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6 days ago
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« On ne peut plus fonctionner comme ça » : Pierre-Yves Gerbeau regrette les difficultés financières de certaines hockeyeuses internationales
Depuis peu, une plateforme permet à des athlètes en manque de financements d'ouvrir une cagnotte. Pour Pierre-Yves Gerbeau, président de la Fédération française de hockey sur glace, il est « illogique » que des joueuses internationales doivent ainsi trouver un financement personnel pour pratiquer leur sport. « Que pensez-vous des joueuses qui ont lancé une cagnotte ?C'est super qu'elles se prennent en main. Elles auraient pu dire : « La Fédération française va nous aider ». Mais elles s'activent. Lore Baudrit a réussi à entraîner d'autres joueuses avec elle. Les Jeux Olympiques arrivent, il faut que les filles s'en servent. C'est une jolie fenêtre de tir pour parler de leur quotidien, expliquer ce qu'elles vivent, avec les sacrifices qu'elles font. Après, il est illogique que des joueuses internationales doivent effectuer des levées de fonds personnelles. Mais elles se responsabilisent, et de façon originale. C'est super constructif. Quelle est la situation du hockey féminin en France ?Les voyants sont un peu au vert : le Championnat se solidifie, les licences sont en hausse (3 557 joueuses, + 7 % en 2025). Mais le problème est la vie de tous les jours. Entre Pierre-Édouard Bellemare, capitaine de l'équipe de France masculine, et Lore Baudrit, ce n'est pas du tout la même chose. La vie d'un international chez les hommes, c'est : réveil musculaire, petit déjeuner, entraînement, repas, sieste, match. La vie de Lore Baudrit, c'est : réveil à 6 heures, à l'usine pendant quatre heures, repas, entraînement, match. On est un peu comme le rugby il y a 30 ans (avant qu'il ne devienne pro). Mais, vu les exigences du haut niveau aujourd'hui, on ne peut plus fonctionner comme ça. « L'objectif arrêté serait de faire un peu comme les fédérations de l'hémisphère sud en rugby. Elles emploient leurs joueurs internationaux, à moitié avec les clubs. On devrait arriver à faire pareil. » Quelles solutions avez-vous ?L'objectif arrêté serait de faire un peu comme les fédérations de l'hémisphère sud en rugby. Elles emploient leurs joueurs internationaux, à moitié avec les clubs. On devrait arriver à faire pareil, mais il faut repenser le modèle économique. Le cercle vertueux en revanche, nous l'avons, avec le Mondial 2028 des garçons qui sera organisé à Paris et à Lyon, et les Jeux Olympiques d'hiver 2030 dans les Alpes françaises. » Une cagnotte pour soutenir les sportifs de haut niveau en manque de sponsors ?

L'Équipe
7 days ago
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Une cagnotte pour soutenir les sportifs de haut niveau en manque de sponsors ?
