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2 days ago
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D'espoir du FC Sion à homme de main présumé des trafiquants de drogue
Dans le sillage du démantèlement du réseau basé à Sierre, un jeune footballeur valaisan devra comparaître. Il lui est reproché d'avoir joué les gros bras d'un système basé sur la violence. Publié aujourd'hui à 07h25 Le trafic de drogue, réputé très violent, était organisé depuis la cité Aldrin, à Sierre. Chantal Dervey En bref: C'est une affaire hors du commun. Par les quantités de drogue écoulées - au moins 540 kilos de cannabis et plus de 2 kilos de cocaïne - mais aussi par la férocité du trafic. «C'est la première fois, en Valais, que des dealers ont recours à un tel degré de violence. Ils ont fait régner une véritable terreur», soulignait le procureur Olivier Elsig, lundi 4 août, lors du procès de l'une des deux têtes du réseau. Ce Tunisien de 22 ans a été condamné à 4 ans de prison et à une expulsion du territoire. Il a fait appel de la décision. Au total, une trentaine de prévenus vont comparaître devant la justice. Parmi eux, Nolan*, présumé innocent à ce stade. À 24 ans, il est soupçonné d'être les muscles d'un réseau qui, au besoin, intimide et tabasse. En parallèle, il frisait pourtant le rêve d'une carrière de footballeur professionnel. 800 euros le passage à tabac Si le jeune homme n'est pas le cerveau des opérations, il incarne la violence qui en découle. C'est ce que laisse entrevoir l'acte d'accusation du chef du réseau, où Nolan apparaît près d'une dizaine de fois. Surnommé «le récupérateur de caution» – notamment en cas de dettes de drogue – il affichait ses tarifs sur les réseaux sociaux. Selon Olivier Elsig, «le coup de pression coûte 300 euros, le passage à tabac 800 euros et, pour 1000 euros, il peut amener une personne dans une cave.» Lundi dernier, lors de son procès à Sierre, le patron des trafiquants a admis avoir recouru aux services de l'homme de main. Selon ses mots, il a «envoyé» Nolan auprès d'un débiteur, mais sans usage de la force, promet-il. C'était en novembre 2022. Quelques mois plus tôt, en mai, Nolan exécute un mandat pour un dealer lyonnais, affirme le Parquet. L'objectif? Récupérer une dette de drogue de 5000 euros. La scène, filmée et versée au dossier, est d'une rare violence. Selon le Ministère public, Nolan fait chuter le débiteur au sol et le «frappe violemment», notamment au visage, «avec une chaîne en métal ou une ceinture». Armé d'un couteau pointé vers le visage de la victime, il hurle: «Je te défonce la gorge, je te défonce la gorge, tu entends.» S'ensuit, toujours selon le Parquet, «un coup de pied au visage» alors que l'homme gît toujours au sol. Il lui est désormais réclamé 10'000 euros, le double de sa dette, pour lui «carotter» de l'argent, selon les déclarations de Nolan aux enquêteurs. L'opération est vaine, la victime ne déboursera pas un centime. Après cet épisode, elle a souffert d'une «lèvre gonflée, de boursouflures sur le visage, d'hématomes sur le corps et de douleurs durant plusieurs jours». Le procureur Elsig est formel: «Cette vidéo vaut tous les réquisitoires.» «Un gars bienveillant» Aux yeux de la justice et des enquêteurs, Nolan* est un exécutant violent et sans scrupule. Pourtant, les personnes qui l'ont côtoyé parlent d'un «homme bienveillant et positif». L'écart est abyssal. Pour les uns, c'était un récupérateur de caution, pour les autres, un footballeur en devenir. En mai 2022, là où le Parquet le place au cœur du passage à tabac mandaté par le malfrat lyonnais, le jeune homme évolue également sur les terrains avec la deuxième garnison du FC Sion. Au moment des faits reprochés, il est même contingenté avec la première équipe – sans avoir encore glané des minutes de jeu. «C'est un bon joueur, très rugueux, mais vraiment gentil», se souvient l'un de ses anciens coéquipiers. Dans le giron du club, les démêlés judiciaires de Nolan* nourrissent les rumeurs autant qu'ils créent la stupéfaction. Parmi les personnes qui gravitaient de près ou de loin autour du jeune homme, «personne ne s'imaginait un tel scénario. On parle d'un gars bien éduqué, protestant, qui va régulièrement au culte», ajoute-t-il. Dans l'encadrement du FC Sion, on regrette la trajectoire empruntée par le joueur. «C'est un choc. Il était aux portes de la première équipe. Il n'était pas encore au niveau, mais il est passé à côté d'une carrière», relève une source. Dans son entourage sportif, on évoque une probable «naïveté dans ses actes». Autrement dit, «il n'a pas pris la mesure de ce qu'il faisait». Du stade à la prison