Dernières actualités avec #Pogacar

L'Équipe
18 hours ago
- Sport
- L'Équipe
Jonas Vingegaard a-t-il les armes pour rivaliser avec Tadej Pogacar sur le Tour de France ?
S'il apparaît comme le seul à pouvoir rivaliser avec Tadej Pogacar, le leader de Visma-Lease a Bike Jonas Vingegaard semble en dessous de son meilleur ennemi, qui l'a dominé au Dauphiné il y a trois semaines et aura un parcours taillé pour ses qualités. Les Visma-Lease a Bike ne pouvaient pas dire le contraire, avant le Grand Départ de Lille. Alors ce vendredi, face aux médias et au côté de son leader Jonas Vingegaard, Grischa Niermann s'est voulu combatif. « Bien sûr qu'on pense que c'est possible de battre Pogacar, a clamé le directeur sportif. Si on s'assoit là à dire qu'il est imbattable, il vaut mieux rentrer chez nous. On pense aussi que Jonas est dans la meilleure forme possible, alors que l'an dernier, il n'avait pas eu une préparation optimale. » Suffisante pour lutter avec le Slovène ? Sur la ligne de départ, cela paraît compliqué (si l'on met de côté les imprévus qui peuvent survenir durant trois semaines, bien sûr). Le Dauphiné, remporté par le champion du monde, a livré des enseignements sans nuances. « Il nous a donné une belle claque dans la tête à nouveau, a avoué au site Domestique Mathieu Heijboer, directeur de la performance des frelons. On essaie d'apprendre de lui, mais on ne peut pas transformer Jonas en Pogacar. » Plus lourd de 8 kilogrammes, ce dernier est naturellement plus punchy (et l'un des meilleurs puncheurs du monde), bien que le Danois ait repris tout le muscle perdu l'an passé à la suite de sa chute au Tour du Pays basque. Et les étapes adaptées à ce super-pouvoir, qui lui permet de briller autant sur les courses d'un jour, sont nombreuses dès les premiers jours : Boulogne-sur-Mer (2e étape), Rouen (4e étape), Vire (6e étape) et Mûr-de-Bretagne (7e étape). « On a vu au Dauphiné qu'il (Pogacar) était meilleur que moi sur les longues ascensions, même si j'espère avoir progressé depuis » Jonas Vingegaard Le terrain du Danois était plutôt la haute montagne, et Pogacar a voulu le rappeler, jeudi, arguant que Vingegaard était « le meilleur grimpeur du monde ». Ce n'est pas ce qu'on a vu au Dauphiné. Sur des montées plutôt courtes, type Combloux (6e étape, une vingtaine de minutes d'effort), il n'a pas d'égal. Le leader de Visma s'était accroché une centaine de mètres dans la roue quand le triple vainqueur du Tour a accéléré, assis sur sa selle. Puis, il a concédé une minute en 7 kilomètres. Sur des ascensions plus longues, l'homme aux 99 victoires semble avoir gommé sa petite faiblesse (de même que sa résistance moindre à la chaleur ou ses difficultés dans l'enchaînement de longs cols). À Valmeinier (7e étape), une ascension de 45 minutes environ en conclusion d'une journée très montagneuse (4815 m de D + en 132 kilomètres seulement), il a lâché tout aussi facilement son adversaire, longtemps relégué à une trentaine de secondes avant que le leader « prenne le temps de récupérer dans le dernier kilomètre » (14'' d'écart sur la ligne d'arrivée). « On a vu au Dauphiné qu'il était meilleur que moi sur les longues ascensions, même si j'espère avoir progressé depuis », avouait le Danois ce vendredi à son hôtel. Du Dauphiné, il aurait pu en tirer un espoir avec ce chrono de Saint-Péray où il a devancé de 28 secondes (sur 17,4 km) le coureur d'UAE. Mais ce dernier avait justifié cette contre-performance par son absence de travail préparatoire sur le vélo de chrono, ce qu'il a fait depuis, en stage à