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Une cagnotte pour soutenir les sportifs de haut niveau en manque de sponsors ?

Une cagnotte pour soutenir les sportifs de haut niveau en manque de sponsors ?

L'Équipe2 days ago
Alors que de nombreux athlètes ont du mal à financer leur carrière, depuis peu une plateforme leur permet d'ouvrir une cagnotte dédiée. Plus de 650 athlètes se sont lancés, avec plus ou moins de bonheur, comme la hockeyeuse française Lore Baudrit.
La saison dernière, quand elle ne jouait pas au hockey sur glace, Lore Baudrit se mettait au volant de voitures pour le constructeur Audi. La capitaine de l'équipe de France avait-elle une deuxième carrière sportive, de pilote automobile ? Absolument pas. Baudrit, 35 ans dont près de la moitié à jouer à haut niveau, était tout simplement à son travail. Jouant dans un club allemand, mais sans contrat, elle était employée en contrepartie dans un garage avec pour mission de garer et de faire le plein d'essence des véhicules qui sortaient de l'usine. C'était relativement bien payé, ça laissait du temps pour jouer au hockey sur glace mais « ça me minait mentalement », a confié la jeune femme qui possède un bachelor de communication et des masters de journalisme et marketing.
Devenue en plus maman l'année dernière, Lore Baudrit a eu d'un seul coup trois vies : professionnelle, sportive et familiale. « J'ai cru que j'allais exploser, dit-elle. Je n'étais avec mon fils que deux heures par jour. Je ne me suis pas vue refaire une saison ainsi. » La Française joue encore à Ingolstadt, mais est aujourd'hui chômeuse.
Cinq raisons de croire en l'essor du hockey sur glace féminin en France
Difficile pour une maman qui doit préparer les Jeux Olympiques d'hiver (du 6 au 22 février prochain à Milan et Cortina d'Ampezzo) auxquels l'équipe de France féminine va participer pour la première fois de son histoire. Difficile également dans une discipline où, à part l'Amérique du Nord et sa ligue pro, la PWHL, et un peu la Suisse, il est très dur pour une joueuse de trouver un bon contrat.
Baudrit touche une allocation chômage et une aide de l'Agence nationale du Sport. Via la Fédération française de hockey sur glace, la joueuse a alors entendu parler d'une initiative mise en place en novembre dernier par la Fondation du sport français, une institution parapublique, appelée « Soutiens ton sportif ». Il s'agit de cagnottes en ligne que des athlètes de haut niveau peuvent ouvrir, après dépôt et examen d'un dossier de candidature.
685 cagnottes créées en moins d'un an
« L'idée est née après que des athlètes qualifiés pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont vu leur financement arriver un peu tard, explique Charlotte Ferraille, déléguée générale de la Fondation. Nous proposions déjà un "Pacte de performance "ouvrant au mécénat. Mais les mécènes, les entreprises ciblaient surtout les sportifs médaillables aux Jeux. Cela excluait tous les autres. "Soutiens ton sportif "lui, allie crowdfunding et mécénat. »
En moins d'un an, 685 cagnottes ont été créées pour un total de plus de 910 000 euros de dons. « Cela fonctionne au-delà de nos attentes, a confié Ferraille. Sur la première année, on pensait récolter 500 000 euros. » Chaque cagnotte a pour l'instant un plafond de 20 000 euros. Quand il est atteint, un point est fait pour relancer éventuellement l'appel aux dons. Une seule athlète a pour l'instant bouclé sa cagnotte, Charlotte Bordas, une jeune cavalière de 21 ans. Alors que les Jeux Olympiques d'hiver de Milan-Cortina se rapprochent, 159 athlètes spécialisés dans les sports de neige et de glace ont sollicité « Soutiens ton sportif ». Souvent des jeunes.
« Ta cagnotte, il faut la faire vivre, se faire connaître. Si tu la mets juste en ligne... Kylian Mbappé, Léon Marchand sont connus. Mais, moi, je ne suis personne »
Lore Baudrit, hockeyeuse de l'équipe de France
Mais il y a quelques noms, comme le biathlète Eric Perrot, champion du monde de l'individuel cette saison, ou les bobeurs Dorian Hauterville et Lionel Lefebvre, qui ont déjà pris part aux JO. Lore Baudrit n'est pas la seule hockeyeuse de l'équipe de France à avoir lancé sa cagnotte. Neuf autres joueuses l'ont rejointe. Deux mois après s'être inscrite, la capitaine des Bleues n'a cependant récolté que 2 300 euros. Pas terrible.
Sa jeune coéquipière Emma Nonnenmacher (20 ans), qui joue en université au Canada, s'en sort un peu mieux (3 360 euros). « C'est un peu décourageant, dit Baudrit. J'ai contacté des entreprises mais ça n'a pas marché. Moi, je me suis souvent battu pour faire avancer des projets collectifs. Le faire pour soi, ce n'est pas si facile. Mais ta cagnotte, il faut la faire vivre, se faire connaître. Si tu la mets juste en ligne... Kylian Mbappé, Léon Marchand sont connus. Mais, moi, je ne suis personne. Bon, c'est aussi la période des vacances en ce moment. Donc j'espère qu'en septembre-octobre, il y aura un petit élan. » Afin de pouvoir préparer de la meilleure des manières ce qu'elle appelle « l'aventure d'une vie », les Jeux Olympiques.
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« L'un des meilleurs matches que j'ai dirigés »  : Vicente Del Bosque revit Espagne-Italie, la finale de l'Euro 2012
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L'Équipe

