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6 hours ago
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Elle étudie les couples depuis vingt ans, ce qu'elle dit sur le divorce va vous surprendre
Joëlle Darwiche, professeure et chercheuse en psychologie à l'Université de Lausanne, est spécialisée dans le couple et les relations familiales. Publié aujourd'hui à 12h14 Joëlle Darwiche, professeure et chercheuse en psychologie à l'Université de Lausanne, est spécialisée dans le couple et les relations familiales. En bref: Joëlle Darwiche mène actuellement, dans le cadre d'un projet financé par le Fonds national suisse (FNS) , une étude qui vise à évaluer comment se sentent, au quotidien, les familles dont les parents sont séparés. En Suisse, près d'un couple sur deux se sépare ou divorce. C'est banal, et en même temps, toujours très douloureux pour les personnes concernées. Pourquoi ce paradoxe? Il y a d'autres choses qui sont très fréquentes et très douloureuses: la mort, la maladie, la guerre. Ce n'est pas parce qu'un phénomène est fréquent qu'il est plus acceptable. Alors, pourquoi le divorce fait autant souffrir? Notamment parce qu'une relation intime qui se termine, cela fait souffrir. Même s'il n'y a plus d'attirance, même s'il n'y a plus d'amour, un lien d'attachement fort a pu se développer lors des années passées ensemble, et c'est très douloureux de le rompre. Vous parlez d'attachement. Peut-on faire un parallèle avec l'attachement de l'enfant au parent, que les psychologues étudient depuis longtemps? Il existe toute une littérature sur l'attachement dans le couple. L'attachement romantique n'est pas semblable à l'attachement parent-enfant, mais les deux partagent plusieurs caractéristiques. Par exemple, lorsque l'un des partenaires est anxieux, il cherche l'attention de l'autre. Si l'autre est évitant, il aura tendance à fuir l'intimité, et ils renforcent mutuellement leurs comportements… Le fait de se séparer alors que l'on est pris dans cette dynamique n'aide pas; au contraire, cela augmente le risque que la séparation soit longue et conduise à de la souffrance. Les personnes qui ont témoigné disent qu'en se séparant, elles disent aussi au revoir à une part d'elle-même. Exactement. C'est vraiment la question identitaire qui est centrale: on doit passer du «nous» conjugal au «je» après une séparation, et cela peut représenter une fragilisation identitaire. À cela s'ajoute, si on a des enfants, la construction d'une identité commune familiale. Ces identités de couple et de famille sont associées à beaucoup d'avantages, comme se sentir davantage entouré, sécurisé, reconnu socialement. Lorsqu'il y a une séparation, ces identités doivent se réorganiser. Cela prend du temps et de l'énergie interne. Une séparation peut-elle raviver les blessures d'enfance? Dans la formation de certains types de couple, il y a en effet une attente démesurée que l'autre comble certaines failles et blessures d'enfance, par exemple attendre de l'autre qu'il soit fier de nous ou nous aime inconditionnellement. Alors qu'au fond, on ne croit pas vraiment que ce soit possible, car on ne l'a pas reçu de ses parents. La séparation confronte au fait que l'autre n'a pas pu ou ne pourra jamais adoucir cette réalité-là. Elle rouvre les cicatrices. Cela va de pair avec beaucoup d'autres dossiers à gérer lorsque le couple a des enfants, la procédure légale, la garde des enfants, etc. Paradoxalement, beaucoup de personnes parlent aussi d'une forme de libération après leur divorce… Réussir sa relation de couple, c'est peut-être une des choses les plus difficiles qui soit. Aussi, certaines personnes savourent – au moins temporairement – une certaine liberté retrouvée. Dans les entretiens que nous menons, certains parents séparés disent qu'ils n'avaient plus eu l'occasion de sortir ou de partir en vacances depuis des années. En particulier ceux qui avaient une relation de couple très conflictuelle. Quand on se libère de toutes les concessions liées au couple, il peut y avoir une forme de jouissance. Comment les divorces ont-ils évolué ces dernières décennies? Avant, le couple était vraiment l'unité de base de la famille. Aujourd'hui, l'enfant est au centre, il constitue le lien entre ses parents puisque, dans une famille sur deux, le lien conjugal ne résiste pas. C'est aussi pour cela que les parents sentent parfois une certaine pression à réussir