19-07-2025
Comme Koundé ou Thuram : de défenseuse centrale à latérale, la reconversion réussie d'Elisa De Almeida
Défenseuse centrale au PSG, Elisa De Almeida s'épanouit en tant que latérale droite avec l'équipe de France. Un poste qu'elle a dû appréhender.
L'image a deux ans mais elle est encore très présente sur les réseaux sociaux. On y voit Elisa De Almeida sauver sur sa ligne un tir de Mary Fowler, lors du quart de finale de la Coupe du monde (0-0, 7-6 aux tirs au but pour l'Australie). La Française hurle sa rage, poing serré : « J'ai eu beaucoup d'émotions dans ma carrière, mais celle-là... On était 11 contre 50 000 et j'ai eu l'impression d'éteindre le stade. »
La joueuse du PSG, cadre des Bleues depuis 2020, évoluait déjà latérale droite en sélection. Un poste où cette défenseuse centrale s'est installée, un peu à contrecoeur. « J'espère que le coach se souvient que je joue dans l'axe au PSG », glissait-elle malicieusement deux jours avant d'affronter les Pays-Bas (5-2, dimanche), un match qu'elle a terminé... dans l'axe, à la suite de la sortie d'Alice Sombath.
Mais c'est bel et bien sur le côté que Laurent Bonadei l'utilise constamment, pour « sa qualité de relance, son énergie, sa puissance ». « On y avait pensé avec Hervé Renard parce qu'on n'avait pas de joueuses avec un profil qui correspondait à ce qu'on cherchait, a-t-il raconté. Elle a fait preuve de beaucoup d'humilité et beaucoup travaillé. Elle a mis sa fierté de côté pour la sélection. »
« Elle a pris la pleine mesure de son nouveau poste en Bleues. Elle prend plus de plaisir qu'au début »
Griedge Mbock, défenseuse de l'équipe de France
Son amie Sakina Karchaoui, qu'elle a connue à Montpellier et avec qui elle évolue aussi à Paris, a vécu de près son adaptation : « Elle aime bien être latérale désormais. Elle a beaucoup progressé à ce poste-là. Elle l'a enfin accepté et cela l'a libérée. Au début, elle était plus défensive, mais désormais elle apporte beaucoup offensivement. » Sandie Toletti, également membre du trio formé par le MHSC, abonde : « À ce poste, elle est elle-même désormais. Elle prend son couloir droit et suit son instinct. » On a notamment pu l'apprécier lors de la première journée de la phase de groupes. Face à l'Angleterre (2-1, le 5 juillet), elle avait été une des meilleures et avait notamment démarré l'action qui avait mené à l'ouverture du score de Marie-Antoinette Katoto.
Mais au PSG, donc, elle joue le plus souvent dans l'axe, dans une charnière comme lors de la réception de l'OL (0-2, le 18 janvier) ou axe droit d'une défense à trois. Cela avait été le cas lors de la demi-finale de play-offs face au Paris FC (3-0, le 11 mai) et en finale des play-offs au Groupama Stadium (0-3, le 16 mai). « Elle est intelligente, technique et peut s'adapter, apprécie la Parisienne Griedge Mbock. Elle a pris la pleine mesure de son nouveau poste en Bleues. Elle prend plus de plaisir qu'au début. »
Jean-Louis Saez, directeur sportif de Montpellier quand elle a été recrutée en 2019, s'étonne un peu de ce débat : « Elle a commencé sa carrière dans le couloir droit, à Juvisy. Après, elle a été utilisée dans l'axe. Comme on recherchait une centrale qui se déplaçait vite, on avait opté pour elle. » Mais à la manière d'un Jules Koundé, d'un Benjamin Pavard ou « même d'un Lilian Thuram qui a quand même marqué un doublé en demi-finales de Coupe du monde », comme le rappelle Saez, De Almeida met sa polyvalence au service de l'équipe de France.