Dernières actualités avec #KadenGroves

L'Équipe
12-07-2025
- Sport
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Jonathan Milan lance le week-end des sales gosses avec force et beauté
Jonathan Milan a écrasé le sprint de Laval de sa puissance, de son agilité et de son habileté pour se débrouiller seul, devant Wout Van Aert et Kaden Groves, alors que Tim Merlier a été pénalisé par une crevaison. C'est l'heure de gloire des sprinteurs, un samedi et un dimanche du Tour de France rien que pour eux, une rareté, et Jonathan Milan n'a pas raté l'occasion d'éclore aux yeux du grand public, en prime time, sur la plus grande scène du monde, pour décrocher sa première étape sur sa première Grande Boucle, à 24 ans. Même si ces deux étapes de transition en plein week-end ont avant tout été dessinées pour aller chercher la montagne et le Massif central un 14 juillet, les grosses cuisses méritent cette lumière que les favoris du général captent la plupart du temps, eux qui par ailleurs suent sang et eau pour survivre au rythme imprimé par leurs petits copains dans les bosses. Surtout, les sprinteurs sont une population malmenée, égratignée par les canons modernes qui ne supportent plus l'attente et l'ennui qui précèdent un sprint, mais imposent une orgie d'action, un défilé épileptique d'images d'attaques, de chutes, d'attaques, de chutes. Même si le parcours de ce Tour de France leur ménage plusieurs opportunités, sept a minima, la tendance est un peu partout à durcir les tracés, ou au moins à essayer de compliquer la vie des sprinteurs, avec l'ajout d'une côte, d'un coup de cul, et l'insertion de la butte Montmartre dans le circuit des Champs-Élysées lors de la 21e étape en est un exemple criant. La triple ascension des pavés de la rue Lepic ne les élimine pas a priori, mais elle va leur compliquer diablement la tâche et potentiellement les priver du rendez-vous le plus prestigieux de leur saison. Pas grave, les bolides sont une caste qu'on peut sacrifier, souvent au profit des puncheurs d'ailleurs. L'instauration des cartons jaunes braque également naturellement les projecteurs sur eux, groupe à risques qui va le plus en pâtir, plus surveillée qu'un piéton dans une commune d'un certain bord politique. Forcément des sales gosses, accessoirement des boeufs Chaque emballage et le moindre coup de coude sont désormais scrutés, disséqués, sujets à discussion, d'interminables débats, qui souvent remettent en cause la nature même d'un sprint, forcément liée aux notions de vitesse, de danger et de péril. Sans que l'on sache, en outre, si les commissaires arrosent de sanctions comme lors de la 1re étape à raison ou s'ils se laissent manger le cerveau par l'atmosphère générale et la demande sécuritaire en hausse. Quoi qu'il en soit, les sprinteurs sont escortés d'une forme de présomption de mauvais comportement, ils sont forcément des sales gosses et accessoirement des boeufs. On ne nie pas que les cuissots de Milan dans le sprint de Laval auraient pu faire tourner les grille-pains des hôtels des suiveurs du Tour ce dimanche matin, le sprint est aussi un art délicat qui ne se résume pas à des watts. Il réclame d'assimiler des dizaines de paramètres en un battement d'aile, une boîte crânienne qui s'illumine soudainement comme une constellation dans une nuit d'été, le placement, le vent, la position des équipiers, des adversaires, les virages, lancer au bon moment, au bon endroit, et pour l'illustrer, il suffit de revoir comment l'Italien s'est faufilé dans les dernières centaines de mètres, sans poisson pilote, bien aidé par ses épaules de catcheur il est vrai. L'Italien a conquis cette première victoire dans le Tour grâce à trois facteurs principaux : son agilité et sa capacité à manoeuvrer seul dans le final donc, le boulot de son équipe en amont, pour bien le propulser à la sortie des nombreux ronds-points qui ont étiré