11-07-2025
Après la pause, le retour au bercail
Les Roses de Montréal affronteront les Tides de Halifax, samedi, au stade Boréale.
L'entraînement des Roses tirait à sa fin, jeudi midi, sur le terrain du stade Boréale. Au centre de celui-ci, l'entraîneur-chef Robert Rositoiu travaillait avec trois de ses joueuses sur une séquence précise de premières touches de balle.
« Confiance, sérénité ! », a-t-il lancé vers Lara Schenk, Mathilde Lachance et Allie Hess, sous le chaud soleil de l'été québécois.
Au loin, un autre groupe, plus nombreux celui-ci, pratiquait sa finition devant le but. Séparées en deux équipes – que serait un entraînement de soccer sans une petite compétition amicale ? –, les joueuses des Roses s'envoyaient des centres et des passes, et devaient jouer de créativité pour déjouer les gardiennes, de la surface.
Certaines se sont démarquées avec de belles réussites, provoquant cris et réactions de la part de leurs coéquipières. Du lot, une joueuse à l'essai pour qui la finition est sa spécialité, dont nous parlerons dans quelques instants.
Ces séances de peaufinage, les Roses ont eu le temps d'en faire un peu plus qu'à l'habitude dans les dernières semaines. En pause internationale depuis le 22 juin, et avant de retrouver son public ce samedi au stade Boréale, le contexte était propice aux ajustements du genre.
« Ce sont de bons moments pour travailler spécifiquement, techniquement, a expliqué Rositoiu devant La Presse, par la suite. […] Ce sont des outils que même si les filles les connaissent déjà, il faut les entretenir. »
Cette pause a aussi permis au personnel des Roses de prendre un pas de recul, et d'analyser les bons et les moins bons coups des 10 premiers matchs de la saison.
« On a beaucoup de choses à travailler, honnêtement, dit-il. […] Par exemple, offensivement, on commence à être plus à l'aise dans la compréhension des différentes animations pour créer du doute chez l'adversaire. Maintenant, il faut qu'on soit capable de compléter des passes pour s'installer dans la moitié haute du terrain, et garder le ballon un peu plus longtemps. »
PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE
L'entraîneur-chef des Roses de Montréal, Robert Rositoiu
« On a un vrai challenge devant nous »
C'est ce qu'il « espère voir » face aux Tides de Halifax, dès 17 h ce samedi. « On est sur la bonne voie, mais il faut le prouver en match, et ça va être difficile. »
Les Roses avaient enfin joué un « match référence » lors de leur dernière confrontation à domicile, le 7 juin dernier. La victoire de 2-0 contre le Rise de Vancouver avait été suivie d'un match nul de 0-0 contre cette même équipe, dans l'Ouest canadien.
Les Tides, de leur côté, viennent de changer d'entraîneur après un début de saison difficile. Stephen Hart, ancien sélectionneur de l'équipe masculine du Canada, s'est amené en renfort à titre intérimaire pour remplacer Lewis Page, qui a changé de fonction au sein du club.
Malgré tout, Halifax vient de gagner deux de ses trois derniers matchs. Ce sont ses deux seules victoires cette saison. Les Roses n'étaient pas parvenues à s'imposer face aux Néo-Écossaises le 10 mai dernier, à Laval, concédant un match nul de 0-0.
On a un vrai challenge devant nous. C'est une équipe qui monte en puissance. On le ressent, même s'il y a eu un changement d'entraîneur. Nous, on n'a pas encore prouvé qu'on est capables de les battre.
Robert Rositoiu, entraîneur-chef des Roses de Montréal
La cocapitaine Mégane Sauvé espère de son côté que les ajustements des dernières semaines porteront leurs fruits.
« On avait notre façon d'attaquer, nous a-t-elle expliqué. Les gens savaient un peu les qualités de chacune de nos joueuses. C'est de tweaker ça pour créer des surprises, être imprévisibles. »
Esther Brossard à l'essai
À notre arrivée au stade Boréale pour l'entraînement, jeudi, de nouveaux visages faisaient partie du groupe de joueuses.
Notamment Esther Brossard, l'ancienne artilleuse de l'Académie du CF Montréal, aujourd'hui engagée en NCAA avec Lehigh University. Vous en aviez également entendu parler dans nos pages lorsqu'on vous avait raconté l'épopée de l'équipe féminine de futsal canadienne jusqu'au titre de la CONCACAF, cet hiver.
PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE
Esther Brossard en 2024
C'est elle, donc, qui a réussi de jolies frappes lors de l'exercice de finition dont on parlait plus tôt. Deux gardiennes ont aussi pris part aux séances cette semaine : la Française Alexandrine Noël et la Montréalaise Alyssa Zalac.
Comme l'explique Robert Rositoiu, il y a parfois des joueuses en essai qui visent à obtenir une place dans l'effectif, comme c'est le cas en pré-saison.
Ici, il s'agit plus d'un « essai de découverte », dit-il, pour « permettre à des joueuses de haut potentiel canadiennes, mais surtout québécoises » de voir l'environnement, les infrastructures, et comment l'équipe travaille.
Esther, c'est une joueuse à haut potentiel qui a décidé de faire le chemin de l'université. Elle est encore là pour deux ans. Mais après, elle ambitionne de faire une carrière. Et nous, on voulait connecter avec elle. Et ça s'est super bien passé.
l'entraîneur des Roses, Robert Rositoiu
Les Roses ont un corps offensif très intéressant pour l'instant, de toute façon. Tanya Boychuk, entre autres, revient d'une première sélection enrichissante avec l'équipe nationale ukrainienne.
« C'est dans le top 5 de mes plus belles expériences à vie », confiait-elle à son entraîneur, tout près du représentant de votre quotidien, lorsque nous marchions vers le centre d'entraînement, après la séance.
Trois fois buteuse avec les Roses, Boychuk n'a pas joué dans le match amical contre la Pologne, mais là n'était pas l'objectif de cette convocation. Elle a surtout pu rencontrer ses compatriotes ukrainiennes, qu'elle a qualifiées de « tellement gentilles », et s'entraîner avec le groupe.
« Je vais m'en souvenir pour longtemps. »