time27 minutes ago

  • L'Équipe

« L'un des meilleurs matches que j'ai dirigés » : Vicente Del Bosque revit Espagne-Italie, la finale de l'Euro 2012

Vicente Del Bosque, l'ancien sélectionneur de l'Espagne, décrypte la claque infligée par sa Roja à l'Italie en finale de l'Euro 2012, dernier épisode d'une formidable trilogie, après les succès espagnols à l'Euro 2008 et au Mondial 2010. À 74 ans, la passion demeure intacte. L'APPROCHE DE LA COMPETITION « Iker Casillas et Xavi ont fait un pas l'un vers l'autre » « Certes on venait de gagner la Coupe du monde, deux ans après l'Euro remporté sous les ordres de Luis Aragonés, mais on avait injecté pas mal de sang neuf dans le groupe pour rester compétitif et le maintenir en haleine. Entre 2008 et 2012, la moitié de l'effectif a été renouvelée (10 joueurs sur 23), avec de jeunes éléments tels que Juan Mata ou Javi Martinez. Gérer le succès est toujours plus délicat que de gérer l'échec, cela peut être dangereux. D'ailleurs, je me souviens, lorsque j'ai pris l'équipe en main en 2008 après la victoire à l'Euro, les gens dans la rue me disaient que c'était le pire moment pour devenir sélectionneur, comme si l'Espagne était en crise ! Nous avions un groupe d'excellents joueurs, un système de jeu bien huilé et ce brin de chance propre aux grandes équipes, malgré deux forfaits majeurs : celui de Carles Puyol, notre leader de vestiaire, et de David Villa, notre buteur. Les mois précédents, il y avait eu une série de matches tendus entre le Barça et le Real et cela a perturbé le groupe, même si les turbulences venaient principalement de l'extérieur. Ce n'était agréable pour personne, que - et je donne juste un exemple - un joueur comme Alvaro Arbeloa puisse avoir un mauvais geste envers Sergio Busquets lors d'un Clasico, ou l'inverse. Si votre vestiaire est divisé, c'est très difficile de gagner. Il y a donc eu des discussions pour apaiser la situation et nous en sommes sortis renforcés, notamment car Iker Casillas, l'un des leaders du Real Madrid, et Xavi, le capitaine du FC Barcelone, ont fait un pas l'un vers l'autre. Ils ont même reçu le prix Prince des Asturies cette année-là, très reconnu en Espagne, pour avoir agi en faveur de l'union du vestiaire. Je me souviens aussi avoir dit à Sergio Ramos et Gerard Piqué, nos deux défenseurs centraux, que s'ils se comportaient bien tous les deux, nous serions champions. C'est amusant car devant eux il y avait une autre paire Real-Barça, avec Busquets et Xabi Alonso, qui étaient aussi très complémentaires. » LE PLAN DE JEU « Fabregas en faux 9 pour gêner la relance de Pirlo » « Lors de notre entrée dans la compétition en phase de groupes, l'Italie nous a dominés (1-1). Honnêtement, je pense qu'ils auraient mérité de gagner, même si nous avons miraculeusement égalisé. Le joueur adverse qui me préoccupait le plus, c'était Andrea Pirlo, le métronome de cette équipe. J'ai donc décidé de jouer à chaque fois contre eux avec Fabregas en faux 9, pour gêner sa relance. Tout le monde disait qu'on jouait avec six milieux, sans attaquant, mais si vous regardez l'équipe, hormis les centraux - et encore ! - et Alvaro Arbeloa, tous les autres étaient des joueurs portés vers l'avant. Jordi Alba, qui n'était pas là au Mondial 2010, a joué un rôle vital côté gauche. Devant, Fabregas, Silva et Iniesta permutaient en permanence, avec intelligence. Les gens pensaient qu'on ne pouvait pas jouer sans 9, comme on ne peut pas jouer sans gardien, mais