22-07-2025
Enquête du FBI, témoignages, audio… Que contiennent les archives sur l'assassinat de Martin Luther King ?
Sa famille n'était pas enthousiaste, mais Donald Trump n'en a pas tenu compte. Ce lundi, l'administration américaine a rendu publique
plus de 230 000 pages d'archives
classifiées sur l'assassinat de Martin Luther King en 1968.
Ces derniers mois, à la suite
d'un décret signé par le milliardaire républicain dès janvier
, le gouvernement a déjà dévoilé des archives concernant les meurtres de John F. Kennedy et de son frère, Robert F. Kennedy. C'est cette fois ceux du célèbre défenseur des droits civiques qui ont été rendus publics.
Les 230 000 pages dévoilées ce lundi portent sur l'enquête du FBI, la police fédérale, sur la traque internationale de l'assassin présumé de
Martin Luther King
- James Earl Ray - ou encore sur le témoignage d'un codétenu de ce dernier.
Certains portent sur des demandes faites par telle ou telle personne (des membres de la CIA par exemple) de consulter un document ou une photo, d'autres réclament de ne pas détruire les dossiers entourant la mort de MLK. Ces centaines de milliers de pages comptent aussi des articles de presse ou des résumés de publications parues à l'étranger au sujet de la mort du révérend.
Un fichier audio a également été dévoilé. Il s'agit d'un extrait d'interrogatoire du frère du principal suspect, qui ne croit d'ailleurs pas à la culpabilité de James Earl Ray.
Selon le
New York Times
, les historiens n'ont, pour l'heure, pas trouvé grand-chose dans ces nombreux documents. Certains sont encore classifiés et ne seront dévoilés qu'en 2027.
Si les enfants de Martin Luther King n'étaient pas favorables à la publication de l'intégralité des archives, c'est qu'ils craignent un possible détournement pour « attaquer sa postérité ou les réalisations du mouvement ». Comme ils le rappellent, de son vivant, le défenseur des droits civiques était visé par une « campagne de désinformation et de surveillance » orchestrée par
le directeur du FBI de l'époque
, le puissant J. Edgar Hoover, destinée à « discréditer sa réputation et plus généralement celle du mouvement pour les droits civiques ».
Un avis partagé par le professeur Larry J. Sabato, directeur du Centre politique de l'université de Virginie. Interrogé par le New York Times, il se dit très « septique » de tout ce qui provient du FBI à propos de Martin Luther King, accusant les agents de l'époque d'avoir exagéré, voire créé des preuves contre lui, pour plaire à leur tout-puissant patron, qui voulait « salir » le défenseur des droits, « ses mouvements et ses associations ».