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L'Équipe
22-07-2025
- Sport
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Agressive puis en retrait, l'étrange stratégie d'UAE sur la 16e étape du Tour de France
La formation de Tadej Pogacar, très présente au début de la journée mardi pour aller gagner l'étape, a finalement levé le pied pour préserver ses troupes en vue des étapes alpestres. Le nom de son patron, Matar Suhail al-Yabhouni al-Dhaheri, s'est affiché sur son téléphone, à peine dix minutes après l'arrivée au Ventoux mais si Mauro Gianetti, manager d'UAE Emirates-XRG, a décroché rapidement, c'était moins pour refaire l'étape que pour recevoir les félicitations du dirigeant après la troisième place de Tadej Pogacar. Pourtant, il y aurait eu à redire sur la tactique de l'équipe émirienne qui a roulé en début de journée sur, au hasard, un Visma-Lease a bike (Wout Van Aert) puis sur tout ce qui sortait avec Nils Politt, l'aboyeur en chef, avant de voir une échappée se dessiner, de travailler derrière pour finalement la laisser prendre le large, avec jusqu'à sept minutes d'avance. À quoi a joué l'équipe du Maillot Jaune ? Sûrement que le glouton slovène voulait s'imposer au Ventoux mais face à la tournure des événements, le staff a changé son fusil d'épaule et préservé des forces qui commencent à tirer la langue, à l'image de Tim Wellens, de Pavel Sivakov et de Jhonatan Narvaez, qui ont tous sauté très rapidement dans le Ventoux. Le Français, dans l'échappée, confirme à demi-mot qu'ils voulaient « contrôler l'échappée au tout début. Mais les Jayco ont relancé la course, cela a roulé à bloc et cela a cassé. Avec Marc (Soler), on s'est retrouvés devant. L'équipe a alors fait le tempo derrière. » Adam Yates a assuré de son côté que « tout était sous contrôle » mais « Pogi » s'est retrouvé assez rapidement isolé dans l'ascension face aux attaques de Vingegaard. « Tadej a quatre minutes d'avance, ce n'était pas à nous d'attaquer » Mauro Gianetti, manager des UAE Le scénario n'a pas inquiété Gianetti, qui a assuré que sa formation « ne voulait pas l'étape à tout prix. Si Vingegaard avait roulé assez fort (et repris Valentin Paret-Peintre et Ben Healy), oui. Mais Tadej a quatre minutes d'avance, ce n'était pas à nous d'attaquer. » « On avait deux options au départ, analyse Sivakov, en difficulté et probablement encore impacté par ses soucis de santé (un gros rhume en début de semaine dernière). Si la course devenait folle, on n'allait pas tuer l'équipe juste pour jouer l'étape. S'il y avait une échappée de trois-quatre coureurs, on contrôlait et on jouait la gagne. Au final, c'était un peu fou et on a pris la bonne décision car il reste deux très grosses journées de montagne. »

L'Équipe
19-07-2025
- Sport
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« S'il avait voulu gagner, il l'aurait fait » : Pourquoi Tadej Pogacar n'a pas cherché à gagner l'étape
Enrhumé et soucieux de gérer la course, Tadej Pogacar n'a pas forcément cherché à gagner l'étape, samedi, à Luchon-Superbagnères. Les intentions de Tadej Pogacar ne sont pas toujours évidentes. Samedi matin, à Pau, il déclare que son équipe le « paie pour gagner, pas pour faire des cadeaux », qu'il ne parlera « probablement plus à 99 % du peloton » quand il sera à la retraite. Et le soir, deuxième de l'étape à Luchon-Superbagnères, il laisse entendre que la victoire n'était pas une priorité. Le Slovène écrase tout et ce n'est en effet pas dans ses habitudes de lever le pied. Du côté de son équipe, on a appris à canaliser ce chien fou et on guette la moindre rechute d'en mettre partout. Son manager Mauro Gianetti considère que « c'est normal qu'il veuille gagner, sinon il ne serait pas Tadej Pogacar (sourires). Mais notre but est de penser avec lui à long terme, pas seulement aujourd'hui, mais sur plusieurs années. Le cyclisme a un phénomène extraordinaire et c'est notre responsabilité qu'il dure longtemps. » « S'il avait été un cannibale, peut-être aurait-il attaqué plus tôt et gagné l'étape. » Mauro Gianetti, manager des UAE Emirates Sous contrat avec UAE Emirates-XRG jusqu'en 2030, le champion du monde apprend aussi à composer avec les codes d'un peloton qui, par le passé, se voyait attribuer des bons de sortie ou de succès afin que l'omnipotence ne nourrisse un trop-plein d'aigreur. Gianetti réfute ainsi toute voracité chez son leader : « S'il avait été un cannibale, peut-être aurait-il attaqué plus tôt et gagné l'étape. » Un avis partagé par le paddock qui estimait qu'il avait endossé le costume de faiseur de roi d'un jour, Thymen Arensman en l'occurrence. « S'il avait voulu gagner, il l'aurait fait », glissa ainsi un directeur sportif. » Oliver Naesen, lui, a entendu de la part de ses équipiers de Decathlon AG2R La Mondiale qu'« ils voulaient absolument gagner ce samedi, et n'ont pas été capables de reprendre l'échappée » mais l'intéressé, enrhumé, à expliquer qu'il n'avait pas « assez d'énergie pour contrer Jonas (Vingegaard) ». Le triple vainqueur de la Grande Boucle aurait pu céder à ses instincts carnassiers que cela n'aurait pas choqué les coureurs qui luttent pour simplement rester en vie en juillet : « J'ai lu ce matin qu'il disait qu'il était payé pour gagner. Vu que c'est lui qui est payé le plus cher, c'est normal qu'il gagne le plus, souriait Benjamin Thomas (Cofidis). Blague à part, à sa place, je ferais pareil : si j'avais l'opportunité de gagner, je ne verrais pas de problème là-dedans. » Samedi, il a décidé de rester dans la roue de Jonas Vingegaard avant de lui mettre un énième caramel à deux cents mètres de la ligne pour lui reprendre six secondes avec les bonifications, une manoeuvre individuelle dont son directeur sportif Fernandez Matxin ignorait la raison : « Je ne sais pas pourquoi il a fait ça, je ne lui ai pas dit d'attaquer ! (rires). » Au moins a-t-il laissé le succès d'un jour brumeux au jeune coureur d'Ineos Grenadiers Thymen Arensman. Le Néerlandais fera alors peut-être parti du 1 % qui continuera d'échanger avec « Pogi » à la fin de sa carrière. À lire aussi Pogacar seul au monde Vauquelin, cette fois c'est vraiment sérieux Onley, jeune loup plein d'ambition Unzué : «Luis Enrique a toujours admiré l'exigence du cyclisme»