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Le Figaro
4 days ago
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À Bordeaux, la place des Quinconces est-elle vraiment «la plus grande place d'Europe» ?
La célèbre place bordelaise est souvent présentée comme la plus grande place de France... voire la plus grande place d'Europe. Mais cette affirmation est-elle vraie ? Elle est au cœur de la ville de Bordeaux, et accueille régulièrement des événements en tout genre : fête foraine, foires, brocantes, concerts, manifestations... Sa vocation ? Être le théâtre ouvert de la ville. Ces derniers mois, elle a vu les habitants du Port de la Lune se réunir par milliers pour un festival de musique électronique, mais aussi pour supporter leur équipe de rugby. Le 28 juin dernier, 25.000 fans de l'Union Bordeaux-Bègles ont vibré, malgré la défaite, devant un écran géant installé pour la finale de Top 14. Ce soir-là, le speaker scande : «Nous sommes tous réunis sur la plus grande place d'Europe !». Mais est-ce réellement le cas ? Le Figaro a vérifié pour vous. Entre le XVe et le XIXe siècle, sur l'emplacement actuel de la place des Quinconces se trouvait le Château Trompette, construit par le roi Charles VII après la fin de la guerre de Cent Ans (1337-1453), pour asseoir le pouvoir royal sur Bordeaux, ville récemment reprise aux Anglais. Au fil des siècles, l'édifice devient obsolète sur le plan militaire et de plus en plus impopulaire auprès de la population. En 1816, pendant la Restauration, le Château Trompette est démoli par décision du roi Louis XVIII. L'espace dégagé ouvre la voie à une grande place publique, pensée comme un symbole de réconciliation entre pouvoir royal et peuple bordelais. Publicité L'aménagement de la place commence après la démolition du château et s'étale sur une période de dix ans, entre 1818 et 1828. Le plan définitif est arrêté dès 1816 : une vaste esplanade de forme rectangulaire, bordée de plantations d'arbres, s'étend de l'hémicycle jusqu'à la Garonne. Les arbres y sont plantés «en quinconce» dès 1818, ce qui donnera le nom à la place. En 1829, deux grandes colonnes rostrales de style néoclassique, symbolisant le commerce et la navigation, sont érigées à l'extrémité de l'esplanade, côté fleuve. 12 hectares Le Monument aux Girondins domine la place, qui mesure 150 mètres de large et 300 mètres de long. La partie centrale s'étend sur plus de 4 hectares, une surface semblable à celle de la place de la Concorde à Paris. Mais si l'on mesure sa surface totale, en comptant les différentes parties arborisées, la place des Quinconces s'étend bien sur environ 12 hectares. Ce qui la classerait, en effet, dans les places les plus vastes d'Europe. En comptabilisant les parties arborisées, la surface de la place des Quinconces atteint 12 hectares. JEAN-BERNARD NADEAU / Only France via AFP Elle devance notamment la place de la Parade située à Mannheim, en Allemagne (9,5 hectares), la place Rouge de Moscou (7,5 hectares) ou même la place de la République à Paris (7 hectares). Mais, difficile d'avoir le titre officiel de la plus grande place d'Europe pour autant. La place de la Liberté, à Kharkiv (Ukraine), mesure aussi 12 hectares. La Piazza Carlo di Borbone, grande place située à Caserte, dans la région italienne de Campanie, serait plus grande et estimée à environ 13 hectares. Seulement, elle se dresse devant un palais, et peut être davantage considérée comme une esplanade que comme une véritable place. La place du Défilé de Varsovie (Pologne), elle, atteindrait environ 24 hectares au total, mais cette superficie inclut de vastes zones autour du palais, des rues, des parcs, et donc pas un espace dégagé unique, comme on peut retrouver à Kharkiv, ou à Bordeaux. Plus grande place d'Europe ou pas, la place des Quinconces a vu 80.000 supporters de football fêter le titre de champions de France des Girondins, le 30 mai 2009, ou encore 40.000 personnes danser au rythme des Pink Floyd, le 11 août 1994. Cet été, les touristes pourront admirer et grimper dans la grande roue, installée régulièrement près des colonnes rostrales, pour contempler le port de la Lune.


