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Sensibiliser les ados aux menstruations
Sensibiliser les ados aux menstruations

La Presse

timea day ago

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Sensibiliser les ados aux menstruations

Il y a quatre ans, une élève de Roxanne Dubé-Rémillard s'est crue au seuil de la mort. « Elle avait demandé à sa petite sœur d'aller annoncer à leur mère qu'elle mourait. » L'élève était loin d'être en danger de mort : elle avait simplement ses premières règles. Sa mère lui en avait toujours caché l'existence. « C'est vraiment un traumatisme que cette personne a vécu. » Pour éduquer les adolescents aux menstruations, briser les tabous autour du sujet et éviter qu'une telle histoire se répète, l'initiative La Semaine Rouge encourage les écoles à mener une semaine de sensibilisation menstruelle. À l'école secondaire Saint-Jean-Baptiste à Longueuil, où la plupart des élèves sont issus de l'immigration, le premier évènement du genre a suscité de l'étonnement, de la gêne, mais elle a aussi favorisé des échanges. Table de démonstration de produits menstruels à l'entrée de l'école, jeu-questionnaire sur les règles dans la cafétéria, babillard sur la précarité menstruelle dans le couloir principal… Le but avoué de Roxanne Dubé-Rémillard, qui a piloté l'évènement en novembre dernier, était de « prendre de la place » dans l'espace scolaire pour parler de menstruations. PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE À l'initiative de Roxanne Dubé-Rémillard la Semaine Rouge s'est tenue à l'école où elle travaille. « Parce que c'était la première fois, il y a eu une grosse réaction », témoigne la professeure, qui a vu des élèves incrédules devant les différentes affiches. Les activités organisées s'adressaient à tous, filles comme garçons. Le message : les menstruations concernent tout le monde, et on devrait pouvoir en parler sans gêne. « J'ai l'impression que le tabou sur ce sujet a été brisé au niveau de l'école, mais aussi pour moi », témoigne Mojgan Mir Sadeghi Varzaneh, une élève d'origine iranienne de quatrième secondaire. « C'est plus normal pour moi-même d'en parler qu'avant La Semaine Rouge. » Une occasion d'échanger La visite d'une infirmière le midi a permis d'informer les élèves sur les menstruations et de répondre à leurs questions. Ce rôle de vulgarisation est jugé crucial par bien des élèves, dans cette école où près de la moitié d'entre eux sont nés à l'extérieur du pays. « Dans la famille de certaines personnes, c'est un sujet tabou », témoigne Exaucee Mutombo Nsenga, originaire du Congo. « Si tes parents ne t'ont pas encore expliqué [ce que sont les menstruations] lors de tes premières règles, tu penses que c'est quelque chose que tu as fait, que c'est de ta faute. C'est trop de stress. » PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE Mojgan Mir Sadeghi Varzaneh et Exaucee Mutombo Nsenga fréquentent l'école Saint-Jean-Baptiste. En milieu de semaine, des trousses menstruelles gratuites ont été distribuées. Dans ce milieu défavorisé où l'école fournit le petit déjeuner aux élèves, Roxanne Dubé-Rémillard est convaincue que le coût des produits sanitaires est un enjeu pour de nombreuses familles. Ce fut l'occasion de discuter de précarité menstruelle – soit la difficulté d'accéder à des produits menstruels faute de moyens – avec des élèves qui la vivent dans le secret. La semaine se voulait aussi un moment d'échange, notamment lors de la projection d'un film sur les menstruations dans différentes cultures. Plusieurs élèves nous ont dit que la tradition dans leur pays, c'est que la grand-mère donne une tape dans le visage des jeunes filles après leurs premières règles. Roxanne Dubé-Rémillard À sa surprise, même les garçons se sont prêtés au jeu. « Des garçons sont venus et ont parlé des différentes infusions que leur mère prenait quand elles étaient menstruées. » Un mouvement québécois La semaine organisée à l'école Saint-Jean-Baptiste avait des allures de banc d'essai pour Seréna Québec et le Réseau québécois d'action pour la santé des femmes (RQASF), les organismes à but non lucratif à l'origine de La Semaine Rouge. Les deux premières éditions de l'évènement, en 2022 et en 2023, avaient pris la forme d'ateliers en ligne. Malgré une réponse enthousiaste – 700 inscriptions en 2022 –, les organisatrices ont constaté qu'il fallait aller sur le terrain pour capter l'attention des adolescents. À l'époque, les initiatives de la RQASF autour des menstruations recevaient un accueil mitigé des associations féministes et de santé des femmes. « On craignait que mettre ce sujet de l'avant soit pris comme un signe de faiblesse par rapport aux hommes, » témoigne sa directrice générale, Élise Brunot. PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE Des produits menstruels sont distribués gratuitement sur une table dans le gymnase, accompagnés d'affiches pour La Semaine rouge d'information sur les menstruations. Mais les choses ont évolué ces dernières années. « Les groupes s'emparent du sujet aujourd'hui, notamment autour de l'aspect de la précarité menstruelle. » Malgré le succès de la première Semaine Rouge à l'école Saint-Jean-Baptiste, la gêne autour du sujet demeure présente. « La Semaine Rouge enrichit les personnes culturellement, mais risque aussi de ramener des propos négatifs. Parce que certaines personnes, lorsqu'elles sont mal à l'aise, réagissent en faisant des blagues sur le sujet ou en insultant », témoigne Aley Abu Shady, élève de quatrième secondaire, originaire d'Égypte. Riche de l'expérience de Roxanne Dubé-Rémillard, la troisième édition de La Semaine Rouge aura lieu dans les écoles l'année prochaine. Dix établissements se sont déjà inscrits.

