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Des pressions « montantes » sur Carney

Des pressions « montantes » sur Carney

La Presse7 days ago
« Le Canada a l'intention de reconnaître l'État de la Palestine » à la rencontre de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre, a annoncé le premier ministre Mark Carney. Une décision symbolique, mais « très importante », estiment deux experts interrogés par La Presse.
L'annonce a été faite peu après que Mark Carney eut rencontré son conseil des ministres. Le Canada emboîte ainsi le pas à la France et au Royaume-Uni.
M. Carney a indiqué que la reconnaissance de la Palestine reposait sur la tenue d'élections par l'Autorité palestinienne l'an prochain, promises par le président Mahmoud Abbas, ainsi qu'une série de réformes. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza et est désigné entité terroriste par le Canada, « ne doit jouer aucun rôle dans le futur gouvernement de la Palestine » et doit déposer les armes, a aussi précisé le premier ministre. Les otages israéliens doivent aussi être libérés. Il resterait 49 otages à Gaza, dont 27 ont été déclarés morts par l'armée, selon l'Agence France-Presse (AFP).
« Pas de solution magique »
Plusieurs obstacles se dressent encore néanmoins sur le chemin vers une reconnaissance totale de l'État palestinien. Cette reconnaissance devra notamment obtenir l'aval du Conseil de sécurité, et donc des États-Unis, avant qu'il ne soit accepté comme État membre de l'ONU. Et reste toujours la question épineuse du tracé de la frontière entre les deux États, alors que de nombreux colons israéliens se sont installés en Cisjordanie depuis la conquête de ce territoire palestinien par Israël lors de la guerre des Six Jours, en 1967.
PHOTO EYAD BABA, AGENCE FRANCE-PRESSE
Palestiniens transportant de l'aide humanitaire dans le centre de la bande de Gaza, mercredi
« Ça va être très difficile. Il n'y a pas de solution magique », soupire Sami Aoun, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient et membre de la Chaire Raoul-Dandurand.
Les pressions se sont faites de plus en plus fortes dernièrement sur M. Carney pour que le Canada reconnaisse l'État palestinien, rappelle l'expert.
Il y a eu une pression montante de l'opinion publique, mais aussi à l'international, où la France et le Royaume-Uni ont créé un momentum. Et il y a eu également des pressions provenant du corps diplomatique.
Sami Aoun, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient et membre de la Chaire Raoul-Dandurand
Jusque dans son propre camp, M. Carney avait été publiquement interpellé par des députés libéraux à ce sujet dans les derniers jours. Et pas moins de 173 anciens ambassadeurs canadiens, ex-consuls généraux et autres diplomates de haut niveau ont aussi signé une lettre mercredi pour exhorter M. Carney à reconnaître la Palestine afin d'indiquer « clairement qu'Israël, dont le gouvernement actuel s'oppose activement à la création d'un État palestinien, n'a pas le droit de veto sur la reconnaissance de la Palestine », ont écrit les signataires.
« C'est une décision très positive et très importante », a salué l'un d'eux, Jon Allen, en entrevue avec La Presse. Celui-ci a notamment été ambassadeur du Canada à Tel-Aviv de 2006 à 2010.
Les images d'enfants mourant de faim à Gaza ont certainement contribué à ce que les États occidentaux disent : assez, c'est assez.
Jon Allen, ancien ambassadeur du Canada à Tel-Aviv
