« Suivre en dépassant ma limite » : rester au contact du duo Pogacar-Vingegaard, l'objectif de Remco Evenepoel sur le Tour de France
Si tout va bien, Remco Evenepoel retrouvera, dans trois semaines, Paris, là où il avait célébré son doublé olympique (chrono et course en ligne) historique en août 2024. Si tout va bien, car la malchance s'acharne sur le Brabançon (25 ans), victime de trois lourdes chutes dans sa carrière, la dernière à l'entraînement en décembre (fracture d'une main, d'une côte et d'une omoplate).
Cet énième gadin a tronqué sa préparation hivernale. Troisième de son premier Tour de France derrière Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard l'été dernier, encore loin d'eux (4e à 4'21'' du Maillot Jaune Pogacar) sur le Dauphiné et malgré les galères qui jalonnent sa carrière, le leader belge de Soudal-QuickStep espère un jour combler l'écart.
« Avez-vous l'impression d'arriver sur le Tour plus frais que l'an dernier ?Oui et non. Le Dauphiné s'est plutôt bien passé après une longue période d'entraînement. La tête est plus fraîche que l'année passée car ma saison est plus courte (il n'a pu reprendre la compétition que le 18 avril à la Flèche Brabançonne), et la forme aussi devrait être meilleure, mais ça dépendra un peu de la façon dont j'ai récupéré ces derniers jours.
Qu'avez-vous retenu de votre première participation l'an passé ?Que quand les jambes sont là, il faut les utiliser. Même en dehors de la montagne, comme je l'avais fait sur l'étape des chemins blancs (9e étape) en ouvrant la course. Et quand les jambes ne sont pas là, il faut être malin, courir défensivement. Sur les étapes de plat, il faut aussi garder les yeux ouverts, je l'ai vu avec la grosse chute de (Primoz) Roglic (12e étape)...
Il y a quelques mois, vous aviez l'objectif de vous rapprocher de vos devanciers, Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. Qu'est-ce qui vous pousse à y croire ?J'ai dit cela avant ma chute de décembre... J'ai quand même perdu deux voire trois mois d'entraînement, j'en suis donc à cinq avant ce Tour, contre sept pour eux. Ça modifie un peu cette ambition. Mais on ne sait jamais, avec l'expérience de l'année passée en montagne, mes résultats, ma progression en contre-la-montre...
« Tadej (Pogacar) fait semblant, il donne l'impression de jouer dans le peloton, alors que c'est plus "structuré "du côté de Jonas (Vingegaard) »
À quoi ressemblerait un Tour réussi ?Un Tour où je fais au moins aussi bien que l'an passé (3e du général et victoire sur la 7e étape en contre-la-montre).
De qui faut-il se méfier ?Derrière Tadej et Jonas, il faudra se méfier de Joao Almeida. Il jouera le podium parce que si Tadej tombe malade ou autre, ils (l'équipe UAE-XRG) voudront l'avoir en plan B. Et il ne faut jamais oublier Roglic, qui aura (Florian) Lipowitz qui marchait bien au Dauphiné (3e du général). Mais bon, le Tour, c'est encore un autre niveau, certains sont bien au Dauphiné mais pas au Tour, et inversement. Et les gars d'Ineos-Grenadiers, (Carlos) Rodriguez, (Laurens) De Plus, (Geraint) Thomas, on ne sait jamais dans quelle forme ils arrivent.
L'été dernier puis sur le Dauphiné cette année, vous lissiez votre effort plutôt que de vous mêler à la lutte avec Pogacar et Vingegaard. Serez-vous plus joueur sur ce Tour ?Bien sûr ! Au Dauphiné, je ne me sentais pas à 100 % sur les étapes de montagne. Ça allait déjà mieux le dernier jour et j'ai pu mettre une attaque, j'ai vu qu'ils étaient les deux seuls à pouvoir suivre. Donc si mes jambes sont là, je dois essayer le plus possible de rester avec eux, de suivre leurs attaques en dépassant ma limite, sans exploser bien sûr. S'il y a de l'écart derrière moi, que je peux prendre le risque de perdre un peu de temps, il faudra tenter. Je dois connaître leurs watts (leur puissance) à certains moments, pour savoir leur niveau et combien de pas je dois encore faire pour m'en rapprocher.
Qu'apprenez-vous de chacun des deux ?C'est difficile à dire, on est concentré sur nous pendant la course. Mais j'essaie de regarder quand ils font leur effort, avec quelle accélération, quelle vitesse... Les deux sont hyper sérieux mais complètement différents. Tadej fait semblant, il donne l'impression de jouer dans le peloton, alors que c'est plus "structuré "du côté de Jonas. Dans la course, si l'équipe Visma Lease a Bike a un plan, ils le font vraiment à la lettre. Alors que quand UAE et Tadej font un effort, ils sont plus flexibles.
