et le 15 août, nous enregistrons toujours une baisse des dons de 25%, comme à Pâques et à Noël. Pourquoi le don de plaquettes est-il aussi crucial toute l'année, y compris en été? Les patients en onco-hématologie atteints de leucémie ne peuvent pas attendre que les vacances se terminent pour bénéficier d'une greffe de cellules souches, au risque de voir la maladie prendre le dessus. Nous avons besoin de dix donneurs de plaquettes par jour ouvrable. Dans les trois semaines qui suivent une greffe, la transfusion de plaquettes et de globules rouges est très régulière en attendant que les cellules souches se mettent à en produire. En juillet, nous avons eu un programme très intense de transplantation, avec de nouveaux cas de leucémie. Durant le week-end du 1er Août, la pénurie était grave. La priorité pour les plaquettes a été donnée aux patients en chirurgie qui saignent abondamment, comme les victimes d'accidents. Les plaquettes sont la première étape de la coagulation. Elles font office de bouchon. Comment se passe le don de plaquettes? Il dure environ cinquante minutes. Le sang passe dans une machine qui sépare les plaquettes des autres composants sanguins (globules rouges, plasma, etc.) qui sont réinjectés dans le bras du donneur. Aux HUG, nous comptons plus de 20'000 donneurs actifs de poches rouges, du sang érythrocytaire, et 4000 de poches blanches, des plaquettes. Ces dernières sont utilisables sept jours seulement, contre quarante-deux pour les poches rouges. Est-ce bénéfique de donner son sang? Le bienfait des saignées moyenâgeuses est-il vérifié? Non, les donneurs le font par générosité, l'acte donne bonne conscience. Le don est riche en fer, il représente 250 mg sur les 450 ml de sang prélevé. Il ne faut donc pas en manquer. L'intervalle entre chaque visite doit être de trois mois pour les hommes et de quatre mois, pour les femmes, pour laisser le temps au corps de récupérer le fer qu'il a donné. Le contrôle de l'hémoglobine se fait à chaque fois en piquant le bout du doigt. Les femmes, à cause de leurs règles, sont plus susceptibles de manquer de fer. Pour les plaquettes, en revanche, le problème ne se pose pas, puisque la machine restitue les globules rouges au donneur. Le don peut se faire douze fois par an. Certains de nos donneurs sont venus plus de 90 fois dans leur vie. Ils sont extraordinaires, altruistes et courageux. Quelle est la limite d'âge pour donner son sang? Elle est fixée à 75 ans. La loi prévoit expressément que le don «ne doit pas nuire au donneur» et une personne âgée présente un risque accru d'être malade. Le don est-il analysé pour éviter toute contamination? Bien évidemment! Lors du prélèvement, quatre tubes sont extraits de la poche de dérivation. Des tests, VIH (sida), hépatites B, C et syphilis, sont effectués. Nous avons une obligation légale de traçabilité. Un tube est conservé dans un congélateur pendant des années. Le prélèvement est codé et la clé du code est soigneusement conservée. Elle livre toutes les informations sur le donneur. Avez-vous des jeunes parmi vos donneurs réguliers? Nous n'en avons pas autant que nous le souhaiterions. Nous avons lancé une campagne pour donner au don une image plus moderne. Une étude menée par nos soins montre que les jeunes ont peur de l'aiguille et du sang qui coule. Ils trouvent l'acte trop long et trop strict. Pour améliorer la prise en charge, nous envisageons de les inviter à s'exprimer sur leurs craintes ou sur une mauvaise expérience antérieure. Nous visons à leur offrir un environnement confortable et calme, pour réduire l'anxiété. Donner son sang demande du courage. Une critique revient souvent sur les contraintes du questionnaire. Il dissuaderait les donneurs? Qu'en pensez-vous? Certaines questions du questionnaire paraissent inutiles, mais elles ne le sont pas. Elles portent toutes sur la sécurité du patient et/ou du donneur. Nous pourrions effectivement faire des questionnaires différents selon les types de donneurs ou de dons, respectivement selon le sexe biologique ou le nombre de dons. Cela diminuerait