Dernières actualités avec #PNUE


24 Heures
05-08-2025
- Politics
- 24 Heures
À Genève 180 pays tentent de sauver la planète de la pollution plastique
Les représentants de près de 180 pays se réunissent à Genève mardi pour négocier le premier traité contraignant sur le plastique. Publié aujourd'hui à 16h19 Mis à jour il y a 5 minutes Une installation artistique baptisée «Le fardeau du Penseur» a été installée à Genève: une reproduction de la célèbre statue du sculpteur Auguste Rodin se retrouve engluée dans une mer de déchets plastique. AFP Les représentants de près de 180 pays se réunissent mardi à Genève en Suisse sous l'égide de l'ONU: ils ont dix jours pour tenter d'écrire ensemble le premier traité mondial visant à réduire le fléau de la pollution plastique, qui menace d'asphyxier la planète. En discussion depuis trois ans, ce texte «juridiquement contraignant» pour les États «n'arrivera pas automatiquement», a prévenu dès lundi le diplomate qui préside les débats, l'Équatorien Luis Vayas Valdivieso, en recevant les représentants de plus de 600 ONG qui suivent les débats. Sur fond de tensions géopolitiques et commerciales exacerbées, cette session supplémentaire de négociations intergouvernementales – baptisée CIN5-2 – a été ajoutée après l'échec des discussions menées à Busan en Corée du Sud fin 2024. Un groupe de pays producteurs de pétrole y a bloqué toute avancée. «Beaucoup de diplomatie» autour de la pollution plastique «Il y a eu beaucoup de diplomatie depuis Busan», a indiqué à l'AFP la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement ( PNUE ) Inger Andersen, qui organise les débats. «La plupart des pays à qui j'ai parlé ont dit qu'ils venaient à Genève pour trouver un accord», a-t-elle ajouté. «Est-ce que les choses vont être faciles? Non. Est-ce qu'elles seront simples? Non. Y a-t-il de la complexité? Oui. Est-ce qu'il y a un chemin pour arriver à un traité? Absolument», a ajouté la diplomate danoise chevronnée, rompue aux négociations environnementales compliquées. Elle a fait part de sa «détermination» à parvenir à un accord. «Des leçons ont été apprises» depuis Busan, a renchéri Luis Vayas Valdivieso, assurant que les ONG et la société civile auraient droit d'accès aux groupes de contact où sont négociés les points les plus épineux du texte: substances chimiques à interdire, plafonds de production, etc. Lundi, à la veille de l'ouverture des débats, scientifiques et ONG ont fait monter la pression sur les délégués. La pollution plastique est un «danger grave, croissant et sous-estimé» pour la santé qui coûte au monde au moins 1500 milliards de dollars par an, ont averti des experts dans un rapport paru lundi dans la revue médicale The Lancet. Les enfants les plus touchés par la pollution plastique Philip Landrigan, médecin et chercheur au Boston College aux États-Unis, a prévenu que les personnes vulnérables, en particulier les enfants, sont les plus touchées par la pollution plastique. En République Démocratique du Congo (RDC), «les eaux, les lacs, les fleuves sont pollués et les particules de plastique qui restent dans ces eaux polluées sont à l'origine de plusieurs maladies, notamment chez les enfants» a notamment expliqué à l'AFP Robert Kitumaini Chikwanine, directeur exécutif de l'ONG Solidarité Protection droits de l'enfant, devant le siège de l'ONU. Pour matérialiser le sujet, une installation artistique éphémère et évolutive, baptisée «Le fardeau du Penseur» a été installée à Genève: une reproduction de la célèbre statue du sculpteur Auguste Rodin se retrouve engluée dans une mer de déchets plastique. Son auteur, l'artiste et activiste canadien Benjamin Von Wong souhaite que les délégués réfléchissent à «l'impact de la pollution plastique sur la santé humaine» lorsqu'ils négocieront. Mais le porte-parole du Conseil américain de l'industrie chimique Matthew Kastner, présent à Genève, a lui défendu le plastique et les services qu'il rend