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Après l'eau, la grogne
Après l'eau, la grogne

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timea day ago

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Après l'eau, la grogne

George Padula, résidant de la rue de Belmont, dans Saint-Léonard, en était dimanche à sa troisième inondation. L'eau est épongée, les dégâts sont en voie d'être ramassés, mais la frustration, elle, demeure. Au lendemain des pluies diluviennes qui ont inondé certains secteurs, des sinistrés dénoncent la « négligence » de la Ville de Montréal dans la modernisation des égouts et des canalisations souterraines. L'administration de Valérie Plante répond qu'elle continuera d'améliorer son réseau, mais que les effets ne seront pas immédiats. « Pour nous, ça a été pire que l'an dernier. Ça a bouché plus vite et l'eau s'est rendue jusqu'en arrière », lance Marc-André Veer, dont le sous-sol a été inondé sur l'avenue de Châteaubriand, dans Ahuntsic-Cartierville. Au passage de La Presse, durant la journée, le ménage était toujours en cours. Comme de nombreux autres Montréalais, il demeure dans une zone de « cuvette », qui est plus vulnérable aux inondations lors de pluies diluviennes, puisque l'eau a tendance à s'y accumuler. En août 2024, lors du passage de la tempête Debby, l'eau avait aussi envahi son domicile et fait des dommages considérables. Selon lui, la source du problème est la capacité du réseau municipal, et il faut s'y attaquer. PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE Marc-André Veer dans son sous-sol qui a été inondé dimanche Prenez un peu de temps pour vérifier la grosseur des tuyaux et faites quelque chose, parce que là, c'est répétitif. Ça devrait être ça, la priorité en ce moment. Marc-André Veer, sinistré de l'avenue de Châteaubriand Il est loin d'être le seul à penser ainsi dans le quartier. « Ça ne change pas vraiment malgré les années qui passent. Les élus, ils vont parler, ils vont faire des annonces, puis il n'y a rien qui va se passer. C'est pourtant un problème récurrent, ce n'est pas vraiment nouveau, même si ça reste sporadique », confie Maurice Nadeau, qui habite tout près. PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE Maurice Nadeau et Pauline Madore « C'est une nécessité de remplacer les tuyaux ici. Heureusement, cette année, on n'a rien de brisé, ce n'est pas comme l'an passé », ajoute sa conjointe, Pauline Madore. Les précipitations de dimanche ont été plus concentrées que celles laissées par Debby en août 2024. Il est tombé, à l'aéroport Montréal-Trudeau, 81,6 mm de pluie dimanche – la journée de juillet la plus pluvieuse de mémoire de météorologue –, dont 60 mm en seulement une heure. Le 9 août 2024, Montréal avait reçu 145 mm de pluie en 24 heures. Des résultats réclamés Un peu plus à l'est, dans Saint-Léonard, la grogne citoyenne est tout aussi palpable. « Ils ne font rien pour aider. Ils ont réparé les trottoirs, ils ont planté des arbres sur la rue. C'est ça qu'ils ont fait pour nous », lance Andriy Marunych, irrité. Son garage et son sous-sol ont été inondés dans la rue de Belmont. PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE Andriy Marunych (à droite), dont le garage et le sous-sol ont été inondés, rue de Belmont « Ça nous prend un bassin de rétention, point final. Mais la Ville ne le fait pas, probablement parce que c'est trop cher », ajoute ce résidant, qui craint que ses voisins et lui-même en paient de nouveau le prix. George Padula, qui habite l'arrondissement de Saint-Léonard depuis bientôt 20 ans, seconde. « Les