Dernières actualités avec #Lac


24 Heures
08-07-2025
- Entertainment
- 24 Heures
Cinq stands de nourriture qui valent le détour au MJF
Accueil | Culture | Festivals | À Montreux, un «pop-up fraîcheur» se démarque, tout comme plusieurs découvertes amérindiennes, asiatiques et africaines. Patrick Combremont Publié aujourd'hui à 12h10 Plusieurs nouveaux stands de nourriture sont dispersés le long des quais lors du Montreux Jazz Festival. Ici, l'équipe du Saoko, de la cuisine fusion nippo-péruvienne. ©Laurent de Senarclens En bref: Et vous, qu'allez-vous «poker» ces prochains jours parmi les stands de nourriture du festival? Car Montreux n'offre pas seulement des découvertes musicales et des scènes gratuites. C'est aussi la grosse affluence, le bouchon même, à parcourir les échoppes des cuisines de différents horizons, tout au long du lac. Et les «bowls», justement, ces bols de nouilles ramen et autres spécialités asiatiques, sont tendance. Pour cette 59e édition , l'organisation du MJF a aussi monté de toutes pièces un restaurant privilégié, Le Lido, sur le quai de la Rouvenaz. Cette terrasse couverte se situe à deux pas de la Scène du Lac et dispose de 115 places assises. «On a tablé trois mois pour développer ce projet avec le festival», sourit Michael Fessler, chef de cet établissement éphémère, avec son associé, Yannick Poffet. Manger comme au restaurant Venus de l'événementiel, les deux compères ont fondé l'expérience «Fud Läb». «Dans les fêtes ou les manifestations ponctuelles en Suisse, on s'est aperçus qu'on soigne la scénographie, le décor. Mais la nourriture reste souvent des aliments traiteur de maigre qualité», poursuivent ces entrepreneurs. Ici donc, ils ont travaillé des plats à la fois «sur mesure» et «à la mesure» de l'événement. La cuisine qu'ils présentent aux festivaliers est d'inspiration méditerranéenne avec des produits frais. L'aspect «pop-up» de ce restaurant éphémère se veut aussi original. Le Lido, la grande et nouvelle terrasse sur les quais. ©Laurent de Senarclens Michael Fessler et Yannick Poffet s'attendent à servir entre 250 et 300 couverts par jour. Les inconditionnels de Quincy Jones retrouveront également à la carte son assiette préférée, celle du saumon «balik», du cœur de saumon gravlax à la façon du tsar Nikolaï. Le Lido comprend encore un espace qui peut être privatisé à la demande, ainsi qu'un bar extérieur, où ceux qui n'y auraient pas trouvé de place pourront commander et trouver des plats à l'emporter. Fumets d'Amérique latine Pour les festivaliers qui préfèrent manger rapidement et debout, il y a également pléthore de stands. Les empanadas restent par exemple un must. Au stand Andersen, ils se déclinent maintenant en plusieurs sortes de viandes, comme chorizo ou pancetta, mais aussi en «verdure» caprese ou humita – un plat traditionnel amérindien à base de maïs, tomate et fromage –, et même en version dessert pomme. Les saveurs d'Amérique du Sud ont d'ailleurs la cote, de l'incontournable Barrio Fino avec ceviche et lomo, aux tacos mexicains de la Taqueria Don Vergas. À l'heure où s'ouvre la scène de l'Ipanema, et ses fumigènes, à côté, le fumet carné du grill argentin attire, lui aussi, une longue file d'attente. Des plats revisités Un peu plus loin, le Saoko est un des nouveaux arrivés qui éveille les papilles. L'échoppe concocte de la cuisine fusion: «Péruvienne, par l'origine de mon associé, et japonaise de tradition Nikkei, explique son chef, Yoss Kakinuma. On était surtout actifs dans les restaurants. Et puis, on a participé une première fois au StrEAT Food Festival, à Vevey. Là, on espère un bon succès.» À la carte, à la fois des poke bowls de viande ou de poisson, piquant ou acidulé, façon nippone, mais également avec le ragoût ou la sauce péruvienne, des tempuras de légumes, karaage et edamame, sans oublier les mochis glacés. L'équipe d'Umamido ©Laurent de Senarclens Presque à côté, les amateurs de ramen, de buns et de gyozas