je savais que Fabregas était capable de nous faire marquer. Vous remarquerez que nous avons marqué quatre buts le jour où nous avons joué avec seulement des milieux, sans vrai attaquant ! Aujourd'hui, l'Espagne possède deux joueurs offensifs qui ont des caractéristiques totalement différentes, avec Nico Williams et Lamine Yamal, qui aiment tous deux déborder sur les ailes. À l'époque, nous avions des joueurs avec d'autres qualités, alors nous les avons exploitées. » LA PREMIERE PERIODE « J'avais dit à Jordi Alba qu'il serait l'un de nos joueurs clés » « Mes joueurs aimaient être en contact avec le ballon, avoir la possession la plupart du temps, on s'est donc attachés à cela d'entrée. Sur le premier but, on fait circuler le ballon au milieu et, tout à coup, il y a un changement de rythme, avec l'appel en profondeur de Fabregas et ce ballon donné par Iniesta sur le côté droit, dans le dos de la défense. Ensuite, Fabregas trouve Silva en retrait, qui, avec un coup de tête précis et un peu de chance, ouvre le score (14e). Après ce but, je suis resté debout. Je savais que cet avantage ne serait pas facile à conserver, car ils nous avaient posé des problèmes lors du premier match. Tactique : l'Espagne, le sacre de l'implication collective, du mouvement et de l'ambition Je ne dis pas que nous avions peur, mais nous éprouvions beaucoup de respect pour cette équipe. Ils nous ont d'ailleurs dominés pendant quelques minutes après ce premier but. Avant le tournoi, j'avais dit à Jordi Alba qu'il serait l'un de nos joueurs clés. Et il en a été ainsi. Sur le second but (41e), Xavi l'a vu débouler à toute vitesse devant lui et lui a glissé le ballon à la suite d'une relance longue de Casillas. Ce n'était pas forcément une action typique de notre jeu, mais c'est quelque chose qu'on l'a ensuite vu réaliser à de nombreuses reprises, avec le Barça et en sélection. Xavi bénéficiait de beaucoup de liberté au milieu, par rapport à ses camarades Xabi Alonso et Sergio Busquets, qui avaient des positions plus déterminées. C'était important qu'il se sente à l'aise, qu'il puisse toucher souvent le ballon, comme il aimait le faire. » LA MI-TEMPS « Ne pas se fier aux deux buts d'avance » « Selon moi, les discours dans le vestiaire devraient toujours être courts et très ciblés. Je me souviens avoir insisté sur les qualités des Italiens et avoir dit à mes joueurs de ne pas se fier aux deux buts d'avance. Le 2-0 est un score "dangereux", car vous pouvez vous dire que c'est fait. Or, si l'autre équipe marque, cela peut constituer un choc émotionnel car elle n'est plus qu'à un but. Je voulais à tout prix éviter cela et qu'on puisse douter. Je leur ai donc dit que nous avions le match en main, mais surtout que nous devions continuer dans cette voie et ne pas nous relâcher. Je ne suis pas forcément favorable à ce qu'un joueur prenne la parole à ce moment-là. En revanche, je n'ai aucun problème à ce qu'ils me fassent des retours, par rapport à leurs sensations sur le terrain. C'est une bonne chose qu'ils le fassent et ce n'est pas un signe de faiblesse de l'entraîneur de demander à ses joueurs s'ils voient quelque chose qui ne colle pas avec son discours, s'ils ont une suggestion pour améliorer un aspect du jeu. » LA SECONDE PERIODE « Casillas a demandé à l'arbitre de ne pas jouer les arrêts de jeu » « Comme on dit, pour attaquer, il faut ouvrir le terrain et pour défendre, il faut le réduire, non ? Je crois qu'on a parfaitement