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Le retour des championnes Brandie Wilkerson et Melissa Humana-Paredes
Brandie Wilkerson et Melissa Humana-Paredes ont appris à gagner au cours des deux dernières années. Inévitablement, elles ont aussi appris en perdant. Monter sur le podium olympique leur a offert plus de visibilité et davantage de responsabilités. Mais la pression, comme une canicule en plein été, peut aussi gâcher les plus belles journées. À l'été 2023, lors de la première édition du tournoi Elite 16 de Montréal, du Beach Pro Tour, Wilkerson et Humana-Paredes ont remporté leur première compétition côte à côte. Et il y a un an, presque exactement, elles ont perdu l'or olympique sur le Champ-de-Mars de Paris, au pied de la tour Eiffel, devant plus de 10 000 personnes. Elles étaient à cinq points de gravir une marche supplémentaire sur le podium. Mardi, les Ontariennes ont rencontré les membres des médias à la veille du début de la deuxième édition du tournoi montréalais accueillant les 16 meilleures équipes au monde. Ni Wilkerson ni Humana-Paredes ne portait autour du cou la médaille argentée gagnée en France. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 0:18 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. 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Cette fois, elles le sont parce qu'elles ont raflé une médaille olympique pour leur pays. « J'aime le changement, mais ce changement est plus comme une progression naturelle », a indiqué Wilkerson à La Presse, près du court central. Leur vie n'est plus la même depuis les derniers Jeux. Or, « la plus grande différence, c'est à l'extérieur du terrain, note Humana-Paredes. D'après celle qui agit encore cette année comme l'une des meilleures joueuses défensives du circuit, « il faut s'assurer de construire et vivre dans un environnement gagnant pour bien performer sur le terrain. Ça nous a rendues encore plus affamées. Et ça nous a confirmé qu'on était sur la bonne voie. » Dans un tel contexte, Wilkerson veut aussi s'assurer de paver la voie pour les générations futures. Comme aucune Canadienne n'était déjà montée sur un podium olympique en volleyball de plage, l'athlète de 33 ans a senti la pression d'un pays en entier lorsqu'elle s'est penchée au moment de recevoir la médaille. Lorsqu'elle s'est relevée, la médaille reposait sur sa poitrine et elle savait qu'elle venait d'hériter d'une nouvelle mission. « Ça nous donne aussi plus de responsabilités, précise-t-elle. Je peux maintenant être une ambassadrice pour le sport au Canada et ailleurs dans le monde. Il y a eu des gens avant nous et c'est notre responsabilité de penser aux gens qui viendront après nous. Ça nous force à être plus sérieuses. » Reprendre le pas Le duo canadien n'a disputé que quatre tournois cette saison. C'est pourquoi il faut faire défiler la page du classement mondial de Volleyball World pour les trouver au 35e rang. Un rang qui, même selon les dires des joueuses et des joueurs du circuit, n'a rien à voir avec la réalité. Contrairement au tennis, le classement mondial ne reflète pas réellement les forces en puissance. « Je pense que ça se passe vraiment bien », estime Wilkerson à propos de leur saison. Et ce, même si le duo n'a jamais fait mieux qu'une cinquième place, et ce, à trois reprises. Est-ce que tous les tournois se sont terminés de la manière souhaitée ? Non. Brandie Wilkerson Selon elle, « les médaillées d'argent aux olympiques ont un parcours plus particulier que n'importe quelle autre équipe. L'expérience est différente et parfois ça peut être compliqué. Nos standards sont élevés dorénavant et on veut en tirer profit d'ici les prochains Jeux. » À ce sujet, Humana-Paredes explique que dans cette quête de nouveaux objectifs, « le plus difficile, c'est la constance ». De devoir, jour après jour, rehausser le niveau sans relâcher. « Et ce, pour les quatre prochaines années. Bien jouer tous les jours, c'est compliqué. » La Québécoise qui veut gagner PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Marie-Alex Bélanger et Lea Monkhouse Marie-Alex Bélanger a fait un choix déchirant en 2022. Après plusieurs années à évoluer à l'intérieur, la Québécoise a amorcé sa carrière sur le sable avec l'ambition de devenir l'une des meilleures