Alors que de nombreux athlètes ont du mal à financer leur carrière, depuis peu une plateforme leur permet d'ouvrir une cagnotte dédiée. Plus de 650 athlètes se sont lancés, avec plus ou moins de bonheur, comme la hockeyeuse française Lore Baudrit. La saison dernière, quand elle ne jouait pas au hockey sur glace, Lore Baudrit se mettait au volant de voitures pour le constructeur Audi. La capitaine de l'équipe de France avait-elle une deuxième carrière sportive, de pilote automobile ? Absolument pas. Baudrit, 35 ans dont près de la moitié à jouer à haut niveau, était tout simplement à son travail. Jouant dans un club allemand, mais sans contrat, elle était employée en contrepartie dans un garage avec pour mission de garer et de faire le plein d'essence des véhicules qui sortaient de l'usine. C'était relativement bien payé, ça laissait du temps pour jouer au hockey sur glace mais « ça me minait mentalement », a confié la jeune femme qui possède un bachelor de communication et des masters de journalisme et marketing. Devenue en plus maman l'année dernière, Lore Baudrit a eu d'un seul coup trois vies : professionnelle, sportive et familiale. « J'ai cru que j'allais exploser, dit-elle. Je n'étais avec mon fils que deux heures par jour. Je ne me suis pas vue refaire une saison ainsi. » La Française joue encore à Ingolstadt, mais est aujourd'hui chômeuse. Cinq raisons de croire en l'essor du hockey sur glace féminin en France Difficile pour une maman qui doit préparer les Jeux Olympiques d'hiver (du 6 au 22 février prochain à Milan et Cortina d'Ampezzo) auxquels l'équipe de France féminine va participer pour la première fois de son histoire. Difficile également dans une discipline où, à part l'Amérique du Nord et sa ligue pro, la PWHL, et un peu la Suisse, il est très dur pour une joueuse de trouver un bon contrat. Baudrit touche une allocation chômage et une aide de l'Agence nationale du Sport. Via la Fédération française de hockey sur glace, la joueuse a alors entendu parler d'une initiative mise en place en novembre dernier par la Fondation du sport français, une institution parapublique, appelée « Soutiens ton sportif ». Il s'agit de cagnottes en ligne que des athlètes de haut niveau peuvent ouvrir, après dépôt et examen d'un dossier de candidature. 685 cagnottes créées en moins d'un an « L'idée est née après que des athlètes qualifiés pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont vu leur financement arriver un peu tard, explique Charlotte Ferraille, déléguée générale de la Fondation. Nous proposions déjà un "Pacte de performance "ouvrant au mécénat. Mais les mécènes, les entreprises ciblaient surtout les sportifs médaillables aux Jeux. Cela excluait tous les autres. "Soutiens ton sportif "lui, allie crowdfunding et mécénat. » En moins d'un an, 685 cagnottes ont été créées pour un total de plus de 910 000 euros de dons. « Cela fonctionne au-delà de nos attentes, a confié Ferraille. Sur la première année, on pensait récolter 500 000 euros. » Chaque cagnotte a pour l'instant un plafond de 20 000 euros. Quand il est atteint, un point est fait pour relancer éventuellement l'appel aux dons. Une seule athlète a pour l'instant bouclé sa cagnotte, Charlotte Bordas, une jeune cavalière de 21 ans. Alors que les Jeux Olympiques d'hiver de Milan-Cortina se rapprochent, 159 athlètes spécialisés dans les sports de neige et de glace ont sollicité « Soutiens ton sportif ». Souvent des jeunes. « Ta cagnotte, il faut la faire vivre, se faire connaître. Si tu la mets juste en ligne... Kylian Mbappé, Léon Marchand sont connus. Mais, moi, je ne suis personne » Lore Baudrit, hockeyeuse de l'équipe de France Mais il y a quelques noms, comme le biathlète Eric Perrot, champion du monde de l'individuel cette saison, ou les bobeurs Dorian Hauterville et Lionel Lefebvre, qui ont déjà pris part aux JO. Lore Baudrit n'est pas la seule hockeyeuse de l'équipe de France à avoir lancé sa cagnotte. Neuf autres joueuses l'ont rejointe. Deux mois après s'être inscrite, la capitaine des Bleues n'a cependant récolté que 2 300 euros. Pas terrible. Sa jeune coéquipière Emma Nonnenmacher (20 ans), qui joue en université au Canada, s'en sort un peu mieux (3 360 euros). « C'est un peu décourageant, dit Baudrit. J'ai contacté des entreprises mais ça n'a pas marché. Moi, je me suis souvent battu pour faire avancer des projets collectifs. Le faire pour soi, ce n'est pas si facile. Mais ta cagnotte, il faut la faire vivre, se faire connaître. Si tu la mets juste en ligne... Kylian Mbappé, Léon Marchand sont connus. Mais, moi, je ne suis personne. Bon, c'est aussi la période des vacances en ce moment. Donc j'espère qu'en septembre-octobre, il y aura un petit élan. » Afin de pouvoir préparer de la meilleure des manières ce qu'elle appelle « l'aventure d'une vie », les Jeux Olympiques.