17-07-2025
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Après les propos de Sandrine Rousseau sur la rentabilité agricole, le Salon de l'Agriculture dénonce son « mépris »
POLITIQUE - La justification n'y a rien fait, Sandrine Rousseau a mis agriculteurs et éleveurs en colère. Mercredi 16 juillet, ce sont les directions de trois salons agricoles, dont celui de l'Agriculture, qui ont sévèrement dénoncé les propos de l'élue écologiste sur la rentabilité des agriculteurs.
« Madame Rousseau a jugé bon de faire une sortie médiatique pour dire qu'elle se foutait de la rentabilité des exploitations agricoles. Au-delà de l'injure faite à tous les éleveurs, céréaliers, producteurs de fruits et légumes, viticulteurs, oléiculteurs, etc... la diatribe est plus grave car elle oscille entre le déni, la moquerie, la méconnaissance et le mépris », cinglent dans un communiqué commun relayé sur X les présidents du SIA, du Sommet de l'élevage et du Salon international de l'élevage (SPACE).
Et les représentants agricoles de poursuivre : « Le monde agricole a des valeurs, madame Rousseau n'en a plus. Le monde agricole respecte le travail, madame Rousseau non. Le monde agricole nourrit ses concitoyens en produits de qualité, madame Rousseau les nourrit en haines recuites et anathèmes inutiles. »
À l'origine de leur courroux, une phrase prononcée par la députée de Paris le 11 juillet dernier sur le plateau du Média en marge d'une discussion sur la loi Duplomb. Ce texte, dénoncé par les écologistes notamment pour la réintroduction d'un néonicotinoïde controversé, est soutenu par une partie des agriculteurs (surtout derrière la FNSEA) au nom d'une meilleure rentabilité.
« Je n'en ai rien à péter de leur rentabilité (...) Je pense que ce n'est pas le sujet. La rentabilité de l'agriculture par des produits chimiques au détriment des sols, de la biodiversité et de notre santé, ce n'est pas de la rentabilité en fait, c'est de l'argent sale », répond alors Sandrine Rousseau, s'attirant les foudres d'une large partie de la classe politique.
Depuis, l'élue écologiste a précisé sa pensée dans un communiqué publié sur BlueSky. « Ce que j'ai dénoncé par ces propos, ce n'est évidemment pas la question du revenu des agriculteurs, dont je défends pleinement la garantie, mais un modèle agro-industriel à bout de souffle, qui impose une rentabilité maximale à la production au détriment des agriculteurs eux-mêmes », écrit-elle. « Ce n'est pas être 'contre les agriculteurs' que de dénoncer un système qui les broie. C'est au contraire leur rendre justice en défendant un autre avenir pour eux. »