joueuses au monde. À 32 ans, l'athlète de Saint-Alphonse-Rodriguez, dans Lanaudière, fera partie du tableau principal du tournoi avec sa coéquipière Lea Monkhouse. Il s'agira pour Bélanger d'une première compétition internationale présentée en sol québécois depuis son transfert. « On n'a pas de limite, lance l'ancienne de l'Université de Montréal. À chaque fois, on veut le podium. On s'est déjà qualifiée pour le Elite 16, alors on sait qu'on a notre place ici. Notre but est de sortir du groupe, et ensuite, gagner en éliminatoires. » Dans les faits, le duo canadien est parmi les moins bien classées du tournoi. Son meilleur rendement cette saison dans un tournoi de catégorie identique est une 17e place. Toutefois, victoire ou non, Bélanger sourit déjà à l'idée de pouvoir jouer devant de jeunes joueuses qui aspirent à vivre le même rêve qu'elle. « De montrer aux gens qu'il n'y a pas un parcours qui vaut mieux que l'autre, c'est vraiment cool. » Néanmoins, Bélanger veut gagner. Elle veut surtout gravir les échelons le plus rapidement possible. Au volleyball intérieur, « les athlètes ont une limite », dit-elle à propos de l'âge des joueuses. Alors que dans cette nouvelle discipline, des athlètes dans la trentaine peuvent tirer leur épingle du jeu. À Paris, trois des six médaillées, incluant Wilkerson et Humana-Paredes, avaient plus de 30 ans. Mais comme elle est nouvelle dans cet environnement compétitif, Bélanger joue avec une certaine urgence. « Parfois, ça me fait réaliser que je n'ai pas tant de temps que ça, alors je veux en profiter, mettre les bouchées doubles et travailler plus fort. Mais tant que le cœur veut et que le corps peut, j'y vais ! »

L'Équipe
02-08-2025
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De l'or olympique au maillot jaune, le pari incroyable de Pauline Ferrand-Prévôt
Pour son premier Tour de France femmes, Pauline Ferrand-Prévôt s'est imposée à la Madeleine dans un splendide numéro de soliste. Elle s'empare du Maillot Jaune dans un coup double historique, après un cheminement exceptionnel depuis son titre olympique. L'épuisement des stocks guette. À force de victoires, les défis qui attendent encore Pauline Ferrand-Prévôt s'amenuisent considérablement. Par un chaud après-midi de juillet 2024, la Française avait gagné l'or olympique de VTT avec une maîtrise totale. L'aboutissement d'une longue quête. Un an et six jours plus tard, sur les pentes du col de la Madeleine dont le sommet était traversé d'un vent glacial, Pauline Ferrand-Prévôt a remporté l'étape-reine du Tour de France, endossé le Maillot Jaune et renvoyé à plus de 2'30'' ou 3'et au rôle de faire-valoir - au moins le temps d'une journée - celles qui faisaient encore figure de prétendantes pour la victoire finale le matin même. Un numéro de soliste exceptionnel sur les pentes du col de la Madeleine, et un exploit qui entre parmi les grandes légendes de la discipline, dont les fondements prennent racine un an auparavant. En signant chez Visma-Lease a bike pour trois ans et en l'officialisant dix jours après son or olympique, Pauline Ferrand-Prévôt annonçait alors vouloir gagner le Tour de France. Un considérable défi pour celle qui n'avait plus couru sur route depuis cinq saisons. « Je ne dis pas je vais gagner le Tour mais on a la prétention d'y arriver, esquissait-elle à l'époque. Ce ne sera pas facile, loin de là, et ça prendra du temps. » « Elle n'est plus la même personne depuis qu'elle est championne olympique, elle est apaisée » Sylviane Dubau, sa mère Mais l'espace-temps trouve des raccourcis dans l'univers de Ferrand-Prévôt. À l'automne dernier, la Française se plonge dans la quête du Maillot Jaune. « C'était risqué de se lancer dans un tel projet. Je sais ce qu'il me faut pour réussir. » Il est question de confiance, d'autonomie et surtout d'un apprentissage à refaire. Le cyclisme a changé, elle aussi. « Ce qui est marquant, c'est à quel point à partir de mi-octobre, elle s'est mise dedans, expliquait samedi Yvan Clolus, le manager de l'équipe de France de VTT, resté un proche. Elle a été sérieuse au point que ça m'a presque fait peur qu'elle ne s'octroie pas beaucoup de repos après tout ce qu'avaient été les Jeux. Mais elle avait peur de manquer de temps : « J'ai plein de choses à faire