logo
#

Dernières actualités avec #MédecinsSansFrontières

Destruction de contraceptifs féminins par Washington: les Écologistes interpellent Macron
Destruction de contraceptifs féminins par Washington: les Écologistes interpellent Macron

Le Figaro

time4 days ago

  • Politics
  • Le Figaro

Destruction de contraceptifs féminins par Washington: les Écologistes interpellent Macron

Les États-Unis envisagent d'incinérer des millions de contraceptifs féminins destinés à des pays bénéficiaires de l'aide de l'USAID, une agence internationale démantelée par l'administration Trump. Alors que des stocks américains de contraceptifs féminins d'une valeur de 9,7 millions de dollars et qui n'ont pas atteint leur date d'expiration s'apprêtent à être incinérés en France, Les Écologistes ont adressé samedi une lettre ouverte à Emmanuel Macron. Ils lui demandent d'intervenir en urgence. Ces implants et stérilets stockés en Belgique sont destinés à «des pays à revenu faible ou intermédiaire dans le cadre des programmes de l'Agence américaine pour le développement international» (USAID), démantelée par l'administration Trump, écrivent les élus dans ce courrier, notamment signé par la patronne des Verts Marine Tondelier. Cette décision américaine est «un affront aux principes fondamentaux de solidarité, de santé publique et de droits sexuels et reproductifs que la France s'est engagée à défendre», ajoutent-ils, exhortant Emmanuel Macron à «ne pas se rendre complice, même indirectement, de politiques rétrogrades». «Baisser les aides à la contraception est une honte, détruire des produits déjà fabriqués et financés est encore plus hallucinant», s'est indignée Marine Tondelier auprès de l'AFP. Une décision également dénoncée par Médecins sans Frontière France et Médecins du monde qui ont évoqué un «gaspillage». Publicité Des ONG prêtes à redistribuer Dans leur lettre, les Écologistes demandent au chef de l'État d'exiger la suspension de cette destruction dans le cadre «d'une initiative commune avec la Commission européenne». Ils attendent aussi du président qu'il soutienne «explicitement» les organisations humanitaires qui se sont dites «prêtes à redistribuer ces contraceptifs». Ces affaires interviennent au moment où les États-Unis réduisent de manière drastique leur aide au développement international. Le 18 juillet, le Congrès a supprimé quelque 9 milliards de dollars de subventions. L'administration Trump a également éliminé une série de programmes qui facilitaient l'avortement ou le travail du Planning familial.