Votre opinion sur les publicités de la SAQ
Votre opinion sur les publicités de la SAQ

La Presse

time3 days ago

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Votre opinion sur les publicités de la SAQ

Le témoignage de Joëlle Mauffette « Pensez-vous aux alcooliques ?⁠1 », dans lequel elle a décrit comment les publicités de la SAQ lui compliquent la vie dans sa volonté de rester sobre, a suscité un volume élevé de réactions de lecteurs et lectrices. En voici quelques-unes. La vie vraie Bravo, Joëlle, tout à fait d'accord avec toi. De toute façon, les annonces de la SAQ sont omniprésentes, comme si sans alcool, la vie serait impensable. Faux, elle est juste plus vraie ! Et ces publicités, c'est nous qui les payons. Cet argent pourrait être mis ailleurs : dans nos écoles, en aide aux personnes, il y en a des causes, ça ne manque pas. Lise Tétrault, Longueuil Responsabiliser au lieu d'interdire Bien que je puisse imaginer le malaise et le trouble de l'auteure de la lettre face à des pubs de la SAQ, je suis en total désaccord avec son point de vue. La malbouffe est néfaste et engendre des frais énormes en soins de santé. Va-t-on interdire les publicités des chaînes de restauration rapide ? Allons-nous devoir interdire les publicités de crème glacée ? Nous devons responsabiliser les gens. Les éduquer. Les renseigner. Et surtout, apporter les outils nécessaires aux gens ayant différents troubles. Tenter de tout contrôler n'aide personne à faire des choix éclairés et réfléchis. Katia Sansoucy, Blainville La modération ne suffit pas Je suis pleinement d'accord qu'il faut plus que des messages incitant à la modération. Socialement, boire un verre de vin est affiché et mis en avant partout et dans tout : photos, moments de plaisir, séries télévisuelles, cinéma, sorties, bonne bouffe entre amis. Pour nombre de personnes pour qui la consommation d'alcool est problématique, et ils sont légion, c'est très difficile de se tenir à l'écart et cela accentue leur souffrance. Carole Gosselin, Greenfield Park Des associations fréquentes Je suis très d'accord avec ce texte et j'en rajouterais. Dans les séries télé, vraiment beaucoup de personnages arrivent à la maison après une dure journée de travail et sortent la bouteille de vin blanc du frigo. Comme si la seule façon de se détendre était de boire de l'alcool. Je ne suis pas alcoolique, mais j'aime l'alcool et chaque fois que je vois ces scènes, ça me donne le goût de prendre un verre, ce à quoi je résiste. Dans les publicités, l'alcool est associé au plaisir, mais dans les séries, il est associé à la détente. Mais pourquoi nous tenter ainsi tout le temps ? Hélène Guay, Montréal Comme la cigarette jadis Je suis parfaitement d'accord. L'image qu'on donne à l'alcool aujourd'hui est la même qu'on donnait à la cigarette il y a 50 ans. Des gens heureux, jeunes ou moins jeunes selon le produit alcoolisé que l'on veut vendre, mais une