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L'Équipe
16 hours ago
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Le panache mal payé de Kévin Vauquelin dans le final de la deuxième étape du Tour de France
Avec quatre tentatives, Kévin Vauquelin (Arkéa-B & B Hotels) fut le plus offensif dans le final de la 2e étape, ce dimanche. Victime d'un gros marquage et trop généreux dans l'effort, il a perdu sa meilleure chance de victoire sur ce Tour de France. Un maillot blanc pour seule récompense, c'est trop peu et ç'a le même goût amer qu'au Tour de Suisse, où Kévin Vauquelin avait perdu la tête du général le dernier jour au profit de Joao Almeida (UAE-XRG). « Il y avait un beau coup à faire pour le maillot jaune, a débriefé le puncheur normand. C'est un rêve, et ça s'éloigne un petit peu. C'est un peu chiant. » Le coureur de l'équipe Arkéa-B & B Hotels peut encore en vouloir au Portugais, qui a ruiné un de ses coups ce dimanche, sur la deuxième étape du Tour de France, mais il n'est pas le seul coupable cette fois. Dans ces 10 derniers km punchy à l'approche de Boulogne-sur-Mer, Vauquelin a planté quatre banderilles inutiles, terminant à la 8e place de l'étape qui lui convenait le plus sur cette édition. Victime de son nouveau statut - vainqueur de la 2e étape l'an dernier, 2e de la Flèche Wallonne et du Tour de Suisse -, le Normand de 24 ans a été marqué de près par les favoris et s'est un peu éparpillé avec toutes ces attaques sur des terrains bien différents, à l'image de sa polyvalence. Pris tout de suite en chasse par Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck) - preuve de la méfiance des favoris envers Vauquelin -, le puncheur d'Arkéa-B & B reçoit le soutien du Néerlandais mais flaire le mauvais coup en cas d'arrivée au sprint. De toute façon, Matteo Jorgenson (Visma-Lease a Bike) roule très fort derrière. Cette fois, Vauquelin renonce de lui-même. C'est l'une des plus tranchantes et Oscar Onley (Picnic-PostNL), qui l'a affronté au Tour de Suisse, veut prendre la roue. Cela facilite le travail de Tadej Pogacar (UAE-XRG), juste derrière, et le retour de tout le groupe des favoris à la bascule. Jorgenson suit et offre un premier relais, une vraie cassure se crée. Alexey Lutsenko (Israel-PremierTech) revient fort sur eux et à trois, ils ont des chances d'aller au bout. Mais au grand désespoir du Normand, plus personne ne veut collaborer. « Quand on sort avec Matteo, pourquoi il ne roule pas avec moi ? s'interrogerait Vauquelin à l'arrivée. Je ne comprends pas, même s'il ne faut pas réagir à chaud. C'est dommage, je pense que j'étais très fort, on aurait pu sortir à deux ou trois, je ne sais pas pourquoi ils n'ont pas voulu... » C'est à ce moment-là qu'Almeida, à la tâche pour Pogacar, revient sur le trio. Se sachant déjà battu en cas d'arrivée au sprint, le Normand a voulu anticiper mais cette ultime attaque manque de vitesse, sûrement en raison de sa précédente débauche d'énergie. « À un moment donné, je me suis dit que j'en avais mis beaucoup », a compris Vauquelin. Épuisé et délogé par Pogacar, il n'arrive pas à prendre la roue de Van der Poel et peut définitivement enterrer ses chances au sprint.