égouts, je pense qu'ils n'ont pas bien travaillé là-dessus. Et là, comme on sait que ça va arriver pas mal fréquemment, ça devient plus urgent », note celui qui en est déjà à sa troisième inondation. L'an passé, c'était même rentré dans notre sous-sol. On a dû le refaire en entier. Ça nous a coûté 35 000 $. On a été chanceux que les assurances couvrent. Disons que dès qu'il pleut, on est tous très préoccupés dans le quartier. George Padula, sinistré de la rue de Belmont May Slim, elle, a été inondée dimanche pour la deuxième fois, après avoir acheté sa propriété il y a bientôt 20 ans. « Honnêtement, le stress physique, émotionnel et mental est tellement fort. Chaque fois qu'ils annoncent de la pluie, on reste à la maison, on ne peut rien faire, parce que s'il arrive quelque chose, on doit réagir très rapidement », dit-elle à ce sujet. PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE May Slim s'affaire à nettoyer les dégâts causés par l'inondation dans son garage, rue de Belmont. « On est en train de voir ce qu'on peut faire au niveau juridique, avec peut-être un recours collectif. Pour moi, c'est carrément de la négligence de la Ville de Montréal, ce qui se passe », note Mme Slim. Après les inondations causées par Debby, un groupe de citoyens de l'arrondissement de Saint-Laurent a déposé, en février, une demande pour intenter une action collective, accusant la Ville de négligence dans la modernisation de son réseau d'égouts. Armez-vous de patience En visite dans Ahuntsic-Cartierville, lundi, la mairesse Valérie Plante a indiqué que le remplacement des systèmes d'égouts désuets prendrait encore plusieurs années dans la métropole, vu l'ampleur de la tâche. Elle promet d'aller « le plus vite possible », mais appelle les citoyens à protéger leur maison dans l'intervalle. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Valérie Plante, mairesse de Montréal À moyen terme, les chantiers de construction seront donc encore très nombreux dans les rues de la métropole. Les gens vont souvent s'en plaindre [des chantiers], mais on ne les fait pas pour rien. […] Ce qu'on veut justement, c'est préparer le territoire. Valérie Plante, mairesse de Montréal La mairesse déplore par ailleurs que le programme de soutien provincial pour les sinistrés n'indemnise que les propriétaires inondés par le débordement d'un cours d'eau, et non par les pluies diluviennes. « Le fédéral et le provincial doivent en faire plus, et venir soutenir les efforts des villes à réparer et adapter les territoires, mais aussi revoir les programmes d'indemnisation », a dit Mme Plante. PHOTO CHRISTOPHER KATSAROV, LA PRESSE CANADIENNE Maja Vodanovic, responsable de l'eau au comité exécutif À ses côtés, la responsable de l'eau au comité exécutif, Maja Vodanovic, a demandé à chacun d'apporter sa contribution. « La première chose que les citoyens doivent faire, c'est de protéger leur maison, parce que nous, on ne pourra pas tout 'ouvrir' la ville en même temps », a-t-elle relevé, parlant de plusieurs « années » avant de pouvoir remplacer l'ensemble des réseaux souterrains désuets. Dans l'opposition, la cheffe d'Ensemble Montréal, Soraya Martinez Ferrada, a déploré lundi que l'administration Plante tarde à moderniser ses collecteurs d'eau. « On ne peut pas agrandir un territoire, avoir plus de gens qui habitent, si les bassins de rétention et les égouts ne sont pas assez gros. C'est le problème numéro un. […] Un parc éponge, ça ne va pas régler le problème qu'on voit avec les pluies d'hier. Il faut doubler la capacité des collecteurs », a-t-elle martelé.

