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Thierry Cornec, directeur adjoint de Groupama-FDJ : « Je ne vais pas faire du Madiot »
Thierry Cornec, directeur adjoint de Groupama-FDJ : « Je ne vais pas faire du Madiot »

L'Équipe

time28-07-2025

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Thierry Cornec, directeur adjoint de Groupama-FDJ : « Je ne vais pas faire du Madiot »

Directeur général adjoint de Groupama-FDJ depuis un an, Thierry Cornec est l'opposé de Marc Madiot, auquel il pourrait succéder à terme comme manager général de l'équipe française. Bizuth l'an passé sur le Tour, dans un rôle où « il observait tout » se rappelle Valentin Madouas, Thierry Cornec, le directeur-adjoint de Groupama-FDJ, « en charge de la partie sportive, marketing et communication » depuis juin 2024, a poursuivi son apprentissage, ces trois dernières semaines, dans la douleur. La formation française n'est apparue sur les radars que par la fougue de Romain Grégoire (4e à Boulogne-sur-mer, 5e à Rouen et Pontarlier), un constat que ce Finistérien de 53 ans tente d'édulcorer : « On était venu pour une étape et un top 10 au général, le bilan n'est pas celui qu'on souhaitait. Mais on a la satisfaction d'avoir vu l'équipe au rendez-vous à Boulogne, à Rouen, à Pontarlier, sur les sprints. On reste positif à la sortie de ce Tour. » Les équipes françaises impuissantes Dans les pas de Marc Madiot depuis un an, Cornec n'a pas vraiment le choix de déminer le terrain alors qu'il s'attelle à restructurer une équipe que « Marc a su construire depuis 29 ans. A certains moments, il a su faire preuve d'une vraie audace, misé sur un coureur, sur un staff et travailler avec des partenaires. Je veux continuer d'oser. » Et, à terme, prendre la suite du Mayennais ? « Ce n'est pas à moi de le dire mais on est dans cette phase-là, explique l'ancien double vainqueur de Paris-Roubaix (1985-1991). Mais oui, on peut le penser. » « Le modèle économique du vélo change. Thierry nous apporte déjà la pratique du business, alors que nous étions dans une forme d'artisanat Marc Madiot, manager général de Groupama-FDJ Rien ne prédisposait ce fils d'un collecteur de lait et d'une comptable à prendre la suite du Mayennais. Enfin, presque, puisqu'il est né sur le Circuit de l'Aulne, bercé par la voix de Daniel Mangeas et les exploits du Blaireau. « Châteaulin, c'est clairement l'un des fils rouges de ma vie, souligne Thierry Cornec. La course passait à côté de chez mes parents. En 1980, mon parrain m'a amené voir Bernard Hinault, champion du monde. Il devait me retenir au milieu de la foule car je criais pour l'encourager, il avait peur de me perdre. Quand j'ai été en pourparlers pour rejoindre Groupama-FDJ, mon parrain m'a dit : « c'était écrit » ». Le Châteaulinois préfère voir dans son arrivée l'accumulation d'expériences professionnelles liées au vélo (Mavic comme commercial puis responsable des ventes et directeur commercial ; directeur général chez Lapierre). Pourtant, en 2024, quand il quitte le constructeur de cycles, il décide de prendre une pause pour reprendre des études mais « au bout de dix jours, j'étais contacté par un cabinet de recrutement pour le poste que j'occupe. » Une création jugée nécessaire par Marc Madiot, le manager : « Le modèle économique du vélo change. Thierry nous apporte déjà la pratique du business alors que nous étions dans une forme d'artisanat. » Valentin Madouas ne voit pas encore « un passage de témoin mais l'équipe avait besoin d'avoir une personne qui se concentre sur le sportif. Marc avait trop de choses à gérer et il peut maintenant se concentrer sur les partenaires. Thierry, plus discret, est capable d'organiser d'une autre manière le sportif. » « Marc est quelqu'un qui fait confiance, il suit la direction que je suis en train d'impulser Thierry Cornec Gilles Lapierre, son ancien patron, à l'origine de sa venue dans le groupe éponyme, ne doute pas de sa réussite : « Très marketing, il est bon dans la connaissance de la marque et la communication. Il coche toutes les excuses et quand Marc m'a appelé pour avoir mon opinion, je lui ai répondu : « c'est le gars qu'il te faut pour donner un coup de fraîcheur. » Même s'il n'est pas du sérail. Cornec n'est pas totalement étranger au peloton, il a tâté des cocottes, assez tard, vers 16 ans : « coureur amateur, pas d'un grand niveau, l'équivalent d'un deuxième catégorie à l'époque. » Ses parents voient d'un mauvais oeil sa passion, il travaille l'été dans la même usine laitière que son père et s'offre son premier vélo avant de raccrocher à 21 ans car « j'étais plutôt attiré par le monde du travail. » D'abord agent commercial pour la marque de cadre Fondriest puis chez Royal Moto France, il aurait pu embrasser une carrière de conducteur de train à la SNCF, « une vie toute tracée qui m'a déplu ». Il rallie plutôt Mavic de 1998 à 2014 puis Lapierre où Gilles l'attire car « quand il croit en quelque chose, il va jusqu'au bout. Quand on discutait d'une prolongation avec Groupama, il se bagarrait vraiment. » C'est aussi à cet instant que Madiot l'a réellement découvert : « ce qui m'a bien plu, c'est qu'il n'était pas forcément en accord avec son entreprise mais il défendait quand même sa boîte. Je me suis dit : c'est un honnête homme, il est loyal. » Le ticket Madiot-Cornec semble fonctionner « en osmose, selon le manager général, ça se passe très bien. » « En un an, on a eu aucune anicroche, confirme le DG adjoint. Marc fait confiance, il suit la direction que je suis en train d'impulser. » Sans singer son aîné - « je ne vais pas faire du Madiot » -, plus éruptif et volcanique alors que « Thierry est très posé, il pèse chaque mot, il amène de la sérénité » (Gilles Lapierre). « Dans l'humain et l'échange » (Madouas), il refuse de céder à sa passion d'enfant. « Ma fille de 20 ans m'a dit : « si tu fonctionnes comme un fan, n'y vas pas » ». Sur ce qu'on a vu sur ce Tour, il va surtout avoir du boulot.