Isola avant le Tour. « Le passé a montré que vous pouviez faire un contre-la-montre pas si bon au Dauphiné et être bien meilleur au Tour », reconnaissait Vingegaard vendredi, alors que se profile une étape pour rouleurs, le 9 juillet, autour de Caen (33 kilomètres). La première semaine taillée pour Pogacar Reste l'aspect collectif. Les plans des Néerlandais de Visma-Lease a Bike ont parfois fonctionné, à l'image du dernier Giro ou de l'étape du Granon en 2022, où Pogacar avait craqué face aux coups de boutoir des frelons. Pour 2025, la première semaine, « courue comme des classiques certains jours » selon Wout Van Aert, est une bonne opportunité de « créer le chaos », osait son DS. Le collectif est équipé en ce sens (Benoot, Campenaerts, Affini, Van Aert, Jorgenson). Mais il l'est tout autant chez UAE (Narvaez, Politt, Wellens), bien plus déplumée en 2022. Et leur leader a annoncé qu'il espérait « prendre du temps dès la première semaine ». Même s'il n'est pas à l'abri d'une erreur stratégique, comme à l'Amstel en avril (repris par Evenepoel et Skjelmose puis battu au sprint) ou lors de l'étape des puys l'an dernier (repris par Vingegaard puis battu au sprint). Certains éléments pourraient-ils brouiller les cartes, comme Jorgenson (double vainqueur de Paris-Nice, 8e du dernier Tour) ou Simon Yates (lauréat du Giro en mai), susceptibles de partir à l'avant ? Les deux hommes ont promis qu'ils ne perdraient pas du temps volontairement, en tout cas. Dans l'hypothèse d'un mouvement offensif, Pogacar a aussi les hommes pour annihiler cette stratégie (Joao Almeida, 4e l'an passé et vainqueur des trois dernières courses par étapes qu'il a courues, Pavel Sivakov, Adam Yates), voire l'anticiper comme l'an passé (Yates à l'avant dans une échappée sur la route de Pau). Avec le Slovène, jouer le surnombre est de toute façon difficile. Au Dauphiné, ils étaient trois Visma autour de Vingegaard contre le seul Sivakov avec le champion du monde. Kuss avait justement tenté un coup en s'échappant. Moins d'un kilomètre plus loin, Pogacar attaquait et ramenait l'histoire à un homme à homme avec le Danois. Un scénario que l'on risque de retrouver souvent durant trois semaines. Et où Vingegaard « ne sera clairement pas le favori, on est réalistes sur ça », concédait Mathieu Heijboer à Domestique. À lire aussi Nos favoris de l'édition 2025 Pogacar face à lui-même Que peut faire le peloton face à Pogacar, aussi offensif qu'ingérable ? Evenepoel : «Suivre en dépassant ma limite»


L'Équipe
19 hours ago
- Sport
- L'Équipe
Des champions du monde en titre qui visent le général sur le Tour de France, c'est rare
Tadej Pogacar débute samedi le Tour de France avec le statut de grand favori et de champion du monde en titre. Ils sont peu, avant le Slovène d'UAE Team Emirates, à avoir bagarré pour le général de la Grande Boucle avec l'arc-en-ciel sur le dos. Il n'y a que l'embarras du choix lorsqu'il s'agit de dénicher de folles statistiques sur la dimension que prend, encore et toujours, Tadej Pogacar. En route - et en pôle - pour décrocher un quatrième succès sur le Tour de France, le Slovène se distingue cette année en portant le maillot arc-en-ciel, glané à Zurich (Suisse), en septembre dernier. S'il venait à ramener le maillot jaune à Paris, le leader d'UAE Team Emirates rejoindrait le cercle très fermé des champions du monde en titre sacrés sur le Tour. Avant lui, seuls quatre y sont parvenus : Louison Bobet (1955), Eddy Merckx (1972), Bernard Hinault (1981) et Greg LeMond (1990). Valverde, dernier champion du monde