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Le paysage genevois va changer avec l'arrivée de plus de 30 tours
Le paysage genevois va changer avec l'arrivée de plus de 30 tours

24 Heures

time4 days ago

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Le paysage genevois va changer avec l'arrivée de plus de 30 tours

Une trentaine de tours, dont deux gratte-ciel culminant à 170 mètres, vont pousser dans le PAV. Certains redoutent leurs conséquences sur le paysage. Publié aujourd'hui à 06h52 Vue du PAV depuis le chemin de la Vendée, dans le quartier du Petit-Lancy, en août 2025, à Genève. LAURENT GUIRAUD En bref: Genève, son Jet d'eau, sa cathédrale et, bientôt, ses tours. Un nouveau «morceau de ville» commence à prendre forme dans le secteur du PAV (Praille-Acacias-Vernets). Au bord de l'Arve, les nouveaux habitants du quai des Vernets emménageront au premier semestre 2026, tandis que le chantier de la tour Pictet entre dans sa phase de finalisation. Ce n'est que le début. Ces deux tours sont les prémices d'une mutation urbanistique sans précédent dans la Cité de Calvin. La même vue depuis le chemin de la Vendée, au Petit-Lancy, une quinzaine d'années auparavant, en 2009. LAURENT GUIRAUD Les chiffres donnent le vertige. Plus d'une trentaine de tours, dont deux gratte-ciel culminant à 170 mètres, vont sortir de terre dans les prochaines années (ou plutôt dans les prochaines décennies), selon les données compilées par la Fondation PAV, chargée de mettre en œuvre le développement du secteur, à cheval entre les villes de Genève, Carouge et Lancy. Cette verticalité nouvelle va redessiner la silhouette de Genève, sa « skyline », comme l'appellent les urbanistes. «Le PAV prévoit la construction de grands gabarits marqués qui seront visibles depuis l'ensemble du territoire», avance Albéric Hopf, responsable du développement du secteur au Département du territoire (DT). L'architecte reçoit au Pavillon Sicli en compagnie de son collège Emmanuel Chaze, chargé de la planification. La maquette du PAV trône au milieu de la salle. Si ce changement d'échelle n'est «pas anodin», Albéric Hopf rappelle que la majorité des bâtiments disposeront d'un gabarit moyen inférieur de 30 mètres, ce qui correspond à la hauteur maximale autorisée pour le centre-ville (où les toits se situent habituellement entre 18 et 27 mètres). «En comparaison internationale, les tours du PAV ne sont pas des immenses gabarits», ajoute Emmanuel Chaze. Proche du record de Suisse Seulement voilà, dans l'imaginaire collectif, Genève ne comptait jusqu'à présent qu'une poignée de tours: celle de la RTS au centre-ville (62 mètres) et quelques autres dispersées en périphérie comme les jumelles sur les hauteurs de Lancy (48 mètres), les cinq copiés-collés carougeois (45 mètres) et, enfin, la grande tour du Lignon (91 mètres), édifice le plus élevé du canton depuis sa construction à la fin des années 60. Ce record vient d'être battu. L'émergence de 23 étages dans l'îlot de la banque Pictet est le nouveau point culminant de Genève – pour quelques dizaines de centimètres. Mais elle ne le restera pas très longtemps. D'autres tours vont pousser dans les environs: cinq édifices d'une hauteur comprise entre 91 et 120 mètres, ainsi que les deux gratte-ciel qui approcheront la dimension des deux «sœurs» du groupe Roche, à Bâle, respectivement 178 et 205 mètres, record de Suisse. Ces sept tours s'étaleront sur la route des Jeunes, du Stade de Genève à la Jonction via l'Étoile, quartier ayant vocation à devenir le centre névralgique du PAV. «Il y a une cohérence à les mettre sur cet axe. Les tours viendront buter contre les frontières naturelles que sont la colline de Lancy, une ancienne moraine glacière, et les infrastructures ferroviaires des CFF», explique Albéric Hopf. Des masses grises? Genève se trouve face à une étape décisive de son développement, comme le furent la démolition des fortifications au mitan du XIXe siècle ou l'avènement des grands ensembles dans l'après-guerre pour absorber le baby-boom. De quoi changer son visage? Dans les milieux du patrimoine, on le redoute fortement. «Les tours auront un impact considérable sur la skyline de Genève, en particulier sur la vue depuis le lac», pronostique la professeure d'histoire de l'architecture Leïla el-Wakil, militante dans une association de défense du patrimoine. Dans un récent sujet , le «19h30» de la RTS a diffusé des images de synthèse montrant la cathédrale de Saint-Pierre engoncée entre deux rectangles gris censés représenter les futurs gratte-ciel. «Cette cathédrale qui domine les toits de la ville, c'est l'un de nos symboles. On la retrouve sur les gravures anciennes ou les cartes postales. La population y est très sensible», poursuit Leïla el-Wakil. Les répercussions sur le site naturel de Genève et son patrimoine, Albéric Hopf et