« On se bat avec nos armes » : les équipes françaises impuissantes et toujours sevrées de victoire sur le Tour de France 2025
« On se bat avec nos armes » : les équipes françaises impuissantes et toujours sevrées de victoire sur le Tour de France 2025

L'Équipe

time20-07-2025

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« On se bat avec nos armes » : les équipes françaises impuissantes et toujours sevrées de victoire sur le Tour de France 2025

La formation Groupama-FDJ de Marc Madiot est à la peine depuis le début du Tour de France. Comme les autres équipes françaises, prises dans un étau difficile à desserrer. La brume qui est tombée de Superbagnères jusqu'à Luchon, samedi soir, a ramené avec elle des particules de résignation et de fatalisme, des gouttelettes de sourires déterminés mais avant tout incertains. Le Tour de France n'est pas un lieu d'exaltation pour les formations françaises, de Decathlon-AG2R La Mondiale à Cofidis, en passant par TotalEnergies et surtout Groupama-FDJ (la seule exception étant Arkéa-B & B Hotels, qui surfe sur la grande forme de Kévin Vauquelin). Zéro victoire, zéro podium et des coups manqués lorsque les échappées faisaient mouche, ce qui est arrivé à quatre reprises. L'ancienneté de Groupama-FDJ, ses résultats et son aura biaisent peut-être le jugement. Mais c'est sur elle que les regards sévères sont braqués. « Quand tu fais des tops 5 avec Romain Grégoire (4e de la 2e étape et 5e de la 4e étape), sur des arrivées où le premier c'est Pogacar, le deuxième c'est Van der Poel, le troisième c'est Vingegaard, qu'est-ce que tu veux dire ? On a fait ce qu'il fallait, c'est tout. Je me situe dans ce modèle-là », réfute Marc Madiot. Le patron de l'équipe tricolore repousse aussi un fatalisme, qui se serait emparé de lui et de ses protégés : « On est là pour faire une course, notre course et essayer de gagner une étape. Il n'y a rien de frustrant, on sait avant de commencer le Tour que ce n'est pas facile, que tout sera compliqué. On se bat avec nos moyens, avec nos armes. » « Il y a forcément moins d'opportunités quand un mec gagne un tiers des étapes à lui tout seul » Marc Madiot, manager de Groupama-FDJ Des armes financières qui ne soutiennent pas la comparaison avec l'étranger, où les charges sociales sont bien moins élevées (plus de trois fois moins) et donc plus avantageuses au moment de construire un effectif. Huit équipes sur 21 se partagent pour l'instant les 14 premières étapes, et la domination de Tadej Pogacar et UAE Emirates-XRG n'incitent pas à l'optimisme d'ici Paris. « Il y a forcément moins d'opportunités quand un mec gagne un tiers des étapes à lui tout seul. Derrière, il y a cinq ou six opportunités à se partager entre les 18 ou 20 autres équipes », cadre Madiot. « Ce n'est pas facile d'exister, on l'a vu avec Romain (Grégoire) qui évolue à un excellent niveau et qui termine deux fois derrière les grands favoris. Cela passe presque inaperçu. Mais