aux sociétés modernes. Il est «vital pour la santé publique» a-t-il affirmé, notamment grâce à tous les équipements médicaux stériles, masques chirurgicaux, tuyaux, tubes, emballages, qui permettent d'améliorer l'hygiène et la sécurité alimentaire notamment. Produire moins pour une réduction durable Un argument peu prisé par l'ONG Greenpeace dont le chef de la délégation Graham Forbes a appelé lundi à «arrêter de fabriquer autant de plastique afin d'arrêter la crise de la pollution plastique» lors d'une manifestation à Genève. «Notre première priorité est d'obtenir des réductions dans la production de plastique» a ajouté Seema Prabhu de l'ONG suisse «Trash Hero World», implantée essentiellement dans les pays du sud-est asiatique (Thaïlande, Vietnam, Indonésie, Malaisie). «Il y a beaucoup d'usines pétrochimiques et de plastique» dans ces pays, et donc beaucoup d'emplois qui en dépendent, «raison pour laquelle nous appelons à une transition juste» avec la création d'emplois dans le «réemploi, le recyclage et la collecte des déchets». Le fléau de la pollution plastique Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


La Presse
05-08-2025
- Politics
- La Presse
Les représentants de près de 180 pays réunis pour tenter d'écrire un traité mondial
Les représentants de près de 180 pays réunis pour tenter d'écrire un traité mondial (Genève) Les représentants de près de 180 pays se réunissent mardi à Genève en Suisse sous l'égide de l'ONU : ils ont 10 jours pour tenter d'écrire ensemble le premier traité mondial visant à réduire le fléau de la pollution plastique, qui menace d'asphyxier la planète. Isabel MALSANG et Robin MILLARD Agence France-Presse En discussion depuis trois ans, ce texte « juridiquement contraignant » pour les États « n'arrivera pas automatiquement », a prévenu dès lundi le diplomate qui préside les débats, l'Equatorien Luis Vayas Valdivieso, en recevant les représentants de plus de 600 ONG qui suivent les débats. Sur fond de tensions géopolitiques et commerciales exacerbées, cette session supplémentaire de négociations intergouvernementales – baptisée CIN5-2 – a été ajoutée après l'échec des discussions menées à Busan en Corée du Sud fin 2024. Un groupe de pays producteurs de pétrole y a bloqué toute avancée. « Il y a eu beaucoup de diplomatie depuis Busan », a indiqué à l'AFP la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) Inger Andersen, qui organise les débats. « La plupart des pays à qui j'ai parlé ont dit qu'ils venaient à Genève pour trouver un accord », a-t-elle ajouté. « Est-ce que les choses vont être faciles ? Non. Est-ce qu'elles seront simples ? Non. Y a-t-il de la complexité ? Oui. Est-ce qu'il y a un chemin pour arriver à un traité ? Absolument », a ajouté la diplomate danoise chevronnée, rompue aux négociations environnementales compliquées. Elle a fait part de sa « détermination » à parvenir à un accord. « Des leçons ont été apprises » depuis Busan, a renchéri M. Valdivieso, assurant que les ONG et la société civile auraient droit d'accès aux groupes de contact où sont négociés les points les plus épineux du texte : substances chimiques à interdire, plafonds de production, etc. Lundi, à la veille de l'ouverture des débats, scientifiques et ONG ont fait monter la pression sur les délégués. « Danger grave, croissant et sous-estimé » La pollution plastique est un « danger grave, croissant et sous-estimé » pour la santé qui coûte au monde au moins 1500 milliards de dollars par an, ont averti des experts dans un rapport paru lundi dans la revue médicale The Lancet. Philip Landrigan, médecin et chercheur au Boston College aux États-Unis, a prévenu que les personnes vulnérables, en particulier les enfants, sont les plus touchées par la pollution plastique. En République Démocratique du Congo (RDC), « les eaux, les lacs, les fleuves sont pollués et les particules de plastique qui restent dans ces eaux polluées sont à l'origine de plusieurs