maîtrisé cela. À 2-0, le match n'était pas fini, mais il était en bonne voie pour nous. Les Italiens montraient de l'envie, mais ils n'avaient plus l'énergie nécessaire pour en faire davantage. Pour leur défense, je tiens à rappeler qu'ils avaient bénéficié d'une journée de repos en moins. C'était une équipe émoussée physiquement, nous étions clairement plus frais. Ils ont perdu Giorgio Chiellini en première mi-temps, Antonio Cassano était diminué, tandis que Thiago Motta, blessé, a dû sortir quatre minutes après son entrée en jeu (61e, l'Italie, qui avait utilisé ses trois remplaçants, a fini à dix)... J'ai décidé de faire mes changements petit à petit. Il était logique que les quatre défenseurs continuent. J'aurais pu faire entrer un défenseur, mais comme ils étaient à dix et que nous étions dans une bonne dynamique, j'ai préféré changer mes hommes de devant. La passe de Xavi pour Fernando Torres, sur le troisième but, c'est plus qu'une passe décisive, c'était du caviar ! Après, il y a ce dernier but de Juan Mata, servi par Fernando Torres. Cette action illustre à la perfection ce que nous avons réalisé avec ce groupe. Tout le monde n'a pas eu le même temps de jeu, mais tous avaient un rôle à jouer dans cette quête du titre, même ceux qui participaient moins. Tout le monde se sentait utile. C'est l'un des meilleurs matches que j'ai dirigés, un sommet au niveau du jeu. À la fin, de manière très fair-play, Iker (Casillas) a demandé à l'arbitre de ne pas jouer les arrêts de jeu, par respect pour les Italiens." L'IMAGE QUI RESTE « Le Roi Juan Carlos m'a appelé dans le vestiaire pour me féliciter » « Si je ne devais en retenir qu'une, ce serait Jordi Alba et ses courses fulgurantes. Joan Capdevila était un latéral gauche extraordinaire, mais après 2010, il a fallu lui trouver un remplaçant et on ne pouvait pas mieux tomber que sur Jordi. Unai Emery l'avait bien préparé à Valence. Au coup de sifflet final, la première chose qui m'est venue à l'esprit, c'est qu'on avait gagné trois grandes compétitions d'affilée. J'ai eu une pensée pour l'équipe d'Espagne qui avait décroché le premier titre européen en 1964, lorsque j'étais adolescent (il est né en 1950). Le roi Juan Carlos m'a appelé dans le vestiaire pour me féliciter. Il était très heureux. C'était un succès sportif mais aussi la preuve que nous pouvions gagner en équipe, avec des joueurs originaires de toute l'Espagne. J'ai aussi pensé à tous les Espagnols, sans doute heureux de ce nouvel exploit. Pas seulement de notre victoire mais aussi de la manière et de notre comportement sur le terrain. Au cours de mon cycle à la tête de la sélection, durant lequel j'ai dirigé 114 matches (87 victoires, 10 nuls, 17 défaites) si je ne me trompe pas, nous n'avons eu qu'un joueur expulsé : Gerard Piqué, en fin de rencontre face au Brésil (0-3), lors de la Coupe des Confédérations 2013. Et pas à la suite d'un geste violent mais sur une faute qui trahissait un sentiment d'impuissance. Après ce sacre à l'Euro, on s'est demandé comment on pouvait régénérer ce groupe, mais le "problème" qu'on a eu, en quelque sorte, c'est que tous évoluaient alors dans les meilleurs clubs du monde. Comment vouliez-vous les écarter ? Après notre élimination au premier tour à la Coupe du monde 2014 (défaites contre les Pays-Bas, 1-5, et le Chili, 0-2), certains ont dit qu'il aurait fallu renouveler l'équipe, mais à ce moment-là les joueurs que nous avions choisis étaient les meilleurs. »