Selon M. Allen, ce mouvement de reconnaissance d'un État palestinien reste pour le moment symbolique, mais ouvre la voie à des actions plus concrètes, comme la tenue d'élections en Palestine.
Réactions de part et d'autre
Le Canada va « redoubler d'efforts pour appuyer un gouvernement fort en Palestine », a indiqué M. Carney, annonçant un nouveau financement de 30 millions de dollars. Il a dit s'être entretenu avec le président Abbas mercredi et avoir obtenu des engagements de sa part.
M. Abbas a « salué la position historique du Canada », selon l'agence de presse palestinienne WAFA. « Cette position courageuse intervient à un moment historique critique pour sauver la solution à deux États », a-t-il ajouté.
Israël, de son côté, a rapidement dénoncé l'annonce du premier ministre.
« Soyons clairs : Israël ne cédera pas à la campagne de pression internationale perverse menée contre lui, peut-on lire dans un communiqué diffusé par l'ambassade d'Israël à Ottawa. Nous ne sacrifierons pas notre existence même en permettant l'imposition sur notre patrie ancestrale d'un État djihadiste qui cherche à nous anéantir. »
Cette reconnaissance « en l'absence d'un gouvernement redevable » est une façon de « légitimer la barbarie monstrueuse du Hamas le 7 octobre 2023 », jour de l'attentat meurtrier perpétré contre les Israéliens, poursuit la missive.
La semaine dernière, la Knesset – le Parlement israélien – a adopté une motion non contraignante pour annexer la Cisjordanie occupée.
Un contexte de tensions marquées
« Depuis longtemps, le Canada est engagé envers la solution à deux États : un État palestinien indépendant et souverain qui vit côte à côte avec l'État d'Israël dans la paix et la sécurité, a dit M. Carney. Pendant des décennies, on a espéré que cette solution pourrait être le résultat d'un processus de paix fondée sur des négociations entre l'Autorité palestinienne et l'État d'Israël. »
Aujourd'hui, « cette approche n'est plus tenable », a-t-il dit, citant les attaques en Israël le 7 octobre 2023 et le rejet d'Israël par le Hamas. Mais aussi l'accélération de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée et le « défaut du gouvernement d'Israël à établir des conditions sécuritaires dans la bande de Gaza ».
PHOTO DAVE CHAN, AGENCE FRANCE-PRESSE
La ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, et le premier ministre Mark Carney, à Ottawa mercredi
« Le niveau de souffrance humaine à Gaza est intolérable et s'aggrave encore », a dit M. Carney, dans son point de presse après une rencontre avec son cabinet mercredi. Il était accompagné de la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, qui a participé cette semaine à la Conférence internationale de haut niveau des Nations unies pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États.
Le Parti conservateur s'est montré sceptique devant l'annonce de M. Carney, selon La Presse Canadienne, estimant « impossible » que le Hamas soit écarté dans le contexte actuel. Pour sa part, dans un message publié sur ses réseaux sociaux, le groupe de défense des droits des Juifs B'nai Brith Canada s'est dit « profondément préoccupé » par cette décision, la qualifiant de « dangereusement prématurée ».
Pas moins de 142 des 193 États membres de l'ONU reconnaissent la Palestine comme pays, selon un décompte de l'AFP.
Avec l'Agence France-Presse
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François Legault et Doug Ford anticipent l'ouverture d'une renégociation avant 2026
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La Presse