Emmanuel Chaze les relativisent. «D'une part, les tours seront implantés assez loin de la rade. Il faut prendre en compte la perspective. D'autre part, le ciel va se refléter dans ces nouvelles constructions. Elles ne ressembleront pas à des masses grises», observe le premier. «Cela montre aussi que derrière le centre historique, il y a une Genève qui se modernise», ajoute le second. Les deux fonctionnaires rappellent que les projets seront différents les uns des autres, en fonction du travail des bureaux désignés lors des concours d'architecture. «Ce sera à eux de faire en sorte que les tours s'insèrent finement dans le territoire et participent de l'identité de notre canton», souligne Albéric Hopf. Le PAV, une chance inespérée Pour ses concepteurs, la densification du PAV constitue la réponse concrète au «développement vers l'intérieur» prôné par la Confédération à la suite des différentes révisions de la loi fédérale sur l'aménagement du territoire, prévenant le mitage et l'étalement urbain. Au niveau genevois, c'est l'incarnation de la politique de «bâtir la ville en ville» chère à Antonio Hodgers. Le secteur PAV consiste, pour l'essentiel, en une ancienne friche industrielle comportant aussi des sociétés actives dans le secteur tertiaire. Dans un canton contraint par son exiguïté, coincé entre le Léman et le Salève, cette surface de 230 hectares est une chance inespérée – dont la mise à disposition dépend toutefois du départ des entreprises, objet de négociations menées par la Fondation PAV. En termes de taille, c'est presque l'équivalent de la commune de Carouge ou du VIe arrondissement parisien. «Un tel potentiel, au centre-ville et parfaitement desservi par les gares du Léman Express, c'est une opportunité exceptionnelle pour un petit canton comme Genève», insiste Emmanuel Chaze. Objectif global: la création de 12'000 logements et de 6000 emplois. Par rapport au ratio originel, la part de nouvelles habitations a été revue à la hausse, des logements d'utilité publique et des locatifs, pour l'essentiel. Genève, le 7 août 2025. Vue depuis les Bains des Pâquis; on entrevoit la tour des Vernets. LAURENT GUIRAUD «La majorité des bâtiments du projet PAV seront autre chose que des tours, et celles-ci seront essentiellement affectées au logement, alors qu'à l'étranger ce sont plutôt des bureaux qu'on met dans les étages», note Albéric Hopf. À l'exception du complexe Pictet. Libérer l'espace au sol Pour Leïla el-Wakil, les tours représentent le symbole de l'architecture «dans sa toute-puissance». «Le PAV a un demi-siècle de retard. Au vu des enjeux climatiques, les temps devraient être à la sobriété», déplore l'historienne. Dans les métropoles occidentales, l'essor des gratte-ciel a coïncidé avec des périodes de croissance économique. À Genève, celle-ci ne se dément pas depuis le début du siècle. Elle génère un afflux de travailleurs étrangers, qui débarquent avec une régularité de métronome, 5000 de plus en moyenne chaque année. Il en résulte une situation de pénurie, avec un taux de vacance risible, actuellement à 0,34% . Dans ce contexte, les tours ont pour elles de limiter l'emprise sur le territoire. Présidente de l'Association des promoteurs et constructeurs genevois (APCG), Valentine Pillet estime que leur grand avantage, c'est leur «compacité». «Elles permettent de bâtir un maximum de logements, des surfaces d'activité, mais aussi des infrastructures et des espaces publics, pour répondre aux besoins de la population, sans pour autant utiliser plus de surface au sol», argue-t-elle. Générations futures Alors que certaines voix, notamment parmi les écologistes, pointent les conséquences de toute nouvelle construction en termes de bilan carbone, d'autres relèvent que rassembler un grand nombre d'habitants à proximité de leur lieu de travail et des commodités permet de réduire les déplacements – et donc les émissions de CO₂. «La tour s'insère dans un quartier, qu'il faut voir dans son ensemble», ajoute Valentine Pillet. Dans le PAV, quelque 500'000 m² d'espaces publics vont être requalifiés, au moins 3000 arbres plantés. La Drize sera remise à ciel ouvert et la rivière serpentera sur 2,5 kilomètres. «Oui, la zone industrielle se densifie, mais elle reverdit», relève Emmanuel Chaze, du DT. La Genève du XXIe siècle, une ville de tours élégantes, de vastes parcs et dotée d'infrastructures en suffisance? C'est le scénario optimiste d'un aménagement réussi au PAV. Il n'est pas garanti. Il faudra attendre une, voire deux ou trois décennies, pour savoir si ce rêve est devenu réalité. Et s'il correspond bien aux besoins des générations futures. Le PAV, une nouvelle Genève Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Une deuxième figure de Pictet aurait choisi l'exil fiscal vers l'Italie
Une deuxième figure de Pictet aurait choisi l'exil fiscal vers l'Italie

