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Le collège LaSalle conteste une amende de 30 millions
Le collège LaSalle conteste une amende de 30 millions

La Presse

time12-07-2025

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Le collège LaSalle conteste une amende de 30 millions

Le collège dit ne pas avoir été en mesure de respecter ces limites en partie à cause du nombre d'étudiants étrangers qui avaient été acceptés avant l'annonce des quotas. (Montréal) Le collège LaSalle, à Montréal, conteste une amende de 30 millions pour avoir accueilli un nombre excessif d'étudiants dans ses programmes anglophones. La Presse Canadienne Claude Marchand, président du collège, affirme que cette amende menace la survie de l'établissement bilingue vieux de 65 ans. « Une amende de 30 millions non seulement est disproportionnée, mais aussi sans précédent dans le système d'éducation québécois et ailleurs, a soutenu M. Marchand. Elle représente une menace existentielle pour notre établissement, nos étudiants et des centaines d'emplois. » Le Collège a demandé à la Cour supérieure du Québec d'annuler l'amende, arguant qu'elle est déraisonnable. Dans une récente publication sur les réseaux sociaux, la ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry, a défendu la décision du gouvernement. « le Collège Lasalle est le seul établissement privé subventionné à ne pas respecter la loi et à avoir défié la Charte de la langue française, et ce, malgré un accompagnement serré et plusieurs avertissements », a-t-elle déclaré. Le Collège admet avoir dépassé le nombre d'étudiants autorisés dans ses programmes anglophones au cours des deux dernières années. Le gouvernement du Québec impose des limites au nombre d'étudiants pouvant s'inscrire aux programmes collégiaux anglophones depuis l'adoption de la loi 96 en 2022. Au cours de l'année scolaire 2023-2024, première année d'application des nouvelles limites, le Collège LaSalle a dépassé son quota de 716 étudiants et a reçu une amende de 8,8 millions. Au cours de la dernière année scolaire, le collège a dépassé son quota de 1066 étudiants et s'est vu infliger une amende supplémentaire de 21 millions. Le collège dit qu'il était impossible de respecter les limites en partie à cause du nombre d'étudiants étrangers qui avaient été acceptés avant l'annonce des quotas. L'école affirme qu'elle sera en conformité d'ici l'automne. Dans des documents judiciaires, le collège affirme que le processus d'admission des étudiants étrangers commence souvent plus d'un an avant la date prévue de début des cours. Après avoir reçu une lettre d'admission du collège, les étudiants doivent obtenir un certificat d'acceptation du gouvernement du Québec. Le Collège LaSalle soutient que le gouvernement a accordé plus de 700 certificats à des étudiants étrangers souhaitant suivre des programmes en anglais pour l'année scolaire 2023-2024, malgré le nouveau quota du collège pour l'année, qui n'était que de 693 étudiants. Il y avait déjà 654 étudiants inscrits dans des programmes en anglais, ajoute-t-il. L'établissement d'éducation affirme ne pas avoir pu annuler les offres déjà faites aux étudiants ayant reçu des certificats d'acceptation du gouvernement du Québec. Il note également accueillir une proportion d'étudiants étrangers plus élevée que les autres collèges du Québec. « La loi a été mise en œuvre sans période de transition, ce qui nous a mis dans une situation où il était impossible de nous y conformer », a déclaré M. Marchand. Il a également noté que le nombre total d'étudiants anglophones n'avait pas augmenté depuis 2019. Le collège assure avoir imposé un moratoire sur les inscriptions à certains de ses programmes d'anglais pour l'année scolaire 2024-2025 et qu'il sera en conformité avec les nouveaux quotas d'ici l'automne.