timean hour ago

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François Legault et Doug Ford anticipent l'ouverture d'une renégociation avant 2026

(Ottawa) Si François Legault et Doug Ford ne s'entendent pas nécessairement sur l'approche à adopter face à Donald Trump, les deux dirigeants croient qu'une renégociation de l'Accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique se mettra en branle plus tôt que tard. David Baxter et Kyle Duggan La Presse Canadienne Le premier ministre de l'Ontario a déclaré qu'Ottawa doit se préparer à ce que cela se produise cet automne. M. Ford a prévenu que le président américain, Donald Trump, pourrait soudainement décider de « nous couper l'herbe sous le pied » en rouvrant l'accord commercial que son administration a négocié avec le Canada durant son premier mandat. Sur le réseau X, le premier ministre du Québec a soutenu pour sa part qu'il « faut amorcer cette renégociation le plus tôt possible ». MM. Legault et Ford ont fait ces commentaires après que les premiers ministres des provinces et le premier ministre Mark Carney se soient rencontrés en privé, mercredi, de façon virtuelle. « J'ai mentionné que ce qui freine l'économie, ce ne sont pas seulement les tarifs, c'est l'incertitude, qui amène les entreprises à retarder leurs investissements. Et cette incertitude va persister jusqu'à ce que l'Accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique soit renégocié. Il faut amorcer cette renégociation le plus tôt possible », a affirmé M. Legault. Le premier ministre du Québec a ajouté que, dans l'intervalle, les gouvernements ne doivent « pas rester passifs ». « Il faut accélérer la diversification de notre économie et soutenir les investissements publics et privés. Il faut aussi s'assurer que les dépenses du gouvernement fédéral en matière de défense soutiennent notre secteur manufacturier, en partenariat avec la France et l'Europe », a-t-il écrit sur le réseau X. Il s'agissait de la première rencontre des premiers ministres depuis que Donald Trump a intensifié sa guerre commerciale en imposant au Canada des droits de douane de base de 35 % la semaine dernière. Ces nouveaux droits, entrés en vigueur vendredi après que les deux pays n'ont pas respecté l'échéance du 1er août pour conclure un nouvel accord commercial, ne s'appliquent qu'aux marchandises non couvertes par l'Accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique, mieux connu sous l'acronyme ACEUM. M. Ford a fait valoir que Donald Trump n'attendrait probablement pas la révision prévue de l'accord l'année prochaine. PHOTO CHRIS YOUNG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford « Il n'attend pas 2026. À tout moment, le président Trump – même s'il ne respecte pas les règles de toute façon – peut nous couper l'herbe sous le pied sur l'ACEUM d'une seule signature », a déclaré M. Ford aux journalistes à Queen's Park, à Toronto, mercredi après-midi, appelant à une action rapide pour stimuler l'économie. « Soyons donc prêts. Je pense que cela arrivera en novembre. Il va nous attaquer sans relâche, alors mieux vaut être prêts et tout donner. » L'Ontario est en désaccord avec la Saskatchewan concernant la réponse du Canada à l'escalade de la guerre commerciale. M. Ford a appelé à des représailles immédiates, tandis que le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, exhorte Ottawa à tempérer les ardeurs sur les droits de douane de rétorsion. Avant de rencontrer M. Carney, le premier ministre Ford s'est dit frustré par les répercussions des droits de douane américains élevés sur l'économie de sa province. Il a de nouveau appelé à imposer des mesures de représailles. « On ne peut pas avoir de droits de douane d'un côté et pas de l'autre. Je maintiens ce que je dis : dollar pour dollar, droit de douane pour droit de douane », a expliqué M. Ford aux journalistes lors d'une