le paquet dans les derniers kilomètres, et l'absence de Tim Merlier, handicapé par une crevaison à 12 km de l'arrivée. Le Belge est parvenu à recoller, mais il a ensuite payé toute cette énergie pour revenir et tenter de se replacer. On espère donc voir les deux coureurs les plus rapides de ce Tour au coude-à-coude cette fois à Châteauroux, ce dimanche après-midi, car, en l'absence du turbulent Jasper Philipsen, leur duel est une excellente nouvelle pour l'attrait du sprint, qui a un peu manqué de rivalités et de personnages ces derniers temps, une autre explication du désintérêt dont la spécialité a pu être la victime. Une grande partie du peloton encore en RTT ce dimanche Milan contre Merlier, c'est une opposition de styles sur le vélo, de physiques, mais aussi de caractères. Là où le champion d'Europe est taciturne, réservé, le Maillot Vert est solaire, rigolard et toujours souriant, en tout cas une fois le vélo rangé. S'il confirmait sa percée au sommet du sprint, il en serait le meilleur ambassadeur, le porte-drapeau de ce clan opprimé. Pour le reste, Milan n'a pas eu de mal à briser les reins d'un Wout Van Aert renaissant et de Kaden Groves, malgré le gros boulot de son équipier de luxe Mathieu Van der Poel, au terme d'une étape calme qui a fait du bien à tout le monde, simplement animée par la fugue du duo de TotalEnergies Mattéo Vercher-Mathieu Burgaudeau, qui a brisé la sieste à 80 km de l'arrivée et a bien résisté, notamment le second, jusqu'à 9 bornes du terme pour le second. Au lendemain de sa violente chute, le lieutenant de Tadej Pogacar Joao Almeida, corps amoché et côte fissurée, a ainsi passé la meilleure journée possible pour soigner ses plaies et tenter de se retaper avant la bataille du Massif central, lundi. Ce dimanche, une grande partie du peloton devrait encore être en RTT, un répit bien mérité après une première semaine frénétique. À lire aussi Les raisons du désert français en sprint Agressivité et flexibilité, le cocktail de Milan Milan : «Le vélo me permettait d'évacuer l'anxiété que j'avais à l'école» Merlier-Milan, un duel entre finesse et puissance

L'Équipe
07-07-2025
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« Il est dévasté émotionnellement, et il souffre » : Jasper Philipsen du rêve au cauchemar après sa chute sur le Tour de France
Lourdement tombé lors du sprint intermédiaire, Jasper Philipsen a dû abandonner et a tourné le dos à un week-end de rêve, illuminé notamment par sa victoire samedi. Parfois accusé de mettre en danger les autres quand il ne pense qu'à rejoindre la ligne d'arrivée le plus vite possible, Jasper Philipsen s'est retrouvé lundi dans la peau de la victime, lors du sprint intermédiaire. Un contact entre Bryan Coquard et Laurenz Rex, un écart du Français vers le maillot vert, et sa chute était inévitable. « On regardait la course dans le bus quand nous avons vu Jasper tomber, on a tout de suite compris que c'était grave, déplorait Philip Roodhooft, le manager d'Alpecin-Deceuninck. En une seconde, on passe de l'euphorie à la déception. Jasper est dévasté émotionnellement, et il souffre. » Après avoir célébré deux victoires lors des deux premiers jours, celle de Philipsen samedi et de Mathieu Van der Poel dimanche, les Belges ont été rattrapés par l'inquiétude : leur sprinteur va être rapatrié au plus vite pour être opéré d'une fracture déplacée de la clavicule droite, et il compte au moins une côte cassée. Son équipe a un plan B qui ressemblerait à un plan A pour beaucoup d'autres, avec Kaden Groves qui a tout ce qu'il faut pour remporter des sprints massifs à ce niveau. L'Australien sera amené par Van der Poel, qui n'a pas pu le hisser plus haut que la septième place lundi, quand tous les esprits étaient encore tournés vers Philipsen, déjà tombé lourdement en mars. À chaud, son équipier Jonas Rickaert a vivement tancé Coquard sur la