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La Presse
31-07-2025
- Politics
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Des pressions « montantes » sur Carney
« Le Canada a l'intention de reconnaître l'État de la Palestine » à la rencontre de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre, a annoncé le premier ministre Mark Carney. Une décision symbolique, mais « très importante », estiment deux experts interrogés par La Presse. L'annonce a été faite peu après que Mark Carney eut rencontré son conseil des ministres. Le Canada emboîte ainsi le pas à la France et au Royaume-Uni. M. Carney a indiqué que la reconnaissance de la Palestine reposait sur la tenue d'élections par l'Autorité palestinienne l'an prochain, promises par le président Mahmoud Abbas, ainsi qu'une série de réformes. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza et est désigné entité terroriste par le Canada, « ne doit jouer aucun rôle dans le futur gouvernement de la Palestine » et doit déposer les armes, a aussi précisé le premier ministre. Les otages israéliens doivent aussi être libérés. Il resterait 49 otages à Gaza, dont 27 ont été déclarés morts par l'armée, selon l'Agence France-Presse (AFP). « Pas de solution magique » Plusieurs obstacles se dressent encore néanmoins sur le chemin vers une reconnaissance totale de l'État palestinien. Cette reconnaissance devra notamment obtenir l'aval du Conseil de sécurité, et donc des États-Unis, avant qu'il ne soit accepté comme État membre de l'ONU. Et reste toujours la question épineuse du tracé de la frontière entre les deux États, alors que de nombreux colons israéliens se sont installés en Cisjordanie depuis la conquête de ce territoire palestinien par Israël lors de la guerre des Six Jours, en 1967. PHOTO EYAD BABA, AGENCE FRANCE-PRESSE Palestiniens transportant de l'aide humanitaire dans le centre de la bande de Gaza, mercredi « Ça va être très difficile. Il n'y a pas de solution magique », soupire Sami Aoun, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient et membre de la Chaire Raoul-Dandurand. Les pressions se sont faites de plus en plus fortes dernièrement sur M. Carney pour que le Canada reconnaisse l'État palestinien, rappelle l'expert. Il y a eu une pression montante de l'opinion publique, mais aussi à l'international, où la France et le Royaume-Uni ont créé un momentum. Et il y a eu également des pressions provenant du corps diplomatique. Sami Aoun, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient et membre de la Chaire Raoul-Dandurand Jusque dans son propre camp, M. Carney avait été publiquement interpellé par des députés libéraux à ce sujet dans les derniers jours. Et pas moins de 173 anciens ambassadeurs canadiens, ex-consuls généraux et autres diplomates de haut niveau ont aussi signé une lettre mercredi pour exhorter M. Carney à reconnaître la Palestine afin d'indiquer « clairement qu'Israël, dont le gouvernement actuel s'oppose activement à la création d'un État palestinien, n'a pas le droit de veto sur la reconnaissance de la Palestine », ont écrit les signataires. « C'est une décision très positive et très importante », a salué l'un d'eux, Jon Allen, en entrevue avec La Presse. Celui-ci a notamment été ambassadeur du Canada à Tel-Aviv de 2006 à 2010. Les images d'enfants mourant de faim à Gaza ont certainement contribué à ce que les États occidentaux disent : assez, c'est assez. Jon Allen, ancien ambassadeur du Canada à Tel-Aviv Selon M. Allen, ce mouvement de reconnaissance d'un État palestinien reste pour le moment symbolique, mais ouvre la voie à des actions plus concrètes, comme la tenue d'élections en Palestine. Réactions de part et d'autre Le Canada va « redoubler d'efforts pour appuyer un gouvernement fort en Palestine », a indiqué M. Carney, annonçant un nouveau financement de 30 millions de dollars. Il a dit s'être entretenu avec le président Abbas mercredi et avoir obtenu des engagements de sa part. M. Abbas a « salué la position historique du Canada », selon l'agence de presse palestinienne WAFA. « Cette position courageuse intervient à un moment historique critique pour sauver la solution à deux États », a-t-il ajouté. Israël, de son côté, a rapidement dénoncé l'annonce du premier ministre. « Soyons clairs : Israël ne cédera pas à la campagne de pression internationale perverse menée contre lui, peut-on lire dans un communiqué diffusé par l'ambassade d'Israël à Ottawa. Nous ne sacrifierons pas notre existence même en permettant l'imposition sur notre patrie ancestrale d'un État djihadiste qui cherche à nous anéantir. » Cette reconnaissance « en l'absence d'un gouvernement redevable » est une façon de « légitimer la barbarie monstrueuse du Hamas le 7 octobre 2023 », jour de l'attentat meurtrier perpétré contre les Israéliens, poursuit la missive. La semaine dernière, la Knesset – le Parlement israélien – a adopté une motion non contraignante pour annexer la Cisjordanie occupée. Un contexte de tensions marquées « Depuis longtemps, le Canada est engagé envers la solution à deux États : un État palestinien indépendant et souverain qui vit côte à côte avec l'État d'Israël dans la paix et la sécurité, a dit M. Carney. Pendant des décennies, on a espéré que cette solution pourrait être le résultat d'un processus de paix fondée sur des négociations entre l'Autorité palestinienne et l'État d'Israël. » Aujourd'hui, « cette approche n'est plus tenable », a-t-il dit, citant les attaques en Israël le 7 octobre 2023 et le rejet d'Israël par le Hamas. Mais aussi l'accélération de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée et le « défaut du gouvernement d'Israël à établir des conditions sécuritaires dans la bande de Gaza ». PHOTO DAVE CHAN, AGENCE FRANCE-PRESSE La ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, et le premier ministre Mark Carney, à Ottawa mercredi « Le niveau de souffrance humaine à Gaza est intolérable et s'aggrave encore », a dit M. Carney, dans son point de presse après une rencontre avec son cabinet mercredi. Il était accompagné de la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, qui a participé cette semaine à la Conférence internationale de haut niveau des Nations unies pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États. Le Parti conservateur s'est montré sceptique devant l'annonce de M. Carney, selon La Presse Canadienne, estimant « impossible » que le Hamas soit écarté dans le contexte actuel. Pour sa part, dans un message publié sur ses réseaux sociaux, le groupe de défense des droits des Juifs B'nai Brith Canada s'est dit « profondément préoccupé » par cette décision, la qualifiant de « dangereusement prématurée ». Pas moins de 142 des 193 États membres de l'ONU reconnaissent la Palestine comme pays, selon un décompte de l'AFP. Avec l'Agence France-Presse


Le Parisien
29-07-2025
- Politics
- Le Parisien
Le Hamas doit rendre les armes et le contrôle de Gaza, dit le Premier ministre palestinien à l'ONU
Pour le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa, le Hamas « doit abandonner le contrôle » de la bande de Gaza et rendre les armes , a-t-il plaidé, ce lundi, à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU . « Nous affirmons que l'État de Palestine est prêt à assumer la pleine responsabilité de la gouvernance et de la sécurité à Gaza, avec le soutien arabe et international (…) Le Hamas doit rendre son contrôle sur la bande de Gaza et remettre ses armes à l'Autorité palestinienne », a-t-il déclaré. Ces engagements avaient été pris en juin par le président palestinien Mahmoud Abbas dans une lettre adressée à la France et à l'Arabie saoudite qui président cette semaine, à New York, une conférence sur la solution à deux États, israélien et palestinien, réclamée par de nombreux États membres de l'ONU. « La solution à deux États est en danger de mort », a alerté le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui copréside avec l'Arabie saoudite cette réunion aux Nations unies jusqu'à mercredi. Mais « il n'existe pas d'alternative » à cette voie qui « permet de répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens ». « Après 22 mois de tentatives infructueuses, il est illusoire d'espérer un cessez-le-feu pérenne sans dessiner une vision commune de l'après-guerre à Gaza, sans tracer un horizon politique et une alternative à l'état de guerre permanent », a-t-il ajouté. Cette conférence a toutefois été critiquée avec virulence par les États-Unis. Le Département d'État a dénoncé une initiative « improductive et inopportune », qui s'apparente à un « coup de publicité » au milieu « d'efforts diplomatiques délicats visant à mettre fin au conflit ». De son côté, Israël a accusé l'initiative de « renforcer une illusion ». Après l'annonce jeudi du président français, Emmanuel Macron, qu'il reconnaîtrait l'État palestinien formellement en septembre , la conférence convoquée par l'Assemblée générale de l'ONU espère enclencher une dynamique en la matière. Selon le décompte et les vérifications de l'AFP, au moins 142 des 193 États membres de l'ONU - en comptant la France - reconnaissent désormais l'État palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988. En 1947, une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU avait décidé le partage de la Palestine alors sous mandat britannique, en deux États indépendants, l'un juif et l'autre arabe. L'année suivante, l'État d'Israël était proclamé. Depuis plusieurs décennies, la grande majorité de la communauté internationale soutient le principe d'une solution à deux États vivant côte à côte en paix et sécurité. Mais après plus de 21 mois de guerre à Gaza, l'extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les velléités de responsables israéliens d'annexer ce territoire occupé, la crainte que la création d'un État palestinien ne soit physiquement impossible gagne du terrain.


Le Figaro
25-07-2025
- Politics
- Le Figaro
État de Palestine : le pari risqué d'Emmanuel Macron
Réservé aux abonnés ANALYSE - Jeudi, le président français a précipité l'initiative évoquée depuis plusieurs mois. Pourtant, aucune des conditions que les Palestiniens devaient remplir pour accompagner cette décision ne l'a été. Servira-t-elle la paix, comme le promet le chef de la diplomatie française, ou entretiendra-t-elle la guerre, comme le craignent ceux qui considèrent que la reconnaissance d'un État palestinien par la France en septembre, à l'ONU, est prématurée ? L'initiative, concrétisée par l'envoi d'une lettre au premier ministre de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a surpris jusque dans l'entourage du président français. Certes, Emmanuel Macron en parlait depuis longtemps. Le 9 avril, il avait déjà dévoilé son intention d'avancer dans cette direction. Il aurait dû, si elle n'avait pas été ajournée, la confirmer en juin à New York à l'occasion de la conférence franco-saoudienne sur la solution à deux États. Mais aucune des conditions qui devaient accompagner la reconnaissance de la Palestine n'a été remplie. Ni la libération des otages toujours détenus par le Hamas, ni la reddition et le désarmement du groupe terroriste, ni la réforme de l'Autorité palestinienne, dont le vieux leader est…