
Tour de France : « Oh là, ils sont dans le dur », on a vécu l'enfer de la côte de Pech David avec son découvreur
Tour de France
entre Toulouse et… Toulouse.
Soudain, à 200 m du sommet de cette pente inclinée, dont l'entame se dresse à 20 %, le Norvégien
Jonas Abrahamsen
enflamme les foules. Il est suivi à la trace par le Suisse Mauro Schmid. « Oh là, ils sont dans le dur ! », commente Sébastien Bosvieux, cycliste amateur de 48 ans à la casquette jaune qui habite tout en bas de la descente. Déboule ensuite son favori, le Néerlandais
Mathieu Van der Poel
qui passe à l'offensive quasiment devant lui.
Forcément, « Seb » est aux anges. « Oh l'attaque comme une balle, il est monstrueux ! », hallucine-t-il, son fiston Elio, 4 ans, sur les épaules. Malgré un finish haletant, le petit-fils de
Raymond Poulidor
ne parviendra jamais à rattraper Abrahamsen, miraculé du Tour après sa fracture de la clavicule il y a un mois.
Mais « Seb », infatigable défenseur de la petite reine dans les rues de la Ville rose, est sur un petit nuage : ce passage par
la côte de Pech David
est un succès et c'est un peu grâce à lui. En septembre dernier, encouragé par Laure, sa compagne, cet ingénieur spécialisé dans le traitement des eaux adresse un mail à l'ancien coureur Thierry Gouvenou, directeur technique de la Grande Boucle.
« J'ai envoyé une bouteille à la mer. Je savais que le Tour devait passer par Toulouse, alors je lui ai proposé la côte de Pech David pour casser la monotonie des arrivées au sprint dans notre ville », se souvient-il. Et là, miracle, lors de l'annonce du détail du parcours deux mois plus tard, la pente raide figure au programme. « Je réécris à
Thierry Gouvenou
pour le remercier, pour lui dire que c'est une chouette idée », relate-t-il. Son interlocuteur lui répond alors que son courriel a pesé dans la décision finale pour une arrivée « plus punchy et spectaculaire ».
Quand il découvre, ce mercredi, les milliers de spectateurs massés dans son fief, Sébastien Bosvieux ressent « une fierté », parce qu'il y a une « ambiance de col ». Cette bosse, il la connaît par cœur, l'ayant vaincu une bonne vingtaine de fois. « Je n'ai jamais mis le pied à terre. Mon meilleur temps, c'est 3 minutes 30 secondes en 2015 (contre 2′25′' pour Van der Poel et 2′33′' pour Abrahamsen ce mercredi) », précise-t-il.
Avant de détailler la configuration du cauchemar des sprinteurs : « En bas, c'est costaud, faut pas se mettre dans le rouge. Ensuite, il y a un replat, tu crois que tu as fait le plus dur, que c'est terminé alors tu lâches les watts mais ça repart ! » Les champions du Tour de France peuvent en témoigner. Beaucoup en bavent en cette fin d'après-midi caniculaire, même le maillot à pois
Lenny Martinez
. « Il n'est pas très bien là », lâche-t-il. Son « chouchou » dans le peloton s'appelle
Guillaume Martin-Guyonnet
(Groupama-FDJ). « C'est celui qui a le plus de recul sur le cyclisme », encense-t-il, séduit par les analyses du Normand philosophe.
Sous ses yeux, les ultimes coureurs n'ont franchement plus la pêche. Mais c'est le jeu. « La côte a tenu toutes ses promesses. Il manque juste les pavés et ça deviendrait un mont du Tour des Flandres », sourit-il. Vendredi, « Seb » jouera les prolongations dans les Pyrénées, pour assister, en famille, au contre-la-montre au départ de Loudenvielle. Une montée qui fait très mal aux mollets au menu. Mais cette fois, ce n'est pas grâce à lui.
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