15-07-2025
«Ça va être pire» : une semaine après l'incendie de Marseille, les pompiers des Bouches-du-Rhône sur le qui-vive
Une semaine après le violent incendie qui a parcouru 750 hectares entre les Pennes-Mirabeau et Marseille, les sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône craignent le pire. Le risque de feu s'annonce maximal ces prochains jours.
Le feu qui a parcouru 750 hectares entre Marseille et les Pennes-Mirabeau le 8 juillet dernier est dans toutes les mémoires au siège des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône. Mais une semaine après cet incendie virulent qui a touché près de 90 habitations et fait plusieurs dizaines de blessés légers, les soldats du feu retiennent à nouveau leur souffle. «Mercredi et jeudi sont des journées à haut risque», prévient le colonel Jean-Luc Beccaria, directeur départemental du SDIS 13. «Ça va être pire que la semaine dernière», craint un autre sapeur-pompier bucco-rhodanien. Comme le Var et le Vaucluse, le département des Bouches-du-Rhône a été classé en vigilance rouge pour un risque accru de feux de forêt ce mercredi.
«On est dans des conditions similaires à la journée du 8 juillet, avec une particularité, détaille le chef des pompiers des Bouches-du-Rhône. Là, on va avoir du vent sur plusieurs jours, alors que, le 8 juillet, on a eu du vent essentiellement sur une journée. Il va falloir donc faire très attention sur cette période de trois jours, de mardi à jeudi.»
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Sécheresse
Les risques sont particulièrement accrus autour de l'étang de Berre, et dans un département où, par endroits, aucune goutte de pluie n'est tombée depuis près de cinquante jours. «Nous sommes rentrés depuis quelques jours dans une sécheresse très forte dans le département, poursuit le colonel Beccaria. Finalement, même sans vent, le risque de départ de feu est important. Avec un simple mégot de cigarette en bord de route, aujourd'hui, la végétation peut brûler. Vous imaginez bien que, dans ces conditions, dès qu'on va avoir du vent... on va avoir des conditions d'accélération de ces phénomènes, et de feux qui peuvent avoir des développements explosifs. »
En conséquence, les soldats du feu ont musclé leur dispositif habituel, avec 450 pompiers exclusivement dédiés à la lutte contre les feux d'espace naturels et prépositionnés sur le terrain. «Nous allons être quasiment sur une trentaine de points stratégiques sur l'ensemble du département», détaille le directeur départemental du SDIS 13. Ces points stratégiques s'ajoutent aux 61 casernes mobilisées et au renfort attendu de trois colonnes (une colonne est un groupe d'une soixantaine de pompiers, NDLR) venues d'autres départements.
«Et nous savons que nous allons devoir tenir ce rythme une très grande partie de l'été...», soupire le colonel Beccaria. Les sapeurs-pompiers appellent ainsi la population à la plus grande prudence et à respecter les consignes, notamment celles concernant les fermetures préventives de certains massifs forestiers des Bouches-du-Rhône.
Le 8 juillet, l'incendie qui est parti des Pennes-Mirabeau avant de gagner le nord de Marseille a fait plusieurs dizaines de blessés légers, principalement par inhalation de fumées, et touché près de 90 habitations.