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« S'il y a Tadej, personne ne dit rien » : chez UAE Emirates, tous les talents se mettent au service de Pogacar

« S'il y a Tadej, personne ne dit rien » : chez UAE Emirates, tous les talents se mettent au service de Pogacar

L'Équipe04-07-2025
Dans un effectif composé de nombreux talents et d'ego, la seule présence de Tadej Pogacar, triple vainqueur du Tour, règle la question du leadership chez UAE Emirates.
Un chapeau sur la tête, le micro de l'organisation dans la poche avant de monter sur le podium construit sur la Grand-Place, Tadej Pogacar ressemble plus à un GO de fin de bal qu'à un leader qui vise un quatrième Tour de France. Mais, derrière les apparences, le patron d'UAE Emirates- XRG ferme la marche autant parce que l'organisation de la présentation des équipes le voulait que par hiérarchie interne.
Lui derrière et ses coéquipiers devant, comme des garde-fous parfaitement dressés devant le Slovène. Pas un cheveu qui dépasse, dociles, pendant que, derrière ses lunettes polarisées, il scanne ses adversaires de Visma-Lease a bike, d'un petit coup d'oeil et d'un sourire qu'on devine assassin à leur passage.
Le gamin de Komenda a bien grandi, moins timide qu'à ses débuts, assez à l'aise pour dégainer son téléphone en amont de la conférence de presse et immortaliser l'assemblée - « ça peut faire une belle photo ». Et, par sa seule présence, remettre de l'ordre dans la maison émirienne, plutôt bien tenue par ailleurs, mais qui, en accumulant les talents, tous potentiels leaders dans d'autres équipes World Tour, s'expose à une gestion des ego assez subtile.
On l'avait vu l'an passé quand Juan Ayuso avait été sermonné par Joao Almeida, fidèle lieutenant de Pogacar, et foudroyé d'un regard par le Slovène, pour ne pas avoir assez collaboré dans le col du Galibier. Le jeune Espagnol, finalement positif au Covid dix jours plus tard, avait quitté l'épreuve estivale et, sans que cela ait été officialisé par son équipe, privé de Vuelta quelques semaines plus tard.
Par rapport à la sélection de l'an passé, il est d'ailleurs le seul absent au départ de Lille, remplacé par Jhonatan Narvaez, après avoir eu sa chance sur le Giro en mai où il fut dépassé par une autre pépite, le Mexicain Isaac Del Toro, avant, là encore, de rentrer à la maison. « On cherche à donner à chaque coureur des possibilités pour que tout le monde soit content, expliquait lors du Tour de Suisse, Simone Pedrazzini, le directeur sportif d'UAE. Mais ce n'est pas facile parfois. S'il y a Tadej, personne ne dit rien. Quand il n'est pas là, il y a beaucoup de monde qui est fort et qui cherche sa place. »
La plupart, Adam Yates, Joao Almeida ou encore Pavel Sivakov l'ont trouvée. Le Français, par exemple, assume totalement d'être au service de l'homme aux neuf Monuments, quitte à s'asseoir sur ses propres ambitions, au nom d'une logique assez évidente : « Si j'étais leader d'une autre équipe, je ne serais pas aussi bien entouré et je serais face à Tadej. » Autant, pour l'ancien membre d'Ineos Grenadiers, être à son service et remporter le Tour, collectivement, comme l'an dernier.
« Il n'y a aucun ego, on sait pourquoi on est là. C'est toujours facile de courir avec lui »
Pavel Sivakov, à propos de son rôle auprès de Tadej POGACAR
Fernandez Matxin, le patron du secteur sportif, gère aussi les calendriers de toute l'équipe, en donnant à manger à tout le monde et, sur ce plan, Joao Almeida s'en sort le mieux. Vainqueur du Tour du Pays Basque, de Romandie et de Suisse depuis janvier, le Portugais profite de chaque opportunité qui lui est offerte, ce qui ne l'a pas empêché de terminer quatrième du Tour, la saison dernière.
Mais une fois le Slovène aligné, il accepte de retourner dans l'ombre, formidable soldat au service de son leader comme Sivakov qui, jeudi, admettait « très clairement » que toutes les velléités s'éteignaient dans le sillon de Pogacar : « Il n'y a aucun ego, on sait pourquoi on est là. C'est toujours facile de courir avec lui. »
En retour, le champion du monde ne manque pas une occasion de remercier les siens, de les féliciter sur ses réseaux sociaux quand ils remportent une épreuve (où il ne se trouve pas, évidemment), sans forcément distribuer les bons points mais parce qu'il a su nouer une relation amicale avec la plupart de ses équipiers. Sivakov apprécie son leadership de peu de mots, « sans gueuler » disait-il l'an dernier, et qui lui rappelle qu' « on a tous un rôle clé même si, sans notre aide, il gagnerait peut-être (sourires). »
Sans lui, en revanche, les personnalités s'affirment plus librement et lors du Tour de Suisse, on a vu Jan Christen tenter sa chance dans le finish de la deuxième étape après s'être, en apparence, caché en queue de peloton. L'attitude du Suisse n'avait pas plu à Mikkel Bjerg, autre cerbère de « Pogi », qui l'avait un peu secoué après la ligne : « J'ai été très surpris qu'il attaque. C'est bien de voir qu'il a de bonnes jambes. C'est un peu dommage qu'il ne sache pas comment nous aider, mais c'est comme ça. »
Sur place, le lendemain, Pedrazzini avait désamorcé les tensions, mettant en avance la jeunesse de ces plus jeunes talents, englobant Ayuso et Christen. « Christen est fort, il veut se montrer. Peut-être les jeunes souffrent parfois, on essaie de les laisser libres, mais ils veulent être déjà là. Il faut qu'ils attendent un peu. »
Comment le staff gère-t-il leur impatience ? « On essaie de parler pas mal, cela dépend de chacun, ce n'est pas facile, admet le dirigeant. Ils se disent : "je suis déjà fort, pourquoi attendre ? "Mais il leur faut aussi apprendre à courir en équipe, sinon tu es tout seul. C'est un apprentissage. » En accéléré et en silence quand « un des meilleurs coureurs de l'histoire » (Sivakov) prend le départ à leurs côtés.
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