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Jonathan Milan lance le week-end des sales gosses avec force et beauté

Jonathan Milan lance le week-end des sales gosses avec force et beauté

L'Équipe3 days ago
Jonathan Milan a écrasé le sprint de Laval de sa puissance, de son agilité et de son habileté pour se débrouiller seul, devant Wout Van Aert et Kaden Groves, alors que Tim Merlier a été pénalisé par une crevaison.
C'est l'heure de gloire des sprinteurs, un samedi et un dimanche du Tour de France rien que pour eux, une rareté, et Jonathan Milan n'a pas raté l'occasion d'éclore aux yeux du grand public, en prime time, sur la plus grande scène du monde, pour décrocher sa première étape sur sa première Grande Boucle, à 24 ans.
Même si ces deux étapes de transition en plein week-end ont avant tout été dessinées pour aller chercher la montagne et le Massif central un 14 juillet, les grosses cuisses méritent cette lumière que les favoris du général captent la plupart du temps, eux qui par ailleurs suent sang et eau pour survivre au rythme imprimé par leurs petits copains dans les bosses.
Surtout, les sprinteurs sont une population malmenée, égratignée par les canons modernes qui ne supportent plus l'attente et l'ennui qui précèdent un sprint, mais imposent une orgie d'action, un défilé épileptique d'images d'attaques, de chutes, d'attaques, de chutes. Même si le parcours de ce Tour de France leur ménage plusieurs opportunités, sept a minima, la tendance est un peu partout à durcir les tracés, ou au moins à essayer de compliquer la vie des sprinteurs, avec l'ajout d'une côte, d'un coup de cul, et l'insertion de la butte Montmartre dans le circuit des Champs-Élysées lors de la 21e étape en est un exemple criant.
La triple ascension des pavés de la rue Lepic ne les élimine pas a priori, mais elle va leur compliquer diablement la tâche et potentiellement les priver du rendez-vous le plus prestigieux de leur saison. Pas grave, les bolides sont une caste qu'on peut sacrifier, souvent au profit des puncheurs d'ailleurs. L'instauration des cartons jaunes braque également naturellement les projecteurs sur eux, groupe à risques qui va le plus en pâtir, plus surveillée qu'un piéton dans une commune d'un certain bord politique.
Forcément des sales gosses, accessoirement des boeufs
Chaque emballage et le moindre coup de coude sont désormais scrutés, disséqués, sujets à discussion, d'interminables débats, qui souvent remettent en cause la nature même d'un sprint, forcément liée aux notions de vitesse, de danger et de péril. Sans que l'on sache, en outre, si les commissaires arrosent de sanctions comme lors de la 1re étape à raison ou s'ils se laissent manger le cerveau par l'atmosphère générale et la demande sécuritaire en hausse.
Quoi qu'il en soit, les sprinteurs sont escortés d'une forme de présomption de mauvais comportement, ils sont forcément des sales gosses et accessoirement des boeufs. On ne nie pas que les cuissots de Milan dans le sprint de Laval auraient pu faire tourner les grille-pains des hôtels des suiveurs du Tour ce dimanche matin, le sprint est aussi un art délicat qui ne se résume pas à des watts. Il réclame d'assimiler des dizaines de paramètres en un battement d'aile, une boîte crânienne qui s'illumine soudainement comme une constellation dans une nuit d'été, le placement, le vent, la position des équipiers, des adversaires, les virages, lancer au bon moment, au bon endroit, et pour l'illustrer, il suffit de revoir comment l'Italien s'est faufilé dans les dernières centaines de mètres, sans poisson pilote, bien aidé par ses épaules de catcheur il est vrai.
L'Italien a conquis cette première victoire dans le Tour grâce à trois facteurs principaux : son agilité et sa capacité à manoeuvrer seul dans le final donc, le boulot de son équipe en amont, pour bien le propulser à la sortie des nombreux ronds-points qui ont étiré le paquet dans les derniers kilomètres, et l'absence de Tim Merlier, handicapé par une crevaison à 12 km de l'arrivée. Le Belge est parvenu à recoller, mais il a ensuite payé toute cette énergie pour revenir et tenter de se replacer.
On espère donc voir les deux coureurs les plus rapides de ce Tour au coude-à-coude cette fois à Châteauroux, ce dimanche après-midi, car, en l'absence du turbulent Jasper Philipsen, leur duel est une excellente nouvelle pour l'attrait du sprint, qui a un peu manqué de rivalités et de personnages ces derniers temps, une autre explication du désintérêt dont la spécialité a pu être la victime.
Une grande partie du peloton encore en RTT ce dimanche
Milan contre Merlier, c'est une opposition de styles sur le vélo, de physiques, mais aussi de caractères. Là où le champion d'Europe est taciturne, réservé, le Maillot Vert est solaire, rigolard et toujours souriant, en tout cas une fois le vélo rangé. S'il confirmait sa percée au sommet du sprint, il en serait le meilleur ambassadeur, le porte-drapeau de ce clan opprimé.
Pour le reste, Milan n'a pas eu de mal à briser les reins d'un Wout Van Aert renaissant et de Kaden Groves, malgré le gros boulot de son équipier de luxe Mathieu Van der Poel, au terme d'une étape calme qui a fait du bien à tout le monde, simplement animée par la fugue du duo de TotalEnergies Mattéo Vercher-Mathieu Burgaudeau, qui a brisé la sieste à 80 km de l'arrivée et a bien résisté, notamment le second, jusqu'à 9 bornes du terme pour le second.
Au lendemain de sa violente chute, le lieutenant de Tadej Pogacar Joao Almeida, corps amoché et côte fissurée, a ainsi passé la meilleure journée possible pour soigner ses plaies et tenter de se retaper avant la bataille du Massif central, lundi. Ce dimanche, une grande partie du peloton devrait encore être en RTT, un répit bien mérité après une première semaine frénétique.
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