leur relation coparentale, à s'entendre comme parents même après une séparation. Cela implique donc plus de coordination entre ex-conjoints… Exactement. Et d'autant plus que le modèle de la garde partagée est de plus en plus fréquent. C'est une chance pour les enfants, pour les pères et pour les mères! Pour autant que la fréquence des conflits ne soit pas trop élevée. Il y a toujours des désaccords, mais cela se compense avec les bénéfices pour l'enfant de garder un lien fort avec ses deux parents. Dans notre série Marie Maurisse est journaliste société à la rubrique Vaudoise. Active depuis près de 15 ans dans le domaine et spécialisée dans l'enquête, elle a cofondé le média spécialisé Gotham City, réalisé plusieurs documentaires et écrit deux livres. Plus d'infos @mariemaurisse Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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Fin de parcours pour l'équipe de Suisse M19 au Mondial de basket
Les jeunes Helvètes se sont inclinés devant la Nouvelle-Zélande vendredi en quart de finale de la Coupe du monde. Publié aujourd'hui à 09h44 Oliver Sassella, joueur suisse, en action lors d'un match de la Coupe du Monde FIBA U19. (KEYSTONE/Cyril Zingaro) KEYSTONE/Cyril Zingaro Le rêve a pris fin vendredi soir pour l'équipe de Suisse M19. Elle s'est inclinée 84-70 devant la Nouvelle-Zélande en quart de finale de «sa» Coupe du monde, à Lausanne. Les protégés du coach Ivan Rudez, ancien entraîneur des Lions de Genève, n'ont donc pas réussi à confirmer l'exploit signé mercredi en 8e de finale face à la France (86-79 après prolongation). Ils lutteront pour les rangs 5 à 8 samedi et dimanche. Cet échec restera toutefois certainement anecdotique à l'heure de tirer le bilan final. L'équipe de Suisse, présente en tant que pays-hôte, a déjoué tous les pronostics en se hissant dans le top 8 après avoir pris la 2e place du groupe C (derrière Israël) avec deux succès pour une défaite. Même si les 16 équipes en lice ont toutes participé à la phase à élimination directe, les jeunes Helvètes n'ont rien volé. Ils ont battu en poule la République dominicaine pour s'offrir un 8e de finale face au 3e de la poule D, et sont revenus de nulle part avant de sortir la France. La «star» de l'équipe Leur beau parcours valide également le travail effectué au Centre National de Swiss Basket, dont l'homme fort est Ivan Rudez et où de très nombreux joueurs sont passés. Mais pas la «star» de l'équipe , Dayan Nessah (19 ans depuis le mois d'avril), qui a été formé au FC Barcelone. Le futur joueur de Cleveland State University a particulièrement brillé contre la France avec une performance impressionnante (22 points, 15 rebonds, 5 passes). Vendredi soir, le basketteur genevois a marqué 19 points. L'équipe suisse avait l'avantage à la mi-temps (44-38), mais s'est complètement effondrée durant le troisième quart-temps, encaissant un sévère 29-12. Retour sur le parcours des jeunes Helvètes Newsletter «Euro 2025» Vous ne voulez rien rater de l'Euro? En vous inscrivant à cette newsletter, vous serez informé·e à temps des performances de l'équipe de Suisse et des grands moments de cette compétition. Autres newsletters ATS Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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9 hours ago
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Au Verbier Festival, l'archet magique d'Arthur Traelnes
À 22 ans, le violoniste lausannois a usé ses shorts dans les orchestres du festival, battant le record de précocité. Portrait d'un surdoué. Publié aujourd'hui à 09h05 Arthur Traelnes, violoniste lausannois, lauréat du 1er prix du CIML, est depuis longtemps un pilier des orchestres du Festival de Verbier. YVAIN GENEVAY En bref: À Verbier depuis trente-deux ans, les stars de la musique classique ont leur place éminente et soigneusement mise en scène dans des concerts symphoniques éclatants défendus par les orchestres du festival ou des «Rencontres inédites» qui célèbrent la musique de chambre par des solistes. Chaque été, le tapis rouge leur est déroulé. Dès le 16 juillet, on pourra applaudir Barbara Hannigan , Klaus Mäkelä , Martha Argerich , Khatia Buniatishvili et bien d'autres encore. Khatia Buniatishvili est de retour à Verbier pour le concert de clôture le 3 août, mais la pianiste est aussi attendue à Gstaad le 10 août. PATRICK WACK-CARTIER Mais pour faire vivre cet écosystème