158 de QI, Nadal, Pokémon... 6 choses à savoir sur Térence Atmane, nouvelle sensation du tennis français
158 de QI, Nadal, Pokémon... 6 choses à savoir sur Térence Atmane, nouvelle sensation du tennis français

Le Figaro

time27 minutes ago

  • Le Figaro

158 de QI, Nadal, Pokémon... 6 choses à savoir sur Térence Atmane, nouvelle sensation du tennis français

PORTRAIT - Grosse surprise du Masters 1000 de Cincinnati, le Français de 23 ans révèle enfin son plein potentiel. Voici tout ce qu'il faut savoir sur Térence Atmane, qui vient de battre le numéro 4 mondial à Cincinnati. Térence Atmane est en train de secouer le monde du tennis. Le Français enchaîne les succès au Masters 1000 de Cincinnati. Le dernier en date : une victoire face au quatrième mondial Taylor Fritz, demi-finaliste à Wimbledon et vainqueur à Stuttgart. De son côté, le natif de Boulogne-sur-Mer végétait jusqu'ici à la 136e position au classement ATP mais va intégrer le top 100 à l'issue de ce tournoi. Partez à la découverte d'un joueur aux caractéristiques peu communes. Diagnostiqué HPI «Je peux faire des choix qui paraissent exceptionnels pour certaines personnes, mais qui pour moi paraissent vraiment cohérents et logiques.». Voilà comment Térence Atmane décrivait l'impact de son QI de 158 sur son jeu il y a quelques mois dans une interview accordée au média Dicodusport . Le Boulonnais a également évoqué les côtés négatifs de cette particularité auprès de Behind the raquet : «Cela peut m'amener à faire le mauvais choix parce que je deviens nerveux ou que je commence à trop réfléchir» notait le futur membre du top 100. Le Français tient quand même à rassurer : «En dehors des terrains, je suis quelqu'un de très calme, très posé, très gentil. Il y a vraiment une personnalité sur le court, et une autre en dehors. Sur le court, je suis très expressif, j'aime beaucoup faire le show devant des grosses ambiances, c'est vraiment ce qui m'anime». Publicité Un coup droit à la Nadal Difficile de recevoir meilleur compliment lorsqu'on est joueur de tennis. Le coup droit de Térence Atmane a été comparé à celui de l'illustre espagnol Rafael Nadal, quatorze fois vainqueur à Roland-Garros. Le directeur technique national chargé du haut niveau à la FFT (Fédération française de tennis), Ivan Ljubicic, s'est même dit «fan» du tricolore avant d'assurer que Richard Gasquet, qui vient de prendre sa retraite lui avait dit : «Il y a eu Rafa (Nadal), mais après, personne d'autre que Terence n'a ce coup droit lourd comme ça. Mais il n'arrive pas encore à gérer sa dépense énergétique mentale. Terence a beaucoup de boulot devant lui», indiquait le Croate. Autre comparaison flatteuse, en 2023, Atmane était le deuxième joueur du circuit avec le meilleur pourcentage de succès dans ses tie-breaks (74%), juste derrière la légende Novak Djokovic, maître de l'exercice (76%). Le Français a remporté 26 de ses 35 jeux décisifs cette année-là. Le président du club de tennis de Boulogne-sur-Mer, où il est toujours licencié, révélait même : «Plus il y a d'enjeu et d'ambiance, plus ça le stimule. Cette statistique dans les tie-breaks, ce n'est pas un hasard». Il faut dire que son mètre 93 est également un bel atout, qu'il sait parfaitement mettre à profit, surtout au service. À lire aussi Tennis : «Victoria est spéciale», la coach de Mboko encense la Canadienne Grand collectionneur de cartes Pokémon Térence Atmane est un grand fan de Pokémon. Il en collectionne les cartes depuis... 