08-07-2025
Houston et Denver aux trousses d'Oklahoma City, Indiana et Boston sur pause : qui sont les gagnants et les perdants de l'intersaison en NBA ?
Deux semaines après le triomphe d'Oklahoma City, l'intersaison NBA bat son plein. Bien décidés à détrôner le Thunder, Houston et Denver ont multiplié les jolis coups et apparaissent comme les principaux gagnants du marché de l'été. À l'opposé, Indiana et Boston, plombés par les blessures de leurs stars, sont restés plus attentistes et pourraient dégringoler dans la hiérarchie.
Les gagnants de l'intersaison
Houston paré au décollage
Deux semaines après le titre d'Oklahoma City, difficile pour l'instant de retirer le costume de favori des épaules du Thunder pour un doublé en 2026. Mais au sein de la Conférence Ouest, il s'agissait déjà de plancher pour combler l'écart entre les troupes de Shai Gilgeous-Alexander et le reste. Et les Rockets, deuxièmes à l'Ouest mais sortis dès le premier tour (3-4 contre Golden State) ont dégainé tout l'été. Pour booster le projet centré autour d'Amen Thompson et Alperen Sengün (22 ans chacun), Houston a frappé très fort en récupérant Kevin Durant aux Phoenix Suns.
« Nous ne sommes plus une équipe qui cherche à développer des joueurs, a confirmé Rafael Stone, lundi. L'objectif de ce groupe est de gagner des matches. » Le manager général des Rockets a construit un trade impliquant finalement sept équipes pour rameuter la superstar de 36 ans et un ancien de la maison, le pivot Clint Capela. Dans l'affaire, les Texans ont perdu Dillon Brooks et Jalen Green, mais le numéro 2 de la draft 2021 n'avait pas convaincu lors de l'élimination en play-offs contre les Warriors. Autour du nouveau noyau dur, Houston a prolongé plusieurs éléments clés (Fred VanVleet, Steven Adams, Jabari Smith Jr, Aaron Holiday...) et piqué aux Los Angeles Lakers Dorian Finney-Smith, un autre profil polyvalent et shooteur à l'intérieur. Un été de candidat au titre NBA.
Les bonnes retouches de Denver
Les Nuggets l'ont joué moins spectaculaire, mais tout aussi efficace. Il faut dire qu'ils peuvent toujours compter sur l'ossature de leur titre de 2023 : Nikola Jokic, Jamal Murray, Aaron Gordon et désormais Christian Braun. Denver s'est séparé d'un pur produit du Colorado Michael Porter Jr (drafté en 2018), en l'échangeant à Brooklyn contre l'ailier Cameron Johnson, 18,8 points et 39 % de réussite à 3 points la saison passée. Un profil similaire et peut-être encore plus complémentaire avec Jokic. Le Serbe va aussi retrouver Bruce Brown, soldat indispensable du titre de 2023, tandis que Tim Hardaway Jr. a signé pour un an pour apporter son shoot toujours précieux.
L'été aurait été quasi-parfait si le dernier renfort, Jonas Valanciunas, n'avait pas des envies d'ailleurs. Arrivé par échange en provenance de Sacramento, le Lituanien devait glisser dans le costume de pivot remplaçant derrière Jokic. Mais l'offre du Panathinaïkos pourrait le faire quitter la NBA... si Denver donne son accord.
Atlanta change de braquet
À l'Est, derrière Cleveland et New York, les cartes ont été redistribuées (voir plus bas). Atlanta compte en profiter. Sortis dès le play-in en avril, les Hawks ont oeuvré pour renforcer l'effectif à disposition du meneur All-Star Trae Young et de ses jeunes lieutenants (Zaccharie Risacher, Jalen Johnson). Après avoir passé un cap à Minnesota, Nickeil Alexander-Walker, meneur au profil shooteur et défensif, débarque pour quatre ans. La franchise de Géorgie a aussi fait un pari sur la bonne santé de Kristaps Porzingis, souvent blessé et lâché par Boston, en reconstruction. Le sniper Luke Kennard (ex-Memphis) débarque également en Géorgie. Et les Hawks ne jouent pas au dé avec leur avenir : le soir de la draft, ils ont récupéré un choix au premier tour non-protégé pour 2026, celui de New Orleans ou Milwaukee qui pourrait atterrir très haut dans l'ordre de la prochaine draft.