24 Heures

time22-07-2025

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Une deuxième figure de Pictet aurait choisi l'exil fiscal vers l'Italie

Bertrand Demole, ancien associé de la banque Pictet, se serait lui aussi installé en Italie pour diminuer ses impôts. Publié aujourd'hui à 16h17 Chez Pictet, le départ de Genève d'anciens associés passe mal. LUCIEN FORTUNATI Après nos révélations quant au départ de Renaud de Planta en Italie, plusieurs sources concordantes nous ont indiqué que Bertrand Demole, lui aussi ancien associé du groupe Pictet, aurait également déplacé son domicile dans la péninsule, en région milanaise. Entré chez Pictet en 2001, Bertrand Demole est devenu associé en 2011. Il a quitté ses fonctions exécutives fin juin 2023, tout en conservant un poste de vice-président non exécutif au sein du conseil de Pictet Alternative Advisors, spécialiste des investissements alternatifs du groupe. Bertrand Demole et Renaud de Planta auraient opté pour le régime fiscal italien mis en place en 2017. Celui-ci permet aux nouveaux résidents de s'acquitter d'un impôt forfaitaire annuel de 200'000 euros sur l'ensemble de leurs revenus étrangers. Le dispositif peut être élargi aux membres de la famille moyennant 25'000 euros supplémentaires par personne. «Un ambassadeur permanent de Pictet» Dans le communiqué annonçant son retrait , Bertrand Demole affirmait: «J'ai commencé mon tout premier stage chez Pictet à 13 ans et j'ai voué ma carrière à cette maison par passion pour son héritage unique. [...] Je resterai un ambassadeur permanent de Pictet.» Cette dernière déclaration fait aujourd'hui grincer des dents au sein de la banque, y compris parmi d'anciens associés. L'attachement historique de Pictet à Genève est vu comme difficilement conciliable avec des départs motivés par des considérations fiscales. Au-delà de la cohérence, des employés pointent un réel risque d'atteinte à l'image de l'établissement. Contacté, Bertrand Demole n'a pas donné suite à nos sollicitations. La banque Pictet, qui a transmis nos demandes à son ancien associé, nous a répondu qu'elle ne fait jamais de commentaire «sur les projets ou activités supposés de ses anciens associés». Choc ou compréhension dans les cercles financiers à Genève Dans les cercles financiers, ces départs – jusque-là discrets – sont parfois difficiles à avaler. «Certains sont choqués, y compris à l'intérieur de la maison Pictet», confie un banquier de la place sous couvert d'anonymat. En privé, le sentiment rapporté est celui d'un malaise. Que des figures du capitalisme genevois optent pour l'exil fiscal ferait une mauvaise publicité un milieu qui valorise, précisément, la stabilité locale auprès de sa clientèle internationale. En revanche, les discours affichés publiquement cherchent plutôt à justifier le choix. Les personnalités qui acceptent de s'exprimer, notamment dans le cercle des partis bourgeois, pointent du doigt le contexte fiscal et politique local. Elles évoquent un climat qui serait devenu dissuasif pour les grandes fortunes: pression fiscale jugée excessive, incertitude liée aux initiatives populaires (lire ci-dessous) , image d'une Genève moins accueillante. Les départs de Renaud de Planta et Bertrand Demole représenteraient en tout cas le franchissement d'un cap symbolique. Il ne s'agirait plus d'une simple hypothèse: des figures de la finance genevoise ont brisé un tabou. D'autres départs vers l'Italie? Ces mouvements annoncent-ils une tendance plus large à l'exil fiscal parmi les grandes fortunes locales? Depuis la révélation du départ de Renaud de Planta, des rumeurs circulent autour d'autres figures historiques de la place genevoise. «Il y a des réflexions en cours dans certaines familles», confie une source, qui s'interroge: la médiatisation actuelle les incitera-t-elle à revoir leurs plans, ou au contraire à franchir le pas? Sollicité à ce sujet, le Département des finances indique ne pas avoir constaté de tendance significative. «À ce jour, l'Administration fiscale cantonale n'observe pas d'augmentation ni d'accélération ou de changement significatif dans les départs de contribuables à l'étranger», répondent les services de la magistrate Nathalie Fontanet. La Jeunesse socialiste réplique aux critiques sur l'«initiative pour l'avenir» Pointée du doigt par le monde financier et économique comme source d'«insécurité fiscale» pour les grandes fortunes avec son «initiative pour l'avenir», la Jeunesse socialiste a réagi vigoureusement aux révélations de ces derniers jours. Pour son comité, qui a diffusé un communiqué, ce choix illustre moins une pression excessive sur les riches qu'un «double discours éhonté» de certains ultrafortunés. L'«initiative pour l'avenir» vise à introduire un impôt fédéral sur les très grandes successions. Les donations et héritages dépassant 50 millions de francs seraient imposés à 50%. «Le départ en Italie de Renaud de Planta […] n'est pas un simple fait divers, mais illustre bien que les grandes fortunes suisses privilégient leurs profits avant le bien de la collectivité», écrit la section genevoise de la JS. «Ils profitent du prestige de la Suisse, de ses infrastructures, de sa stabilité, de ses routes, de ses salariés qualifiés… mais dès qu'on leur demande de contribuer pour lutter contre la précarité, financer l'écologie ou sauver les retraites: ils et elles prennent la fuite.» Le but affiché est de financer la politique climatique suisse, en s'attaquant à ce qui est décrit comme une concentration extrême des richesses. Le texte sera soumis à votation en novembre. Selon Adrien Rastello, membre du comité cantonal, «quand le peuple veut rendre la politique fiscale plus solidaire, les ultrariches crient à l'injustice, mais quand elles et eux s'en vont avec la caisse, tout le monde devrait se taire?» Exil fiscal depuis Genève Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Marc Renfer est journaliste à la rubrique genevoise depuis début 2022. Auparavant, il a travaillé dix ans à la RTS, en partie comme datajournaliste. Plus d'infos @marcrenfer Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Pourquoi ce grand banquier privé genevois quitte Genève pour l'Italie
Pourquoi ce grand banquier privé genevois quitte Genève pour l'Italie