proposant 62 concerts en trois semaines, et en particulier pour les trois orchestres temporaires, une organisation aux tentacules planétaires est nécessaire. Recruter les musiciens d'orchestre d'aujourd'hui et de demain se prépare des mois à l'avance. «Cette année, nous en avons sélectionné 170 nouveaux pour nos orchestres et nos académies, via 1500 auditions en live dans le monde et 3000 postulations, décompte Martin Engstroem, fondateur et directeur du festival. Nous avons aujourd'hui une génération de jeunes gens pour qui Verbier n'est pas synonyme de ski, mais de musique.» Arthur Traelnes: un talent précoce Arthur Traelnes est l'un d'eux, et pas n'importe lequel. Le violoniste lausannois de 22 ans cumule les records de précocité dans la station valaisanne: engagé à 13 ans dans le Junior Orchestra, il y passe trois étés avant d'être recruté au Verbier Festival Orchestra (VFO) dont il devient immédiatement le 1er violon solo, tout en étant le cadet de l'orchestre. Après trois éditions superlatives, il a intégré le Verbier Festival Chamber Orchestra (VFCO), la formation d'élite, lors d'une tournée, et confirmé son poste pour les six concerts de cet été. Il faut dire qu'avec son frère cadet Emile, violoncelliste et lui aussi assidu à Verbier, Arthur Traelnes est tombé très jeune dans la marmite classique. «Je dois beaucoup à ma mère, qui enseigne le violon au Conservatoire de Genève. C'est elle qui m'a motivée à bosser pendant des années. Et quand je suis en Suisse, je passe toutes mes journées à jouer dans l'atelier de lutherie de mon père.» Rencontré à Lausanne juste avant son 9e été valaisan, Arthur Traelnes se remémore les débuts de cette aventure, déclenchée lors d'un concert en plein air à Montreux. «Je jouais sous le marché couvert avec l'Ensemble Octopus et, par hasard, le couple Engstroem était là. Martin m'a dit qu'il fallait absolument que je participe au Junior Orchestra, mais sa femme, Blythe, a fait remarquer que je n'avais pas l'âge. J'ai passé l'audition à Genève en 2016 et j'ai été pris. J'avais appris à l'avance la phrase: «Sorry, I don't speak english.» Le jeune garçon a vite rattrapé ses lacunes! L'anecdote est confirmée par Martin Engstroem: «Arthur a pu entrer au Junior Orchestra avant la limite d'âge de 15 ans. C'est une formule «exceptional talent» que nous proposons à quelques jeunes par an. Il le méritait et il a profité de ce que Verbier peut offrir de meilleur. C'est un enfant du Verbier Festival.» La consécration à Verbier Mais son engagement comme violon solo du Verbier Festival Orchestra dès sa première participation dénote un talent hors du commun. «Tous les violonistes de l'orchestre peuvent se présenter au poste sur concours, explique le jeune musicien. La première année, j'avais un peu peur, car je n'avais pas tellement d'expérience, mais ça s'est très bien passé.» Modestie très helvétique! «Pour devenir violon solo de l'orchestre, il faut une attitude face à l'instrument qui n'est pas celle d'un supersoliste, analyse Martin Engstroem. Arthur est passionné, motivé, bien préparé. Il aime aller vers les autres, il est drôle, il participe. Il n'a rien d'un animal coincé!» Le violoniste Arthur Traelnes a décroché le 1er prix du CIML à la Salle Paderewski de Lausanne. Cet été, il joue en soliste à la cérémonie d'ouverture du Verbier Festival le 16 juillet et au sein du Verbier Festival Chamber Orchestra. YVAIN GENEVAY Parmi les grands moments passés à Verbier, le violoniste cite avec autant d'enthousiasme les afters au Pub Mont-Fort que des chefs marquants: Daniel Harding au Junior Orchestra, Gianandrea Noseda ou Lahav Shani au VFO avec qui il a défendu un « Wozzeck » mémorable en 2023, et surtout une «3e symphonie» de Mahler prodigieuse avec Simon Rattle . À peine rentré de Bloomington où il a décroché son master, Arthur a remporté en mai le 1er prix du Concours d'interprétation musicale de Lausanne (CIML): «Je n'étais pas arrivé en finale il y a trois ans. C'était l'occasion de montrer les progrès que j'ai faits aux États-Unis!» Grâce au CIML, une carrière de soliste n'est pas hors de portée, mais Arthur Traelnes privilégie pour l'heure l'aventure orchestrale, en tournées avec le VFCO, et dès le mois d'août comme académicien au prestigieux Concertgebouw d'Amsterdam. Un stage à l'Olympe symphonique en quelque sorte. Verbier Festival, du 16 juillet au 3 août, Festival de Verbier et musique classique Newsletter «La semaine valaisanne» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton du Valais, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Matthieu Chenal est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1996. Il chronique en particulier l'actualité foisonnante de la musique classique dans le canton de Vaud et en Suisse romande. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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a day ago