trouveront aussi l'Umamido. À signaler aussi les coréens Dotori, le Tibet Café et un nouveau Santa Arepa vénézuélien. Autre continent, autre cuisine populaire, le Mamafe africain, ouvert par Kriss Madognia, amène l'originalité de ses buns «revisités» et accommodés avec la pâte d'arachide et la sauce africaine, ou de ses frites de manioc. Avec la chaleur, les gourmands se retrouvent souvent autour des granités, très appréciés cet été. Dans ces conditions, un manque se remarque. Si les incongrues «hot fondues», crêpes et gaufres trouvent toujours des adeptes, impossible toutefois de dénicher d'artisan glacier ou de glaces véritablement «maison». Le Montreux Jazz Festival, côté musique Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
08-07-2025
- Science
- 24 Heures
Fils de coiffeur, cet ex-cadre de la pharma est devenu pêcheur
Docteur en neurosciences, Jean-Charles Bensadoun a tardé à avouer à son père sa reconversion sur le lac. Publié aujourd'hui à 10h59 Bilan du jour pour le pêcheur de Tannay: «Dix-huit perches… Ma recette équivaut à 40 francs.» LAURENT GUIRAUD En bref: La pêche du jour n'est de loin pas miraculeuse en ce lundi pluvieux de juin à Tannay . «Dix-huit perches dans mes filets et rien de plus, soupire Jean-Charles Bensadoun, 54 ans. C'est comme ça depuis des mois …» Revient le temps de l'époque bénie, 2022-2023, durant laquelle le pêcheur pouvait vendre certains mois pour plus de 20'000 francs de poissons: «Aujourd'hui, ma recette équivaut à 40 francs.» La gloire de son père À qui la faute? «Chacun y va de sa théorie», poursuit le professionnel debout depuis 3 h du matin. La surpêche, la chimie de l'eau, la nourriture, l'appétit des silures, des brochets et des cormorans («J'y crois peu»), la vidange du Rhône qui modifie les courants ou encore les aléas de la météo. Sous un ciel de cendre, le vent ride le lac et les précipitations dessinent des nuées de petits cercles. Au sec, dans sa baraque ripolinée comme un laboratoire médical, le Vaudois, élevé à La Gradelle, sort un couteau affûté et lève les filets de ses poissons zébrés aux nageoires orangées. «Mon père est mort en mars dernier à 97 ans. Né au Maroc dans une famille modeste, il a quitté l'école à 14 ans pour travailler et ramener de l'argent pour la famille (ndlr: cinq enfants) et est alors devenu coiffeur. Il a coupé des cheveux à Genève jusqu'à passé 80 ans. Vous savez, il écrivait merci avec un ç.» Privé d'études par nécessité, le patriarche était fier d'avoir envoyé son fils à l'université. «Mes notes, mes mentions, ma thèse, mon poste comme directeur dans la pharma, mon passage au Campus Biotech, à la Protection des animaux du canton de Vaud: tous les clients de mon père connaissaient mon CV par cœur. Alors, quand je me suis reconverti dans la pêche professionnelle en 2018, j'ai mis quelques années avant de lui avouer ce changement. C'était il y a deux ans. Finalement, il l'a bien pris.» Il faut dire que Joseph Bensadoun, le figaro de l'Opéra Coiffure à la place Neuve, savait depuis longtemps que le jeune Jean-Charles en mordait pour la poiscaille en tout genre: des petits alevins capturés au gobelet à Genève-Plage aux crevettes de l'Atlantique draguées à l'épuisette durant les vacances en Bretagne. «Mon père voulait que je m'essaie à l'équitation, sa passion avortée faute de moyens. Entre 8 et 12 ans, je montais à cheval, sans grande conviction, à Juvigny, en France voisine.» Poisson au goût de pétrole À deux pas du manège coule le Foron. «J'y ai chopé mes premières truites.» Un émoi de rivière rattrapé par une déception aux fourneaux: «La chair avait le goût de pétrole en raison de la pollution de ce cours d'eau. C'était immangeable.» Qu'à cela ne tienne, le gamin de Chêne-Bougeries sait que ce qu'il aime avant tout, c'est attraper des poissons. Pas les tuer. «Leur mort est silencieuse. Même si je dois les étourdir avec un bâton et les éviscérer, j'arrive à surmonter la portée de ce geste qui