conférence de presse à Thornhill, en Ontario. « Ils comprennent par la force, pas par la faiblesse, et nous ne devrions jamais, au grand jamais, baisser les bras et être faibles. » À l'inverse, avant la rencontre, le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a quant à lui déclaré que le Canada devrait réduire ses mesures de représailles. « Il est peut-être temps pour le Canada de ne pas imposer de contre-tarifs supplémentaires en ce moment, mais plutôt d'envisager de supprimer certains des contre-tarifs qui nuisent aux entreprises canadiennes et saskatchewanaises aujourd'hui », a soutenu M. Moe lors d'une entrevue radiophonique, ajoutant que le Canada est largement « protégé » par l'ACEUM. « Ce que nous avons fait, c'est avancer une somme importante – 10 ans, en fait – d'achat de la Couronne afin de soutenir les industries sidérurgiques ici en Saskatchewan », a-t-il ajouté. M. Moe a félicité M. Carney pour les efforts déployés par son gouvernement afin de renforcer les liens commerciaux avec d'autres pays, dont le Mexique, en particulier alors que le Canada demeure assujetti aux droits de douane chinois sur l'huile et le tourteau de canola. Interrogé sur les raisons pour lesquelles son gouvernement a finalement remis les boissons alcoolisées américaines sur les tablettes et est revenu à ses processus d'approvisionnement habituels, M. Moe a répondu que le gouvernement accordait déjà la priorité aux entreprises saskatchewanaises. PHOTO MICHAEL BELL, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe « Nous devons nous rapprocher de cet objectif de manière plus solide avec notre principal partenaire commercial, les États-Unis d'Amérique, et il faudra que quelqu'un prenne les premières mesures », a-t-il déclaré, soulignant que l'Alberta avait également modifié ses politiques. Le bureau de la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, a indiqué qu'elle ne ferait aucune déclaration avant la réunion. M. Ford aimerait que davantage d'efforts soient déployés pour stimuler l'économie. Il a appelé Ottawa à réduire les impôts et a déclaré que la Banque du Canada devrait baisser son taux d'intérêt. « Nous devons demander au gouverneur de la Banque du Canada d'abaisser ces satanés taux d'intérêt de 2,75, a-t-il déclaré. Abaissez-les. Renforcez la confiance. » « Travaillons ensemble pour éliminer la TVH pour les acheteurs de maisons, et pas seulement pour ceux qui achètent leur première maison. Stimulons le marché et nous suivrons l'exemple du gouvernement fédéral s'il le fait. » « Une bonne conversation » Le premier ministre ontarien a raconté mercredi avoir eu une « bonne conversation » avec le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, mardi, qui s'est avérée « positive », et il estime que le « premier ministre fait tout ce qui est en son pouvoir pour conclure un accord commercial équitable avec les États-Unis ». Mardi, lors d'une conférence de presse en Colombie-Britannique, M. Carney a révélé qu'il n'a pas parlé à M. Trump ces derniers jours. Il compte toutefois discuter avec lui lorsque cela sera opportun. PHOTO DARRYL DYCK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE Le premier ministre du Canada, Mark Carney Le premier ministre a ajouté qu'environ 85 % des échanges commerciaux avec les États-Unis restent exempts de droits de douane, puisqu'ils sont couverts par l'ACEUM. Des droits de douane sectoriels, dont ceux de 50 % sur l'acier, l'aluminium et le cuivre, restent en vigueur. La ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, et le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, étaient à Mexico mercredi, dans le cadre d'une mission de deux jours visant à rencontrer des représentants et des entreprises mexicains au sujet du commerce. Avec les informations de Lisa Johnson à Edmonton, en Alberta, et d'Allison Jones à Thornhill, en Ontario, La Presse Canadienne