maladies, notamment chez les enfants » a notamment expliqué à l'AFP Robert Kitumaini Chikwanine, directeur exécutif de l'ONG Solidarité Protection droits de l'enfant, devant le siège de l'ONU. Pour matérialiser le sujet, une installation artistique éphémère et évolutive, baptisée Le fardeau du Penseur a été installée à Genève : une reproduction de la célèbre statue du sculpteur Auguste Rodin se retrouve engluée dans une mer de déchets plastique. PHOTO SALVATORE DI NOLFI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Une installation artistique éphémère et évolutive, baptisée Le fardeau du Penseur a été installée à Genève. Son auteur, l'artiste et activiste canadien Benjamin Von Wong souhaite que les délégués réfléchissent à « l'impact de la pollution plastique sur la santé humaine » lorsqu'ils négocieront. « Vital pour la santé publique » Mais le porte-parole du Conseil américain de l'industrie chimique Matthew Kastner, présent à Genève, a lui défendu le plastique et les services qu'il rend aux sociétés modernes. Il est « vital pour la santé publique » a-t-il affirmé, notamment grâce à tous les équipements médicaux stériles, masques chirurgicaux, tuyaux, tubes, emballages, qui permettent d'améliorer l'hygiène et la sécurité alimentaire notamment. Un argument peu prisé par l'ONG Greenpeace dont le chef de la délégation Graham Forbes a appelé lundi à « arrêter de fabriquer autant de plastique afin d'arrêter la crise de la pollution plastique » lors d'une manifestation à Genève. « Notre première priorité est d'obtenir des réductions dans la production de plastique » a ajouté Seema Prabhu de l'ONG suisse Trash Hero World, implantée essentiellement dans les pays du sud-est asiatique (Thaïlande, Vietnam, Indonésie, Malaisie). « Il y a beaucoup d'usines pétrochimiques et de plastique » dans ces pays, et donc beaucoup d'emplois qui en dépendent, « raison pour laquelle nous appelons à une transition juste » avec la création d'emplois dans le « réemploi, le recyclage et la collecte des déchets ».


24 Heures
05-08-2025
- Politics
- 24 Heures
Planète: A Genève, la planète au chevet de la pollution plastique
Les représentants de près de 180 pays se réunissent à Genève mardi pour négocier le premier traité contraignant sur le plastique. Publié aujourd'hui à 04h28 Mis à jour il y a 1 minute Une installation artistique baptisée «Le fardeau du Penseur» a été installée à Genève: une reproduction de la célèbre statue du sculpteur Auguste Rodin se retrouve engluée dans une mer de déchets plastique. AFP Les représentants de près de 180 pays se réunissent mardi à Genève en Suisse sous l'égide de l'ONU: ils ont dix jours pour tenter d'écrire ensemble le premier traité mondial visant à réduire le fléau de la pollution plastique, qui menace d'asphyxier la planète. En discussion depuis trois ans, ce texte «juridiquement contraignant» pour les États «n'arrivera pas automatiquement», a prévenu dès lundi le diplomate qui préside les débats, l'Équatorien Luis Vayas Valdivieso, en recevant les représentants de plus de 600 ONG qui suivent les débats. Sur fond de tensions géopolitiques et commerciales exacerbées, cette session supplémentaire de négociations intergouvernementales – baptisée CIN5-2 – a été ajoutée après l'échec des discussions menées à Busan en Corée du Sud fin 2024. Un groupe de pays producteurs de pétrole y a bloqué toute avancée. «Il y a eu beaucoup de diplomatie depuis Busan», a indiqué à l'AFP la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) Inger Andersen, qui organise les débats. «La plupart des pays à qui j'ai parlé ont dit qu'ils venaient à Genève pour trouver un accord», a-t-elle ajouté. «Est-ce que les choses vont être faciles? Non. Est-ce qu'elles seront simples? Non. Y a-t-il de la complexité? Oui. Est-ce qu'il y a un chemin pour arriver à un traité? Absolument», a ajouté la diplomate danoise chevronnée, rompue aux négociations environnementales compliquées. Elle