Que faire au lendemain d'une inondation ?
Que faire au lendemain d'une inondation ?

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timea day ago

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Que faire au lendemain d'une inondation ?

L'heure est au nettoyage pour de nombreux sinistrés de l'arrondissement de Saint-Léonard. Les pluies torrentielles de dimanche ont inondé de nombreuses maisons. Voici des mesures à prendre rapidement pour les sinistrés, et des façons de limiter les dégâts dans l'avenir. Quoi faire en premier ? « La première chose à faire, c'est de communiquer avec son assureur pour savoir si ont est assuré, et le montant de la couverture », explique Anne Morin, relationniste du Bureau d'assurance du Canada (BAC), qui représente les compagnies d'assurance de dommages. La protection en cas de dommages causés par l'eau est un avenant que les propriétaires peuvent ajouter au moment d'assurer leur bâtiment. « Il n'est pas rare que le montant des dommages excède la couverture des assurances », dit-elle. Connaître le montant de sa couverture permet de déterminer quoi faire par soi-même. Les assurés peuvent par exemple décider de désinfecter eux-mêmes leur maison et prioriser l'achat de nouveaux meubles avec le montant de l'indemnisation. Anne Morin met l'accent sur l'importance de vider l'eau rapidement et de sécher les zones inondées, afin de limiter les dommages matériels, mais surtout les risques sanitaires que peuvent causer des champignons ou de la moisissure. Les assurés doivent aussi prendre des photos des biens endommagés, pour contribuer à l'estimation des dégats. La compagnie d'assurance enverra pour sa part un expert en sinistre, qui estimera l'ampleur des dommages et les rénovations nécessaires. Vous pouvez envoyer une réclamation à la Ville de Montréal à la suite d'une inondation, jusqu'à 15 jours après les pluies, indique le porte-parole administratif de la Ville, Philippe Sabourin. Mais dans les faits, la Ville n'indemnise jamais les propritaires sinistrés. À la suite de la tempête Debby, elle a reçu 4479 réclamations, toutes refusées, comme lors de tous les épisodes précédents ces dernières années. Pour être indemnisé, un citoyen devrait démontrer qu'il y a eu négligence de la part de la Ville. Les propriétaires ayant fait une réclamation ont cependant reçu, au cours de la dernière année, une offre pour la visite d'un inspecteur municipal qui peut leur suggérer les meilleures mesures à prendre pour se prémunir contre les inondations. En 2023, la Ville de Montréal a accepté de régler à l'amiable une action collective intentée par un groupe de citoyens du quartier Rosemont inondés quatre fois en 2009 et 2011. Environ 200 citoyens ont reçu des dizaines de milliers de dollars pour des dommages matériels et moraux. Mais Est-ce que vos primes d'assurance grimperont demain matin ? L'augmentation de la fréquence des refoulements d'égouts, « c'est une tendance lourde depuis plusieurs années », dit Anne Morin. C'est cette tendance qui détermine le prix des primes d'assurance et non pas des « évènements ponctuels » comme les inondations de dimanche, note-t-elle. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE L'eau est vidée vers le système d'égouts après avoir infiltré le garage et le sous-sol d'un logement de la rue de Belmont, à Saint-Léonard. Des compagnies d'assurance refusent maintenant de couvrir certaines propriétés contre les refoulements d'égouts, notamment après deux inondations. La professeure de l'UQAM Danielle Pilette, spécialisée en affaires municipales, croit qu'il y a des pertes financières autant pour les propriétaires que les assureurs ou les municipalités. « C'est un risque négocié » entre