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Légalisation du cannabis: policiers et spécialistes font cause commune
Légalisation du cannabis – Policiers et spécialistes des addictions font cause commune à Lausanne Le cannabis pourrait bientôt être légalisé en Suisse. Un essai pilote à Lausanne sert de modèle pour répondre à la violence croissante liée à la drogue. Benno Tuchschmid , Yvain Genevay Frank Zobel (à gauche), vice-directeur de la fondation Addiction Suisse, et Sébastien Dyens (à droite), chef de la brigade des stupéfiants de la police municipale de Lausanne, dans le magasin Cann-L, où la vente légale de cannabis est testée. YVAIN GENEVAY/TAMEDIA Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : L'expérience pilote Cann-L à Lausanne teste la vente légale de cannabis depuis 18 mois. Les experts constatent qu'un million de francs échappe désormais au marché noir local. Les consommateurs privilégient des produits moins dosés en THC pour leur santé. La violence liée au trafic de cannabis s'intensifie en Suisse romande. Le responsable de la brigade des stupéfiants de la police municipale de Lausanne savoure un expresso pendant que du cannabis est vendu à côté de lui. «Tout cela n'est pas naturel», dit Sébastien Dyens en souriant. Son métier est de lutter contre le trafic de drogue, mais aujourd'hui, le commissaire participe à une expérience réussie de commerce de stupéfiants. À ses côtés, Frank Zobel, l'un des experts en drogues les plus réputés de Suisse et vice-directeur de la fondation Addiction Suisse. «Un sachet de cannabis pour la photo?» plaisante-t-il. Tous deux éclatent de rire. Ils prennent la pose pour le photographe dans le magasin Cann-L. Depuis 18 mois, la Ville de Lausanne mène une expérience de vente légale de cannabis sous supervision scientifique. Il s'agit de l'un des sept projets pilotes en Suisse. Les experts et les politiciens espèrent que cela aura un impact significatif sur la réglementation à venir. La consultation sur la loi fédérale relative aux produits à base de cannabis débutera fin août. Cann-L est considéré, à l'instar du projet de Genève, comme un modèle de référence pour la légalisation du cannabis. Les deux sont pour une régulation stricte par l'État. D'après Barbara Gysi, conseillère nationale socialiste de Saint-Gall et présidente de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique: «Cann-L est un projet passionnant, qui a déjà contribué de façon significative aux travaux législatifs par ses premières conclusions. Il montre comment des conseils peuvent mener à une consommation plus responsable.» Des éléments clés du projet lausannois figurent déjà dans celui de la loi fédérale. La vente de cannabis ne doit pas avoir pour objectif premier le profit. La publicité pour les produits contenant du cannabis est interdite. Les produits doivent être décrits de façon objective, sans inclure d'éléments liés à la marque. Les autorités cantonales sont responsables de l'organisation de la vente. Elles peuvent soit la gérer directement, soit accorder une concession à des particuliers. «Pendant trop longtemps, les drogues ont été considérées soit exclusivement sous l'angle de la santé publique, soit uniquement du point de vue de la police», explique Frank Zobel (à gauche). YVAIN GENEVAY/TAMEDIA Frank Zobel est l'initiateur du projet lausannois, alors que Sébastien Dyens, commissaire, fait partie du comité de l'association qui réalise l'essai. Leur collaboration peu ordinaire constitue le fondement de l'approche lausannoise. «Pendant longtemps, on a considéré les drogues uniquement sous deux angles: celui de la santé publique ou celui de la police Nous visons désormais à concilier ces deux approches», souligne Frank Zobel. Un million soustrait au marché noir Les deux hommes se connaissent bien. Ils ont déjà collaboré sur une grande étude portant sur le marché de la drogue dans le canton de Vaud. Elle a exposé