2007, il n'avait alors que cinq ans. Le tricolore a même assuré posséder «une des plus grandes collections de France» avant de préciser d'où lui venait cette passion : «quand j'étais petit, je regardais Pokémon à la télé. C'est venu assez naturellement, à l'école et tout ça. Les gens en parlaient et c'était déjà connu dans le monde à ce moment-là». Le Boulonnais a révélé posséder plus de 10.000 cartes. Atmane a même confié une anecdote savoureuse qui a changé sa vie à ce sujet : «Je jouais toute la journée. Un jour, ma mère est rentrée à la maison et m'a dit 'assez de jeux vidéo, je vais t'acheter une raquette de tennis, allons à un club pour essayer', depuis je n'ai jamais arrêté de jouer au tennis». L'intuition féminine sans doute. «Il insultait les arbitres» Une des grandes caractéristiques d'Atmane est sa sensibilité. Il l'a reconnu lui-même à plusieurs reprises, il a du mal à gérer ses émotions. Son entraîneur de l'époque Robin Boulé notait qu'il «pétait les plombs à droite, à gauche. Ce n'était pas volontaire mais il cassait des raquettes, insultait les arbitres... C'est comme ça que ça disjonctait chez lui. On a surtout travaillé la stabilité émotionnelle car c'est un joueur hyper-émotif». Le principal intéressé évoquait aussi cette lutte contre lui-même en mai 2024 : «On a beaucoup travaillé et on s'est énormément remis en question durant l'intersaison avec mon coach. J'ai senti quelques déclics mentaux». Cela ne l'a pas empêché de perdre le contrôle à Roland-Garros l'année dernière. Le Français s'énervait alors en lançant un «oh non Térence, c'est quoi cette merde ?» ou encore un «mais la chatte qu'il a sérieux», faisant référence à la prétendue chance de son adversaire Sebastian Ofner ce jour-là. Il a ensuite dégoupillé en frappant une balle en direction des tribunes «à pleine puissance» selon l'Autrichien. Une spectatrice avait alors été touchée au genou. Loin de faire son mea culpa, le colérique tricolore ne s'était même pas excusé auprès de la dame en question. Le juge-arbitre ne l'a pas disqualifié, estimant que ce n'était «pas assez», ce qui n'a pas évidemment pas plu à Ofner : «Si tu fais quelque chose comme ça, tu dois être puni. Sur le circuit Challenger, tu prends des amendes incroyables pour quasi rien. Et là, tu es en Grand Chelem, sur la plus grande scène, et tu peux faire ce que tu veux», regrettait-il, amer. Publicité Ivan Ljubicic a même défendu Atmane après coup : «Parfois, il perd la tête, le focus, le fil. Il a tous les outils pour jouer à un niveau très intéressant. Je parle de top 30, top 20. Il est tellement explosif et si fort physiquement. Techniquement, il a tout. Avec son coup droit de gaucher et le topspin qu'il possède...» Des qualités indéniables mais un tempérament qui interroge toujours. Viré par son équipementier Asics En octobre 2024, Térence Atmane avait déjà fait parler de lui... pour une mauvaise raison. Le Français avait été remercié par son équipementier japonais et soutien Asics. Dans un message publié sur Instagram, il n'avait pourtant affiché aucune rancune : «c'était un plaisir pour moi de représenter cette famille. Même si vous m'avez viré, je ne peux pas me plaindre de cette décision. J'espère que vous avez profité de voir à quel point j'ai évolué mentalement après cette semaine, car ce n'est que le début d'un nouveau Moi...», un bon présage. Atmane n'a donné aucune explication claire mais le fait qu'il soit rentré sur le court du Masters 1000 de Shanghai avec des chaussures de la marque Nike n'est sans doute pas étranger à cette décision d'Asics. Le Boulonnais s'est récemment remémoré cette situation : «je n'ai aucun sponsor en dehors de Tecnifibre pour les raquettes. L'an dernier, je me suis fait virer par Asics. Depuis, j'achète mes vêtements comme tout le monde, idem pour les chaussures. Je n'ai pas d'agent, je fais mon truc tout seul dans mon coin». Le même entraîneur que Richard Gasquet Un point commun unit le néo-retraité Richard Gasquet au jeune fougueux Térence Atmane, leur entraîneur. Guillaume Peyre a coaché le Biterrois de 2008 à 2009 en entoure désormais le natif de Boulogne-sur-Mer, qu'il tente de canaliser. L'ancien sixième mondial aurait d'ailleurs pu arrêter sa carrière face à son compatriote s'il n'avait pas caqué, peut-être saisi par l'enjeu, à Roland-Garros cette année. Victimes de plusieurs crampes, il s'est lourdement incliné en quatre sets 6-2, 2-6, 6-3, 6-0. Il est même sorti sous les huées du public à cause de son comportement. La poignée de main tendue entre les deux joueurs en disait long sur son état d'esprit du moment. Mais Gasquet lui-même, malgré les possibles rancœurs, a reconnu le talent fou d'Atmane.