Quatre suggestions d'œuvre sur l'avenir
Quatre suggestions d'œuvre sur l'avenir

La Presse

time20-07-2025

  • Science
  • La Presse

Quatre suggestions d'œuvre sur l'avenir

Les beaux jours se prêtent à merveille à la détente, mais pas besoin de mettre son cerveau en vacances pour autant. Voici quatre suggestions de nos chroniqueurs pour se divertir et réfléchir sous le soleil, un thème à la fois. Cette semaine, l'avenir. L'Ebola, les bombes et les migrants « Depuis toujours, les hommes et les femmes se déplacent pour survivre. Ce qui est nouveau et déplorable, c'est qu'au fil des ans, les personnes déracinées sont passées du statut de héros à celui de fardeaux, de rescapés à menaces », écrit la Dre Joanne Liu dans ce puissant plaidoyer pour la solidarité. Comment passer d'un état d'esprit « sécuritaire » à un état d'esprit solidaire ? demande l'ex-présidente de Médecins sans frontières. Peut-être en cessant d'opposer sécurité et solidarité, propose-t-elle. Et en reconnaissant que, face à la crise climatique et aux autres menaces guettant l'humanité, on ne peut que se serrer les coudes. Rima Elkouri, La Presse L'Ebola, les bombes et les migrants, Joanne Liu, Libre Expression, 2024, 192 pages L'heure des prédateurs IMAGE TIRÉE DU SITE DES LIBRAIRES L'heure des prédateurs, de Giuliano Da Empoli La chemin inquiétant que prend le monde a incité Giuliano da Empoli, l'auteur du roman Le mage du Kremlin, à poursuivre sa réflexion développée dans l'essai Les ingénieurs du chaos, qui n'a jamais été autant d'actualité. Ayant fréquenté les lieux de pouvoir comme conseiller politique, Da Empoli tente de saisir l'esprit de cette époque folle où les autocrates et les seigneurs de la tech façonnent un avenir pour lequel nous ne sommes absolument pas préparés, mais qui est déjà dans nos vies. Loin d'être une lecture seulement politique, L'heure des prédateurs brille par son érudition, en s'appuyant à la fois sur l'histoire et la littérature, qui nous rappellent que l'humanité est déjà passée par ces périodes de chaos dont les prédateurs savent toujours profiter. Chantal Guy, La Presse L'heure des prédateurs, Giuliano Da Empoli, Gallimard, 2025, 151 pages Mountainhead Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 1:20 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Text Color White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Text Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Transparent Caption Area Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Transparent Semi-Transparent Opaque Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Drop shadow Font Family Proportional Sans-Serif Monospace Sans-Serif Proportional Serif Monospace Serif Casual Script Small Caps Reset Done Close Modal Dialog End of dialog window. Caricatural. C'est ce que j'ai d'abord pensé de ce film du réalisateur de l'excellente série Succession, Jesse Armstrong. Mountainhead suit quatre bonzes de la techno isolés dans un luxueux chalet en montagne et qui regardent le monde sombrer dans le chaos à cause des outils d'intelligence artificielle qu'ils ont inventés. Subtil ? Aucunement. Mais en y réfléchissant, les personnages sont-ils vraiment plus grotesques que les Elon Musk, Mark Zuckerberg et autres Peter Thiel sur qui ils sont calqués ? Le film atteint son but au moment précis où se on dit : c'est trop, ça n'a pas d'allure. Et où on réalise que l'avenir vers lequel on fonce n'a peut-être pas beaucoup plus d'allure. Philippe Mercure, La Presse Pour une autohistoire autochtone de l'Amérique IMAGE TIRÉE DU SITE DES LIBRAIRES Pour une autohistoire autochtone de l'Amérique, de Georges E. Sioui Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient. Difficile de ne pas penser à cette phrase en lisant ce livre-phare écrit par l'historien wendat Georges E. Sioui, réédité à plusieurs reprises, changeant de nom en cours de route. On n'y explore pas seulement l'histoire autochtone – trop longtemps gardée à l'écart – qui a façonné le pays, mais aussi une autre vision du monde. Non plus linéaire, mais circulaire, basée sur les interdépendances. Dans cette ère de dirigeants prédateurs, on y apprend aussi que les leaders chez les Autochtones ont longtemps été choisis pour leur propension à donner aux autres plutôt que pour leur capacité à accumuler le pouvoir. Un passé inspirant pour éclairer le chemin de l'avenir. Laura-Julie Perreault, La Presse Pour une autohistoire autochtone de l'Amérique, nouvelle édition augmentée. De Georges E. Sioui, Presses de l'Université Laval, 2023, 176 pages

Une crise humanitaire sans précédent en 2025 selon Médecins sans frontières
Une crise humanitaire sans précédent en 2025 selon Médecins sans frontières

