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Nixon, Trump… et les dangers du vilain mois d'août
Nixon, Trump… et les dangers du vilain mois d'août

La Presse

time3 days ago

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Nixon, Trump… et les dangers du vilain mois d'août

Un montage demandant à l'administration Trump de rendre publics les dossiers du procès de Jeffrey Epstein défilait sur les écrans géants de Times Square, à New York, vendredi. Le 8 août, il y aura 51 ans que le président Richard Nixon démissionnait, mettant fin à presque deux ans de crise politique, à la suite d'une tentative ratée d'espionnage des conversations téléphoniques du Parti démocrate. Aujourd'hui, c'est une affaire beaucoup plus triviale qui nuit à la crédibilité de M. Trump : la promesse abandonnée de publier tous les dossiers de l'affaire Jeffrey Epstein, un ancien ami de M. Trump accusé de trafic sexuel de mineures avant d'être retrouvé mort en 2019 dans une prison de New York. Les deux affaires sont bien différentes, mais un demi-siècle plus tard, Donald Trump se retrouve un peu dans la même situation que Nixon. PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Richard Nixon, en novembre 1973, moins d'un an avant sa démission comme président des États-Unis Pas à cause de ce qui lui est reproché – qui, pour ce qu'on en sait, peut paraître assez bénin si on le compare au Watergate –, mais parce que lorsqu'on est président des États-Unis, le fait d'avoir l'air de cacher la vérité est plus grave que tout. It's not the crime, it's the cover-up (« Ce n'est pas le crime, c'est la tentative de le camoufler »), disait-on à l'époque de Nixon. En fait, la crédibilité des deux présidents a été largement abîmée par leurs propres actions : tous les deux ont donné l'impression qu'ils avaient quelque chose à cacher. Ce qui est la meilleure façon de perdre la confiance des électeurs. Mais dans ces affaires, toute évolution est lente et un président a de nombreux moyens de retarder les enquêtes, qu'elles soient ordonnées par des juges ou par des législateurs. De même, il y a toujours moyen de faire diversion. M. Nixon se servait de sa compétence reconnue en affaires internationales et multipliait les visites officielles pour montrer ses qualités de chef d'État, mais surtout pour échapper à l'air vicié de Washington. Donald Trump préfère s'en prendre aux démocrates – et surtout à son ennemi juré Barack Obama – qu'il accuse maintenant de haute trahison. Rien de moins… PHOTO RICHARD CARSON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Donald Trump serrant la main de Richard Nixon à Houston, au Texas, en 1989 Richard Nixon avait beaucoup de choses à cacher : il niait toute implication dans la tentative d'espionnage des bureaux du Parti démocrate situés dans l'édifice du Watergate, qui donnera son nom à ce scandale. Et il avait fait enregistrer toutes les conversations qui s'étaient déroulées dans le bureau Ovale et dans d'autres lieux qu'il utilisait. Un stratagème qui fut dévoilé grâce à une enquête du Sénat. Mais même une fois ce fait établi, M. Nixon a résisté plus d'un an avant d'être forcé de remettre les enregistrements par un jugement unanime de la Cour suprême en juillet 1974. Quelques jours plus tard, on trouvait un enregistrement, surnommé le « Smoking Gun », qui établissait hors de tout doute que M. Nixon était tout à fait informé de la tentative d'espionnage des démocrates et des tentatives de tout étouffer. Ses appuis, jusque-là indéfectibles, se sont effondrés. Il a démissionné quelques jours plus tard. Comme quoi, en politique, quand on fait tout pour reculer d'inévitables échéances, on perd nécessairement sa crédibilité. Et, tout aussi inévitablement, on finit par perdre l'appui de ses soutiens les plus fidèles. Ce qui commence à être inquiétant pour M. Trump. Jusqu'ici, il a pu compter sur l'appui indéfectible de sa base, le mouvement MAGA (Make America Great Again). Mais il y a des signes que cela est en train de changer. Un sondage récent de la réputée Université Quinnipiac montrait que 63 % des Américains désapprouvent la manière dont l'administration Trump gère l'affaire Epstein, contre seulement 17 % qui l'approuvent⁠1. PHOTO JACQUELYN MARTIN, ASSOCIATED PRESS Le président des États-Unis, Donald Trump, vendredi, à Ayrshire, en Écosse Et la division s'installe au sein même de son parti : 40 % des républicains approuvent les actions du président, mais un nombre presque équivalent d'entre eux, soit 36 %, les désapprouvent. Une érosion substantielle de la base électorale du président Trump. Mais M. Trump ne peut s'en prendre qu'à lui-même. Il est totalement incapable de ne pas faire la promotion de toutes les controverses, bobards et autres faussetés qu'il croise. De Barack Obama qui n'était pas né aux États-Unis – et ne pouvait donc pas être légalement président – au prétendu vol par les démocrates de l'élection présidentielle de 2020… sans pouvoir donner la moindre preuve. De même, c'est lui qui a promis de faire toute la lumière sur le scandale Epstein, redonnant vie aux allégations selon lesquelles il y aurait une liste de ses clients et qu'on y découvrirait plusieurs grands noms de la politique et de la société américaine. Une preuve de corruption généralisée qui renforçait la promesse de M. Trump de « nettoyer le marécage » (drain the swamp), a-t-il répété maintes fois. Après avoir été informé que son nom se retrouvait dans les dossiers du procès Epstein, M. Trump est passé en mode « circulez, y a rien à voir », se fâchant même contre ses propres partisans (« mes anciens partisans », a-t-il écrit) qui voulaient qu'il tienne sa promesse. Des « anciens partisans » qui commencent à vaciller. Et malheureusement pour M. Trump, en août, il y a peu d'occasions de cacher les mauvaises nouvelles. Consultez le sondage (en anglais) Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

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