chose revient toujours avec l'image de l'alcool comme de la cigarette, c'est qu'ils sont associés à un moment de détente après l'effort. La pause alcoolisée est donc méritée. L'alcool représente la fête, les vacances, les retrouvailles entre amis ou en famille. Pour être heureux, il faut boire. Tel monsieur Marlboro, on est beau, fort, bronzé et on a le sentiment du travail accompli. On le mérite. Marlyne Harpin, Sainte-Adèle Deux ans sans alcool Le 18 avril dernier, j'ai célébré deux ans sans alcool. Un choix qui a eu un immense bienfait sur moi. Comme vous, je n'étais pas alcoolique, je n'exagérais pas. J'ai juste senti le besoin de me recentrer parce que je trouvais aussi que j'ouvrais la bouteille pour beaucoup trop d'occasions. Mes week-ends étaient festifs et je sentais qu'ils me servaient de porte de sortie pour oublier mes semaines éreintantes et mes tracas. Je trouve qu'effectivement, l'accent est plus mis sur « buvez de l'alcool » que sur « on a des options sans alcool ». Les choix s'améliorent, mais pas encore assez. Exemple vécu dernièrement : je vais dans une fromagerie qui a aussi un beau choix de bières. Je fais le tour avant de m'adresser à la caissière pour savoir où sont les bières sans alcool. Elle me pointe la tablette du bas d'un de ses présentoirs. Rien pour indiquer leur présence, tout pour qu'elles se fondent dans la masse. Et que dire d'un voyage dans le Sud, un bord de plage sans Banana Mama ? Oui, j'ai réussi. Ce point culminant de mon défi de sobriété m'a confirmé que je n'avais plus besoin de consommer d'alcool malgré ce que la société projette. Et pour le plaisir, vous vous amuserez à calculer combien d'argent vous dépensez en vin et bière ! Nathalie Brissette, Repentigny Mon combat dès le réveil Je me joins à Mme Joëlle. J'ai découvert également que je suis alcoolique depuis plusieurs mois. J'ai également beaucoup de difficulté avec la publicité de la SAQ. Elle est présente partout et à toute heure. J'ai énormément de difficulté à me lever le matin et à lire mes nouvelles. Je suis bombardé dès mon réveil de publicités de la SAQ. Ce n'est rien pour aider. Je me bats tous les jours contre cette maladie, je suis le programme des AA, mais dès les petites heures matinales, on affiche à mon cerveau une photo de ma dépendance. Vous savez, être alcoolique n'est pas simple, être alcoolique est une maladie qui ne se guérit pas. Être alcoolique est une bataille constante, pour toute la vie, avec une maladie insidieuse. On fait tout pour éradiquer les maladies comme le cancer, mais aussi, on fait tout pour inciter les gens à boire. SVP, arrêtez la publicité de la SAQ, au moins le matin. Mathieu, 47 ans, mari et père de deux enfants, bref, un homme normal qui peut être votre collègue, mais qui souffre en silence. Mathieu, Brossard 1. Lisez « Publicités de la SAQ : pensez-vous aux alcooliques ? »

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