24 Heures

time18-07-2025

  • Politics
  • 24 Heures

Une crise humanitaire sans précédent en 2025 selon Médecins sans frontières

Le bilan annuel de l'ONG vient de paraître et alerte sur les situations de crises et de conflits. Le point avec le directeur général, Stephen Cornish. Publié aujourd'hui à 16h32 Le bilan annuel de MSF alerte sur les risques sanitaires dans les zones de conflits. IMAGO/Le Pictorium En bref: Fraîchement publié, le rapport annuel de Médecins sans frontières (MSF) Suisse, dont le siège se trouve aux Jardins des Nations, à Genève, tire la sonnette d'alarme: l'année 2024 a été marquée par une escalade de la violence et une urgence sanitaire et climatique. Alors que l'accès aux soins est parfois limité en zone d'hostilités, l'organisation a dû faire preuve d'adaptation pour continuer à apporter de l'aide médicale vitale aux populations concernées. «Du jamais vu» En 2024, les équipes de MSF étaient présentes dans 34 pays. Le communiqué de presse du bilan annuel fait notamment état de «440'000 vaccinations contre la rougeole pour des enfants et près de 14'000 interventions chirurgicales». Pour évoquer ces questions, rencontre avec le directeur général de MSF Suisse, Stephen Cornish. Quelles ont été les grandes lignes pour MSF durant l'année 2024? Nous avons assisté à une hausse des conflits armés et du nombre de personnes déplacées, ainsi qu'à une série d'épidémies. Nous sommes dans une période de très grande crise, du jamais vu dans la mémoire existante, à laquelle s'ajoutent les coupes budgétaires et le non-respect du droit international dans plusieurs régions, comme au Soudan, en Ukraine ou à Gaza. Quelle est la plus grande crise à laquelle vous avez dû faire face? C'est celle au Soudan, avec des millions de déplacés internes et quelques centaines de milliers de réfugiés qui se sont enfuis dans les pays voisins, comme au Tchad, où nous assurons la majorité de la responsabilité médicale. Portrait de Stephen Cornish, directeur général de Médecins sans frontières (MSF) Suisse, dans les locaux genevois de MSF, à l'occasion de la sortie du rapport annuel de MSF Suisse. Nicolas Dupraz Bien que MFS Suisse ne soit pas présente à Gaza, des équipes de MSF se trouvent toutefois sur place. Quels sont les enjeux majeurs auxquels doit faire face l'organisation? À Gaza, nous faisons face à deux problématiques majeures: l'accès, qui est menacé, et le blocus, qui empêche l'acheminement de la quasi-totalité des importations d'aide humanitaire cruciale pour la population gazaouie. De plus, nous faisons face à des tirs sur nos ambulances et nos cliniques. Nous discutons donc tous les mois pour savoir si nous pouvons rester ou non. Les retombées de la guerre ont également été ressenties au Liban, où MSF Suisse a intensifié et réorganisé ses activités pour répondre aux besoins médicaux croissants, notamment près de la frontière avec Israël. Comment MSF peut s'adapter pour maintenir un espace humanitaire dans de tels contextes? L'an passé, 17 collègues ont été tués dans des incidents critiques, dont 4 en service. Ces décès sont intolérables et nous constatons de plus en plus de failles dans le système humanitaire, notamment avec l'augmentation de combattants et d'États qui ne respectent pas le droit international humanitaire. L'organisation est donc contrainte de s'adapter, avec des équipes réduites sur le terrain, un travail à distance ou la collaboration avec des acteurs locaux. Mais, si nous n'arrivons pas à établir des garanties de sécurité, nous remettrons nos activités en cause et risquons de les interrompre. La malnutrition a atteint des taux alarmants en 2024. Alors que MSF a pris en charge près de 81'000 enfants malnutris, quelles ressources avez-vous déployées? Nous sommes spécialisés dans la prise en charge des cas sévères. Les équipes ont déployé une plus grande surveillance sur le terrain, pour nous permettre d'intervenir plus tôt. Ce fut notamment le cas au Nigeria, où la situation préoccupante de l'an passé à permis d'anticiper l'acheminement de l'aide d'urgence, afin d'être à la hauteur de la situation. Quel bilan pour MSF face à la recrudescence du VIH et des épidémies? Le bilan annuel montre une hausse des contaminations au VIH, aggravée par la crise du Covid-19. Le réajustement des fonds alloués à la lutte contre ce virus a freiné les dépistages et les prises en charge. Les épidémies menacent tout le monde, comme l'a prouvé le Covid-19. La lutte doit se faire à la source, en vaccinant. Mais les conflits et le manque de financement freinent la lutte. Nous ne sommes pas à l'abri d'un risque de pandémie, une réponse collective est donc indispensable. Que présagez-vous pour la suite? Heureusement, le manque d'empathie de certains gouvernements n'est pas reflété dans le soutien citoyen que reçoit MSF. L'an passé a été marqué par la solidarité, grâce à plus de 250'000 donateurs en Suisse, ce qui est un record. Maintenant, les gouvernements doivent prendre leurs responsabilités, le secteur humanitaire ne peut pas tout faire. L'urgence humanitaire Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