Apprécié au sein du club – c'est un jeune issu de la formation – Nolan aurait peu à peu dérapé. «Sur la fin, il était moins précis dans son professionnalisme», résume un cadre. Nous sommes en 2024. «Son comportement a changé, il est devenu plus louche et a commis des vols au sein du vestiaire.» Le joueur est alors sanctionné à l'interne et quitte le FC Sion. En parallèle, les enquêteurs bouclent l'affaire. Un mois plus tard, en avril, il est arrêté par la police et placé en détention préventive. Il passera trois mois derrière les barreaux, à une exception près: le Ministère public lui accorde une visite auprès de son père, mourant. Nolan* décidera toutefois de ne pas assister aux funérailles, où il était prévu que des policiers en civil l'encadrent. L'équipe espoir du FC Sion et le staff ont, eux, fait le déplacement. «On ignorait qu'il était en prison», lâche un ancien coéquipier. Aujourd'hui, Nolan* est un homme libre et bénéficie de la présomption d'innocence. Dans l'attente de son procès – qui devrait intervenir prochainement – il a repris le football dans un club de première ligue, soit l'échelon le plus élevé du football amateur. Un bon signal, selon une source du FC Sion. «Ce n'est pas le seul joueur de Suisse à avoir plongé. Cette trajectoire est malheureusement connue, en particulier pour les gars des milieux défavorisés. S'ils n'ont plus le football, ils n'ont plus de filet. On ne peut qu'espérer que cette nouvelle aventure lui offre un cadre.» Contacté, l'avocat de Nolan n'a pas retourné nos sollicitations. *Prénom fictif. Identité connue de la rédaction. En savoir plus sur le trafic de drogue à Sierre et ses méthodes? Newsletter «La semaine valaisanne» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton du Valais, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Dimitri Mathey est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2025. Correspondant en Valais, il décrypte les enjeux cantonaux pour la Romandie. Auparavant, il était responsable politique pour «Le Nouvelliste». Plus d'infos @DimitriMathey Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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04-08-2025
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Valais: le patron d'un réseau de trafiquant face à la justice
Trafic de drogue à Sierre – Jugé après avoir «fait régner la terreur» et «inondé» le Valais de haschich C'est l'une des deux têtes du réseau de trafiquants démantelé à Sierre. Face à la justice, ce Tunisien de 22 ans risque 4 ans de prison et l'expulsion. Dimitri Mathey Le trafic a pris racine dans la Cité Aldrin, à Sierre, entre 2020 et 2023. Chantal Dervey Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : Un réseau de trafic de drogue à Sierre a généré 2,7 millions de francs sur trois ans. Le leader tunisien de 22 ans risque 4 ans de prison ferme et l'expulsion. Les trafiquants ont utilisé des méthodes violentes inspirées des banlieues françaises. L'accusé reconnaît partiellement les faits, mais conteste l'ampleur du trafic. Pendant trois ans, entre 2020 et 2023, la Cité Aldrin, aux portes de Sierre, a été le berceau d'un vaste réseau de trafiquants de drogue. C'est même «le plus gros trafic de haschich découvert en Valais depuis Bernard Rappaz (ndlr: qui avait écoulé près de 4 tonnes de chanvre entre 1997 et 2001)», appuie Olivier Elsig, le procureur chargé de l'affaire. Sur le banc des accusés, ce lundi, un homme en détention préventive depuis novembre 2023. Né à Sion, ce Tunisien de 22 ans dirigeait le réseau avec un autre prévenu, jugé prochainement. Selon le Ministère public, en l'espace de trente-six mois, ils auraient acheté et revendu au moins 540 kilos de haschich pour un chiffre d'affaires de 2,7 millions de francs. Les bénéfices sont estimés à quelque 540'000 francs. Mais au-delà de l'ampleur du trafic, ce sont surtout les pratiques violentes – calquées sur les méthodes des banlieues françaises – qui ont interpellé les enquêteurs et la justice. «C'est la première fois, en Valais, que des dealers ont recours à un tel degré de violence. Ils ont fait régner une véritable terreur», souligne Olivier Elsig. Il rappelle au passage que plusieurs mineurs ont été enrôlés dans le trafic. Le Ministère public requiert une peine de 48 mois de prison ferme et une expulsion de 7 ans du territoire helvétique. «Les infractions commises sont sans commune mesure. On parle de menaces, d'extorsions et de chantages», justifie le procureur. «C'était le caïd de la Cité Aldrin.» «Goûter la lame» Certains dealers achetaient de la marchandise à crédit, moyennant un intérêt. Commence alors l'engrenage des