Encadrer la liberté académique, mais pas pour la restreindre
Encadrer la liberté académique, mais pas pour la restreindre

La Presse

time09-07-2025

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Encadrer la liberté académique, mais pas pour la restreindre

Si le rapport d'enquête sur les collèges Dawson et Vanier, rendu public le 27 juin dernier, erre à bien des égards et ressemble à un fourre-tout répondant à une commande politique de la CAQ (salles de prière, actions militantes des étudiants et étudiantes, contenu des cours, etc.), soulignons un élément crucial de ses conclusions : la confirmation de la rigueur des pratiques de ces établissements en matière de sécurité physique et psychologique des personnes. Yves de Repentigny Vice-président responsable du regroupement cégep, Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) En d'autres mots, la ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry (qui se trouve à tout le moins en situation d'apparence de conflit d'intérêts pour avoir siégé au conseil d'administration d'un lobby pro-israélien avant son entrée en politique), a utilisé un marteau-pilon pour écraser une mouche. Pis encore, dans les cégeps, l'enquête a eu un effet de dissuasion et d'autocensure au sein du corps enseignant. Bref, rebelote, Mme Déry a réussi à y brimer la liberté académique en utilisant son pouvoir ministériel. Ironiquement, l'enquête recommande l'adoption d'une loi pour encadrer cette liberté dans le réseau de l'enseignement collégial, celle-ci étant, selon les personnes enquêtrices, « à géométrie variable ». Étendre la loi sur la liberté académique au cégep Notre fédération, dans son mémoire de mai 2022 en réponse au projet de loi no 32, Loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire, demandait justement l'élargissement de la portée de ce dernier aux cégeps publics et privés, « car les réalités, en matière de travail et d'éducation, de ces établissements d'enseignement supérieur font qu'ils sont aussi confrontés aux mêmes défis et aux mêmes enjeux que les établissements universitaires ». La CAQ a choisi de ne pas aller dans ce sens, préférant, lors de la négociation de la convention collective 2020-2023, consentir à l'ajout d'une annexe relative à la liberté académique offrant certaines protections. La FNEEQ-CSN voit donc d'un très bon œil l'application de la recommandation émise dans le rapport d'enquête, à une seule condition non négociable : si le gouvernement du Québec légifère afin d'encadrer la liberté académique dans les collèges, il faut que ce soit dans la perspective de la garantir, et non de la restreindre. Le problème, c'est qu'il s'avère difficile de savoir où les personnes enquêtrices se situent à cet égard. Que veulent-elles dire lorsqu'elles parlent d'une liberté académique « à géométrie variable » ? Qu'on la limite parfois trop ? Que des membres du personnel enseignant en abusent à l'occasion ? L'un ou l'autre de ces scénarios selon le contexte ? De même, quelles sont les situations faisant que des profs « vivent des conflits, des frustrations, voire des menaces qui entravent parfois la qualité des services éducatifs, sont source de démotivation et génèrent des plaintes » que les établissements ne sont pas outillés pour gérer ? Comme on ne nous offre aucun exemple, nous ne pouvons que nous perdre en conjectures. Cela dit, on ne peut pas adhérer au principe phare de la liberté académique « à la tête du client » ou uniquement lorsqu'on estime que le sujet s'y prête. Or, tant que les lois et chartes sont observées (absence de discrimination, de propos haineux, d'appels à la violence, etc.), et qu'on l'exerce avec professionnalisme, discernement et rigueur intellectuelle, la liberté académique ne doit être limitée sous aucun prétexte. Les cégeps constituent une composante de l'enseignement supérieur où les personnes étudiantes apprennent à devenir des citoyennes et des citoyens non seulement du Québec, mais également du monde, capables de débattre de manière respectueuse de questions non consensuelles, parfois même controversées, comme elles auront à le faire leur vie durant. Rappelons-le : le droit de ne pas être confronté à des idées, opinions ou valeurs que l'on trouve blessantes, malaisantes ou contraires à ses convictions n'existe pas. Au contraire, dans une société démocratique et plurielle, il importe d'accepter d'y être exposé. Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

Enquête sur les cégeps Dawson et Vanier
Enquête sur les cégeps Dawson et Vanier

La Presse

time04-07-2025

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Enquête sur les cégeps Dawson et Vanier