en titre dans le top 10 Le Belge et l'Américain, respectivement triple (1967, 1971, 1974) et double (1983, 1989) champions du monde, sont même montés sur le podium du Tour une autre année en tant que tenants du titre mondial : Merckx 2e en 1975 derrière Bernard Thévenet, LeMond 3e en 1984 derrière Laurent Fignon et Hinault. De manière générale, viser la victoire finale avec la tunique irisée sur les épaules reste une exception. Dans toute l'histoire du Tour, ils ne sont que huit à s'être hissés dans le top 10 l'année suivant un sacre mondial. Dernier en date à ce palmarès : Alejandro Valverde, 9e en 2019. À l'époque, l'Espagnol était surtout là pour épauler ses leaders chez Movistar, Mikel Landa (6e) et Nairo Quintana (8e). Il avait mis fin à une disette de plus de vingt ans : avant lui, seul Abraham Olano avait réussi pareille performance depuis 1996 (9e du Tour, après son titre mondial en 1995). Hors podium, il faut ensuite remonter à 1965 et la 9e place du Néerlandais Jan Janssen pour trouver la trace d'un champion du monde dans les dix premiers noms du général.

L'Équipe
20 hours ago
- Sport
- L'Équipe
Que peut faire le peloton du Tour de France face à Tadej Pogacar, aussi offensif qu'ingérable ?
Offensif et parfois ingérable tactiquement, Tadej Pogacar réécrit les scénarios de la course et devrait continuer sur sa lancée lors du Tour de France 2025. Ses adversaires en sont réduits à s'adapter. Arnaud Démare a bien potassé son livre de route, ciblé où, avec son équipe Arkéa-B & BHotels, il aimerait briller lors de la première semaine du Tour de France 2025, annoncée piégeuse. Mais alors qu'on lui soumettait l'hypothèse que Tadej Pogacar pourrait s'inviter dans la danse dès le début de l'épreuve, le sprinteur picard énuméra : « Il peut gagner dès Boulogne (2e étape, dimanche) mais aussi à Rouen (4e étape, mardi), sur le chrono à Caen (5e étape, mercredi), à Mûr-de-Bretagne (7e étape, vendredi). Sur les dix premières étapes, il peut en gagner quatre ou cinq. Ça va dépendre de lui, de son envie. » Même constat chez Bastien Tronchon. Pour le puncheur de Decathlon-AG2R La Mondiale, qui participe à sa première Grande Boucle à 23 ans, « l'avoir dans un peloton change beaucoup de choses. Dans le bus, maintenant, on parle plus souvent de la deuxième place que de la première... Les puncheurs doivent essayer d'être aussi forts que lui. Mais ce mec-là est fort en chrono, il va vite dans les sprints, comme on l'a vu sur la première étape du Dauphiné, il "punche ". Il faut faire avec. » Entre lucidité et résignation, la plupart des coureurs ont compris qu'avec le Slovène, ils n'auraient pas, malgré leur bonne volonté, toutes les cartes en mains. Des ouvertures à « sentir » Déjà que les directeurs sportifs d'UAE Emirates-XRG ne savent pas toujours ce que leur leader - capable de dynamiter la course et leurs plans initiaux - va produire, les adversaires naviguent encore un peu plus à vue. Le Critérium du Dauphiné a peut-être été une répétition de ce qui pourrait se dérouler, sur l'étape inaugurale, samedi, selon Émilien Jeannière, le sprinteur de TotalEnergies : « Au Dauphiné, j'étais déçu que ça se joue entre les leaders dès la première étape (victoire au sprint de Pogacar) mais il y aura des étapes au sprint, d'autres mixtes, où je pourrai peut-être passer mieux que certains sprinteurs. Il ne faudra pas faire de complexe. Je reste dans l'optique de viser la première place. » En creusant un peu, et parce que, tactiquement, la formation émirienne n'est pas toujours la mieux câblée, Benoit Vaugrenard