24 Heures

time20-07-2025

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Pourquoi ce grand banquier privé genevois quitte Genève pour l'Italie

Renaud de Planta, ancien associé senior de la banque Pictet, part s'établir dans la péninsule pour des raisons fiscales. La Genève financière est surprise. Publié aujourd'hui à 10h19 Renaud de Planta, ancien associé senior de la banque privée Pictet, possède des demeures en Italie, pays où il va s'établir. ZVG En bref: La nouvelle va faire du bruit. Selon nos informations, Renaud de Planta, ancien associé senior de la banque privée Pictet, part de Suisse pour s'établir en Italie. Ce mouvement lui permettra d'être moins lourdement taxé. «Il quitte Genève pour payer moins d'impôts grâce à un forfait fiscal très intéressant négocié avec l'Italie, pays qu'il affectionne avec une maison en Toscane et une sur l'île d'Elbe», assure une source anonyme. Contacté, Renaud de Planta n'a pas répondu à nos sollicitations. Nous n'en saurons donc pas davantage sur les raisons et la date de son départ. Un exil qui passe mal Au sein de la banque privée, où l'ancien associé siège encore au conseil d'administration, les réactions sont vives. «Ce départ choque les employés, mais aussi d'anciens associés davantage attachés aux valeurs et à l'ancrage local de la banque Pictet», nous dit-on à l'interne. Autrement dit, le message donné serait mauvais «tant auprès de sa clientèle que de ses employés» pour un établissement qui vend l'image de Genève, de sa place financière et celle de la Suisse. Ce départ fait d'autant plus de bruit que Renaud de Planta est l'initiateur de la Fondation pour l'attractivité de Genève (FLAG), créée en 2022. Cette dernière a pour objectif de défendre «une Genève attractive de renommée mondiale, en travaillant sur trois piliers: qualité de vie et éducation, infrastructures et durabilité, et fiscalité.» Le banquier privé est par ailleurs devenu membre du conseil de banque de la Banque nationale suisse (BNS) l'année dernière. Fiscalité trop élevée À y regarder de plus près, ce départ s'explique par la concurrence fiscale en Europe. « En la matière, l'Italie est selon moi le champion en termes d'attractivité», explique Xavier Oberson, avocat et professeur de droit à l'Université de Genève. Est-il logique que de riches suisses quittent le pays? «Effectivement, le départ s'explique car la fiscalité ressentie est perçue comme trop lourde en Suisse», confie Xavier Oberson. À Genève, les impôts peuvent par exemple atteindre 71,5% du revenu entre ce qui est payé sur la fortune, sur les revenus et au plan fédéral. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Un rapide calcul permet de mieux comprendre la situation. Il s'agit là d'un exemple théorique et fictif. Un Suisse possédant une fortune de 100 millions peut arriver à en tirer un rendement de 5% (placements boursiers, immobilier, etc.), soit 5 millions par an. «Sur ce montant, il devrait payer plus de 3 millions d'impôts à Genève, contre un forfait de 200'000 euros en Italie», détaille Xavier Oberson. L'Italie imbattable L'Italie fait réellement la course en tête. «La fiscalité y est devenue aussi attractive qu'un forfait fiscal ici depuis quelques années, mais avec deux immenses différences: le coût de la vie et l'immobilier sont très intéressants par rapport à la Suisse, et on y trouve des grandes villes, la montagne et la mer, soit un vaste choix de lieux pour y résider», s'enthousiasme le gérant de fortune d'une riche famille suisse. Cette dernière songe aussi à s'expatrier dans la péninsule italienne. «Nous avons réussi par le passé à attirer les milliardaires étrangers avec notre forfait fiscal et l'Italie pourrait bien attirer nos millionnaires à l'avenir», ajoute-t-il. La Toscane et ses somptueux domaines, ainsi que le régime fiscal italien avantageux, attirent de plus en plus de riches