a fait part de sa «détermination» à parvenir à un accord. «Des leçons ont été apprises» depuis Busan, a renchéri Luis Vayas Valdivieso, assurant que les ONG et la société civile auraient droit d'accès aux groupes de contact où sont négociés les points les plus épineux du texte: substances chimiques à interdire, plafonds de production, etc. Lundi, à la veille de l'ouverture des débats, scientifiques et ONG ont fait monter la pression sur les délégués. La pollution plastique est un «danger grave, croissant et sous-estimé» pour la santé qui coûte au monde au moins 1500 milliards de dollars par an, ont averti des experts dans un rapport paru lundi dans la revue médicale The Lancet. Philip Landrigan, médecin et chercheur au Boston College aux États-Unis, a prévenu que les personnes vulnérables, en particulier les enfants, sont les plus touchées par la pollution plastique. En République Démocratique du Congo (RDC), «les eaux, les lacs, les fleuves sont pollués et les particules de plastique qui restent dans ces eaux polluées sont à l'origine de plusieurs maladies, notamment chez les enfants» a notamment expliqué à l'AFP Robert Kitumaini Chikwanine, directeur exécutif de l'ONG Solidarité Protection droits de l'enfant, devant le siège de l'ONU. Pour matérialiser le sujet, une installation artistique éphémère et évolutive, baptisée «Le fardeau du Penseur» a été installée à Genève: une reproduction de la célèbre statue du sculpteur Auguste Rodin se retrouve engluée dans une mer de déchets plastique. Son auteur, l'artiste et activiste canadien Benjamin Von Wong souhaite que les délégués réfléchissent à «l'impact de la pollution plastique sur la santé humaine» lorsqu'ils négocieront. Mais le porte-parole du Conseil américain de l'industrie chimique Matthew Kastner, présent à Genève, a lui défendu le plastique et les services qu'il rend aux sociétés modernes. Il est «vital pour la santé publique» a-t-il affirmé, notamment grâce à tous les équipements médicaux stériles, masques chirurgicaux, tuyaux, tubes, emballages, qui permettent d'améliorer l'hygiène et la sécurité alimentaire notamment. Un argument peu prisé par l'ONG Greenpeace dont le chef de la délégation Graham Forbes a appelé lundi à «arrêter de fabriquer autant de plastique afin d'arrêter la crise de la pollution plastique» lors d'une manifestation à Genève. «Notre première priorité est d'obtenir des réductions dans la production de plastique» a ajouté Seema Prabhu de l'ONG suisse «Trash Hero World», implantée essentiellement dans les pays du sud-est asiatique (Thaïlande, Vietnam, Indonésie, Malaisie). «Il y a beaucoup d'usines pétrochimiques et de plastique» dans ces pays, et donc beaucoup d'emplois qui en dépendent, «raison pour laquelle nous appelons à une transition juste» avec la création d'emplois dans le «réemploi, le recyclage et la collecte des déchets». Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
27-07-2025
- Business
- 24 Heures
Dix ans après l'accord de Paris, dernier espoir pour lutter contre la pollution plastique
Après l'échec de fin d'année, les négociations reprennent le 5 août. Une centaine de pays sont désormais prêts à limiter la production. Publié aujourd'hui à 09h31 Déchets plastiques ramenés par la houle et le vent, sur les rivages de la zone naturelle protégée de Ras Baghdadi, près de Marsa Alam au bord de la mer Rouge, dans le sud de l'Égypte, en mai 2025. AFP En bref: La semaine du 4 août, les représentants de plus de 170 États afflueront vers Genève afin de tenter de s'entendre sur un traité mondial pour enrayer la pollution plastique. Entamées en 2022, ces négociations constituent le projet d'accord environnemental le plus ambitieux depuis celui sur le réchauffement climatique, obtenu à Paris il y a dix ans. Le rendez-vous arrive après cinq tours de négociations, tenus à Punta del Este, avant Paris, Nairobi, siège du PNUE, l'agence onusienne en charge, qui orchestre les discussions, ou