« Malgré les malchances, c'est la passion qui me garde sur un vélo. C'est devenu encore plus clair cette année »
Vous sembliez beaucoup plus proche de Pogacar que de Vingegaard l'été dernier ?Je m'entends bien avec tout le monde dans le peloton. Peu de coureurs me détestent ou l'inverse. En course, nous ne sommes pas amis, mais à l'arrivée, nous sommes de grands champions qui peuvent accepter la défaite, donc on se comprend bien.
Qu'a changé chez vous cette chute en décembre ?Elle m'a appris à accepter des situations difficiles. Si, un jour, je ne me sens pas bien, je l'accepterai plus facilement.
Après toutes vos victoires et vos chutes, qu'est-ce qui vous motive encore au-delà du palmarès ?Le plaisir. Je découvre plein de choses avec le vélo : des lieux, des cols, des gens. Cela me permet d'évacuer toutes mes frustrations, mes pensées. Malgré les malchances, c'est la passion qui me garde sur un vélo. C'est devenu encore plus clair cette année. À ma reprise, j'ai réalisé que le vélo est la seule chose que je veux faire le plus longtemps possible.
Et qu'est-ce qui vous pèse le plus ?(Il hésite.) Le mode de vie, les sacrifices. Mais avec Oumi (son épouse), on a un bon équilibre. On a des périodes on et off. Des moments où on est pleinement focus puis d'autres, comme après le Tour, où je peux prendre une semaine de vraies vacances, sans vélo. Ça aide à faire ces sacrifices. »
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Ce traumatisme ne lui avait pas vraiment servi de leçon car il était revenu en Italie, un an plus tard, en annonçant la couleur : il s'était désigné comme le favori numéro 1 et avait assuré que ses adversaires devaient avoir peur de lui. Il s'était ensuite effondré, avait découvert les doutes qui vont avec les désillusions, et il n'est maintenant plus le même. Ce lundi, alors que ses références l'installaient en favori de l'échappée, il n'envoyait pas des signaux positifs en coulisses. « Simon était incroyablement fort mais il en doutait pendant l'étape, il nous disait qu'il ne savait pas s'il avait les bonnes jambes, qu'il était possible qu'il ne les ait pas, mais c'était un parcours super dur et elles ont parlé à la fin, sourit Campenaerts. C'est vraiment un bon mec, toujours là pour faire une bonne blague, mais dans le même temps, il est très timide. Il se place toujours en retrait, il ne dira jamais au briefing "les gars, aujourd'hui c'est mon jour", même s'il est en forme. Il vient de gagner le Giro et il aurait de quoi rouler des mécaniques, avoir un gros ego, mais il est le total opposé de ce genre de comportement. » « Il ne se sentait pas top le premier week-end, mais il est là quand la montagne arrive, c'est bien car c'est pour cette raison qu'il est ici » Tiesj Benoot, coéquipier de Simon Yates Lorsque le staff de Visma-Lease a bike l'a entendu s'interroger sur ses possibilités, il n'était donc pas question de le laisser tergiverser. « On lui a répondu que ça ne comptait pas, qu'il devait se sentir bien, qu'on avait besoin de cette victoire d'étape et qu'il était l'un des meilleurs gars à l'avant, confie Grischa Niermann, directeur sportif de l'équipe néerlandaise. Il a montré beaucoup de classe et a gagné l'étape, c'est une belle journée. Il avait un grand rêve, remporter le Giro, et il l'a réussi juste après être arrivé chez nous. C'est une belle réussite. 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Il est super relax, arrive toujours en retard au petit déjeuner car il dort longtemps. C'est un mec très facile à vivre. Il ne se sentait pas top le premier week-end, mais il est là quand la montagne arrive, c'est bien car c'est pour cette raison qu'il est ici. » Une victoire bonus avant un rôle de sherpa Sherpa de Vingegaard quand la route s'élève, Yates est moins à l'aise quand la bataille a lieu en plaine : il a perdu 6'41'' sur la route de Lille, dès le premier jour, et a laissé l'incarnation du plan B à Matteo Jorgenson. Mais il y a trouvé une liberté dont il a profité lundi, en parallèle de la lutte pour le général. « C'était l'un des objectifs de l'avoir devant. Le plan était fixé avec lui et on est contents d'y être arrivés, explique Arthur Van Dongen, un autre directeur sportif de Visma-Lease a bike, ravi de l'avoir engagé. On est déjà très satisfaits de lui comme recrue, c'est incroyable. 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