Dernières actualités avec #PLF2026


Le Figaro
15-07-2025
- Politics
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Après les annonces de François Bayrou, quelles sont les prochaines étapes du budget 2026?
Les annonces du premier ministre lancent plus tôt que d'habitude la séquence budgétaire. Pour le gouvernement, en ce moment, le temps, c'est de l'argent… public. Alors que François Bayrou vient de dessiner les grandes lignes du plan d'effort budgétaire à 40 milliards d'euros qu'il voudrait faire inscrire dans le projet de loi de finances (PLF) 2026, la longue ascension de « l'Himalaya » budgétaire ne fait que commencer. « Il faut rappeler que cette présentation est avant tout un point d'entrée dans les négociations », martèle une source gouvernementale. D'ailleurs, si le timing de la grand-messe du Premier ministre a été très commenté sur le plan stratégique, celui-ci visait aussi à « laisser le plus de temps possible au gouvernement pour faire les compromis » nécessaires dans une Assemblée morcelée dont plusieurs groupes agitent déjà le spectre de la censure. Pour l'heure, les parlementaires devraient recevoir dans la nuit de mardi à mercredi le « tiré à part », un rapport qui récapitule le montant des dépenses allouées par mission et les orientations générales du budget. En effet, les textes prévoient un envoi le 15 juillet. Il peut arriver que le gouvernement ne respecte pas cette date limite. L'année dernière notamment, le lent chassé-croisé entre le gouvernement démissionnaire Attal et le gouvernement Barnier avait retardé la transmission de ce document aux parlementaires, qui ne l'avaient reçu qu'en septembre. Publicité Coupes demandées Ce rapport devrait résumer les grands arbitrages du premier ministre sur le budget de l'État et donner à voir les grands perdants et les épargnés du coup de rabot sur les enveloppes des ministères. Dans le même temps, à Bercy, s'ouvrent les « conférences de répartition » - qui visent à « affiner » la ventilation des crédits et des emplois par mission de l'État - jusqu'à la fin du mois. Cette année, vu les annonces du Premier ministre, il va probablement aussi s'agir d'« affiner » la stratégie qui permettra de réaliser les coupes demandées. À lire aussi Année blanche, impôts… Le plan de Bayrou pour faire participer «presque tout le monde» à l'effort budgétaire Nul doute qu'en parallèle de ce travail plus administratif, le processus politique suivra son cours tout au long de l'été, pendant la rédaction proprement dite des articles qui composeront le projet de loi. Ainsi, le gouvernement intégrera directement certains compromis avec des groupes politiques (du socle commun ou de l'opposition) dans sa copie avant la finalisation du PLF 2026. En août, Bercy a prévu d'envoyer à ses ministres des « lettres plafonds » – qui fixent les enveloppes des ministères pour l'année suivante – détaillées à ses ministres, et de transmettre pour avis les articles du PLF au Conseil d'État. Le Premier ministre devrait rendre ses derniers arbitrages entre la fin août et la mi-septembre. C'est en effet au milieu du neuvième mois que le Haut Conseil des finances publiques doit être saisi pour donner son avis sur le projet finalisé. Enfin, selon les textes, le PLF doit être déposé à l'Assemblée nationale au plus tard le premier mardi d'octobre, qui tombe le 7 cette année. Son pendant régissant les dépenses sociales, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), est déposé dans les mêmes délais. Les deux textes doivent être au préalable présentés en Conseil des ministres. À lire aussi Dette, déficit : l'heure de vérité pour François Bayrou Dans la foulée, le budget 2026 commencera un parcours au Parlement qui promet d'être tortueux. Les oppositions comme les élus du socle commun auront la possibilité de le modifier via des amendements. À noter que, s'il a recours au 49.3, le gouvernement sera libre de ne pas tenir compte des modifications votées. Il risquerait toutefois de déplaire aux oppositions, qui pourraient en retour, comme cela a été le cas l'an dernier, renverser le gouvernement. Si ce scénario n'advenait pas, l'examen du texte au Parlement s'achèverait mi-décembre, juste à temps pour que la France puisse débuter l'année avec un budget adopté.


Le Figaro
15-07-2025
- Politics
- Le Figaro
Les acteurs locaux de la rénovation de l'habitat interpellent Bercy pour sauver MaPrimeRénov'
Des acteurs locaux assurant la mission de conseil sur la rénovation de l'habitat ont publié mardi, jour d'annonce des orientations budgétaires du Premier ministre, une lettre ouverte au ministre de l'Économie, Éric Lombard, pour demander la garantie de moyens pour les aides MaPrimeRénov'. Après la suspension du guichet de dépôt de nouveaux dossiers de demande d'aide MaPrimeRénov' pour les rénovations énergétiques globales de logements, «tout l'écosystème a peur», rapporte Bénédicte Rouault, directrice générale de la Fédération des agences locales de l'énergie et du climat, signataire de la lettre. Avec d'autres membres du comité de pilotage de France Rénov', un service public local de conseil gratuit aux particuliers sur la rénovation de l'habitat, ils demandent à Bercy de «sécuriser un budget de 5 milliards d'euros à l'Agence nationale de l'habitat (Anah) pour MaPrimeRénov' dans le cadre du PLF 2026» et de «garantir une politique et un budget pluriannuels» pour permettre au secteur de se structurer. Les espaces France Rénov' sont cofinancés par l'État et les collectivités territoriales, qui se retrouvent aussi dans le flou à cause de «ce manque de stabilité de la politique publique de la rénovation», s'inquiètent les signataires de la lettre qui réclament que l'État augmente «sa part de financement à 80%» des espaces de conseil comme France Rénov. Publicité «On a une crainte budgétaire concernant les moyens prévus pour l'Anah en début d'année 2025 qui n'étaient pas à la hauteur de la forte dynamique» de nouvelles demandes d'aides, «et aussi une crainte de ne pas maintenir cette dynamique» à cause de la suspension du guichet et du contexte d'économies budgétaires, déplore Bénédicte Rouault. Les signataires de la lettre évoquent des «menaces qui pèsent sur les conditions de reprise du service» promis par le gouvernement pour mi-septembre. «Il y a des inquiétudes sur l'état des enveloppes consommées», prévient la porte-parole du mouvement. «l'incompréhension, voire la colère» «D'ores et déjà, l'incompréhension, voire la colère, s'exprime auprès de nos équipes qui accueillent la population chaque jour sur le terrain», attestent les signataires de la lettre ouverte, parmi lesquels l'Association des maires de France (AMF), l'association pour la transition énergétique Réseau Cler, la Fédération d'aide au logement Soliha. En juin, l'État a procédé à un ajustement de sa subvention prévisionnelle au budget de l'Anah et a retiré près de 350 millions d'euros de dotations compte tenu d'une trésorerie de l'Anah plus importante que prévu et de recettes des certificats d'économie d'énergie (CEE) anticipées comme plus élevées. Cette manœuvre financière se déroule chaque année pour maintenir le budget de l'Anah conforme à la loi de finances.