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Tout le sérieux qu'exige le comique
Tout le sérieux qu'exige le comique

La Presse

timea day ago

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Tout le sérieux qu'exige le comique

Pour André Robitaille, faire rire n'est pas un art qui se prend à la légère. Depuis 13 ans, il peaufine son sens de la comédie en dirigeant les spectacles de Monarque, la société de production qu'il a fondée avec son associé, Mario Provencher. Depuis sa sortie de l'École nationale de théâtre en 1989, André Robitaille a multiplié les rôles sur les planches et au petit écran. Il a incarné Scapin dans la pièce de Molière, Stan Laurel du duo Laurel et Hardy, Mozart dans Amadeus… Mais outre l'animation de diverses émissions – dont Les enfants de la télé à ICI Télé depuis 2014 –, son emploi du temps est surtout occupé par la mise en scène, qu'il pratique à un rythme que certains pourraient qualifier d'effréné. Cet été seulement, trois de ses mises en scène vont prendre la route du Québec : Le dîner de cons, Appelez-moi Stéphane et La pièce qui tourne mal. À titre de producteur, il veille aussi au bien-être des troupes qui portent sur scène les pièces Toc toc et, bientôt, Québec-Montréal. Bref, inutile de le chercher en juillet. Il hante sans doute les coulisses d'un théâtre près de chez vous. Avec bonheur. « M'asseoir dans les coulisses avec une petite bière et voir mes amis comédiens se serrer dans leurs bras à la fin d'un spectacle… c'est un sentiment incroyable ! », lance André Robitaille. Ce dernier insiste toutefois : le jeu lui manque et il serait ravi qu'on lui offre un rôle à défendre. « J'aimerais bien jouer dans une série télévisée », dit-il. Mais en attendant que le téléphone sonne, il profite des plaisirs qui viennent avec la mise en scène. « J'assume mieux mon leadership aujourd'hui. J'aime tenir le volant sur tous les aspects du spectacle. Même si c'est exigeant pour ma tête ! » PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE André Robitaille occupe les fonctions de directeur artistique de Monarque Productions. Je suis un metteur en scène très directif. Le comique demande énormément de précision. Et je peux dire sans prétention que je suis assez habile là-dedans. Pour moi, la comédie passe par la vérité, par le ventre. C'est Denise Filiatrault qui disait : 'C'est sérieux, faire du comique…' André Robitaille Même après 170 représentations, comme c'est le cas avec Le dîner de cons, il va donner périodiquement des commentaires aux acteurs pour les ramener dans le droit chemin s'ils s'égarent. Donner un tour de vis ici, augmenter le rythme là… « Le rire, c'est comme une drogue ; c'est facile de se perdre en voulant en faire trop ou en étirant la sauce… » Les aléas du théâtre privé Il faut dire qu'avec les années, sa maîtrise de la mécanique comique s'est affinée. Et son flair pour trouver ce qui fait rire – ou pas – ne semble pas se démentir. Depuis 2012, la compagnie a présenté 21 spectacles différents, dont plusieurs ont été mis en scène ou adaptés par André Robitaille. Et le succès est au rendez-vous. En 13 ans, Monarque Productions a vendu quelque 950 000 billets. Le tout sans aucune subvention. « Monarque Productions est une compagnie de théâtre privée. C'est notre choix. Sauf en ce qui concerne une aide à la tournée que nous aurions aimé obtenir lors du dernier budget. Et qui nous a été refusée. » Ce refus jette une ombre sur l'avenir de la culture en région, croit-il. Ça m'inquiète, car les tournées coûtent de plus en plus cher : le prix des matériaux et des nuits à l'hôtel a grimpé. C'est du concret. Pourra-t-on encore aller à Baie-Comeau, à Val-d'Or ou même à Gatineau avec nos pièces d'envergure ? J'ai peur que le territoire culturel du Québec se rétrécisse un peu. André Robitaille Il poursuit : « Les diffuseurs ont besoin de spectacles comme les nôtres, qui remplissent les salles. Ça leur permet de proposer des spectacles d'artistes émergents ou de disciplines plus nichées comme la danse. Des salles pleines permettent de payer plus d'employés et de faire vivre des restaurants du coin… Les bénéfices sont multiples. » PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Monarque Productions mise sur des pièces à succès et des acteurs de renom. Un modèle d'affaires qui oblige André Robitaille à être plus prudent comme directeur artistique. Pour Monarque, faire du théâtre