Ces joueurs naturalisés qui ont brillé à l'Euro sous leurs nouvelles couleurs
Ces joueurs naturalisés qui ont brillé à l'Euro sous leurs nouvelles couleurs

L'Équipe

time37 minutes ago

  • L'Équipe

Ces joueurs naturalisés qui ont brillé à l'Euro sous leurs nouvelles couleurs

Finaliste de l'Euroligue avec Monaco, Jordan Loyd représentera la Pologne à l'Euro. Avant lui, d'autres joueurs ont brillé dans cette compétition sous leurs nouvelles couleurs même si la naturalisation express peut poser question. Loyd prend la relève de Slaughter Co-organisatrice de l'Euro du 27 août au 14 septembre, la Pologne a à coeur de faire bonne figure devant son public, c'est normal. Problème, il lui manquait un scoreur, un joueur « capable de créer » et surtout, explique son sélectionneur Igor Milicic, d'être « agressif en défense ». Alors elle a (encore) choisi la voie de la naturalisation express : après dix ans de bons et loyaux services, A.J. Slaughter a laissé sa place à son compatriote américain Jordan Loyd. L'arrière de Monaco n'avait manifestement pas d'autre lien avec son pays d'adoption que son amitié avec le capitaine Mateusz Ponitka, mais la FIBA n'est pas regardante : un naturalisé maximum par équipe, voilà la seule règle en la matière. Et la Pologne n'est pas la première à s'engouffrer dans la brèche. Brown serein dans la tempête Sans lui, la Roja n'aurait probablement pas remporté son quatrième Euro en 2022. Et pourtant, Lorenzo Brown n'était pas le bienvenu en Espagne : parce qu'il n'y avait jamais joué, contrairement à Serge Ibaka ou Nikola Mirotic avant lui, la naturalisation de cet Américain qui baragouinait à peine quelques mots d'espagnol avait fait l'objet de vives critiques, le capitaine Rudy Fernandez manifestant même publiquement son désaccord. Mais les champions d'Europe avaient cruellement besoin d'un meneur et l'ex-joueur des Raptors était l'homme de la situation. Au moins sur le terrain en tout cas, en témoigne sa place méritée dans le meilleur cinq de la compétition (15,2 points et 7,6 passes de moyenne). Randolph en lieutenant de luxe de Doncic Du triomphe surprise de la ­Slovénie à l'Euro 2017, on se souvient surtout des débuts tonitruants du prodige Luka Doncic, 18 ans, sur la scène internationale. De ses 27 points contre la Lettonie en quarts de finale et de son quasi triple-double face à l'Espagne en demies (11 points, 10 rebonds, 8 passes). Ce qu'on oublie plus facilement, c'est que le maestro comptait parmi ses plus fidèles lieutenants un Américain qu'il côtoyait aussi au Real Madrid, Anthony Randolph. Un intérieur moderne et polyvalent - représenté par la même agence que Doncic et le sélectionneur Igor Kokoskov - qui finira lui aussi par se rendre indispensable (11,7 points et 5,2 rebonds de moyenne en 24,3 minutes). Holden, l'Américain qui fait gagner la Russie Quand le président Vladimir Poutine le naturalise par décret en octobre 2003, bien avant qu'il ne devienne une icône du CSKA Moscou (2002-2011), JR Holden est encore inconnu du grand public. Mais le meneur américain ne va pas le rester longtemps. Un an après avoir soulevé l'Euroligue, c'est lui, le natif de Pittsburgh, qui offre à la Russie son premier (et dernier) titre depuis l'éclatement de l'URSS, en marquant le panier de la victoire contre les champions du monde espagnols à deux secondes du buzzer final de l'Euro 2007. Attaché à ce qu'il appelait sa « deuxième maison », Holden représentera encore son pays d'adoption aux Jeux de Pékin l'année suivante. Et y prendra sa retraite en héros en 2011.

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