c'est le jeu du Tour. Quand les gros veulent aller chercher des résultats, il n'y a plus beaucoup de place et les fenêtres pour exister sont minces », relance Thierry Bricaud, un des directeurs sportifs de Groupama-FDJ. Même son de cloche chez son collègue Benoît Vaugrenard : « On essaie de cibler mais ce n'est jamais évident de savoir quelles étapes une grosse équipe a ciblées. Les étapes de montagne, on s'en doute quand même, comme à Hautacam. Il y a beaucoup d'enjeux qu'on ne maîtrise pas mais qui influent sur notre stratégie. Si on voit que ça en vaut vraiment la peine, on essaie. Sinon, on a tendance à attendre une étape qui nous convient un peu plus... » « C'est très dur de prendre les échappées et en montagne, tu ne peux pas exister » Benjamin Thomas, coureur de Cofidis Comme celle de ce dimanche, sur la route de Carcassonne, promise aux baroudeurs-puncheurs, que Groupama-FDJ a ciblée, notamment pour Grégoire. « Ce n'est jamais facile quand tu te mets la pression, que tu te dis qu'il ne faut surtout pas louper l'échappée, c'est là que tu te mets à courir de travers. Toulouse par exemple, on est passés à travers, on a de gros regrets », rappelle Vaugrenard, qui pointe une étape avec une échappée de dix coureurs qui est allée au bout sans aucun membre de sa formation. 8e ce jour-là, Mathieu Burgaudeau (TotalEnergies) était le seul représentant d'une équipe française. « Demain (ce dimanche), on va faire ce qu'on a fait d'autres fois : on va être à l'arrache pour être dans les coups. Mais le destin ne dépendra pas que de nous, certifie Madiot. Il faut qu'on soit présents, dans le bon mouvement, mais ce n'est pas moi qui constitue l'échappée ni quelle équipe sera dedans. Ce n'est pas moi qui ferai que Pogacar décidera de rouler ou pas. Mon boulot, c'est de faire en sorte que mes mecs aillent dans les coups, qu'ils se bougent et que les meilleurs possibles par rapport au parcours proposé soient devant. Ce qui dépend nous, on essaie de bien le faire. Le reste, il faut un brin de chance et de réussite, car il n'y en aura pas pour tout le monde. » Samedi soir, au sommet de Superbagnères, Benjamin Thomas, qui roule pour Cofidis et connaît les mêmes difficultés, soupirait : « On s'accroche dans la tête, on finit comme on peut. Là, je suis mort. Oui, c'est dur d'exister. C'est très dur de prendre les échappées et en montagne, tu ne peux pas exister. C'est le vélo, c'est comme ça, on ne peut pas gagner tout le temps. Il suffit d'une fois et s'il y a 1 % de chance, il faut la saisir. On ne se résigne jamais, sinon on ne fait pas ce métier. » À lire aussi Lipowitz, la révélation Avec un Pogacar moins vorace, un peu de répit Pogacar, faiseur de roi Vauquelin, cette fois c'est vraiment sérieux

« Les rivaux sont une demi-patte au-dessus » : Kévin Vauquelin et Romain Grégoire à fond mais au plafond
« Les rivaux sont une demi-patte au-dessus » : Kévin Vauquelin et Romain Grégoire à fond mais au plafond