a décelé des failles, en tout cas des ouvertures. « Quand c'est sinueux, dangereux, avec du vent, les UAE se mettent à rouler fort devant et c'est difficile d'exister et d'attaquer, a observé le directeur sportif de Groupama-FDJ. Mais on a remarqué que, dès que ça se calme, sur une grande route abritée, ils s'arrêtent. Il faut en profiter pour ressortir, savoir lire si les équipiers de Pogacar veulent juste essayer de temporiser ou rentrer sur l'échappée pour gagner l'étape. C'est aux coureurs de le sentir. » « Il faudra moins calculer, adopter une stratégie plus offensive » Sébastien Joly, directeur sportif de Decathlon-AG2R La Mondiale Lors du dernier Tour de Suisse, UAE avait été piégée par une échappée d'une trentaine de coureurs, au sein de laquelle elle n'avait placé que Felix Grossschartner. Pendant une semaine, elle avait couru derrière Romain Grégoire et Kévin Vauquelin pour rattraper le temps perdu, ce qu'elle était parvenue à réaliser lors du chrono final, remporté par Joao Almeida, également vainqueur au général. Quitte à se faire gober par l'ogre de Komenda, autant tenter quelque chose, estime Sébastien Joly, directeur sportif chez Decathlon : « Si ça déclenche plus tôt, il y a parfois des mouvements de course qui nous permettent d'anticiper encore plus une arrivée. Mais il faut avoir de la réussite. Il faut profiter de chaque événement, de chaque petit marquage. » Car si le Slovène va vouloir marquer son territoire dès le début, il sait aussi la difficulté de contrôler la course et de défendre le Maillot jaune durant trois semaines. Il ne voudra donc pas forcément rincer ses hommes tout de suite. « Un mec comme Pogacar réduit le champ des possibles, admet Joly. Mais c'est à nous de nous adapter. Il faudra moins calculer, adopter une stratégie plus offensive. » Car le champion du monde, avec sa tête d'ado qui ne colle pas avec son corps d'airain, n'est pas infaillible. En avril, lors de l'Amstel Gold Race, il avait été rattrapé par Remco Evenepoel et Mattias Skjelmose - le futur vainqueur - pour avoir pris la tangente à 47 kilomètres de l'arrivée. Anthony Turgis reste ainsi en veille. L'an passé, le coureur de TotalEnergies avait remporté l'étape des chemins blancs, au cours de laquelle les principaux leaders s'étaient regardés : « Ça reste un coureur avec deux jambes, une tête, il peut avoir des moments de moins bien, des stratégies un peu moins bonnes. » De nouveau en forme après son bon Tour de Suisse, Julian Alaphilippe, s'il renoue avec sa splendeur passée de trublion, a le profil, hors classement général, pour empêcher le leader d'UAE de dérouler comme il le veut. Sa stratégie sur les « étapes qui [lui] plaisent beaucoup » ? « On ne va pas s'occuper de Tadej. » À lire aussi Nos favoris de l'édition 2025 Evenepoel : «Suivre en dépassant ma limite» Jacques Marinelli, la Perruche s'est envolée Leaders du Tour, les coulisses de la guerre psychologique


Le Figaro
21 hours ago
- Sport
- Le Figaro
«Il fait déjà partie de la classe des grands» : Tour de France 2025, Tadej Pogacar face au miroir de sa démesure