les différents acteurs, dit-elle. « Finir un sous-sol, c'est un peu imprudent » « Autant que possible, [vous ne devriez pas] refaire [votre] sous-sol après une inondation, parce que probablement que les inondations vont revenir, souligne Mme Pilette. Finir un sous-sol, c'est un peu imprudent, c'est un investissement risqué. » « Idéalement, on ne devrait pas avoir des garages en sous-sol, puisque la pente favorise l'insertion de l'eau », dit Danielle Pilette. Si vous en avez un, vous pouvez toutefois installer des portes de garage anti-inondations, « il y en a des assez efficaces en ce moment ». Pour limiter les risques d'inondations en cas de pluies diluviennes, les propriétaires doivent éviter le plus possible les surfaces asphaltées, ajoute la professeure. En effet, au lieu d'être absorbée par le sol, l'eau ruisselle vers le réseau d'égouts et contribue aux refoulements. Des barils récupérant l'eau de pluie qui coule des gouttières font également partie de l'éventail des solutions. Il est possible de récupérer cette eau-là pour arroser son jardin au lieu d'utiliser de l'eau potable, apportant aussi des bénéfices environnementaux, selon Danielle Pilette. La Ville, acteur clé de la prévention Les municipalités jouent un rôle central dans la prévention des dommages issus des pluies torrentielles. « Avoir plus de végétation et de bassins de rétention, bien entretenir le réseau d'égouts domestiques et détourner autant que possible l'eau de pluie du réseau d'égouts domestiques, défavoriser la construction en sous-sol », voilà autant d'actions que peut prendre la Ville de Montréal pour s'attaquer à ce problème, selon Danielle Pilette. Plusieurs arrondissements limitent déjà la possibilité d'aménager des logements ou des chambres en sous-sol, parfois seulement dans les zones de cuvettes, ou encore sur tout leur territoire, et d'autres s'apprêtent à adopter des règlements semblables. Montréal exige aussi que les développements immobiliers soient conçus pour retenir une partie des eaux pluviales sur leur terrain, plutôt que de les diriger vers les canalisations municipales. La Ville se dit prête à faire les travaux pour mettre à niveau son réseau souterrain désuet, mais ceux-ci prendront au moins plusieurs années, dit la responsable de l'eau, Maja Vodanovic. « Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas faire les investissements, c'est juste parce que c'est impossible [de tout faire d'un coup] », a-t-elle ajouté. « La Ville est comme prise dans un carcan parce qu'elle doit assumer les erreurs du passé », dit Danielle Pilette. PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE Un résidant de la rue de Belmont, George Padula, s'affairait au téléphone, au lendemain des pluies torrentielles. « On est pris avec des constructions des années 1930, 1940 et 1950, d'une époque où il n'y avait pas de pluies diluviennes, avec beaucoup de sous-sols, explique-t-elle. On a une réunion de tous les facteurs de risque. » Les pompiers, la Ville et la Croix-Rouge sur le terrain La Ville de Montréal avait des équipes sur le terrain dimanche et lundi, par exemple pour débloquer des puisards, indique Philippe Sabourin. Le 311 a reçu hier un total de 308 appels, en comparaison de 350 appels l'an passé lors du passage des restes de l'ouragan Debby. La Croix-Rouge canadienne a aidé neuf familles se loger temporairement. Le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) a reçu jusqu'à 43 appels en même temps vers 4 h 30 dimanche. « Dès qu'il y en avait un qui finissait, un autre commençait », mentionne Martin Lefebvre, du SIM. « Mais je peux vous dire qu'on n'a pas eu de problème à répondre à tous les appels », dit-il. Avec Isabelle Ducas, La Presse