européens. (photo prétexte) Getty Images/iStockphoto En Suisse, il n'existe pas de forfait fiscal pour les Helvètes les plus riches. Dès lors, le fait que l'Italie en propose un, attractif qui plus est, fait réfléchir les millionnaires, de Genève à Bâle. «Le forfait fiscal suisse ne s'applique pas aux personnes qui travaillent dans le pays», rappelle l'avocat Xavier Oberson. Ce forfait reste intéressant et attire encore de riches Français, Norvégiens ou encore Britanniques. «Le montant minimal payé annuellement par les étrangers est de 400'000 francs, selon le droit fédéral, et est calculé sur les dépenses mondiales estimées du contribuable», précise-t-il. La Grèce se profile aussi Un autre pays méditerranéen commence également à tirer son épingle du jeu. « La Grèce est aussi devenue une destination de choix pour les très riches contribuables, proposant un forfait fiscal attractif basé sur les revenus réalisés à l'étranger et n'imposant pas d'impôts sur la fortune», ajoute Xavier Oberson. L'avocat n'est d'ailleurs pas autrement surpris par ces réflexions. «Oui, je vois des gens qui réfléchissent à quitter la Suisse, des personnes mobiles et aisées, souvent à la veille de la retraite», observe-t-il. Selon lui, l'impôt sur la fortune peut «porter atteinte à la substance de leur capital». Car ce prélèvement-là serait un vrai problème. «Nous sommes bientôt le seul pays du monde à le percevoir, l'Allemagne et la Suède n'en ont plus, et la France uniquement sur la partie immobilière de la fortune.» Une initiative qui fait peur De plus, l'initiative populaire des Jeunes socialistes voulant ponctionner 50% des héritages dépassant 50 millions pousserait à l'exode fiscal. «Avec un impôt sur la fortune qui avoisine déjà 1% à Genève, soit le plus élevé du pays, tu n'y réfléchis pas à deux fois si on vient mettre un impôt sur l'héritage: tu gardes un appartement comme résidence secondaire au bout du lac et tu files t'établir en Italie», gronde le gestionnaire de fortune, qui ajoute que «les riches suisses ne sont pas plus cons que les milliardaires étrangers». Cette initiative, qui vise à financer une «politique climatique sociale», pose aussi problème à Xavier Oberson. «Ce projet ne respecte pas les principes constitutionnels et notamment d'égalité de traitement, car on paierait zéro franc d'impôts sur les héritages jusqu'à 49,9 millions, puis 50% à partir de 50 millions, relève l'avocat genevois. De plus, un philanthrope qui donnerait 100 millions aux bonnes œuvres se verra taxer à hauteur de 50%, ce qui est injuste.» Le peuple suisse votera le 30 novembre prochain sur le sujet. Un dégât d'image durable Plus grave, les dégâts d'image peuvent être durables. «Une fois partis, les riches ne reviennent pas facilement, car rien n'est pire pour eux que le manque de stabilité juridique», prévient le gestionnaire de fortune. Les Britanniques sont en train de s'en mordre les doigts, eux qui ont affaibli le statut privilégié offert aux milliardaires étrangers. «Les départs pour Dubaï, l'Italie ou encore Monaco sont massifs», assure-t-il. L'avocat est clairement soucieux. «En Suisse, les normes juridiques doivent respecter un certain nombre de principes. Cette instabilité juridique effraie tant les contribuables fortunés que les entrepreneurs locaux», s'inquiète Xavier Oberson. À cet égard, le départ du banquier Renaud de Planta pour l'Italie n'est pas rassurant. Davantage sur le thème de la fiscalité Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Nicolas Pinguely est journaliste à la rubrique économique depuis 2018. Spécialiste en finance, il a travaillé par le passé pour le magazine Bilan, à l'Agefi et au Temps. Il a aussi occupé différents postes dans des banques et sociétés financières, notamment dans la microfinance. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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