L'Équipe
3 days ago
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« S'il y a Tadej, personne ne dit rien » : chez UAE Emirates, tous les talents se mettent au service de Pogacar
Dans un effectif composé de nombreux talents et d'ego, la seule présence de Tadej Pogacar, triple vainqueur du Tour, règle la question du leadership chez UAE Emirates. Un chapeau sur la tête, le micro de l'organisation dans la poche avant de monter sur le podium construit sur la Grand-Place, Tadej Pogacar ressemble plus à un GO de fin de bal qu'à un leader qui vise un quatrième Tour de France. Mais, derrière les apparences, le patron d'UAE Emirates- XRG ferme la marche autant parce que l'organisation de la présentation des équipes le voulait que par hiérarchie interne. Lui derrière et ses coéquipiers devant, comme des garde-fous parfaitement dressés devant le Slovène. Pas un cheveu qui dépasse, dociles, pendant que, derrière ses lunettes polarisées, il scanne ses adversaires de Visma-Lease a bike, d'un petit coup d'oeil et d'un sourire qu'on devine assassin à leur passage. Le gamin de Komenda a bien grandi, moins timide qu'à ses débuts, assez à l'aise pour dégainer son téléphone en amont de la conférence de presse et immortaliser l'assemblée - « ça peut faire une belle photo ». Et, par sa seule présence, remettre de l'ordre dans la maison émirienne, plutôt bien tenue par ailleurs, mais qui, en accumulant les talents, tous potentiels leaders dans d'autres équipes World Tour, s'expose à une gestion des ego assez subtile. On l'avait vu l'an passé quand Juan Ayuso avait été sermonné par Joao Almeida, fidèle lieutenant de Pogacar, et foudroyé d'un regard par le Slovène, pour ne pas avoir assez collaboré dans le col du Galibier. Le jeune Espagnol, finalement positif au Covid dix jours plus tard, avait quitté l'épreuve estivale et, sans que cela ait été officialisé par son équipe, privé de Vuelta quelques semaines plus tard. Par rapport à la sélection de l'an passé, il est d'ailleurs le seul absent au départ de Lille, remplacé par Jhonatan Narvaez, après avoir eu sa chance sur le Giro en mai où il fut dépassé par une autre pépite, le Mexicain Isaac Del Toro, avant, là encore, de rentrer à la maison. « On cherche à donner à chaque coureur des possibilités pour que tout le monde soit content, expliquait lors du Tour de Suisse, Simone Pedrazzini, le directeur sportif d'UAE. Mais ce n'est pas facile parfois. S'il y a Tadej, personne ne dit rien. Quand il n'est pas là, il y a beaucoup de monde qui est fort et qui cherche sa place. » La plupart, Adam Yates, Joao Almeida ou encore Pavel Sivakov l'ont trouvée. Le Français, par exemple, assume totalement d'être au service de l'homme aux neuf Monuments, quitte à s'asseoir sur ses propres ambitions, au nom d'une logique assez évidente : « Si j'étais leader d'une autre équipe, je ne serais pas aussi bien entouré et je serais face à Tadej. » Autant, pour l'ancien membre d'Ineos Grenadiers, être à son service et remporter le Tour, collectivement, comme l'an dernier. « Il n'y a aucun ego, on sait pourquoi on est là. C'est toujours facile de courir avec lui » Pavel Sivakov, à propos de son rôle auprès de Tadej POGACAR Fernandez Matxin, le patron du secteur sportif, gère aussi les calendriers de toute l'équipe, en donnant à manger à tout le monde et, sur ce plan, Joao Almeida s'en sort le mieux. Vainqueur du Tour du Pays Basque, de Romandie et de Suisse depuis janvier, le Portugais profite de chaque opportunité qui lui est offerte, ce qui ne l'a pas empêché de terminer quatrième du Tour, la saison dernière. Mais une fois le Slovène aligné, il accepte de retourner dans l'ombre, formidable soldat au service de son leader comme Sivakov qui, jeudi, admettait « très clairement » que toutes les velléités s'éteignaient dans le sillon de Pogacar : « Il n'y a aucun ego, on sait pourquoi on est là. C'est toujours facile de courir avec lui. » En retour, le champion du monde ne manque pas une occasion de remercier les siens, de les féliciter sur ses réseaux sociaux quand ils remportent une épreuve (où il ne se trouve pas, évidemment), sans forcément distribuer les bons points mais parce qu'il a su nouer une relation amicale avec la plupart de ses équipiers. Sivakov apprécie son leadership de peu de mots, « sans gueuler » disait-il l'an dernier, et qui lui rappelle qu' « on a tous un rôle clé même si, sans notre aide, il gagnerait peut-être (sourires). » Sans lui, en revanche, les personnalités s'affirment plus librement et lors du Tour de Suisse, on a vu Jan Christen tenter sa chance dans le finish de la deuxième étape après s'être, en apparence, caché en queue de peloton. L'attitude du Suisse n'avait pas plu à Mikkel Bjerg, autre cerbère de « Pogi », qui l'avait un peu secoué après la ligne : « J'ai été très surpris qu'il attaque. C'est bien de voir qu'il a de bonnes jambes. C'est un peu dommage qu'il ne sache pas comment nous aider, mais c'est comme ça. » Sur place, le lendemain, Pedrazzini avait désamorcé les tensions, mettant en avance la jeunesse de ces plus jeunes talents, englobant Ayuso et Christen. « Christen est fort, il veut se montrer. Peut-être les jeunes souffrent parfois, on essaie de les laisser libres, mais ils veulent être déjà là. Il faut qu'ils attendent un peu. » Comment le staff gère-t-il leur impatience ? « On essaie de parler pas mal, cela dépend de chacun, ce n'est pas facile, admet le dirigeant. Ils se disent : "je suis déjà fort, pourquoi attendre ? "Mais il leur faut aussi apprendre à courir en équipe, sinon tu es tout seul. C'est un apprentissage. » En accéléré et en silence quand « un des meilleurs coureurs de l'histoire » (Sivakov) prend le départ à leurs côtés. À lire aussi Le baromètre des favoris du Tour Le paradoxe Cofidis «On a favorisé les puncheurs ces dernières années» Vingegaard : «Je préfère qu'on ait cette rivalité plutôt que d'avoir gagné quatre Tours»