Démolition d'un bâtiment problématique
Démolition d'un bâtiment problématique

La Presse

time2 hours ago

  • La Presse

Démolition d'un bâtiment problématique

L'immeuble résidentiel désuet sur l'avenue du Parc qui a forcé l'évacuation des deux immeubles voisins en début juillet en phase de démolition. L'immeuble résidentiel désuet sur l'avenue du Parc qui a forcé l'évacuation des deux immeubles voisins en début juillet en phase de démolition. Le bâtiment en décrépitude du 5990, avenue du Parc est en voie d'être démoli. Après deux évacuations d'urgence plus tôt cette année, les travaux ont commencé lundi matin, forçant à nouveau des dizaines de résidants à quitter leur logement. Les deux immeubles adjacents ont été entièrement vidés de leurs locataires. Selon l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, toutes les personnes évacuées ont été prises en charge par la Croix-Rouge et relogées dans différents organismes, dont l'Office municipal d'habitation de Montréal (OMHM). Le nombre exact de personnes déplacées n'a pas été confirmé. Toutefois, 80 personnes auraient été évacuées alors que les équipes de la firme Demospec ont entamé la démolition du bâtiment instable. La ruelle située à l'arrière a été condamnée, et plusieurs voies de l'avenue du Parc sont toujours fermées à la circulation. Le contrat de démolition a été attribué il y a deux semaines à l'entreprise Demospec. L'équipe a passé la semaine dernière à planifier les interventions techniques nécessaires pour minimiser les répercussions sur les bâtiments voisins. Le chantier est désormais en cours, et les autorités espèrent permettre la réintégration des locataires autour du 15 août. Selon Éric Plourde, contremaître chez Demospec, la structure est démolie de manière progressive. « Il y a des problèmes avec ce bâtiment depuis le mois de mars, explique-t-il. On va faire tomber la façade, ensuite les coins, et on va avancer graduellement dans le bâtiment jusqu'à ce qu'on arrive en arrière. » La structure, à l'abandon depuis plusieurs mois, avait déjà provoqué deux évacuations majeures cette année. En mars, une portion de la façade s'était effondrée sur un immeuble voisin, causant des dommages importants à certains appartements. Puis, en juillet, des briques se sont détachées de l'édifice, déclenchant une nouvelle intervention du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM). Les deux évènements ont forcé des résidants à quitter leurs logements. Le chantier survient après des mois d'inaction, alors que le propriétaire du bâtiment avait cessé de collaborer avec l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Ce dernier a finalement déclenché des mesures de force majeure afin d'agir. « L'arrondissement utilise des mesures exceptionnelles de force majeure afin d'agir rapidement », avait indiqué Francis Huot, porte-parole de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, peu après la deuxième évacuation. Depuis, un devis signé par un ingénieur a permis de procéder, et la Ville assumera temporairement les coûts du chantier. Toutefois, des recours juridiques seront entrepris pour récupérer les sommes auprès du propriétaire. L'entreprise HABITAT 237 GRANDE-ÎLE S. E. N. C., propriétaire du bâtiment, a été informée de toutes les démarches. Sur place, la circulation demeure perturbée. Quelques voies de l'avenue du Parc sont fermées et un passage temporaire pour les piétons et cyclistes a été aménagé. Damien Ferland, résidant d'un logement adjacent, s'inquiète de la sécurité : « Je trouve ça super dangereux avec les cyclistes qui circulent sur le passage temporaire. Ça fait peur parfois. » Le moment choisi pour entamer les travaux est aussi remis en question. « Je ne crois pas que c'était le meilleur timing », soutient M. Ferland. Il souligne par ailleurs les défis auxquels sont confrontés plusieurs propriétaires qui souhaitent rénover leurs logements dans ce contexte. « Je pense qu'il y a des propriétaires qui veulent rénover leurs appartements, mais ils ont beaucoup de défis. », dit-il. Ian Cucurull, propriétaire d'un immeuble voisin également évacué, espère un retour rapide à la normale. « Il y a une locataire qui a fait énormément d'anxiété et qui a des ennuis de santé assez intenses, assez pour que ce soit difficile pour elle de marcher. Il y a des étudiants. D'autres qui ont loué parce que leur logement était proche de leur travail. Ça a beaucoup d'impact sur énormément de personnes », avait-il déclaré à La Presse lors de la dernière évacuation. À ce stade-ci, l'arrondissement indique qu'il est encore trop tôt pour chiffrer les coûts précis de l'opération, puisque plusieurs éléments techniques pourraient faire évoluer la facture.

Jean Beaudoin sera le candidat d'Ensemble Montréal sur le Plateau
Jean Beaudoin sera le candidat d'Ensemble Montréal sur le Plateau

La Presse

time2 hours ago

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Jean Beaudoin sera le candidat d'Ensemble Montréal sur le Plateau

