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États-Unis : l'interview générée par IA d'un adolescent mort dans une fusillade suscite un tollé
États-Unis : l'interview générée par IA d'un adolescent mort dans une fusillade suscite un tollé

Le Figaro

time05-08-2025

  • Le Figaro

États-Unis : l'interview générée par IA d'un adolescent mort dans une fusillade suscite un tollé

Ancien correspondant en chef à la Maison Blanche, Jim Acosta est sous le feu des critiques après avoir réalisé, lundi 4 août, l'interview d'un avatar de Joaquin Oliver, tué en 2018 dans un lycée de Floride à l'âge de 17 ans. À mesure que les mois passent, l'intelligence artificielle repousse les limites du possible, clone les voix et construit des images capables de tromper l'œil humain. Mais peut-on, doit-on vraiment tout imiter ? Lundi 4 août, Jim Acosta, ancien journaliste star de CNN aux 2 millions d'abonnés sur X (ex-Twitter), a enflammé la toile en interviewant Joaquin Oliver, un Américain de 25 ans. Problème : le jeune homme est décédé le 14 février 2018 dans l'attaque du lycée de Parkland (Floride), au cours de laquelle un ancien élève de l'établissement avait ôté la vie à 17 personnes. «Joaquin aurait eu 25 ans aujourd'hui. Son père m'a contacté pour perpétuer la mémoire de son fils. Regardez ça», a expliqué le journaliste, qui se présente comme indépendant et anime l'émission The Jim Acosta Show. La vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux, le montre discuter de longues minutes durant avec un clone de l'adolescent, généré par la famille de ce dernier, qui s'exprime sur la manière dont il a vécu les évènements. «Que t'est-il arrivé ?», commence l'ancien correspondant à la Maison Blanche. Et l'adolescent de répondre d'une voix monocorde, quasi-robotique : «J'ai été arraché à ce monde trop tôt à cause de la violence armée alors que j'étais à l'école. Il est important de parler de ces problèmes afin que nous puissions créer un avenir plus sûr pour tous». Publicité Au-delà de l'attaque, Jim Costa est allé jusqu'à lui demander de soumettre des solutions pour lutter contre la «violence par armes à feu». «Excellente question», a répondu l'avatar, avant de développer un argument en faveur de la régulation des armes, véritable religion aux États-Unis, où le deuxième amendement à la Constitution garantit le droit d'en détenir. «Je crois en un mélange de lois plus strictes sur le contrôle des armes à feu, de soutien en matière de santé mentale et d'engagement communautaire», a répondu l'image générée par IA. «Nous devons créer des espaces sûrs pour les conversations, afin que chacun se sente vu et entendu. Il s'agit de bâtir une culture de bienveillance et de compréhension. Qu'en pensez-vous ? Même si ma vie a été écourtée, je veux continuer d'inspirer les autres à se rassembler et à lutter pour le changement». Et Jim Costa de répondre : «Je pense que c'est une très bonne idée». «Animer un enfant décédé ne sert aucun objectif journalistique» Aussitôt publiée, la démarche a suscité un tollé sur les réseaux sociaux, qui ont dénoncé une course au «clic» et une démarche indécente. «J'ai du mal à exprimer à quel point je trouve cela déplaisant. La mort de Joaquin Oliver est une tragédie. Mais animer un enfant décédé pour lui faire dire des mots qu'il n'a jamais prononcés ne sert aucun objectif journalistique. Cela ne sert qu'à attirer les clics», a réagi Billy Binion, journaliste américain, sur X. «N'importe quoi», «horrible», «ce n'est pas bien» se sont encore insurgés des internautes. Sur la plateforme Bluesky, un utilisateur s'est par ailleurs indigné que les «survivants vivants de fusillades dans les écoles» ne soient pas interrogés. «Ce serait vraiment leurs mots et leurs pensées au lieu d'être complètement inventés », regrette-t-il. Face aux critiques, Manuel, le père de Joaquin, s'est exprimé sur X pour défendre le journaliste et la démarche entreprise en la mémoire de son fils. «Grâce à l'IA, nous pouvons le ramener à la vie. Nous ressentons qu'il a beaucoup de choses à dire. Arrêtez de critiquer cette démarche. L'IA n'est pas le réel problème. Le réel problème c'est que mon fils a été tué il y a 8 ans», a-t-il justifié. Sous la vidéo publiée sur X (ex-Twitter), les commentaires ont été désactivés. Ce n'est pas la première fois que l'intelligence artificielle est utilisée pour faire parler les victimes mortes par armes à feu aux États-Unis. En 2024, en Arizona, un avatar d'IA représentant une victime avait même été utilisé dans un tribunal.

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