Que faire au lendemain lorsqu'on a été touché ?
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Que faire au lendemain lorsqu'on a été touché ?

L'heure est au nettoyage pour de nombreux sinistrés de l'arrondissement de Saint-Léonard Que faire au lendemain lorsqu'on a été touché ? Les pluies torrentielles de dimanche ont inondé de nombreuses maisons. Voici les mesures à prendre rapidement si vous avez été touché et comment limiter les dégâts dans le futur. Quoi faire en premier ? « La première chose à faire, c'est de communiquer avec son assureur pour savoir s'ils sont assurés et le montant de la couverture [qui déterminera l'ampleur des travaux] », lance Anne Morin, relationniste du Bureau d'assurance du Canada, qui représente les compagnies d'assurances. « Il n'est pas rare que le montant des dommages excède la couverture des assurances », dit-elle. Connaître le montant de sa couverture permet de déterminer quoi faire par soi-même. Les assurés peuvent par exemple décider de désinfecter eux-mêmes leur maison et de prioriser l'achat de nouveaux meubles avec l'argent des assurances. Anne Morin met également l'accent sur l'importance de vider l'eau rapidement et de sécher les zones inondées, afin de limiter les dommages matériels, mais aussi les risques sanitaires que peuvent causer des champignons ou de la moisissure. Les assurés doivent aussi prendre des photos des biens endommagés, pour contribuer à l'estimation des dommages. La compagnie d'assurance enverra pour sa part un expert en sinistre qui estimera la valeur des dommages et quelles rénovations sont nécessaires. Si vous estimez que la Ville de Montréal est responsable de dommages, vous avez jusqu'à quinze jours après les pluies pour transmettre une demande de réclamation, dit le porte-parole administratif de la Ville, Philippe Sabourin. Vous devrez démontrer qu'il y a un dommage, une faute et un lien entre les deux. Il n'est pas nécessaire que le dossier soit complet, mais il doit être envoyé dans les délais, explique-t-il. Est-ce que vos primes d'assurances grimperont demain matin ? Les hausses des refoulements d'égouts, « c'est une tendance lourde depuis plusieurs années », dit Anne Morin. C'est cette tendance qui détermine le prix des primes d'assurance et non pas des « évènements ponctuels » comme les inondations de dimanche, lance-t-elle. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE L'eau est vidée vers le système d'égoûts après avoir infiltré le garage et le sous-sol d'un logement de la rue Belmont à Saint-Léonard. La représentante du Bureau d'assurance du Canada n'exclut pas la possibilité que des compagnies d'assurance décident de ne plus assurer certaines propriétés contre les refoulements d'égouts. La professeure associée du Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l'UQAM Danielle Pilette croit qu'il y a des pertes financières autant pour les propriétaires que les assureurs ou les municipalités. « C'est un risque négocié » entre les différents acteurs, dit-elle. « Finir un sous-sol, c'est un peu imprudent » « Autant que possible [vous ne devriez pas] refaire [votre] sous-sol après une inondation, parce que probablement que les inondations vont revenir, dit-elle. Finir un sous-sol, c'est un peu imprudent, c'est un investissement risqué. » « Idéalement, on ne devrait pas avoir des garages en sous-sol, la pente favorise l'insertion de l'eau », dit Danielle Pilette. Si vous en avez un, vous pouvez toutefois installer des portes de garage anti-inondations, « il y en a des assez efficaces en ce moment ». Pour limiter l'ampleur des refoulements d'égouts, les propriétaires doivent éviter le plus possible les surfaces asphaltées, lance la professeure associée. En effet, au lieu d'être absorbée par le sol, l'eau coule vers le réseau d'égouts et contribue aux refoulements. Des barils récupérant l'eau de pluie qui coule des gouttières font également partie de l'éventail des solutions. Il est possible de récupérer cette eau-là pour arroser son jardin au lieu d'utiliser de l'eau potable, apportant aussi des bénéfices environnementaux, selon Danielle Pilette. La Ville, acteur clé de la prévention Les municipalités jouent un rôle central dans la prévention des dommages issus des pluies torrentielles. « Avoir plus de végétation et de bassins de rétention, bien entretenir le réseau d'égouts domestiques et détourner autant que possible l'eau de pluie du réseau d'égouts domestiques, défavoriser la construction en sous-sol », voilà autant d'actions que peut prendre la Ville de Montréal pour s'attaquer à ce problème, selon Danielle Pilette. « La Ville est comme prise dans un carcan parce qu'elle doit assumer les erreurs du passé », dit-elle. PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE Un résident de la rue de Belmont George Padula s'affairait au téléphone, au lendemain des pluies torrentielles. Citant les arrondissements Saint-Laurent et Ahuntsic-Cartierville, l'experte déplore que la bétonisation ait fait disparaître des cours d'eau qui se déversaient dans la Rivière-des-Prairies. « On est pris avec des constructions des années 30, 40 et 50, d'une époque où il n'y avait pas de pluies diluviennes, avec beaucoup de sous-sols, explique-t-elle. On a une réunion de tous les facteurs de risque. » Les pompiers, la Ville et la Croix-Rouge sur le terrain La Ville de Montréal avait dimanche et lundi des équipes sur le terrain, par exemple pour débloquer des puiseurs, indiquait le porte-parole administratif de la Ville, Philippe Sabourin. Le 311 a reçu hier un total de 308 appels, comparable aux 350 appels reçus l'an passé lors du passage des restes de l'ouragan Debby. Philippe Sabourin affirme que 15 % des pluviomètres de la Ville ont mesuré une intensité de la pluie de 150 millimètres par heure, soit 6 pouces d'eau par heure. La Croix-Rouge canadienne a aidé 9 familles à être logées temporairement. Le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) a reçu jusqu'à 43 appels en même temps vers 4 h 30 dimanche. « Dès qu'il y en avait un qui finissait, un autre commençait », mentionne Martin Lefebvre du SIM. « Mais je peux vous dire qu'on n'a pas eu de problème à répondre à tous les appels », dit-il.