Le Figaro
07-07-2025
- Business
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«1,5 million de dépenses directes par les croisiéristes» : à Bordeaux, la CCI défend la présence des paquebots en centre-ville
À Bordeaux, la CCI a réalisé une étude pour démontrer les retombées économiques importantes de l'arrivée des paquebots de croisières dans le centre-ville. Cette année, 49 escales de paquebots sont prévues à Bordeaux, soit 38.000 croisiéristes qui débarquent à deux pas du centre-ville. Pour la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) Bordeaux Gironde, ces touristes venus de la mer ont un impact très important sur l'économie locale. «Il ne faut surtout pas supprimer ces bateaux de croisières dans le centre-ville», martèle Philippe Seguin, président de la CCI, s'appuyant sur une étude dévoilée début juillet. La CCI a interrogé près de 1188 passagers de croisière, répartis sur 23 navires ayant fait escale au Port de la Lune. Il en ressort que 82 % d'entre eux dépensent en moyenne 51,30 euros lors de leur visite en centre-ville. Selon la CCI, cela représente «1,51 million d'euros de dépenses directes». L'étude révèle aussi que pour 38 % des passagers, l'escale à Bordeaux a motivé leur choix de croisière, et que 73 % d'entre eux viennent principalement pour visiter la ville. De plus, 84 % des croisiéristes se déclarent très satisfaits de leur passage à Bordeaux. Publicité En ajoutant «les retombées liées aux transports, guides et services fournis par le Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB), l'impact économique annuel pour le département atteint 4,8 millions d'euros», souligne encore l'étude. «Cela montre bien l'importance de ces bateaux pour les commerces de proximité», insiste Philippe Seguin. Rive gauche, rive droite ? D'ici 2030, la réglementation européenne imposera aux ports accueillant plus de 25 navires de croisière par an de les raccorder à l'électricité à quai. Le maire écologiste Pierre Hurmic et le GPMB ont annoncé leur volonté de déplacer la zone d'amarrage de ces grands navires vers la rive droite, près du pont Chaban-Delmas. Mais le président de la CCI souhaite que ces mastodontes puissent continuer à déposer leurs passagers directement au centre-ville, depuis la rive gauche. «Aujourd'hui, il faudrait investir 20 millions d'euros pour raccorder l'électricité sur la rive droite», explique Philippe Seguin. «Quand il y a une loi, il faut permettre de financer les opérations. Le grand port maritime a la compétence, mais n'a pas un centime pour le faire», ajoute-t-il. Selon lui, une solution reste possible pour que les navires géants continuent d'amarrer sur la rive gauche tout en limitant les coûts : raccorder les bateaux au Hangar 14, situé sur les quais, grâce à des relais électriques et des câbles à tirer. Une solution que la mairie de Bordeaux a envisagée, mais qui semble difficile à mettre en œuvre. «Nous avons eu un véto des architectes, donc cette piste-là est peu envisageable», explique Brigitte Bloch, conseillère municipale déléguée pour le tourisme et l'économie du vin. La solution privilégiée par la mairie et le GPMB semble donc être le déplacement vers la rive droite. «Qu'on soit rive gauche ou rive droite, on reste dans le centre de Bordeaux. Ça ne va pas changer la perception du croisiériste !», ajoute-t-elle. Pour l'élue, les retombées économiques liées aux croisiéristes restent modestes. «L'étude de la CCI montre qu'un croisiériste dépense 51 euros lors de son passage à Bordeaux. Un touriste classique dépense 160 euros par jour. Le tourisme dans la métropole génère 1,4 milliard d'euros. Les croisiéristes ne représentent donc qu'une part marginale de ces retombées », conclut-elle.