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Le Parisien
16-07-2025
- Sport
- Le Parisien
Tour de France : « Oh là, ils sont dans le dur », on a vécu l'enfer de la côte de Pech David avec son découvreur
Avant l'arrivée des fonceurs, des jeunes et moins jeunes, guère assommés par le cagnard, entonne le Se Canto, l'hymne occitan très populaire dans tribunes, notamment, du Stade toulousain. Mais ici, il n'est pas question de fans de rugby mais de fous de biclou. Bienvenue dans la côte infernale de Pech David, un raidard de 800 m à 8 km de la ligne d'arrivée de la 11e étape du Tour de France entre Toulouse et… Toulouse. Soudain, à 200 m du sommet de cette pente inclinée, dont l'entame se dresse à 20 %, le Norvégien Jonas Abrahamsen enflamme les foules. Il est suivi à la trace par le Suisse Mauro Schmid. « Oh là, ils sont dans le dur ! », commente Sébastien Bosvieux, cycliste amateur de 48 ans à la casquette jaune qui habite tout en bas de la descente. Déboule ensuite son favori, le Néerlandais Mathieu Van der Poel qui passe à l'offensive quasiment devant lui. Forcément, « Seb » est aux anges. « Oh l'attaque comme une balle, il est monstrueux ! », hallucine-t-il, son fiston Elio, 4 ans, sur les épaules. Malgré un finish haletant, le petit-fils de Raymond Poulidor ne parviendra jamais à rattraper Abrahamsen, miraculé du Tour après sa fracture de la clavicule il y a un mois. Mais « Seb », infatigable défenseur de la petite reine dans les rues de la Ville rose, est sur un petit nuage : ce passage par la côte de Pech David est un succès et c'est un peu grâce à lui. En septembre dernier, encouragé par Laure, sa compagne, cet ingénieur spécialisé dans le traitement des eaux adresse un mail à l'ancien coureur Thierry Gouvenou, directeur technique de la Grande Boucle. « J'ai envoyé une bouteille à la mer. Je savais que le Tour devait passer par Toulouse, alors je lui ai proposé la côte de Pech David pour casser la monotonie des arrivées au sprint dans notre ville », se souvient-il. Et là, miracle, lors de l'annonce du détail du parcours deux mois plus tard, la pente raide figure au programme. « Je réécris à Thierry Gouvenou pour le remercier, pour lui dire que c'est une chouette idée », relate-t-il. Son interlocuteur lui répond alors que son courriel a pesé dans la décision finale pour une arrivée « plus punchy et spectaculaire ». Quand il découvre, ce mercredi, les milliers de spectateurs massés dans son fief, Sébastien Bosvieux ressent « une fierté », parce qu'il y a une « ambiance de col ». Cette bosse, il la connaît par cœur, l'ayant vaincu une bonne vingtaine de fois. « Je n'ai jamais mis le pied à terre. Mon meilleur temps, c'est 3 minutes 30 secondes en 2015 (contre 2′25′' pour Van der Poel et 2′33′' pour Abrahamsen ce mercredi) », précise-t-il. Avant de détailler la configuration du cauchemar des sprinteurs : « En bas, c'est costaud, faut pas se mettre dans le rouge. Ensuite, il y a un replat, tu crois que tu as fait le plus dur, que c'est terminé alors tu lâches les watts mais ça repart ! » Les champions du Tour de France peuvent en témoigner. Beaucoup en bavent en cette fin d'après-midi caniculaire, même le maillot à pois Lenny Martinez . « Il n'est pas très bien là », lâche-t-il. Son « chouchou » dans le peloton s'appelle Guillaume Martin-Guyonnet (Groupama-FDJ). « C'est celui qui a le plus de recul sur le cyclisme », encense-t-il, séduit par les analyses du Normand philosophe. Sous ses yeux, les ultimes coureurs n'ont franchement plus la pêche. Mais c'est le jeu. « La côte a tenu toutes ses promesses. Il manque juste les pavés et ça deviendrait un mont du Tour des Flandres », sourit-il. Vendredi, « Seb » jouera les prolongations dans les Pyrénées, pour assister, en famille, au contre-la-montre au départ de Loudenvielle. Une montée qui fait très mal aux mollets au menu. Mais cette fois, ce n'est pas grâce à lui.


L'Équipe
16-07-2025
- Sport
- L'Équipe
Tour de France 2025 : le mail d'un cycliste amateur a participé à mettre la côte de Pech David au programme de la 11e étape
Si la terrible côte de Pech David est au programme du final de la 11e étape du Tour de France, ce mercredi, c'est en partie grâce à un mail d'un cycliste amateur toulousain. Sébastien Bosvieux la connaît par coeur, la côte de Pech David. Ce cycliste amateur habite « au pied » du raidard toulousain (800 m, avec une entame à 20 %). Et c'est lui qui a alerté l'organisation du Tour de France de la pertinence d'intégrer ce casse-pattes dans le final de la 11e étape, ce mercredi. En septembre, lorsque les spéculations d'un passage de la Grande Boucle dans la Ville rose étaient bien lancées, Sébastien Bosvieux a envoyé un mail à ASO, l'organisateur du Tour. « Cette côte, c'est le juge de paix pour tous les cyclistes du coin, assure-t-il à La Dépêche. J'espérais surtout casser la monotonie d'un sprint annoncé. » Quand le tracé est officiellement dévoilé, il découvre, au programme, son ascension fétiche. « Sur le moment, je n'étais pas persuadé que c'était grâce à moi, je n'y croyais pas, avoue le Toulousain. Mais j'ai ensuite reçu un mail de l'organisateur qui m'a confirmé que mon message avait pesé dans la décision. » Sébastien Bosvieux encouragera les coureurs aux côtés de son fils, et « espère que les coureurs sentiront ce que nous vivons, ici ».