« Dans la même échelle de démesure » que la tempête Debby
« Dans la même échelle de démesure » que la tempête Debby

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time2 days ago

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« Dans la même échelle de démesure » que la tempête Debby

L'eau est rentrée dans le garage et le sous-sol d'un logement de la rue Belmont, dans Saint-Léonard. « Dans la même échelle de démesure » que la tempête Debby L'heure est au ramassage des dégâts, lundi à Montréal, les pluies torrentielles tombées la veille ayant frappé très fort, surtout au nord de l'île. Plus de 150 millimètres d'eau à l'heure sont tombés dans les secteurs les plus touchés. « Ça fait plus de 20 ans que je suis appelé à travailler sur des pluies diluviennes sincèrement, et j'ai rarement vu ça, ce qui s'est passé hier », laisse tomber le porte-parole administratif de la Ville, Philippe Sabourin, en entrevue avec La Presse. Il soutient qu'environ 15 % des pluviomètres municipaux ont enregistré plus de 150 millimètres de pluie à l'heure, ce qui représente environ 6 pouces d'eau toutes les 60 minutes. « Pour près de 60 % d'entre eux, c'était 100 millimètres à l'heure, ce qui est également considérable », dit M. Sabourin. « Ça se compare absolument à l'ouragan Debby du mois d'août de l'an dernier. À ce moment, on avait eu des signalements pour environ 350 résidences inondées. Ce dimanche, on était à 308. On est donc absolument dans la même échelle de démesure », ajoute-t-il. Les quartiers les plus touchés ont été Ahuntsic-Cartierville, Saint-Léonard, mais aussi Villeray et Saint-Laurent, bref le nord de l'île en général. Appel à tous Vous avez été inondé après les pluies torrentielles de dimanche ? Envoyez-nous vos photos et vos vidéos. Écrivez-nous Au plus fort de la journée de dimanche, le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) a tenu près de 50 opérations en simultané. Des policiers et des cols bleus ont aussi été déployés, alors qu'une demi-douzaine de viaducs a dû être fermée. « On va continuer d'être déployés pour quelques jours. Si les gens voient des puisards obstrués, ils peuvent nous le signaler au 311 », note M. Sabourin. Relocalisations et mises en garde Dans l'immédiat, quelques dizaines de personnes devront être relocalisées en collaboration avec la Croix-Rouge. Des réclamations peuvent être faites au Bureau des réclamations, dans un délai de 15 jours, si les sinistrés croient que la Ville a une responsabilité dans les dommages survenus à leur domicile. La Ville appelle par ailleurs les citoyens à éviter les sports nautiques pour les 48 prochaines heures, de l'eau ayant dû être rejetée dans la rivière des Prairies ainsi que dans le fleuve Saint-Laurent. Il pourrait donc y avoir présence d'E. Coli dans ces deux cours d'eau, prévient la municipalité. À l'aéroport Montréal-Trudeau, des dizaines de vols ont été annulés durant la journée de dimanche, et ce en grande partie en raison de la météo, qui a aussi perturbé les opérations au sol et la livraison de bagages. D'autres vols ont pu partir, mais avec des retards de plusieurs heures. En dehors de Montréal, des orages ont notamment eu lieu à Québec, où la température ressentie a atteint jusqu'à 42 avec le facteur humidex, en après-midi. Des spectacles du Festival d'été de Québec ont notamment dû être annulés, dont ceux de Cindy Bédard, de Safia Nolin et d'Olivia Khoury.