Depuis sa plus tendre enfance, l'écrivain afro-américain Alex Haley entendait parler de son ancêtre, kidnappé en Gambie pour être réduit en esclavage aux États-Unis. Adulte, il s'est envolé pour l'Afrique dans l'espoir de confirmer la légende familiale. L'écrivain a raconté l'histoire de son ancêtre à un paquet d'experts tribaux gambiens. Ces derniers ont déniché un « griot », c'est-à-dire un conteur africain détenteur des traditions orales, qui a pu lui confirmer toute l'histoire, exactement comme sa famille la lui avait toujours racontée. Cela a donné le roman Racines, prix Pulitzer 1977. Des années plus tard, on s'est rendu compte que le griot n'en était pas vraiment un et n'avait fait que reformuler l'histoire qu'Alex Haley avait lui-même racontée aux experts gambiens. On était devant un cas classique de diffusion circulaire, ou fausse confirmation. Tout ça pour dire qu'on tient un nouveau cas, québécois celui-là. Ça concerne une conclusion-choc de l'enquête administrative ordonnée par le gouvernement caquiste afin d'évaluer si les collèges Dawson et Vanier avaient pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de leurs élèves, dans le contexte explosif du conflit au Proche-Orient. Accrochez-vous, ça tourne en rond. Ça spinne aussi fort qu'un gouvernement qui chercherait désespérément à justifier ses actions. Diffusé vendredi dernier, le communiqué de presse du cabinet de la ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry, a braqué les projecteurs sur l'un des constats les plus troublants du rapport d'enquête. Extrait du communiqué : « Les principes de la laïcité ne sont pas respectés dans les deux établissements. Toujours selon l'enquête, la présence de salles de prière alimente un climat de radicalisation, de repli communautaire et de méfiance réciproque à l'intérieur du cégep 1 ». Ce n'est pas rien, ce constat. C'est percutant. Au point que, le jour même, La Presse Canadienne a choisi d'en faire l'amorce d'un article sur le sujet : « Un nouveau rapport du gouvernement du Québec indique que les salles de prière alimentent un climat de radicalisation et de méfiance dans les collèges de la province 2 ». Bien qu'il s'agisse d'un constat majeur, nulle part, dans le rapport d'enquête de 71 pages, on ne retrouve un fait ou un témoignage pour l'étayer. « Certains établissements » disposent de locaux de prière, mentionne simplement le rapport, qui prévient : « Mais loin de contribuer au mieux vivre-ensemble, cela ne fait qu'alimenter un climat de radicalisation, de repli communautaire et de méfiance réciproque à l'intérieur du cégep 3. » PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE Le collège Vanier est situé dans l'arrondissement de Saint-Laurent Pour toute référence, le rapport cite un texte d'opinion publié dans La Presse en 2023 et signé par un groupe de militantes québécoises en faveur de la laïcité, parmi lesquelles Nadia El-Mabrouk et Fatima Aboubakr. Ce texte d'opinion rappelle qu'en 2015, un local avait été mis à la disposition des élèves du collège de Maisonneuve pour la prière du vendredi. Il souligne que cette concession n'avait rien fait pour améliorer les choses, bien au contraire : « Loin de contribuer au mieux vivre-ensemble, cela n'a fait qu'alimenter un climat de radicalisation, de repli communautaire et de méfiance réciproque à l'intérieur du cégep 4. » Et voilà. Il était donc question d'une situation particulière survenue il y a dix ans au cégep de Maisonneuve, où un groupe d'élèves radicalisés étaient partis combattre en Syrie. Le rapport reprend intégralement les mots du texte d'opinion en les expurgeant de ce contexte particulier. Dans son communiqué de presse, le cabinet de la ministre présente cela comme un constat de la situation actuelle aux cégeps Dawson et Vanier ! Pas trop étourdis ? Tant mieux, parce que ça n'a pas fini de tourner. Mercredi, Le Devoir a publié un texte d'opinion qui déplore que l'établissement de salles de prière à Dawson et à Vanier ne se soit « pas fait sans heurts ». Pour appuyer cet argument, le texte cite évidemment le rapport : « Les enquêteurs estiment que 'loin de contribuer au mieux-vivre ensemble, cela ne fait qu'alimenter un climat de