avec précision le parcours de la substance, de son arrivée sur le marché local via les dealers jusqu'aux consommateurs, révélant ainsi l'ampleur du commerce et de la consommation de drogues dans le canton. Une approche unique en Suisse et en Europe. Le projet Cann-L étudie aussi l'impact de la légalisation du cannabis sur le marché noir. Nous avons estimé que durant la première année du projet, environ un million de francs de chiffre d'affaires a été soustrait au marché noir. «Ce chiffre augmente chaque année», ajoute le directeur adjoint d'Addiction Suisse. Actuellement, 1500 consommateurs sont inscrits auprès de Cann-L. D'après les sondages, deux tiers d'entre eux n'achètent plus jamais ou que très rarement sur le marché noir. La consommation globale est demeurée stable. Ce qui a changé, en revanche: les produits contenant moins de THC sont désormais plus fréquemment consommés, ce qui réduit les risques pour la santé. Voici à quoi ressemble un sachet de cannabis vendu dans le magasin lausannois Cann-L. À côté, on peut voir une carte de membre qui autorise l'achat et la possession de marijuana. FLORIAN CELLA/TAMEDIA On constate une évolution radicalement différente dans certains États américains tels que le Colorado et la Californie. Là-bas, depuis la légalisation, la consommation régulière de cannabis a nettement augmenté. Les produits sont désormais plus concentrés, moins coûteux et offrent une plus grande variété qu'avant le changement législatif. «Du point de vue de la santé publique, personne n'a intérêt à vendre des produits à lécher contenant du THC», indique Frank Zobel. En Allemagne, la légalisation a été appliquée de façon si hâtive qu'une grande confusion persiste encore aujourd'hui. Pour le commissaire Sébastien Dyens, «il est essentiel qu'une future loi soit facile à mettre en œuvre pour la police». Pendant longtemps, les policiers ont eu du mal à différencier le CBD légal du cannabis illicite. De même, l'application de la règle actuelle qui rend non punissable la possession de 10 grammes ou moins n'est pas facile à mettre en œuvre dans la pratique. Il est probable qu'une éventuelle loi n'entrera pas en vigueur avant 2030. Il est déjà certain que l'UDC lancera un référendum. Frank Zobel se montre optimiste. Une «fenêtre d'opportunités» s'ouvre maintenant pour parvenir à une réglementation à la fois «intelligente et durable». Le marché du cannabis Du point de vue de la police, cela reviendrait à conserver le statu quo, une situation qui inquiète. «Le commerce du cannabis est crucial pour nous, non pas pour le produit en soi, mais pour les individus qui opèrent dans l'ombre.» D'après les statistiques les plus récentes, 220'000 personnes en Suisse indiquent avoir consommé du cannabis durant le mois écoulé. En termes de volume, le marché du cannabis demeure le plus important marché de drogue. Il est partiellement contrôlé par des réseaux criminels internationaux bien structurés. En Suisse romande, les enquêteurs s'inquiètent de l'influence grandissante des gangs français, responsables d'une montée de violence dans le pays voisin. En 2024, 110 personnes ont perdu la vie en France dans des circonstances liées au trafic de drogue. Selon le policier, «le trafic de drogue en Suisse s'est énormément diversifié. La cocaïne et le cannabis peuvent aujourd'hui entrer dans le pays par les mêmes canaux et par les mêmes groupes.» La Suisse, qui était un pays exportateur de marijuana au début des années 2000, est aujourd'hui devenue importatrice, principalement de haschisch marocain. Les effets sont brutaux. Un marché noir toujours aussi violent En février, la police cantonale valaisanne a démantelé un réseau de trafic de drogue et arrêté 60 personnes, dont 20 mineurs. Le gang avait écoulé 500 kilos de haschisch et 2 kilos de cocaïne dans l'ensemble de la Suisse romande, pour une valeur marchande estimée à plus de 4 millions de francs. Au sein du groupe, on déplore des violences physiques, des menaces et du chantage. Ces dernières années, Lausanne observe aussi une augmentation de la violence associée au commerce illégal de cannabis. «Un préjugé existe selon lequel le trafic de cannabis serait moins violent que celui de la cocaïne. Cette idée n'est plus exacte, du moins pour une partie de ce trafic illicite.» La cité Aldrin de Sierre, un symbole de précarité miné par le trafic de drogue. CHANTAL DERVEY À Yverdon et à Grandson, dans le canton de Vaud, deux personnes ont perdu la vie, une en 2018 et l'autre en 2020, à la suite de transactions de cannabis qui ont dégénéré. Selon les deux experts, réglementer le commerce du cannabis en Suisse ne se limite pas à déterminer où quelques consommateurs achètent leur herbe. C'est aussi une solution potentielle face à la montée de la violence liée au trafic de stupéfiants. Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Se connecter Benno Tuchschmid est journaliste basé à Lausanne. Il a obtenu son diplôme de journalisme au MAZ en 2009 et a ensuite travaillé pour l'Aargauer Zeitung, la SonntagsZeitung et le SonntagsBlick, entre autres. Plus d'infos @BennoTuchschmid Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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Révélation sur la course-poursuite: l'essentiel du 4 juillet 2025
Accueil | L'essentiel du jour | Un ménage à trois qui coûte cher Explosions à Rome Révélation sur la course-poursuite fatale à Lausanne La rédaction Publié aujourd'hui à 17h01 Le Tribunal administratif fédéral a retiré la nationalité suisse à un Tunisien qui avait divorcé peu après sa naturalisation facilitée pour se remarier avec une compatriote. L'homme a tenté de justifier son divorce en invoquant une «union libre» à trois avec son ex-épouse suisse, argument que les juges ont rejeté. La fille issue du second mariage perd également son passeport helvétique, et le recourant doit s'acquitter de 1300 francs de frais de procédure. Pour en savoir plus sur le sujet: lisez l'article détaillé . Course-poursuite fatale à Lausanne: le motard de la police est l'un des prévenus dans l'affaire Mike Ben Peter Un motard de la police lausannoise, impliqué dans l'interpellation mortelle de Mike Ben Peter en 2018, est de nouveau accusé après la course-poursuite ayant conduit au décès de Camila, 14 ans . Les enquêtes préliminaires, critiquées pour leur gestion, sont entre les mains du groupe accident de Lausanne, et une intervention politique exige une révision complète de l'affaire. Pour en savoir plus sur le sujet: lisez l'article détaillé . Rome: des dizaines de blessés dans l'explosion d'une station-service Une double explosion dans une station-service du quartier Prenestino à Rome a fait une trentaine de blessés ce vendredi matin, dont neuf membres des forces de l'ordre et un pompier. La première détonation a attiré les secours sur place avant qu'une seconde explosion, plus forte, ne se produise quelques minutes plus tard. La première ministre Giorgia Meloni suit la situation «avec attention» tandis que les autorités ont évacué les bâtiments les plus proches et bouclé le secteur. Pour en savoir plus sur le sujet: lisez l'article détaillé . Chaka Khan ouvre les feux du Montreux Jazz Festival ce vendredi soir La légendaire chanteuse américaine Chaka Khan ouvre le Montreux Jazz Festival . Au programme ce vendredi: un double concert célébrant ses cinquante ans de carrière. L'artiste, qui avait marqué les esprits en 1989 lors d'un mémorable duo avec Miles Davis, participera également à un hommage collectif à Quincy Jones, décédé en novembre dernier. Cette onzième participation au festival confirme les liens privilégiés entre la star du funk et Montreux. Pour en savoir plus sur le sujet: lisez l'article détaillé . New York: l'US Open invente «le Tinder du tennis» L'US Open lance un nouveau tournoi mixte doté d'un million de dollars, réunissant les stars du tennis dans des duos surprenants, formés selon un système rappelant «Tinder». Emma Raducanu et Carlos Alcaraz, Belinda Bencic et Alexander Zverev figurent parmi les couples vedettes de cet événement spectacle. Les spécialistes du double critiquent vivement cette initiative qui les exclut au profit des célébrités du circuit. Pour en savoir plus sur le sujet: lisez l'article détaillé . L'image du jour L'installation de deux chèvres naines dans l'enclos d'un EMS lausannois aux Plaines-du-Loup suscite l'inquiétude des riverains, qui dénoncent les conditions de vie des animaux par temps de canicule. La Fondation de l'Orme assure que l'aménagement respecte toutes les normes vétérinaires et a été validé par les autorités cantonales. Marie-Lou Dumauthioz/Tamedia Pour en savoir plus sur le sujet: lisez l'article détaillé . Aussi dans l'actu Un petit récap' sur le chemin du Montreux Jazz Festival? Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.