route. Après course, il a confié plus froidement son agacement à Sporza : « Je l'avais vu percuter Jasper, j'étais en colère contre lui, je voulais avoir sa version. Il m'a dit qu'il ne pouvait rien y faire, mais ce n'est pas la première fois qu'il prend trop de risques dans un sprint intermédiaire, alors qu'il ne peut pas les gagner. Qu'il sprinte à l'arrivée, c'est bien. Mais risquer sa vie pour 10 points, c'est de la folie. » « Ce qui est arrivé est malheureux, je ne pense pas que quelqu'un doive être blâmé » Philip Roodhooft, manager d'Alpecin-Deceuninck C'est le quotidien des sprinteurs et ça ne date pas d'hier, ce qui poussait Adrie Van der Poel à relativiser. « Il n'y a pas de colère, c'est tout simplement un accident du travail, il ne peut rien faire, constatait le père du Maillot Jaune. Le problème, c'est Jasper, comment il va s'en sortir. Le reste, c'est la course, parfois c'est le bonheur et parfois il y a de la malchance. Je pense que personne n'a fait d'erreur. Après deux jours formidables, on est tristes. » Il n'est donc pas encore l'heure de dire si Mathieu Van der Poel va revoir ses plans pour s'approprier l'objectif de Philipsen et tenter de porter le maillot vert à Paris. « On verra ça plus tard avec les directeurs sportifs et les coureurs concernés, soufflait Roodhooft, qui ne voulait stigmatiser personne au moment d'évoquer les responsabilités. Personne n'a bien ou mal fait, ce n'est pas la question. Ce qui est arrivé est malheureux, je ne pense pas que quelqu'un doive être blâmé. » Quelques secondes avant, Van der Poel rentrait dans le bus sous l'acclamation d'une foule dense, venue admirer son maillot jaune. La journée d'Alpecin a été rude, mais tout n'est pas perdu. À lire aussi Merlier, le sprinteur habitué à se débrouiller tout seul Vauquelin et l'avenir incertain d'Arkéa-B & B Hotels: «On ne me fait ressentir aucune pression» Decathlon va devenir propriétaire de la structure juridique de Decathlon-AG2R La Mondiale Van der Poel, un géant de retour à sa juste place


L'Équipe
07-07-2025
- Sport
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Tour de France 2025 : Jasper Philipsen souffre d'une fracture de la clavicule et d'au moins une côte cassée
Le Belge Jasper Philipsen a lourdement chuté, puis abandonné lundi lors de la 3e étape du Tour de France. Sa formation Alpecin-Deceuninck a partagé dans la soirée un premier bilan de santé préoccupant. Les nouvelles ne sont pas rassurantes. Au soir de sa violente chute à l'approche du sprint intermédiaire d'Isbergues, à 60 km de l'arrivée de la 3e étape du Tour de France, Jasper Philipsen a passé de premiers examens. Sa formation Alpecin-Deceuninck a rapporté sur son compte X que son sprinteur belge souffrait d'une fracture au niveau de sa clavicule, côté droit. « Une intervention chirurgicale sera certainement nécessaire », précise le communiqué. Qui ajoute que le premier porteur du Maillot Jaune de la Grande Boucle a aussi une côte cassée, « peut-être deux ». Philipsen (27 ans) va être transféré à l'hôpital d'Herentals (Belgique) pour y être opéré. Groves sprinteur n°1, Milan récupère le vert Le décuple vainqueur d'étape sur le Tour a payé les frais de déviations de couloir dans l'accélération qui a précédé le sprint intermédiaire. Il a été gêné par Bryan Coquard (Cofidis) - très ému et désolé à l'arrivée -, dérangé lui-même par Laurenz Rex (Intermarché-Wanty) à sa droite. Après deux journées parfaites pour l'équipe Alpecin-Deceuninck - victorieuse des deux premières étapes, avec Philipsen puis Mathieu Van der Poel, toujours en jaune -, c'est un sacré revers dans la course au Maillot Vert, que quêtait le Belge. L'Australien Kaden Groves, jusqu'alors son poisson-pilote, deviendra le sprinteur titulaire, pour garder des ambitions dans les arrivées massives. L'Italien Jonathan Milan (Lidl-Trek) a pris le leadership au classement par points.