Réservé aux abonnés DÉCRYPTAGE - Le Slovène s'élancera de Lille en immense favori. Mais la route d'une quatrième victoire est semée d'embûches. À la poursuite de Tadej Pogacar, l'homme qui a froissé les habitudes. Longtemps, le Tour de France a été une œuvre d'imagination qui infusait à l'ombre d'une journée de travail ou de vacances, se lisait, s'écoutait, avant une plongée télévisée dans les quinze derniers kilomètres seulement. Le pouls d'une retransmission en noir et blanc, après le générique de l'Eurovision, le Te Deum de Charpentier s'accélérait pour faire le lien entre rêve et réalité. Le Tour offrait du temps, du mystère, du rêve. Mais, depuis 2017, l'événement entre en trombe dans les foyers, avec toutes les étapes en intégralité. À découvrir Le classement du Tour de France 2024 Et Tadej Pogacar a pris l'habitude de traverser les persiennes, de déchirer les stores, d'arracher les rideaux pour interrompre la sieste et, d'un coup de fouet et dans un immense courant d'air, se lancer à l'attaque, ventre à terre. Avec lui, la foudre tombe sans prévenir. Et ces rivaux abandonnés, démunis, aperçoivent un dos. Avant, à bout de souffle, de courir après un souvenir. Joues lisses…

L'Équipe
21 hours ago
- Sport
- L'Équipe
« Suivre en dépassant ma limite » : rester au contact du duo Pogacar-Vingegaard, l'objectif de Remco Evenepoel sur le Tour de France
Un an après son podium sur son premier Tour de France, Remco Evenepoel, le leader belge de Soudal-QuickStep, espère se rapprocher encore un peu plus du duo Pogacar-Vingegaard. Si tout va bien, Remco Evenepoel retrouvera, dans trois semaines, Paris, là où il avait célébré son doublé olympique (chrono et course en ligne) historique en août 2024. Si tout va bien, car la malchance s'acharne sur le Brabançon (25 ans), victime de trois lourdes chutes dans sa carrière, la dernière à l'entraînement en décembre (fracture d'une main, d'une côte et d'une omoplate). Cet énième gadin a tronqué sa préparation hivernale. Troisième de son premier Tour de France derrière Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard l'été dernier, encore loin d'eux (4e à 4'21'' du Maillot Jaune Pogacar) sur le Dauphiné et malgré les galères qui jalonnent sa carrière, le leader belge de Soudal-QuickStep espère un jour combler l'écart. « Avez-vous l'impression d'arriver sur le Tour plus frais que l'an dernier ?Oui et non. Le Dauphiné s'est plutôt bien passé après une longue période d'entraînement. La tête est plus fraîche que l'année passée car ma saison est plus courte (il n'a pu reprendre la compétition que le 18 avril à la Flèche Brabançonne), et la forme aussi devrait être meilleure, mais ça dépendra un peu de la façon dont j'ai récupéré ces derniers jours. Qu'avez-vous retenu de votre première participation l'an passé ?Que quand les jambes sont là, il faut les utiliser. Même en dehors de la montagne, comme je l'avais fait sur l'étape des chemins blancs (9e étape) en ouvrant la course. Et quand les jambes ne sont pas là, il faut être malin, courir défensivement. Sur les étapes de plat, il faut aussi garder les yeux ouverts, je l'ai vu avec la grosse chute de (Primoz) Roglic (12e étape)... Il y a quelques mois, vous aviez l'objectif de vous rapprocher de vos devanciers, Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. Qu'est-ce qui vous pousse à y croire ?J'ai dit cela avant ma chute de décembre... J'ai quand même perdu deux voire trois mois d'entraînement, j'en suis donc à cinq avant ce Tour, contre sept pour eux. Ça modifie un peu cette ambition. Mais on ne sait jamais, avec l'expérience de l'année passée en montagne, mes résultats, ma progression en contre-la-montre... « Tadej (Pogacar) fait semblant, il donne l'impression de jouer dans le peloton, alors que c'est plus "structuré "du côté de Jonas (Vingegaard) » À quoi ressemblerait un Tour réussi ?Un Tour où je fais au moins aussi bien que l'an passé (3e du général et victoire sur la 7e étape en contre-la-montre). De qui faut-il se méfier ?Derrière Tadej et Jonas, il