sans subvention n'est pas sans contraintes. Il y a notamment celle de choisir des pièces à succès – « des gros titres », comme les appelle André Robitaille – qui seront défendues par des artistes bien connus du public. « Comme directeur artistique, je peux moins prendre de risques, admet-il. Pour que notre modèle d'affaires fonctionne, on a l'obligation de vendre des billets. Et il faut que notre prévente soit musclée pour couvrir les gros investissements qu'on doit faire en amont. » Pour y arriver, il choisit des acteurs de renom ainsi que des comédies (toujours !) qui résonnent chez le public. Les projets d'André Robitaille cet été PHOTO ÉMILIE LAPOINTE, FOURNIE PAR MONARQUE PRODUCTIONS La pièce Le dîner de cons a été présentée 170 fois. Et la tournée n'est pas terminée. Après la salle Albert-Rousseau à Québec en juin, la pièce sera de passage au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts en octobre. PHOTO ÉMILIE LAPOINTE, FOURNIE PAR MONARQUE PRODUCTIONS Bernard Fortin incarne le personnage-titre dans Appelez-moi Stéphane. La pièce passera le mois de juillet à la salle Albert-Rousseau avant de migrer vers Gatineau et Brossard. PHOTO DOMINIC GOUIN, FOURNIE PAR MONARQUE PRODUCTIONS La distribution de la nouvelle mouture de Toc toc. La pièce, campée dans la salle d'attente d'un psychiatre, passera par L'Assomption, Brossard et Rivière-du-Loup cet été. PHOTO ÉMILIE LAPOINTE, FOURNIE PAR MONARQUE PRODUCTIONS La distribution de La pièce qui tourne mal. Le spectacle s'installe à la Maison des arts Desjardins, à Drummondville, tout l'été. PHOTO ARIANE FAMELART, FOURNIE PAR MONARQUE PRODUCTIONS La pièce Québec-Montréal, dont on voit ici la distribution, arrivera sur scène à la mi-août à L'Assomption. Suivra une tournée qui passera notamment par Drummondville, Brossard, Québec et Montréal. 1 /5 Il ne s'est pas trompé avec Le dîner de cons – le plus gros succès de Monarque jusqu'ici. Les classiques du répertoire comique québécois, comme Les voisins ou Appelez-moi Stéphane, attirent aussi nombre de spectateurs. L'ingénieuse machine derrière La pièce qui tourne mal Cette année, Monarque Productions a fait un choix qu'André Robitaille qualifie d'audacieux : offrir l'adaptation québécoise d'un spectacle anglais qui connaît un immense succès à Broadway. La bien nommée Pièce qui tourne mal. « C'est une grosse, grosse machine, avec beaucoup d'effets de théâtre, affirme ce fou assumé de l'humour britannique. Le titre dit tout. On a affaire à une pièce où tout, mais vraiment tout, va mal. C'est du théâtre très physique, très clownesque, où tout doit marcher au quart de tour. » Le décor est un trésor d'ingéniosité, avec des portes dérobées, des échelles cachées, des tableaux qui risquent de se décrocher en tout temps. « Pendant trois jours, des techniciens sont venus de Londres pour nous aider avec ce volet important du spectacle. Dans La pièce qui tourne mal, il y a vraiment un spectacle sur scène et un autre dans les coulisses. C'est très chorégraphié. » PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE André Robitaille et Rosemarie Levasseur examinent l'arrière du décor de La pièce qui tourne mal. Pour interpréter cette comédie qui fait le tour de la planète depuis une dizaine d'années, il a fait appel à des membres de la garde rapprochée de Monarque – les habitués que sont Rémi-Pierre Paquin et Pierre-François Legendre –, mais aussi à des nouveaux venus dans la compagnie, dont Fabien Cloutier, Olivia Palacci ou Guillaume Lambert. L'autre création de l'été signée Monarque sera l'adaptation scénique du film Québec-Montréal, sorti en 2002. La distribution comprend notamment Pier-Luc Funk et Catherine Brunet, qui ont joué dans Les voisins. Il faut savoir qu'André Robitaille est un metteur en scène très fidèle à ses collaborateurs, qu'ils soient devant ou derrière la scène. « Il y a presque une troupe Monarque, admet-il. Je pense à Brigitte Lafleur, Josée Deschênes, Marcel Leboeuf… Travailler avec ces gens permet des raccourcis. On se comprend rapidement. Pour moi, le bonheur de l'acteur est très important. » Le bonheur du public l'est tout autant, jure-t-il. « Mon objectif est que les spectateurs repartent en se disant : 'Maudit que c'est cool, le théâtre, et qu'on a des bons artistes au Québec. Ils ont vraiment tout donné.' » Consultez la page de La pièce qui tourne mal

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