La Presse en République démocratique du Congo
La Presse en République démocratique du Congo

La Presse

time10-07-2025

  • Politics
  • La Presse

La Presse en République démocratique du Congo

Les services sont prodigués dans diverses cliniques du réseau de santé congolais, où se rendent les équipes de Médecins Sans Frontières. (Buhimba, RDC) Une femme violée toutes les quatre minutes. C'est la moyenne à glacer le sang calculée par des intervenants des Nations unies en février, lorsqu'ils ont tenté de mesurer l'ampleur des violences sexuelles dans l'est de la RDC. Avec les moyens du bord, une petite équipe de Médecins Sans Frontières (MSF) sillonne cette région déchirée par la guerre pour soigner à la fois le corps et l'âme des victimes. Le bébé gémit, pleure, se tortille dans les bras de Marie* pendant qu'elle raconte son parcours, dans une petite salle de consultation de la clinique de Buhimba, dans le Nord-Kivu. Chassée de chez elle par la guerre, Marie résidait dans un camp de déplacés, il y a près de deux ans, lorsqu'elle s'est aventurée seule dans le parc national des Virunga pour ramasser du bois de chauffage. C'était une des seules façons pour elle de gagner quelques sous, en vendant le bois au bord de la route. Des hommes armés ont surgi de la forêt et l'ont violée. Elle s'est retrouvée enceinte de sa fille, aujourd'hui âgée de 1 an. Après avoir accouché, toujours incapable de rentrer chez elle, elle a pratiqué une agriculture de subsistance près du camp, travaillant à la sueur de son front, le bébé accroché dans son dos avec un foulard. Quelques mois plus tard, Marie a eu besoin d'argent. Elle est retournée dans le parc national pour ramasser du bois. Le scénario d'horreur s'est répété, comme un cauchemar récurrent : des hommes en armes, la séquestration, le viol, et une deuxième grossesse. Son deuxième bébé, un garçon, est né ici, à la clinique de Buhimba, il y a trois semaines. Il l'attend à l'extérieur pendant la consultation. « J'ai su qu'ici, on traite les femmes victimes d'agressions », dit-elle doucement. Des dizaines de milliers de victimes Marie bénéficie d'un suivi dans le cadre d'un programme de l'organisme Médecins Sans Frontières (MSF), qui offre une prise en charge médicale et psychologique aux victimes de violences sexuelles de l'est de la RDC, une zone déchirée par les conflits depuis une trentaine d'années. Les intervenantes se déplacent vers des cliniques du maigre réseau de soins de santé congolais à travers la région. Elles offrent des traitements contre les infections sexuellement transmissibles, des contraceptifs d'urgence, des vaccins, de l'aide à l'avortement, au besoin. Les cas les plus graves sont redirigés vers des hôpitaux. Outre le personnel de MSF proprement dit, des employés des cliniques locales reçoivent une prime pour leur participation au programme de l'ONG. En 2024, alors que les combats entre les forces gouvernementales et l'armée rebelle du M23 faisaient rage, MSF a pris en charge près de 40 000 victimes dans la province du Nord-Kivu, un nombre sans précédent. Marie est reconnaissante pour les soins médicaux reçus à la clinique, mais aussi pour l'aide psychologique qui l'a aidée à retomber sur ses pieds après des agressions très traumatisantes. « On m'a montré à faire baisser les émotions », résume-t-elle. Une arrière-grand-mère à l'affût Pendant la rencontre, Amoin Sulemane garde les yeux rivés sur le bébé de Marie. Cette arrière-grand-mère, gestionnaire des activités de pratique sage-femme au sein du programme d'aide aux victimes de violences sexuelles, a vu de ses yeux toute la détresse du monde au fil de ses missions, que ce soit dans sa Côte d'Ivoire natale, en Haïti, au Niger, en Centrafrique et à bord du navire de MSF dans la Méditerranée, où elle a pratiqué un accouchement en pleine mer. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Amoin Sulemane est la gestionnaire des activités de pratique sage-femme au sein du programme d'aide aux victimes de violence sexuelles de Médecins Sans Frontières. Elle voit bien qu'il y a quelque chose qui cloche chez le bébé de Marie. Elle prend son bras, y décèle un œdème, signe probable de malnutrition. « Elle a 1 an ? Elle mange quoi ? », s'enquit-elle. « Elle est sevrée », explique la mère, qui allaite seulement son garçon naissant. La sage-femme intervient : elle explique à la mère qu'il faut donner du lait maternel à l'aînée aussi. Elle l'emmène à l'écart, lui offre un jus et des biscuits, puis tente de l'inscrire à un programme de lutte contre la malnutrition. Elle demande à Marie son numéro de téléphone pour assurer un suivi de la santé des enfants. La mère n'a pas de téléphone, mais une carte SIM qu'elle peut insérer dans le téléphone de son voisin au besoin, le temps d'un appel. Un rendez-vous de suivi est fixé. « C'est une situation dramatique. Je vais essayer de voir ce qu'on peut faire », résume Mme Sulemane. À Buhimba, La Presse a pu rencontrer cinq femmes suivies par MSF. Toutes ont été victimes d'hommes armés, en uniforme militaire, qui les ont saisies de force et agressées sexuellement. Elles ignorent à quelle faction ils appartenaient : une multitude de groupes armés ont opéré dans la région ces dernières années. « Ils portent tous le même genre de tenues », fait observer Mme Sulemane. Le Comité des Nations unies pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a souligné l'hiver dernier que les violences sexuelles étaient utilisées comme « arme de guerre » en RDC, « en particulier par les groupes armés non étatiques, mais aussi par les forces armées et les forces de police congolaises ». Le but est de « punir les groupes rivaux et inspirer la peur aux civils ». Ne rien dire aux maris Pour Maombi, qui résidait jusqu'à récemment dans un camp de déplacés avec son mari et ses six enfants, le drame est survenu à cause d'une panne d'autobus. Elle avait entendu dire que des travailleurs humanitaires distribuaient de la nourriture dans sa région d'origine, à quelques heures de route du camp. Elle avait utilisé le transport collectif, avec un groupe d'hommes et de femmes. Malheureusement, le véhicule est tombé en panne en pleine nuit. Des hommes en habits de combats sont arrivés. Ils ont battu les hommes, puis « toutes les femmes ont été violées ». Quatre hommes armés s'en sont pris à elle. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Bien des femmes violées alors que la crise en RDC fait rage craignent d'être rejetées par leur mari si la chose est connue. À son retour à la maison, elle n'a rien dit à son mari, par crainte de sa réaction. « Il va me jeter, s'il sait », dit-elle. Beaucoup d'hommes en RDC rejettent les femmes victimes d'agression sexuelle, comme s'il s'agissait d'une tare. « Je ne peux pas le dire à ma famille parce que la famille pourrait le dire à mon mari, et il ne pourrait pas accepter de me voir comme ça », renchérit Sifa, 35 ans et mère de quatre enfants, violée elle aussi alors qu'elle s'était aventurée dans la brousse pour ramasser du bois de chauffage. « Je suis encore jeune fille. Si des garçons entendent que j'ai été violée, je risque de perdre la possibilité d'un mariage », explique pour sa part Judith, 28 ans, qui a vu des agresseurs armés faire irruption à 2 h du matin dans la maison qu'elle partage avec sa mère. Les civils se sentent souvent impuissants à changer les choses, dans un pays où les armes imposent leur loi. Nadège, agressée sexuellement par des pillards qui avaient investi sa maison à 4 h du matin et volé tous ses biens de valeur, raconte que ses voisins n'ont pas osé intervenir. « Si tu cries, on va entrer chez toi et te tuer », constate-t-elle. Elle dit avoir réussi à se sentir mieux grâce à l'aide du programme de MSF et espère que les soins demeureront accessibles tant que la crise ne se sera pas résorbée. Pour le reste, « on laisse tout dans les mains de Dieu », dit-elle. « S'il pouvait changer les choses, ce serait bien. » * Prénom fictif : Toutes les victimes d'agression sexuelle rencontrées dans le cadre de ce reportage se sont exprimées à condition que leur identité soit protégée.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store