faudra se méfier de Joao Almeida. Il jouera le podium parce que si Tadej tombe malade ou autre, ils (l'équipe UAE-XRG) voudront l'avoir en plan B. Et il ne faut jamais oublier Roglic, qui aura (Florian) Lipowitz qui marchait bien au Dauphiné (3e du général). Mais bon, le Tour, c'est encore un autre niveau, certains sont bien au Dauphiné mais pas au Tour, et inversement. Et les gars d'Ineos-Grenadiers, (Carlos) Rodriguez, (Laurens) De Plus, (Geraint) Thomas, on ne sait jamais dans quelle forme ils arrivent. L'été dernier puis sur le Dauphiné cette année, vous lissiez votre effort plutôt que de vous mêler à la lutte avec Pogacar et Vingegaard. Serez-vous plus joueur sur ce Tour ?Bien sûr ! Au Dauphiné, je ne me sentais pas à 100 % sur les étapes de montagne. Ça allait déjà mieux le dernier jour et j'ai pu mettre une attaque, j'ai vu qu'ils étaient les deux seuls à pouvoir suivre. Donc si mes jambes sont là, je dois essayer le plus possible de rester avec eux, de suivre leurs attaques en dépassant ma limite, sans exploser bien sûr. S'il y a de l'écart derrière moi, que je peux prendre le risque de perdre un peu de temps, il faudra tenter. Je dois connaître leurs watts (leur puissance) à certains moments, pour savoir leur niveau et combien de pas je dois encore faire pour m'en rapprocher. Qu'apprenez-vous de chacun des deux ?C'est difficile à dire, on est concentré sur nous pendant la course. Mais j'essaie de regarder quand ils font leur effort, avec quelle accélération, quelle vitesse... Les deux sont hyper sérieux mais complètement différents. Tadej fait semblant, il donne l'impression de jouer dans le peloton, alors que c'est plus "structuré "du côté de Jonas. Dans la course, si l'équipe Visma Lease a Bike a un plan, ils le font vraiment à la lettre. Alors que quand UAE et Tadej font un effort, ils sont plus flexibles. « Malgré les malchances, c'est la passion qui me garde sur un vélo. C'est devenu encore plus clair cette année » Vous sembliez beaucoup plus proche de Pogacar que de Vingegaard l'été dernier ?Je m'entends bien avec tout le monde dans le peloton. Peu de coureurs me détestent ou l'inverse. En course, nous ne sommes pas amis, mais à l'arrivée, nous sommes de grands champions qui peuvent accepter la défaite, donc on se comprend bien. Qu'a changé chez vous cette chute en décembre ?Elle m'a appris à accepter des situations difficiles. Si, un jour, je ne me sens pas bien, je l'accepterai plus facilement. Après toutes vos victoires et vos chutes, qu'est-ce qui vous motive encore au-delà du palmarès ?Le plaisir. Je découvre plein de choses avec le vélo : des lieux, des cols, des gens. Cela me permet d'évacuer toutes mes frustrations, mes pensées. Malgré les malchances, c'est la passion qui me garde sur un vélo. C'est devenu encore plus clair cette année. À ma reprise, j'ai réalisé que le vélo est la seule chose que je veux faire le plus longtemps possible. Et qu'est-ce qui vous pèse le plus ?(Il hésite.) Le mode de vie, les sacrifices. Mais avec Oumi (son épouse), on a un bon équilibre. On a des périodes on et off. Des moments où on est pleinement focus puis d'autres, comme après le Tour, où je peux prendre une semaine de vraies vacances, sans vélo. Ça aide à faire ces sacrifices. » Roglic : « J'ai juste envie d'arriver à Paris et de boire une coupe de champagne » À lire aussi Nos favoris de l'édition 2025 Que peut faire le peloton face à Pogacar, aussi offensif qu'ingérable ? Jacques Marinelli, la Perruche s'est envolée Leaders du Tour, les coulisses de la guerre psychologique