Ottawa . En fin d'année dernière, à Busan, en Corée du Sud, où avaient conflué plus de 200 lobbyistes de la pétrochimie, ce qui devait être le cinquième et ultime round s'est soldé par un échec. D'où cette conférence de rattrapage, dite «5.2», pour arracher un consensus avant le délai imparti: la réunion de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement, début décembre. Surmonter le blocage Les chiffres sont sur la table. Ils sont inquiétants. De l'aveu même des industriels, la production mondiale de plastique doublera d'ici à 2040. Et sera multipliée par trois à l'horizon 2060, pour atteindre 1,2 milliard de tonnes annuelles. Plus du tiers est utilisé pour les emballages, les plus aisés à substituer. «Les négociations de Genève ne vont pas tout réinventer, elles partent d'un projet d'accord, retravaillé depuis la Conférence de Busan, qui touchent aussi bien à la réduction de la toxicité des plastiques qu'à des mécanismes financiers internationaux aidant les pays, notamment à revenu faible, à gérer les déchets plastiques et à passer à des alternatives durables», rappelle Charlotte Durieux, responsable du pôle conseil au sein du cabinet de conseil en recherche environnementale Earth Action , à Lausanne. Dans le port sud-coréen de Busan, en décembre dernier, à la fin de la dernière session de négociations en vue d'obtenir un accord mondial sur la réduction de la pollution plastique. UNEP / Duncan Moore Principal défi: contourner le blocage des poids lourds de la pétrochimie que sont l'Arabie saoudite, la Russie ou l'Iran. Lors de la dernière session, leurs représentants ont opposé un barrage de veto à la mesure clé du texte, soit une réduction imposée du rythme de production des plastiques vierges, au niveau mondial. En préférant se faire les défenseurs du recyclage ou de la gestion des déchets. Alors qu'en face, les activistes de Greenpeace appellent la planète à «se libérer du plastique» en réduisant sa production de… 75% dans les quinze ans à venir. Signal positif des multinationales Entre les deux, les lignes pourraient bouger. En juin, lors du sommet sur la pollution des océans à Nice, près d'une centaine de pays – dont la Suisse et ceux de l'Union européenne – ont signé une déclaration soutenant des objectifs de réduction de la fourniture de nouveaux plastiques. Autre signe fort, la Business Coalition for a Global Plastic Treaty, le plus important groupement d'entreprises impliquées dans les discussions, parmi lesquels les plus gros pollueurs, soutient désormais «des obligations juridiques visant l'élimination progressive des plastiques et de leurs composés chimiques problématiques». Et fait miroiter un «modèle économique» rimant avec «création d'emplois» à des pays clés n'ayant pas signé à Nice: Chine, Inde, Japon, Indonésie ou Brésil. «On retrouve dans ce groupement les multinationales qui recourent le plus aux emballages plastiques à usage unique , comme Nestlé ou Unilever. Malgré cette attitude ambiguë, il tient à se distinguer des géants de la pétrochimie et pourrait, au final, avoir une influence positive sur les négociations», reconnaît Joëlle Hérin, experte des questions d'économie circulaire chez Greenpeace Suisse, rompue à ces négociations. Mais que fera Trump? La grande inconnue reste l'attitude qu'adoptera la nouvelle administration américaine, même si les sorties du président Trump sur les pailles en plastique donnent un indice. Avant le dernier round, les États-Unis avaient suscité l'espoir, en reconnaissant qu'il fallait encadrer «l'ensemble du cycle de vie» des polymères. En clair, fabrication incluse. Figurant parmi les principaux producteurs de plastique, le pays refuse cependant la mise en place de limitations qui ne soient pas volontaires. Un consensus devra être obtenu sur une seule version. Ici, les paragraphes les plus sensibles du projet d'accord débattu le 1er décembre dernier à Busan, en Corée du Sud – ceux sur une possible