avec l'équipe. Je ne peux pas en gaspiller après l'année olympique. » La recette est connue, la discipline éprouvée depuis la préparation pour Paris. « Elle optimise tout. En coupant tous les loisirs, elle va optimiser sa récupération, sa diététique - parce qu'elle n'est pas tentée -, ce qui fait qu'elle peut faire davantage d'entraînements difficiles », expliquait, avant les Jeux, Cécile Ravanel, ancienne vététiste qui l'a, il y a trois ans, accompagnée un temps techniquement. C'est ce que confirme Yvan Clolus : cette année, après la campagne de classiques couronnée de son succès - historique, déjà - à Roubaix, Ferrand-Prévôt s'essouffle et renonce à terminer la Vuelta début mai. L'émotion de Pauline Ferrand-Prévôt : « C'est le rêve d'une petite fille » Un rendez-vous raté sur les sommets avec plusieurs adversaires (Demi Vollering, Marlen Reusser...) et des repères qui manquent sur les pentes montagneuses. « Pour grimper comme les meilleures, elle ne savait pas trop s'il y avait du boulot, détaille Clolus. Donc elle s'est isolée à nouveau : plus de déplacements, plus de courses. C'était : "Je m'entraîne, je dors, je mange." Comme aux Jeux. » Sur ce chemin, un point pourtant diffère largement. « Elle n'est plus la même personne depuis qu'elle est championne olympique, elle est apaisée, témoigne Sylviane Dubau, sa mère. Le Tour de France, qu'elle le gagne ou qu'elle ne le gagne pas, ce n'est pas grave. C'est la première fois que je n'ai pas peur pour elle, que je n'ai pas peur de me dire : elle va être déçue, elle va être triste. » « Ces deux derniers mois de préparation ont été bénéfiques, et à 33 ans, j'ai aussi beaucoup d'expérience » Pauline Ferrand-Prévôt Entretemps, sa fille a remporté Paris-Roubaix au printemps. « Elle a été impressionnée, après sa victoire, de la popularité que cela avait engendrée », confie son père. Une classique qu'elle avait ajoutée à son programme tardivement. Par goût du défi autant que pour des détails dont elle comptait tirer bénéfice trois mois et demi plus tard dans les premières étapes du Tour de France : « Cette période de classiques m'a beaucoup appris. Se battre pour être dans les premières positions, après tel virage ou avant tel mont, a été un travail de placement impossible à reproduire à l'entraînement. » Pauline Ferrand-Prévôt a montré beaucoup, douté parfois, et a de nouveau refermé portes et fenêtres de son existence, le 8 mai, en abandonnant le Tour d'Espagne, épuisée par sa première partie de saison. « Elle était à court d'énergie physique et mentale, mais elle a continué à donner le change », expliquait alors Jos Van Emden, son directeur sportif. Et en Andorre, où elle est désormais résidente, elle a travaillé dans sa bulle : « Ces deux derniers mois de préparation ont été bénéfiques, et à 33 ans, j'ai aussi beaucoup d'expérience. Mon entourage et mon équipe respectent la personne que je suis. » Marion Rousse félicite Pauline Ferrand-Prévôt Pendant que ses adversaires se disputaient victoires et maillots en Espagne, en Suisse ou en Italie, la Française n'a pensé qu'à elle. « Je préfère m'entraîner dur que passer du temps dans les trajets pour aller sur des courses. » Des semaines passées le regard tendu vers ce col de la Madeleine, terrible juge dressé sur la route d'une possible victoire. Début juillet, son entraîneur est tombé malade, alors la championne a appelé ses parents pour qu'ils l'accompagnent reconnaître les trois dernières étapes du Tour. Ils se sont donc embarqués pour un road-trip dans le camping-car familial. « Trois jours passés dans des campings miteux, se souvient sa mère. Et elle était heureuse comme tout. » Durant ses six heures de reconnaissance quotidienne, son père la suivait en voiture. « Je lui passais les bidons, je lui parlais, je ne me suis pas ennuyé » s'amuse-t-il, pendant que sa mère préparait le dîner. Une vie simple, déliée de toute autre forme d'enjeu que de préparer au mieux l'objectif qu'elle s'était fixé. Au terme d'une année pleine, elle est en passe de vider une fois de plus la boîte à défis, d'un seul coup. Il ne lui reste qu'une journée à passer, avec encore quelques chausse-trappes possibles, avant de réfléchir au prochain. « Et lundi, on retrouvera notre petite Pauline, comme elle est... », conclut sa mère.