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Le Versailles de Donald Trump
Le Versailles de Donald Trump

La Presse

time2 days ago

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Le Versailles de Donald Trump

(New York) Ah ! Si Barack Obama ne s'était pas moqué de Donald Trump lors du dîner annuel des correspondants de la Maison-Blanche, le 30 avril 2011, sa cible n'aurait peut-être pas songé à se venger de cette humiliation en briguant la présidence. Or, bien avant cette soirée, le 44e président et ses conseillers ont laissé passer une première chance de prévenir le saut du promoteur immobilier dans l'arène politique. Ils auraient peut-être ainsi évité, entre autres bouleversements, la transformation de la Maison-Blanche en un Mar-a-Lago ou un Versailles sur le Potomac. David Axelrod raconte l'histoire dans ses mémoires, intitulés Believer et publiés en 2015. Un jour de 2010, le conseiller de Barack Obama reçoit un coup de fil de Donald Trump, qui tient alors la vedette de l'émission de téléréalité The Apprentice. Ce dernier, après avoir vitupéré contre les tentes installées à l'extérieur de la Maison-Blanche pour un dîner d'État récent, fait une offre inattendue à son interlocuteur. « Laissez-moi vous construire une salle de bal que vous pourrez monter et démonter. Faites-moi confiance. Elle aura fière allure », dit le futur président à David Axelrod. En février 2015, le porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest, confirme l'offre de Trump, en donnant à entendre que le président et ses conseillers ne l'ont pas prise au sérieux. « Je ne suis pas sûr qu'il soit approprié d'avoir une enseigne en or brillant sur quelque partie que ce soit de la Maison-Blanche », dit-il avec ironie. Dix ans plus tard, David Axelrod regrette la façon cavalière dont cette offre a été traitée. De fait, Donald Trump ne l'a jamais digérée. À l'entendre, elle l'a blessée davantage que les moqueries de Barack Obama. « J'ai proposé de construire une salle de bal. Ils ont refusé », a-t-il rappelé sur un ton amer en 2016 lors d'un rassemblement en Ohio. « J'allais mettre 100 millions de dollars pour construire une salle de bal à la Maison-Blanche, parce qu'une tente, ce n'est pas terrible. » Lustres et chandeliers dorés Le successeur de Barack Obama exagérait sans doute en disant qu'il était prêt à investir autant d'argent dans ce projet en 2010. Mais l'homme a un certain nombre d'idées fixes. Et, le 31 juillet dernier, la Maison-Blanche a annoncé la construction d'une salle de bal que les présidents « souhaitent ardemment depuis 150 ans », peut-on lire dans une déclaration officielle, mais probablement inexacte. Les dimensions de « la salle de bal d'État de la Maison-Blanche », qui empiétera sur l'aile Est de la Maison-Blanche, sont à couper le souffle : 8400 m⁠2, soit près du double de la taille de la résidence présidentielle actuelle, avec une capacité d'environ 650 personnes. IMAGE FOURNIE PAR LA MAISON-BLANCHE Image conceptuelle de l'intérieur de la salle de bal À en juger par les visuels diffusés par la Maison-Blanche, l'espace aura un air familier pour les habitués de la salle de bal de Mar-a-Lago, club privé de Donald Trump à Palm Beach : fenêtres cintrées, lustres et chandeliers dorés, colonnes cannelées et plafonds dotés de moulures symétriques… et dorées. Coût du projet : 200 millions de dollars, qui seront déboursés par Donald Trump et des donateurs privés, selon la Maison-Blanche. Fin prévue de la construction : « bien avant 2029 », a dit la porte-parole de la présidence, Karoline Leavitt. Cette salle de bal s'ajoutera aux efforts déjà déployés par Donald Trump pour laisser sa marque indélébile sur l'un des édifices les plus célèbres au monde, inauguré le 1er novembre 1800 sous John Adams, deuxième président. La semaine dernière, le 47e président a dévoilé avec fierté le nouveau patio qui recouvre désormais la pelouse de la Roseraie de la Maison-Blanche. Patio qui ressemble aussi à celui de Mar-a-Lago avec ses chaises blanches et ses parasols jaunes. Un mois plus tôt, Donald Trump avait supervisé l'installation, sur les pelouses Nord et Sud de la Maison-Blanche, de deux mâts de 27 mètres au sommet desquels flottent désormais d'immenses drapeaux américains. Et il semble ajouter chaque jour de nouvelles dorures au décor rococo du bureau Ovale. De Louis XIV à Marie-Antoinette Or, contrairement à ces ajouts et ornements, la salle de bal, si elle est construite selon les dimensions dévoilées, pourra difficilement être enlevée ou retirée par un des successeurs de Donald Trump. D'où les réserves des puristes, dont Martha Joynt Kumar, professeure émérite de sciences politiques à l'Université de Towson et spécialiste de la présidence. « Lorsque l'aile Ouest [où se trouve le bureau Ovale] a été construite sous l'administration de Theodore Roosevelt, l'architecte Charles McKim, peut-être le plus célèbre de son époque, s'est donné beaucoup de mal pour s'assurer qu'elle n'aurait pas d'impact sur la vue. Elle ne dominait en aucune façon le bâtiment original. Dans le cas de la salle de bal proposée, c'est une question d'harmonie et d'équilibre. C'est une addition très importante », dit la politologue retraitée, qui se garde cependant de porter un jugement définitif avant d'avoir vu les plans finaux de Jim McCrery, l'architecte embauché par Donald Trump. Idem pour Stewart McLaurin, président de l'Association historique de la Maison-Blanche. « Le portique Sud, le portique Nord, l'aile Est et l'aile Ouest, ainsi que le balcon Truman, ont tous suscité des inquiétudes à l'époque, mais aujourd'hui, nous ne pouvons pas imaginer la Maison-Blanche sans ces éléments emblématiques », affirme-t-il par voie de communiqué. Les internautes sont moins circonspects. Depuis le dévoilement du projet de construction d'une vaste salle de bal dorée à la Maison-Blanche, ils multiplient les mèmes comparant Donald Trump à Louis XIV ou le présentant sous les atours de Marie-Antoinette. Le dernier mot reviendra peut-être à Robert Wellington, historien et théoricien de l'art. Ce spécialiste de la cour du Roi-Soleil fera paraître en octobre un livre intitulé Versailles Mirrored : Power of Luxury, Louis XIV to Donald Trump (Versailles reflété : le pouvoir du luxe, de Louis XIV à Donald Trump). Dans cet ouvrage, l'auteur expliquera que les symboles de pouvoir, de magnificence et de réussite dont Donald Trump aime s'entourer, de Mar-a-Lago à la Maison-Blanche, ne sont que mystification, au même titre que Versailles.

