
Pourquoi ce grand banquier privé genevois quitte Genève pour l'Italie
Renaud de Planta, ancien associé senior de la banque privée Pictet, possède des demeures en Italie, pays où il va s'établir.
ZVG
En bref:
La nouvelle va faire du bruit. Selon nos informations, Renaud de Planta, ancien associé senior de la banque privée Pictet, part de Suisse pour s'établir en Italie. Ce mouvement lui permettra d'être moins lourdement taxé. «Il quitte Genève pour payer moins d'impôts grâce à un forfait fiscal très intéressant négocié avec l'Italie, pays qu'il affectionne avec une maison en Toscane et une sur l'île d'Elbe», assure une source anonyme.
Contacté, Renaud de Planta n'a pas répondu à nos sollicitations. Nous n'en saurons donc pas davantage sur les raisons et la date de son départ. Un exil qui passe mal
Au sein de la banque privée, où l'ancien associé siège encore au conseil d'administration, les réactions sont vives. «Ce départ choque les employés, mais aussi d'anciens associés davantage attachés aux valeurs et à l'ancrage local de la banque Pictet», nous dit-on à l'interne.
Autrement dit, le message donné serait mauvais «tant auprès de sa clientèle que de ses employés» pour un établissement qui vend l'image de Genève, de sa place financière et celle de la Suisse.
Ce départ fait d'autant plus de bruit que Renaud de Planta est l'initiateur de la Fondation pour l'attractivité de Genève (FLAG), créée en 2022. Cette dernière a pour objectif de défendre «une Genève attractive de renommée mondiale, en travaillant sur trois piliers: qualité de vie et éducation, infrastructures et durabilité, et fiscalité.»
Le banquier privé est par ailleurs devenu membre du conseil de banque de la Banque nationale suisse (BNS) l'année dernière. Fiscalité trop élevée
À y regarder de plus près, ce départ s'explique par la concurrence fiscale en Europe. « En la matière, l'Italie est selon moi le champion en termes d'attractivité», explique Xavier Oberson, avocat et professeur de droit à l'Université de Genève.
Est-il logique que de riches suisses quittent le pays? «Effectivement, le départ s'explique car la fiscalité ressentie est perçue comme trop lourde en Suisse», confie Xavier Oberson. À Genève, les impôts peuvent par exemple atteindre 71,5% du revenu entre ce qui est payé sur la fortune, sur les revenus et au plan fédéral.
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Un rapide calcul permet de mieux comprendre la situation. Il s'agit là d'un exemple théorique et fictif. Un Suisse possédant une fortune de 100 millions peut arriver à en tirer un rendement de 5% (placements boursiers, immobilier, etc.), soit 5 millions par an. «Sur ce montant, il devrait payer plus de 3 millions d'impôts à Genève, contre un forfait de 200'000 euros en Italie», détaille Xavier Oberson. L'Italie imbattable
L'Italie fait réellement la course en tête. «La fiscalité y est devenue aussi attractive qu'un forfait fiscal ici depuis quelques années, mais avec deux immenses différences: le coût de la vie et l'immobilier sont très intéressants par rapport à la Suisse, et on y trouve des grandes villes, la montagne et la mer, soit un vaste choix de lieux pour y résider», s'enthousiasme le gérant de fortune d'une riche famille suisse. Cette dernière songe aussi à s'expatrier dans la péninsule italienne. «Nous avons réussi par le passé à attirer les milliardaires étrangers avec notre forfait fiscal et l'Italie pourrait bien attirer nos millionnaires à l'avenir», ajoute-t-il.
La Toscane et ses somptueux domaines, ainsi que le régime fiscal italien avantageux, attirent de plus en plus de riches européens. (photo prétexte)
Getty Images/iStockphoto
En Suisse, il n'existe pas de forfait fiscal pour les Helvètes les plus riches. Dès lors, le fait que l'Italie en propose un, attractif qui plus est, fait réfléchir les millionnaires, de Genève à Bâle. «Le forfait fiscal suisse ne s'applique pas aux personnes qui travaillent dans le pays», rappelle l'avocat Xavier Oberson.
Ce forfait reste intéressant et attire encore de riches Français, Norvégiens ou encore Britanniques. «Le montant minimal payé annuellement par les étrangers est de 400'000 francs, selon le droit fédéral, et est calculé sur les dépenses mondiales estimées du contribuable», précise-t-il. La Grèce se profile aussi
Un autre pays méditerranéen commence également à tirer son épingle du jeu. « La Grèce est aussi devenue une destination de choix pour les très riches contribuables, proposant un forfait fiscal attractif basé sur les revenus réalisés à l'étranger et n'imposant pas d'impôts sur la fortune», ajoute Xavier Oberson.
L'avocat n'est d'ailleurs pas autrement surpris par ces réflexions. «Oui, je vois des gens qui réfléchissent à quitter la Suisse, des personnes mobiles et aisées, souvent à la veille de la retraite», observe-t-il. Selon lui, l'impôt sur la fortune peut «porter atteinte à la substance de leur capital».
Car ce prélèvement-là serait un vrai problème. «Nous sommes bientôt le seul pays du monde à le percevoir, l'Allemagne et la Suède n'en ont plus, et la France uniquement sur la partie immobilière de la fortune.» Une initiative qui fait peur
De plus, l'initiative populaire des Jeunes socialistes voulant ponctionner 50% des héritages dépassant 50 millions pousserait à l'exode fiscal. «Avec un impôt sur la fortune qui avoisine déjà 1% à Genève, soit le plus élevé du pays, tu n'y réfléchis pas à deux fois si on vient mettre un impôt sur l'héritage: tu gardes un appartement comme résidence secondaire au bout du lac et tu files t'établir en Italie», gronde le gestionnaire de fortune, qui ajoute que «les riches suisses ne sont pas plus cons que les milliardaires étrangers».
Cette initiative, qui vise à financer une «politique climatique sociale», pose aussi problème à Xavier Oberson. «Ce projet ne respecte pas les principes constitutionnels et notamment d'égalité de traitement, car on paierait zéro franc d'impôts sur les héritages jusqu'à 49,9 millions, puis 50% à partir de 50 millions, relève l'avocat genevois. De plus, un philanthrope qui donnerait 100 millions aux bonnes œuvres se verra taxer à hauteur de 50%, ce qui est injuste.» Le peuple suisse votera le 30 novembre prochain sur le sujet. Un dégât d'image durable
Plus grave, les dégâts d'image peuvent être durables. «Une fois partis, les riches ne reviennent pas facilement, car rien n'est pire pour eux que le manque de stabilité juridique», prévient le gestionnaire de fortune. Les Britanniques sont en train de s'en mordre les doigts, eux qui ont affaibli le statut privilégié offert aux milliardaires étrangers. «Les départs pour Dubaï, l'Italie ou encore Monaco sont massifs», assure-t-il.
L'avocat est clairement soucieux. «En Suisse, les normes juridiques doivent respecter un certain nombre de principes. Cette instabilité juridique effraie tant les contribuables fortunés que les entrepreneurs locaux», s'inquiète Xavier Oberson. À cet égard, le départ du banquier Renaud de Planta pour l'Italie n'est pas rassurant.
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Nicolas Pinguely est journaliste à la rubrique économique depuis 2018. Spécialiste en finance, il a travaillé par le passé pour le magazine Bilan, à l'Agefi et au Temps. Il a aussi occupé différents postes dans des banques et sociétés financières, notamment dans la microfinance. Plus d'infos
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