dettes. Et des intimidations. Selon le Parquet valaisan, l'accusé a notamment menacé l'un de ses revendeurs de «le dégommer», de lui «défigurer le visage» et de lui faire «goûter la lame». S'ensuit la violence. Avec un comparse, le prévenu aurait frappé son débiteur, «en lui donnant des claques, des coups de pied et de poing au visage, le faisant parfois chuter au sol et le frappant encore, lui occasionnant des douleurs, des bleus et un saignement de la bouche», note l'acte d'accusation. Des acheteurs, eux aussi en dettes, ont reçu des menaces de mort alors qu'un revendeur mineur a travaillé «presque gratuitement» sous la menace, relève le Ministère public. En mai 2022, le prévenu aurait orchestré un rendez-vous pour qu'un homme – endetté auprès d'un dealer de Lyon – soit «violemment passé à tabac». Indépendamment des cas, les victimes n'ont jamais porté plainte. Les faits partiellement reconnus L'accusé ne conteste pas son implication à la tête du réseau. Il relativise toutefois le volume de drogue écoulé pendant ces trois ans. «J'estime avoir vendu 250 kilos», explique-t-il, face à la Cour. «En moyenne, je gagnais 300 francs par kilo, mais après déduction des pertes, je pense avoir réalisé entre 35'000 et 45'000 francs de bénéfice.» Le prévenu précise n'avoir pas fait usage de la violence. «Je me suis parfois énervé, mais je n'ai pas menacé ces personnes.» S'il reconnaît avoir «envoyé» deux hommes auprès d'un client endetté, il ajoute qu'aucune menace n'a été proférée à cette occasion. «On parle ici du récupérateur de caution», souligne Olivier Elsig. «C'est une personne qui affiche ses tarifs sur les réseaux sociaux. Le coup de pression coûte 300 euros, le passage à tabac 800 euros et, pour 1000 euros, il peut amener une personne dans une cave.» «Une dernière chance» avant l'expulsion C'est une certitude, le prévenu sera condamné. Désormais, l'enjeu est de savoir si la justice prononcera – ou non – son expulsion du territoire. «Mon client n'est pas un caïd, c'est un jeune avec un parcours chaotique», plaide Jean-Luc Addor, avocat de la défense. «Il a grandi en Valais et n'a jamais mis les pieds en Tunisie. Il mérite une dernière chance avant de se faire expulser vers un pays qui n'est le sien que sur le papier. Tout le rattache à la Suisse.» Le procureur balaie la clémence. «Il s'est comporté comme un petit nabab local, s'achetant des produits de luxe (ndlr: une Rolex a été séquestrée) alors qu'il mettait de très nombreux jeunes de la cité dans la panade. C'est un homme qui n'a rien fait de bon, tout de mauvais», résume Olivier Elsig. Inflexible, face au juge, il ajoute: «Son avenir en Suisse n'appartient plus qu'à un fil qu'il vous appartient de couper.» Newsletter «La semaine valaisanne» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton du Valais, chaque vendredi dans votre boîte mail. 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04-08-2025
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Une importante affaire de stupéfiants jugée au Tribunal de Sierre
Un Tunisien de 22 ans est accusé d'avoir orchestré un trafic de haschich dans la Cité Aldrin. Il risque 4 ans de prison et l'expulsion de Suisse. Publié aujourd'hui à 16h32 Mis à jour il y a 1 minute Les faits se sont produits dans la Cité Aldrin, à Sierre. KEYSTONE/Alessandro Della Valle Une importante affaire de stupéfiants a occupé le Tribunal de district de Sierre , ce lundi. Un ressortissant tunisien est accusé d'avoir orchestré un trafic de haschich de grande ampleur dans la Cité Aldrin, située à Sierre. Il nie une grande partie des faits. L'homme de 22 ans a dû répondre d'infraction grave et de contravention à la loi sur les stupéfiants, d'extorsion et chantage, de tentative d'extorsion simple et aggravée, de complicité de tentative d'extorsion aggravée et de contrainte. Le procureur Olivier Elsig a requis 4 ans prison et une expulsion du territoire suisse de sept ans. Avocat du prévenu, Jean-Luc Addor a plaidé pour un sursis partiel, sans expulsion. Le trafic de haschich du prévenu et d'un coauteur présumé, jugé ultérieurement, a porté sur la vente d'au moins 540 kg de résine de cannabis pour un bénéfice de 540'000 francs, selon l'acte d'accusation. Le Maghrébin a admis un trafic durant trente mois et non trois ans, ainsi que d'avoir vendu 250 kg de haschich. Il a refusé de reconnaître son implication dans divers actes de menace. L'actualité à Sierre Newsletter «La semaine valaisanne» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton du Valais, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters ATS Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.