L'architecte et ingénieur Jean Beaudoin sera le candidat d'Ensemble Montréal à la mairie de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal lors des élections municipales du 2 novembre. C'est la cheffe de la formation politique, Soraya Martinez Ferrada, qui en a fait l'annonce mercredi après-midi, à quelques pas de la Maison de la culture du Plateau. Jean Beaudoin, qui a fondé l'OBNL Nomade Aménagement transitoire, à l'origine de la piétonnisation estivale de l'avenue du Mont-Royal, affrontera la candidate de Projet Montréal Cathy Wong, qui briguera la mairie de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal laissé vacante par Luc Rabouin, devenu chef de Projet Montréal. Le candidat d'Ensemble Montréal a notamment l'intention de commander une étude sur la mobilité dans l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal et de favoriser les piétons sur l'avenue du Mont-Royal durant la période estivale. Au cours de la période de questions, il a également été question de l'accessibilité de l'arrondissement, mais avant de changer les sens uniques du quartier, Jean Beaudoin promet d'attendre les conclusions de son étude sur la mobilité. « Il faut s'intéresser au parcours du citoyen dans notre arrondissement, a précisé Jean Beaudoin. Qu'il soit à pied, à vélo ou en voiture. Il faut que ce soit optimal et agréable. Sur l'avenue du Mont-Royal, il y a 1400 raisons de s'arrêter, mais ce n'est pas sécuritaire pour un enfant de circuler d'une manière ou d'une autre, donc les vélos seront exclus à partir d'une certaine heure, comme sur la rue Bernard. » Jean Beaudoin, qui est né en 1967 sur le Plateau-Mont-Royal, et qui y vit aujourd'hui, a également indiqué vouloir s'assurer de la santé financière des neuf artères commerciales du Plateau. Parmi ses priorités : le logement, l'éducation et la mobilité, abordée plus tôt. Il a brièvement abordé le dossier de l'École Jeanne-Mance, boudées par les élèves du quartier. Les conseillers Marie Plourde (Mile End), Marie Sterlin (Mile End), Alex Norris (Jeanne-Mance), Maeva Vilain (De Lorimier) et Laurence Parent (De Lorimier) défendront les trois districts de cet arrondissement du centre de la ville pour Projet Montréal. De son côté, Ensemble Montréal a annoncé la candidature d'Alexander Roberton au poste de conseiller dans le district De Lorimier. Les autres candidats seront présentés ultérieurement. La formation politique de Soraya Martinez Ferrada a réuni mercredi certains des candidats confirmés jusqu'à présent. Parmi eux, notons : Alain Bourque (Verdun), Caroline Braun (Outremont), Sylvain Gariépy (Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension), Maude Théroux-Séguin (Ahuntsic-Cartierville) ou encore Dominic Perri (Saint-Léonard). Règlement sur le bruit La formation de Mme Martinez-Ferrada s'est opposée cette semaine à la réglementation sur le bruit de Projet Montréal. Le nouveau règlement sur le bruit de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, proposé l'automne dernier à la suite de la fermeture de La Tulipe, assouplit les limites de bruit imposées aux salles de spectacles. Des seuils de décibels ont été établis à l'intérieur des salles, ainsi qu'à l'extérieur, en fonction du bruit ambiant. Par contre, les bars qui ne sont pas titulaires d'un permis de salle de spectacle sont exclus de ces assouplissements et s'exposent à des amendes de 10 000 $ à leur première infraction – elles sont de 1500 $ actuellement. Une « nouveauté » qui a soulevé l'ire des propriétaires. Ensemble Montréal propose plutôt « un processus de médiation avant d'imposer des sanctions », en préconisant « une approche graduée et collaborative ». Mme Martinez-Ferrada propose également que le traitement des plaintes soit assuré par une unité administrative spécialisée, indépendante des services policiers. En marge de la présentation de la candidature de Jean Beaudoin, Soraya Martinez-Ferrada a insisté sur l'importance de changer d'approche : « Le règlement prévoit que c'est toujours la police qui traite la plainte du bruit. Ce que je dis, c'est qu'il faut retirer la police de l'équation, je veux qu'il y ait une médiation, pour qu'un seul individu, avec une seule adresse ne puisse pas fermer une salle de spectacle. » L'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, qui aimerait adopter le règlement en septembre, s'est montré ouvert à des amendements. Mais pour le moment, le nouveau règlement prévoit en effet qu'une « autorité compétente qui a des motifs raisonnables de croire que la tranquillité d'une personne est troublée par un bruit qu'il estime excessif compte tenu de l'heure, du lieu et de toutes autres circonstances, peut ordonner à quiconque cause cette nuisance de la faire cesser immédiatement. »

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