Pluies torrentielles sur Montréal
Pluies torrentielles sur Montréal

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time2 days ago

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Pluies torrentielles sur Montréal

Danielle Mansour (à gauche) constate les dégâts que l'eau a causés à la maison de sa sœur, dans Saint-Léonard. Son cousin est venu lui prêter main-forte. Jusqu'à 70 mm sont tombés sur Montréal en l'espace de quelques heures, dimanche « On venait de finir les rénovations de la cuisine hier. L'an dernier, on en avait eu pour 100 000 $ de dégâts avec les inondations. Et maintenant, regarde. On a cinq, six pieds d'eau. Toute la rue, les maisons autour, c'est la même chose. Toutes nos affaires qui flottent, c'est fini, ça. » Danielle Mansour était exaspérée, dimanche. Elle se tenait devant la maison dont sa sœur est propriétaire, rue de Belmont, à Saint-Léonard. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Danielle Mansour L'entrée pour la voiture, en pente, donne vers un garage et un demi-sous-sol en contrebas. Derrière les portes ouvertes, des armoires flambant neuves, des meubles et des effets personnels flottent dans une eau sale. La maison, en moins d'une heure, a été brutalement inondée. Et elle n'est pas la seule. Environ 60 à 70 millimètres de pluie sont tombés dimanche après-midi à Montréal, selon Environnement Canada. Résultat de cette pluie diluvienne : des égouts ont refoulé, de nombreux tronçons de route ont été fermés, plusieurs vols ont été annulés à l'aéroport international Montréal-Trudeau, et près de 100 000 clients d'Hydro-Québec ont été privés de courant, au plus fort de la tempête. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Les pompiers s'affairent à vider l'eau qui s'est accumulée dans le garage et le sous-sol d'un logement de la rue de Belmont. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Trois camions de pompiers et un véhicule de police ont été déployés, rue de Belmont. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Un homme constate avec consternation les dégâts causés par l'eau, rue de Belmont. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Des armoires flambant neuves, des meubles et des effets personnels flottent dans une eau sale, rue de Belmont. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE L'accumulation d'eau a été particulièrement marquée rue de Belmont, dans le quartier montréalais de Saint-Léonard. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Les pompiers s'affairent à vider l'eau qui s'est accumulée dans le garage et le sous-sol d'un logement de la rue de Belmont. 1 /5 En début de soirée, des dizaines de résidants de Saint-Léonard se tenaient dehors. Ils discutaient avec leurs voisins, appelaient du renfort au téléphone, se réconfortaient dans leur malheur commun. Dans les entrées, toutes construites avec des pentes vers des garages ou sous-sols en contrebas, on pouvait apercevoir les traces de l'eau qui a monté. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE L'eau qui s'est accumulée est pompée, puis redirigée vers le réseau d'égouts. Dans la rue de Belmont, trois camions de pompiers, un véhicule de police. À l'intérieur d'un périmètre d'urgence, les pompiers s'affairaient à vider les sous-sols au meilleur de leurs capacités. 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Comme un mauvais déjà-vu Pour beaucoup de ménages, la journée de dimanche a eu un air de déjà-vu. Après août 2024, où les restes de l'ouragan Debby ont causé de nombreuses inondations résidentielles à Montréal, voilà qu'ils subissent une deuxième crue majeure en 12 mois. Notamment en cause : le voisinage entier se trouve dans une zone de cuvette, donc qui est identifiée comme étant plus vulnérable aux inondations. Lisez le dossier « Pluies diluviennes à Montréal : à risque à leur insu » « Il y a une problématique ici, dénonce Danielle Mansour. L'an passé, c'était 100 000 $ de dégâts, et l'assurance nous a repayé 40 000 $. Et ce n'est pas juste les dégâts, le problème. Si ma sœur veut vendre, on est obligés de déclarer le risque, et l'immeuble perd de sa valeur. » Toujours à Saint-Léonard, près du boulevard Langelier, une propriétaire de deux duplex a subi une quatrième inondation en quatre ans. « J'ai mis les pompes commerciales de 180 litres par seconde, j'ai mis les clapets, j'ai mis de la céramique sur les murs, il n'y a plus rien à faire. La Ville nous dit de protéger nos maisons, on fait tout et pourtant, ça ne donne rien », raconte-t-elle au téléphone, souhaitant demeurer anonyme. Je suis découragée. On perd 100 000 $ chaque année. Je ne comprends tellement pas quoi faire. Je vais en parler au conseil municipal chaque mois et on se fait encore inonder. Une propriétaire de deux duplex à Saint-Léonard Certains, heureusement, ont eu plus de chance. Au passage de La Presse dimanche soir, un résidant du voisinage a indiqué qu'en 20 ans à Saint-Léonard, il en était à sa cinquième inondation. Il a donc installé des pompes et a pu prévoir le coup, cette fois. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Lionel Noël s'estime chanceux : l'eau n'a monté que de quelques pouces dans son logement de la rue de Mériel. Même constat chez Lionel Noël, qui habite rue de Mériel, tout près de la rue de Belmont. « On a installé une pompe de chaque côté du garage, dû à l'année passée, souligne-t-il en passant le balai. Les assurances ne nous avaient même pas repayé. » « Cette année, c'est moins pire. On a eu deux ou trois pouces d'eau, mais ça, on peut vivre avec. On n'a pas de dégâts majeurs, juste des outils mouillés », tempère-t-il. « C'est sûr qu'on ne reste pas ici » Dans le quartier Ahuntsic, à Montréal, l'avenue de Chateaubriand a été sévèrement touchée. Alors que la pluie s'abattait sur le sud du Québec, plus d'un mètre d'eau s'accumulait à même l'asphalte. En début de soirée, la crue était redescendue. Les sinistrés jetaient des chaudières pleines vers la rue et dégageaient des objets qui ont pris l'eau. Certains se tenaient dans leur entrée, observant l'étendue des conséquences. Mimouna Hdouchi et sa famille font partie de ceux qui ont écopé. « Ici, c'est le garage et toutes les chambres de nos enfants qui sont affectés », s'est-elle désolée. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Mimouna Hdouchi C'était comme une vague de la mer dans la rue. Les gens étaient dehors, ils paniquaient. Mimouna Hdouchi, résidante d'Ahuntsic Louant nouvellement un appartement sur deux étages, la famille de cinq personnes estime en avoir au « minimum » pour 40 000 $ de pertes matérielles à la suite de cette journée. « Nous sommes arrivés il y a deux jours seulement. On arrange ça avec les assurances, mon mari leur parle en ce moment, et on s'en va. C'est sûr qu'on ne reste pas ici. On paye presque 4000 $ par mois et ça ne les vaut pas. » Orages violents, routes bloquées, vols perturbés Lors du point culminant des orages, Hydro-Québec signalait 96 289 adresses sans accès à l'électricité sur son territoire. Pas moins de 266 pannes ont eu lieu simultanément. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Près de 100 000 clients d'Hydro-Québec ont été privés de courant, au plus fort de la tempête. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE De nombreuses routes ont été fermées au cours de la journée. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Montréal a reçu jusqu'à 70 mm de pluie en l'espace de quelques heures, dimanche après-midi. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Près de 100 000 clients d'Hydro-Québec ont été privés de courant, au plus fort de la tempête. 1 /3 Les Laurentides ont été massivement touchées, avec près de 59 000 clients sans courant. Lanaudière comptait plus de 14 000 clients sans électricité. La Montérégie et Montréal, avec respectivement 10 000 et 8000 adresses coupées du réseau, étaient les deux autres régions les plus affectées. Après minuit, dans la nuit de dimanche à lundi, la très grande majorité des pannes étaient résorbées. Le pont Papineau-Leblanc entre Montréal et Laval, en direction nord, a été fermé en raison de trombes d'eau occasionnées par les orages violents. Il en a été de même pour certains tronçons de l'autoroute 15 et de l'autoroute 40, ainsi qu'un accès à l'autoroute 25, indique Québec 511. Plus de 40 vols devant décoller de Montréal-Trudeau ont été annulés, montre le site d'Aéroports de Montréal (ADM). Bien que les annulations puissent aussi être causées par des problèmes mécaniques, celles de dimanche étaient en bonne partie attribuables à la météo, précise ADM. De nombreux vols ont également subi un retard, parfois de plusieurs heures. Les opérations au sol et la livraison de bagages ont aussi été retardées. À Québec, des orages ont eu lieu et la température ressentie a atteint jusqu'à 42 avec le facteur humidex, en après-midi. Des spectacles du Festival d'été de Québec ont été annulés, notamment ceux de Cindy Bédard, Safia Nolin et Olivia Khoury.

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