Collision aérienne à Washington: Des dizaines de mètres d'écart entre les altimètres de l'hélico
Collision aérienne à Washington: Des dizaines de mètres d'écart entre les altimètres de l'hélico

24 Heures

time01-08-2025

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Collision aérienne à Washington: Des dizaines de mètres d'écart entre les altimètres de l'hélico

L'enquête sur la collision entre un avion de ligne et un hélicoptère militaire révèle des écarts d'altitude inquiétants. Publié aujourd'hui à 01h18 Mis à jour il y a 9 minutes Une grue sur le fleuve Potomac pour les opérations de récupération après le crash d'un vol d'American Airlines le 2 février 2025, à Washington, DC. Getty Images via AFP L'enquête sur la collision mortelle fin janvier à Washington entre un avion de ligne et un hélicoptère de l'armée américaine a mis en évidence des divergences de plusieurs dizaines de mètres dans l'altitude affichée par les instruments de l'appareil militaire, selon des auditions menées à Washington. L'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) a tenu de mercredi à vendredi des auditions d'investigation, avec des interrogatoires poussés d'experts et de représentants des différentes parties (entreprises, régulateur, contrôleurs aériens, etc) concernées par cet accident. La collision, qui a fait 67 morts au total, s'est produite le 29 janvier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de la capitale américaine entre un hélicoptère militaire Sikorsky Black Hawk – qui effectuait un vol d'entraînement – et un Bombardier CRJ700 exploité par une filiale de la compagnie American Airlines. Dès le 14 février, s'appuyant sur les données des enregistreurs de vol, la NTSB avait signalé une «divergence» concernant l'altitude de l'hélicoptère Jennifer Homendy, directrice de l'Agence, avait alors révélé que, peu avant la collision, le pilote de l'hélicoptère avait signalé une altitude de 300 pieds tandis que son pilote-instructeur indiquait 400 pieds. «Aucun des pilotes n'a fait de commentaire à propos de la divergence d'altitude», avait-elle relevé. «A ce stade, nous ne savons pas pourquoi il y avait une divergence entre les deux.» «Informations conflictuelles» «Au moment de la collision, le Black Hawk se trouvait à 278 pieds. Mais je veux mettre en garde sur le fait que cela ne signifie pas que (…) c'est ce que l'équipage du Black Hawk voyait sur les altimètres barométriques dans le cockpit», avait-elle précisé, évoquant «des informations conflictuelles dans les données». Dans le cadre de l'enquête, ont révélé les auditions cette semaine, des tests ont été effectués avec trois exemplaires du même modèle Sikorsky Black Hawk Lima, appartenant au même bataillon. Ils ont mis en évidence des écarts entre l'altitude affichée par l'altimètre par radar et l'altimètre barométrique, installés sur cet appareil. Dans un «environnement contrôlé, l'écart se situait dans la limite tolérée de 20 à 55 pieds (mais), une fois que les rotors tournaient et produisaient une élévation et une poussée, les indications de l'altimètre (barométrique) ont baissé de manière importante et le sont resté pendant toute la durée de vol», a expliqué Marie Moler, l'une des enquêtrices, précisant qu'une «différence de 80 à 130 pieds», soit 24 à 40 mètres, avait été constatée. C'est un écart «très important» dans le cas présent, a insisté Jennifer Homendy auprès de journalistes. «Une différence de 100 pieds est importante», a-t-elle ajouté. En effet, dans le tronçon où s'est produite la collision, les hélicoptères devaient voler à 200 pieds d'altitude maximale. «Je suis inquiète. Il y a une possibilité que ce que l'équipage voyait était très différent de ce que l'altitude était en réalité», a-t-elle poursuivi. «C'est quelque chose que nous allons continuer à examiner», a-t-elle assuré. Cumul Par ailleurs, des critiques s'étaient manifestées après l'accident, lorsqu'il était apparu qu'un même contrôleur gérait ce soir-là dans la tour le trafic des hélicoptères et une partie du trafic des avions. Selon Clark Allen, employé du régulateur aérien FAA qui travaillait jusqu'à récemment dans cette tour de contrôle, ce cumul – autorisé par la réglementation – y était «probablement plus fréquent» qu'une dissociation des rôles. Il a également répondu par l'affirmative à la question de savoir si l'encadrement hiérarchique du personnel de la tour était suffisant ce soir-là, acquiesçant également sur le fait que les effectifs étaient assez nombreux s'il avait fallu dissocier la gestion des hélicoptères. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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