L'Équipe

time08-07-2025

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« Les rivaux sont une demi-patte au-dessus » : Kévin Vauquelin et Romain Grégoire à fond mais au plafond

Comme Kévin Vauquelin, Romain Grégoire est en pleine forme sur ce Tour et il a tout bien fait ce mardi lors de la 4e étape, mais cela ne suffit pas pour battre les cadors. Les cinquièmes places peuvent avoir un petit goût de victoire, l'ivresse du champagne en moins, et Romain Grégoire a tout à fait le droit de savourer la satisfaction du travail accompli. Attendu lors des premières étapes, le grand talent de Groupama-FDJ a fini quatrième dimanche à Boulogne-sur-Mer, cinquième mardi, et il a comblé le manager général de son équipe. « Ce sont les hypergros qui gagnent mais on est tout près d'eux, donc c'est sympa, apprécie Marc Madiot, qui ne peut pas être frustré de s'incliner devant Tadej Pogacar, Mathieu Van der Poel ou Jonas Vingegaard. Ce sont des rock stars devant, c'est Mick Jagger, ce n'est pas un chanteur de quartier ! Romain est avec eux, de manière régulière. Il a passé un cap depuis l'année dernière. Franchement, je suis impressionné par ce que j'ai vu niveau intensité, savoir-faire du vélo, car c'est aussi une question d'engagement technique. Il ne peut pas faire plus, ni mieux. » C'est le problème des puncheurs français : ils sont très forts, assument les promesses qu'ils ont semées, n'ont rien à se reprocher, mais ils n'ont aucune chance de gagner à la régulière face à de tels monstres. Huitième dimanche, dixième mardi, Kévin Vauquelin se cogne au même plafond et il a payé un mauvais placement avant la rampe Saint-Hilaire : « Face aux champions, dans de tels pourcentages, je n'ai pas trop de marge. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise sur Pogacar ? Vous êtes marrants, je ne l'ai pas vu, j'étais derrière ! » Le Normand plaisante de bon coeur et son maillot blanc lui donne accès au podium, mais il a bien compris qu'il faisait partie de l'autre monde, où la fatigue pétrifie les organismes plus tôt. « Ils sont au-dessus du lot, ils voltigent », remarque également Grégoire, qui a trouvé quelques parades. Après la course, il glissait à Madiot : « Heureusement qu'il y a les descentes. » Au Tour de Suisse, il en avait exploité une pour gagner la première étape. « Il faut que la course soit dure longtemps pour que ça lui convienne bien, et il peut donc aussi aller dans des échappées au long cours » Maxime Latourte, entraîneur de Romain Grégoire Ce mardi, elle lui a permis de revenir à hauteur des favoris après avoir perdu du terrain dans la rampe Saint-Hilaire. « Les suivre à la pédale dans les montées, c'est compliqué, il faut trouver des alternatives, sourit-il. J'ai réussi à rentrer, vraiment au courage. Eux, ils arrivent à ressortir un gros sprint dans les 200 derniers mètres. Moi, je me mets debout histoire de, mais il n'y avait plus grand-chose dans les jambes... Un top 5, vu ceux qui sont devant, c'est un très beau résultat. » Comment profiter de sa constance pour gagner ? Croiser les doigts pour que Pogacar ne veuille pas rafler toutes les étapes de puncheurs, ou élargir le champ d'action. « C'est délicat, les rivaux sont une demi-patte au-dessus. Il ne faut pas se leurrer et chercher une ouverture stratégique, plutôt que vouloir les plier à la pédale. Sauf circonstances improbables, un principe de réalité s'applique, observe Maxime Latourte, l'entraîneur de Grégoire. Il est très fort, pas loin de ce qu'il peut faire de mieux, surtout que ses équipiers sont excellents pour le placer au bon endroit, au bon moment. Il faut que la course dure longtemps pour que ça lui convienne bien, et il peut donc aussi aller dans des échappées au long cours. » Après ce qu'il a montré, ils seront toutefois nombreux à se méfier de lui quand il faudra collaborer pour viser une étape de loin. À lire aussi Bryan Coquard sur les freins après son carton jaune Vingegaard : «Ma meilleure performance sur une minute» Pogacar, des dégâts mais un Vingegaard toujours là Il y a 60 ans, la plus grande folie d'Anquetil

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