radicalisation, de repli communautaire et de méfiance réciproque à l'intérieur du cégep' 5. » Cette nouvelle tribune est notamment signée par… Nadia El-Mabrouk et Fatima Aboubakr. Elles attribuent ainsi un constat aux enquêteurs, tout en citant un extrait de leur propre texte d'opinion, publié en 2023 et retranscrit mot pour mot dans le rapport ! Autrement dit, les deux auteures se citent elles-mêmes, apparemment sans s'en rendre compte. Diffusion circulaire. La boucle est bouclée. « Ça fait au moins 25 ans qu'on a une salle de prière, et on n'a jamais, jamais eu de plaintes. On n'a jamais entendu parler d'étudiants qui se seraient radicalisés », affirme Diane Gauvin, directrice générale du collège Dawson. Mme Gauvin est catégorique : « Les conclusions du rapport sont fausses. » Bien sûr, le conflit au Proche-Orient a créé des tensions sur le campus. Mais ces tensions sont politiques, pas religieuses, dit-elle. À Dawson, comme ailleurs, le mouvement propalestinien est porté par des élèves de tous horizons : musulmans, chrétiens, athées, alouette. « Ces gens-là ne se rencontrent pas dans la salle de prière… » Le directeur général du cégep Vanier, Benoit Morin, n'a pas davantage constaté de radicalisation des élèves qui fréquentent la salle de prière, en place depuis des années. S'il avait reçu la moindre information à ce sujet, il aurait agi promptement, assure-t-il. « On prend très au sérieux la sécurité de nos étudiants. » Les deux gestionnaires rappellent qu'en 2023, la ministre Pascale Déry a refusé d'interdire les salles de prière dans les cégeps et les universités. « À l'heure actuelle, rien ne nous laisse croire que la gestion des demandes d'accommodement pour motifs religieux est problématique dans les établissements », avait déclaré son cabinet. Difficile pour le gouvernement, après cela, d'accuser les deux cégeps de ne pas respecter les principes de la laïcité. Je ne suis pas en train de vous dire que je suis favorable aux salles de prière dans les cégeps. Tout ce que je dis, c'est qu'avant d'affirmer que leur présence alimente la radicalisation des élèves, ce qui n'est pas une mince affirmation, ça prend un minimum de données fiables pour le prouver. Or, « dans l'état actuel de la recherche, aucune étude scientifique rigoureuse n'a pu fournir des données probantes qui démontrent le lien direct entre les accommodements religieux et la radicalisation ou le prosélytisme », souligne l'essayiste et psychologue Rachida Azdouz, spécialiste de ces questions. Très nuancé, le rapport du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence, rédigé en 2016 dans la foulée des évènements du collège de Maisonneuve, déplorait déjà que « peu de littérature » éclaire le phénomène, ce qui laissait les établissements scolaires québécois « tiraillés par des tensions et des débats complexes autour de l'attitude à adopter en matière d'accommodements 6 ». On rapporte quelques incidents mais il est très difficile d'en saisir la portée et l'ampleur car les auteurs tendent à les minimiser ou à les exagérer selon leur propre orientation idéologique. Rachida Azdouz, essayiste et psychologue Le milieu de la recherche est traversé par la même ligne de fracture que le débat public, explique-t-elle. D'un côté, on avance que les accommodements ouvrent la porte à la radicalisation et à l'entrisme religieux ; de l'autre, on estime que c'est plutôt le refus d'accommoder qui crée un sentiment d'exclusion et qui incite au repli et à la radicalisation… J'ai bien peur qu'on en débatte à l'infini, en restant sourd aux arguments des uns et des autres. Faut croire qu'on aime tourner en rond. 1. Lisez la réaction de la ministre Pascale Déry au rapport 2. Lisez l'article de la Presse Canadienne : « Les salles de prière créent des tensions dans les collèges, selon un rapport » 3. Consultez le rapport d'enquête sur le collège Dawson et le collège Vanier 4. Lisez le texte paru dans La Presse : « Lieux de 'ressourcement' ? Vraiment ? » 5. Lisez le texte paru dans Le Devoir : « Une réflexion sur la laïcité dans les cégeps s'impose » 6. Consultez le rapport du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence

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