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Greenpeace identifie des microplastiques dans l'air à Genève
Greenpeace identifie des microplastiques dans l'air à Genève

24 Heures

time5 days ago

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Greenpeace identifie des microplastiques dans l'air à Genève

Une sculpture de 6 mètres de haut inspirée du célèbre «Penseur» de Rodin, créée spécialement pour les négociations du traité sur les plastiques, sur la place des Nations à Genève. KEYSTONE En bref: La métropole du bout du lac Léman sera, jusqu'à la fin de la semaine, la capitale mondiale du plastique . De difficiles négociations s'y tiennent aux Nations Unies afin de tenter de faire émerger un traité visant à limiter la pollution plastique au niveau mondial. Le reste de l'année, Genève n'est pas en reste. Des mesures menées par Greenpeace , en juillet, y révèlent la présence de microplastiques dans l'air ambiant. Celui que respirent les 1900 participants de cette conférence onusienne de la dernière chance . Ces échantillons pointent un aspect méconnu du problème des particules plastiques, identifiées depuis vingt ans – aussi bien sur les sommets himalayens que dans l'organisme de nombreuses espèces des profondeurs. Leurs effets sur la santé font l'objet de nombreuses recherches. «Cette étude montre que les fragments et fibres de microplastiques sont un polluant atmosphérique courant en milieu urbain, même en Suisse», prévient l'organisation environnementale. En juillet 2022, une exposition dans la cour du Musée du Léman, à Nyon, attirait déjà l'attention du public sur les microplastiques dans les eaux du Léman. Trois ans plus tard, des échantillons prélevés par Greenpeace à Genève confirment leur présence dans l'air que nous respirons. Chantal Dervey Fibres de polyamide Intérieur de bus, cafés, restaurants, centres commerciaux, espaces de travail… Cette photo instantanée a été réalisée le 17 juillet, en aspirant 1,7 m³ d'air durant huit heures – un peu moins de la moitié de ce que nous respirons sur cette durée. Parmi la centaine de micropoussières retenues, aux origines le plus souvent «indéterminées», l'étude au microscope de sa filtration «montre la présence de microplastiques en quantités comparables à celles d'autres études – avec six fragments et six fibres détectées», notent les deux chercheurs chargés de l'analyse. Les plastiques identifiés se révèlent des fibres de polyester et de polyamide «pouvant provenir de vêtements ou d'articles d'ameublement». Ainsi que des fragments constitués de plusieurs types de polyéthylène, par exemple ceux utilisés dans les câbles. Le 17 juillet 2025, une chercheuse de Greenpeace a passé la journée à échantillonner l'air ambiant à l'intérieur d'espaces publics – transports en commun, cafés, restaurants, centres commerciaux, boutiques – ainsi que d'espaces de coworking, afin de permettre la mesure de leur teneur en microfragments et fibres plastiques. © Marc Meier / Greenpeace Quid des nanoparticules? «On ne peut pas supposer que tous les microplastiques de l'échantillon sont inhalés, certains peuvent aussi être expirés», reconnaissent les deux chercheurs. Qui admettent également que «cet instantané ne permet pas de tirer de conclusion sur la contamination en plastique de Genève dans son ensemble, ni de comparaisons avec d'autres villes». Même si, à première vue, la teneur observée semble loin du millier de microplastiques identifiés par mètre cube dans une étude menée dans la métropole chinoise de Wenzhou, en 2021. L'analyse de l'échantillon genevois s'est cependant limitée aux fragments de plus de 10 microns. Alors que des études récentes permettent d'estimer une exposition «100 fois plus élevée» aux microparticules de quelques microns – l'épaisseur d'une bulle de savon –, selon les chercheurs. Encore trop peu d'études Quels sont les effets sur la santé de ces fragments aériens? Ivan Guerreiro, médecin adjoint au service de pneumologie des HUG, répond que l'exposition aux micro- et nanoplastiques (MNP) dans le cadre professionnel a été étudiée dès les années 70. La première mise en évidence de plastique dans du tissu pulmonaire remonte à 1998. «En revanche, il y a très peu d'études sur la population générale et donc sur l'impact de ces polluants inhalés sur les maladies respiratoires et la santé.» Ivan Guerreiro, médecin adjoint au service de pneumologie des HUG. DR Un rapport de l'OMS estime que l'exposition humaine via l'inhalation pourrait être de plus de 3000 particules par jour. Or, Ivan Guerreiro rappelle un principe: «Le poumon est conçu pour ne recevoir que de l'air et des poussières. Il a également des mécanismes de défense contre les microbes. Tout le reste peut causer une inflammation et des dommages cellulaires, parfois irréversibles.» Dans ces conditions, il serait «difficile de se dire que les microplastiques, dont nous sous-estimons probablement la quantité inhalée, n'ont aucun impact sur notre santé respiratoire». Des tests menés en laboratoire ont ainsi montré que l'exposition aux MNP endommage les cellules des poumons, en particulier, les fameuses cellules souches. Et les particules sous 10 microns? Selon le médecin, on peut imaginer que ces produits favorisent l'apparition ou l'aggravation des maladies respiratoires classiques, comme des fibroses, la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) ou les cancers pulmonaires. Mais il se montre prudent, car de nombreuses questions restent ouvertes. Ivan Guerreiro relève ainsi que la majorité des études évaluant les microplastiques contenus dans l'air mettent en évidence principalement des tailles supérieures à 100 microns – ce qui diminue probablement leur toxicité. En effet, on admet que les particules inhalées doivent habituellement être de taille inférieure à 10 microns pour atteindre le poumon en profondeur. En outre, la relation directe entre ces particules présentes dans l'air que nous respirons et des pathologies précises n'est pas établie scientifiquement. «Contrairement à ce que nous savons sur la pollution atmosphérique classique, il n'y a, par exemple, aucune étude qui montre un lien entre le déclin de la capacité pulmonaire et l'exposition aux micro- et nanoplastiques», explique-t-il. Plus de microplastiques dans les tumeurs Les preuves sont plus importantes lors d'expositions professionnelles spécifiques, avec de nombreux cas décrits. Ainsi, une étude a été effectuée en 1998 sur l'exposition aux plastiques liée au travail dans la production de PVC. Elle a montré que les concentrations de particules plastiques sont plus élevées dans les tumeurs pulmonaires que dans le poumon adjacent. Mais en dehors du contexte professionnel, les connaissances sont essentiellement basées sur des études effectuées sur des animaux ou réalisées in vitro. Ivan Guerreiro souligne encore que plusieurs sources de pollution peuvent interagir, et qu'il est difficile de différencier l'impact de chacune. L'humain est souvent exposé en même temps aux microplastiques et à d'autres produits pouvant favoriser les inflammations ou à des additifs carcinogènes (qui peuvent provoquer le cancer) connus. Finalement, les effets varient en fonction du type de plastique étudié, avec parfois des différences entre les résultats obtenus en laboratoire et les effets réels «dans la vraie vie». Genève, capitale de la pollution plastique Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Pierre-Alexandre Sallier est journaliste à la rubrique Économie depuis 2014. Auparavant il a travaillé pour Le Temps , ainsi que pour le quotidien La Tribune , à Paris. Plus d'infos Caroline Zuercher est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2005. Elle couvre en particulier les sujets liés à la santé et à la politique de santé. Auparavant, elle a travaillé pour Swissinfo et Le Matin. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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