ne me pose pas de problème au fond. Mais je ne me vois pas forcément chasser et devoir achever un chevreuil blessé criant comme un bébé…» Le cri du batracien transpercé Un souvenir inconfortable remonte des profondeurs. «À environ 15 ans, je me promenais avec un ami à Vandœuvres. Au bord d'un plan d'eau, il y avait des grenouilles. Je savais que ma maman, française d'origine, en mangeait.» Jean-Charles affûte alors une branche d'arbre. Il s'en sert pour transpercer aussitôt un batracien posé sur des herbes aquatiques. L'animal, meurtri par la flèche de fortune et délogé de son habitat, se met à émettre un son dans l'air qui glace le sang de l'adolescent: «Je ne m'attendais pas à entendre le bruit de la souffrance.» Le parcours scolaire puis universitaire du Genevois est un long fleuve tranquille. «J'étais consciencieux et j'avais une bonne mémoire.» Alors qu'il planche sur sa thèse en neurosciences au CHUV , au début des années 2000, le doctorant profite de toutes les occasions pour s'adonner, ici et ailleurs, à la pêche à la mouche. Une réussite. Les truites de l'Inn et des autres rivières limpides des Grisons n'ont pas le goût d'hydrocarbure du Foron de son enfance. Tout comme les salmonidés qu'il capturera ensuite en Autriche, en Russie, en Alaska et en Écosse. Côté professionnel, le jeune homme s'avère plus terre à terre. Jusqu'en 2010, il travaillera à l'EPFL au sein d'un laboratoire d'étude sur la neurodégénérescence avant d'entrer chez Merck Serono à Sécheron en tant que directeur d'un département de recherche. Après la délocalisation de la multinationale, il intègre, toujours en tant que cadre scientifique, le Campus Biotech à Genève. En 2006, Jean-Charles devient toujours plus vaudois en déménageant à Chigny, un village morgien de quelque 400 habitants. Dix ans plus tard, il entre dans l'Exécutif communal tout en travaillant deux ans à l'État aux affaires vétérinaires comme chef de la protection des animaux. Gros coup de gouvernail en 2018: il décide de vivre de la pêche. D'abord à Founex, puis, depuis 2023, à Tannay. «En 2011, avec ma femme, elle aussi biologiste, nous avons acheté un mazet près de Cavalaire-sur-Mer.» Autant dire que ce nouveau terrain de jeu aquatique occupe largement Jean-Charles Bensadoun et ses deux enfants en vacances: «Mon aîné est même devenu meilleur que moi. Vive internet!» Espadon de 1 mètre Le pêcheur sort son téléphone et montre ses enfants tenant à bout de bras tantôt un barracuda, tantôt une grosse pélamide ou un trio de bonites (sorte de petits thons). Après les clichés, les vidéos: «C'était en 2022, j'étais avec mon cadet et on a attrapé et relâché cet espadon de 1 mètre. C'est beau non?» Une prise qui contraste avec les 18 perches du jour. La douche froide. «Si je peux aller de l'avant, c'est parce qu'il y a eu des jours meilleurs et aussi grâce à ma femme. Maître d'enseignement et de recherche à l'Hôpital ophtalmologique Jules-Gonin à Lausanne, elle assure nos arrières.» La pluie a cessé. La fin du tam-tam aquatique laisse la place au bruit des voitures sur la route bordée de villas tapies derrière des thuyas détrempés. «C'est riche comme commune hein? Si vous saviez combien on me fait payer de loyer…» Il est midi. À ce propos, côté cuisine, la famille Bensadoun n'est pas du genre à se noyer dans un verre d'eau. La preuve en quelques recettes prises à la volée. La féra? «Je la prépare fumée et en mousse.» Les œufs de brochet? «J'en fais du caviar, fumé ou non.» Les filets de perches? «Classiques, poêlés avec du beurre.» Et quid des barracudas du sud de la France? «En tartare, c'est excellent.» Les quelques perches du jour. LAURENT GUIRAUD D'autres histoires de pêche Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Fedele Mendicino est journaliste à la rubrique genevoise depuis 2002. Il couvre en particulier les faits divers et l'actualité judiciaire. Plus d'infos @MendicinoF Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.