un peu le nombre de questions, mais il ne faut jamais oublier qu'injecter le sang d'un individu à un patient est un geste à haut risque! Des centres en Suisse font des cadeaux, les HUG ne devraient-ils pas en faire autant? Nous aussi, mais nous ne le mentionnons pas sur le site internet. Idem pour les événements gustatifs que nous organisons. Il est important de rappeler, pour des questions de sécurité, que le don intéressé est à éviter. «Un don sauve trois vies» La situation est également tendue en Suisse romande, informe Véronique Coppey-Uster, chargée de communication à Transfusion interrégionale CRS: «Les stocks sont bas en cette période de vacances pour nos trois régions, Vaud, Valais et Berne. Les besoins des hôpitaux sont tout aussi élevés durant les vacances d'été que le reste de l'année, d'où l'importance de donner son sang pendant cette période.» Pour récompenser les donneurs et donneuses qui prennent le temps de se rendre dans ses sept centres de prélèvement, Transfusion Interrégionale CRS – l'un des onze services régionaux de Transfusion CRS Suisse, rattachés à la Croix-Rouge suisse – offre de petits cadeaux sous forme d'entrées pour les piscines municipales à Épalinges et à Sion. Les deux principaux hôpitaux universitaires de Suisse romande – HUG et CHUV – nécessitent de grandes quantités de sang. «La Suisse a besoin de plus de 700 poches de sang par jour et environ 270'000 par année, détaille Véronique Coppey-Uster. Pour nos trois régions, nous utilisons 1700 poches par semaine.» Et de rappeler «qu'un don sauve trois vies». Touché par la situation d'un ami proche, Sacha a décidé de donner son sang pour la première fois. Le jeune homme de 28 ans s'est ainsi rendu, récemment, durant sa pause déjeuner, au Centre de transfusion sanguine et don du sang des HUG. En arrivant, la réceptionniste lui demande de remplir un formulaire. «C'était très long, j'ai dû répondre à une quarantaine de questions, sur ma vie, sur une éventuelle maladie ou une prise de médicaments. J'étais surpris qu'on m'interroge sur le séjour de ma mère au Brésil, qui remonte aux années 70, soit bien avant ma naissance.» Interpellée, la Dre Waldvogel Abramowski indique que «le don ne doit pas nuire au donneur, ni rendre malade le receveur»: «Au Brésil, la maman a pu contracter la maladie de Chagas et la transmettre à son enfant asymptomatique. Son sang serait susceptible d'être contaminé et l'0n applique le principe de précaution.» Après le questionnaire, Sacha est reçu par une infirmière, à qui il doit répéter de vive voix les réponses données. Elle vérifie son taux d'hémoglobine, soit le nombre de globules rouges contenus dans son sang. Il est jugé satisfaisant. Puis le jeune homme rejoint le local de prélèvement, où un infirmier le pique. «Il a trouvé ma veine mais ne parvenait pas à faire couler mon sang dans la poche. Il a remué le cathéter pendant environ cinq minutes. C'était assez douloureux.» Le soignant appelle finalement sa collègue à l'aide. Celle-ci explique à Sacha que son sang a coagulé, à cause du temps écoulé. Elle s'enquiert sur la quantité d'eau bue. Un litre et demi aurait été nécessaire… mais personne ne l'a averti lors de la prise du rendez-vous! La Dre Waldvogel Abramowski reconnaît que le site internet devrait mettre cette information en exergue: «Boire produit de belles veines bien remplies, qui libèrent facilement le sang.» On propose alors à Sacha de boire pendant trente minutes et de prélever son sang dans l'autre bras. Mais l'heure file et le volontaire doit retourner travailler, dépité: «J'étais un peu malheureux, j'aime pas trop les piqûres, à la base.» Il promet néanmoins de revenir, car le manque de sang à Genève le touche beaucoup. Judith Monfrini est journaliste à la rubrique locale. De formation juridique, elle a obtenu son diplôme au Centre de formation au Journalisme et aux Médias (CFJM) en 2015. Elle a travaillé plus de dix ans pour le groupe Médiaone. (Radio Lac, One fm) Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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