Pluie de dollars pour « SGA »
Chez les joueurs, les gagnants de l'été n'ont pas bougé. Contrairement aux chiffres sur leur bulletin de paie. Shai Gilgeous-Alexander a prolongé avec OKC. Le Canadien touchera un salaire annuel record avec ses 285 millions de dollars répartis sur 4 ans, dont 79 millions sur la seule saison 2030-2031, le plus gros salaire de l'histoire. Devin Booker pourrait l'imiter en signant une extension de contrat de deux ans à 150 millions de dollars, selon ESPN.
Les perdants de l'intersaison
Boston et Indiana appuient sur pause
Quatre malheureux élus peuplent cette catégorie et ils marchent par paire. D'abord, les Celtics et les Pacers. Respectivement demi-finalistes à l'Est et finaliste NBA, Boston et Indiana ont vu leur saison 2025-2026 prendre une sombre tournure dès les play-offs, à l'instant où leur leader respectif s'est blessé. Jayson Tatum et Tyrese Haliburton se sont rompu le tendon d'Achille, blessure quasiment synonyme de saison blanche, et coup de marteau sur les ambitions de leur franchise la saison prochaine.
Les C's ont appuyé sur pause en échangeant Jrue Holiday à Portland, Kristaps Porzingis à Atlanta et en laissant filer Luke Kornet à San Antonio. S'ils ont récupéré Anfernee Simons en contrepartie d'Holiday, les Verts risquent d'être trop courts pour viser haut l'an prochain. À Indianapolis, la rechute pourrait être encore plus violente. Dans l'équipe depuis sa draft en 2015, Myles Turner jouera sous les couleurs de Milwaukee lors du futur exercice, après avoir accepté une meilleure offre dans le Wisconsin (107 millions sur 4 ans).
Golden State et Chicago transparents
Dans un autre style, Golden State et Chicago n'ont pas brillé lors de cette Free-Agency. S'ils ont accueilli Jimmy Butler en février, les Warriors n'ont pas bougé une oreille cet été. Les Californiens ont simplement laissé partir Kevon Looney aux Pelicans, sans renforcer un effectif vieillissant, mais tout de même demi-finaliste à l'Ouest au printemps dernier.
Les Bulls s'inscrivent dans la même dynamique alors qu'ils partent de deux étages plus bas. Incapables de se sortir du play-in, les joueurs de l'Illinois ont échangé Lonzo Ball vers Cleveland, pour récupérer l'ailier Isaac Okoro, en difficulté dans l'Ohio, en retour. Pas de quoi bouleverser le destin de Chicago, qui a également prolongé pour trois ans son jeune meneur Tre Jones. Là encore, rien qui n'invite à un optimisme décoiffant. Pire, Josh Giddey n'a pas encore rempilé.
Le futur gagnant ?
Il reste quelques belles opérations à monter d'ici la clôture du marché des agents libres. Plusieurs joueurs intéressants, en fin de contrat, agent libre protégé, ou coupés par leur ancienne franchise, n'ont pas encore prolongé ou trouvé de point de chute. Parmi eux, Cam Thomas (Brooklyn), Jonathan Kuminga (Golden State), Quentin Grimes (Philadelphie), Keon Ellis (Sacramento), Chris Paul (ex-San Antonio), Al Horford (ex-Boston) ou Damian Lillard, coupé par les Bucks mais indisponible pour une longue durée, sont encore accessibles.
Mais celui qui pourrait profiter d'un buyout pour signer à moindre prix chez un outsider, c'est Bradley Beal. L'arrière de 32 ans risque de quitter les Suns, qui étaleraient alors le versement de son juteux salaire restant (110 millions d'euros) sur plusieurs années, et serait alors libre de renforcer une équipe susceptible de lui glisser une première bague au doigt.