limitation à l'échelle mondiale des quantités produites de plastique vierge. Les délégués ne devront garder qu'un seul mot parmi ceux proposés. UNEP Au final, tout se jouera sur une formulation du texte au millimètre. Le projet qui sera remis sur le métier à Genève reste encore émaillé de trous. En particulier son article le plus crucial, rédigé ainsi: «La Conférence des Parties adopte un objectif mondial visant à réduire? Visant à maintenir? Visant à gérer? La production et la consommation? La seule consommation?» Charge aux délégués nationaux de faire disparaître ces points d'interrogation. Ou pas. Le vote, la fausse bonne idée Dans ce dernier cas, les négociateurs feront face à un dilemme. «Soit viser à tout prix un accord consensuel – mais qui risque d'être obtenu sur des objectifs moins ambitieux –, soit déroger à la règle d'or des précédents traités sur l'environnement et recourir au vote», décrit Charlotte Stalder, consultante environnementale pour Earth Action. Avec la menace que des pays clés ne claquent la porte. «Adopter un traité à l'issue d'un vote à la majorité des deux tiers impliquerait une lutte politique, avec les pays fortement attachés à la prise de décision par consensus. Un spectre qui plane sur le processus depuis deux ans», prévient Greenpeace. «Les négociations de Genève ne vont pas tout réinventer, elles partent d'un projet d'accord […] qui touche aussi bien à la réduction de la toxicité des plastiques qu'à des mécanismes financiers aidant les pays à gérer les déchets plastiques», rappelle Charlotte Durieux, du cabinet Earth Action, à Lausanne. UNEP / Duncan Moore Autre alternative? Avancer sur une simple convention de lutte contre la pollution plastique, que le front du refus pourrait rejoindre au fil des ans. Sur le modèle du protocole de Montréal sur la couche d'ozone. «Cette option a été ouvertement évoquée à Busan, lorsque certains pays ont demandé que les plus farouchement opposés à avancer quittent le processus», rappelle Joëlle Hérin, qui était présente sur place. S'il ne se fissure pas en chemin, ce bloc d'une centaine de membres, qui ont répété leurs ambitions en juin, pourrait alors enclencher une dynamique vertueuse. En dépit de l'échec d'accord planétaire sur le plastique. Le 5 septembre, une planète dépassée par le plastique Earth Action est à l'origine d'une méthode d'évaluation des fuites de plastiques dans l'environnement – 22 millions de tonnes en 2019. Le cabinet de conseil calcule chaque année un «jour du dépassement plastique», date à partir de laquelle le volume de ces déchets dépasse la capacité de les gérer efficacement au niveau mondial. Il tombera cette année le 5 septembre. Un chercheur du CNRS examine des microplastiques collectés dans le Rhône, à Arles, en avril 2025. AFP À Genève, les tractations iront bien au-delà du point crucial d'une réduction de la quantité de plastiques neufs à l'échelle mondiale. «Ce qui pose problème, ce n'est pas seulement le plastique, mais sa toxicité. Une étude publiée récemment sur le portail de la Confédération recense plus 16'000 produits chimiques dont au moins 4200 jugés préoccupants – certains incorporés en grandes quantités durant le recyclage afin de conserver les spécificités de ces matériaux», décrit Charlotte Durieux, la spécialiste de Earth Action. Une toxicité également liée aux sites de production. Un rapport de Greenpeace International révèle que plus de 50 millions de personnes dans onze pays, dont la Suisse, sont exposées à la pollution de l'air venant de la production pétrochimique liée au plastique. En Suisse, 973'000 personnes sont concernées. L'océan en première ligne d'un traité sur le plastique Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Pierre-Alexandre Sallier est journaliste à la rubrique Économie depuis 2014. Auparavant il a travaillé pour Le Temps , ainsi que pour le quotidien La Tribune , à Paris. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.