Dernières actualités avec #SimplePlan


La Presse
08-07-2025
- Entertainment
- La Presse
Conquérir la planète un fan à la fois
Simple Plan a fait quelques spectacles au Québec ces derniers jours. Son passage ici coïncide avec la sortie du documentaire qui lui est consacré sur Prime Video, qui montre un groupe marqué à la fois par une humilité sincère et une détermination de feu. Où jouait Simple Plan, samedi dernier ? À Alma, au Lac-Saint-Jean. La présence du quatuor pop-punk québécois dans un festival régional a quelque chose de très révélateur. Non, ce n'est pas le signe que le groupe est sur le déclin. Cela montre plutôt que même s'ils peuvent se produire en tête d'affiche devant plus de 40 000 fans au Brésil, Pierre Bouvier, Jeff Stinco, Sébastien Lefebvre et Chuck Comeau demeurent prêts à jouer dans un festival régional au Québec. Après 25 années d'une carrière internationale florissante, ce n'est pas un détail. Ce n'est pas si étonnant non plus : Simple Plan sait pertinemment ce qu'il doit à ses fans. Se déplacer pour aller les voir, où qu'ils soient, et se donner à fond, c'est non négociable pour eux. C'est d'ailleurs l'un des éléments qui ressort du documentaire Simple Plan : The Kids in the Crowd, offert sur Prime Video. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Les membres de Simple Plan : Pierre Bouvier, Sébastien Lefebvre, Jeff Stinco et Chuck Comeau « Au début de chaque show, je regarde les gens dans la foule. À la première rangée comme au balcon. J'imagine l'histoire des gens qui sont là. Qu'untel a pris l'avion pour nous voir. Qu'il attend ça depuis 15 ans », racontait Chuck Comeau lors d'un entretien réalisé à Las Vegas en octobre dernier. Il y a encore plein de gens qui nous voient pour la première fois, même après 25 ans. Tu ne peux pas t'asseoir sur ce que tu as fait avant. Chuck Comeau, lors d'un entretien en octobre dernier PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE Simple Plan lors de son concert au Festival d'été de Québec, le 4 juillet Cette volonté de plaire et de mettre tous les efforts pour y parvenir, on la sent très fort dans le documentaire produit par Sphere Media. Ce que le réalisateur Didier Charette raconte, c'est d'abord l'histoire d'un groupe qui n'a jamais été « cool », qui a été snobé et a fait l'objet de moqueries, qui a rongé son frein et mordu la poussière. C'est aussi l'histoire de gars déterminés qui ont fini par connaître un succès phénoménal. On pourrait aligner les chiffres – environ 10 millions d'albums vendus dans le monde, soit trois fois plus qu'Arcade Fire – pour étayer le succès de Simple Plan. Or, ce qui est le plus éloquent, c'est son calendrier de tournée : en 2025, le groupé formé dans l'ouest de Montréal fera une fois de plus le tour du monde. Parfois en première partie d'Avril Lavigne ou The Offspring, parfois en tête d'affiche. « C'est important qu'on ne soit pas juste en train de regarder le passé et de gérer une décroissance », souligne Jeff Stinco. Sur ce plan, Simple Plan a toujours été proactif : le groupe n'a jamais misé seulement sur les États-Unis et pris la peine très tôt dans sa carrière d'aller voir ses fans en Asie, en Australie et en Amérique latine. Ainsi, quand son étoile a pâli au sud de la frontière, le quatuor a pu poursuivre sa route en misant sur ses fans vivant ailleurs dans le monde. Des travailleurs acharnés Simple Plan : The Kids in the Crowd arrive alors que le groupe passe le cap des 25 années d'existence. Ainsi, c'est sans grande surprise que l'on constate le ton généralement positif du film de Didier Charette. « J'avais envie de faire quelque chose d'inspirant », précise le réalisateur, qui a eu un accès total non seulement aux coulisses des concerts, mais aussi à des tonnes d'archives datant du tournant des années 2000. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Le réalisateur Didier Charette On se promène ainsi des grandes scènes du monde au sous-sol des parents de Charles Comeau où Pierre Bouvier et lui ont commencé à jouer de la musique dès l'adolescence. On voit des gamins déconner, mais surtout travailler d'arrache-pied pour réaliser leur rêve de se tailler une place dans l'élite du pop-punk international. Chuck Comeau étouffe des sanglots quand il raconte à la caméra le moment où Simple Plan a enfin décroché un contrat de disque, mais le documentaire ne raconte pas de salades : il ne suffit pas de publier un disque avec l'appui d'un géant de la musique (Altantic Records, dans son cas) pour récolter la gloire. L'un des autres aspects très intéressants du film est l'attention qu'il porte aux habitudes de travail de Simple Plan. En effet, si le son du groupe est très pop, le « fais-le toi-même » cher au mouvement punk a beaucoup nourri le groupe à ses débuts. Ses membres – Chuck Comeau en particulier – ont déployé une créativité et une pugnacité qui commandent le respect. En d'autres mots : Simple Plan a gagné chaque miette de succès qu'il a obtenu. Succès qui n'aurait pas été au rendez-vous sans des chansons accrocheuses et, surtout, capables de toucher des quantités de gens qui, eux aussi, se sentaient seuls ou incompris à l'adolescence et au début de l'âge adulte. Un portrait « juste » En entrevue avec La Presse l'automne dernier, les membres de Simple Plan disaient avoir été sortis de leur zone de confort en acceptant d'avoir une caméra braquée sur eux sur scène et en coulisses pendant plusieurs mois. Ils laissaient entendre que le film aurait quelque chose d'un peu cru. Le terme est exagéré. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Le documentaire sur Simple Plan est offert dès maintenant sur Prime Video. Simple Plan : The Kids in the Crowd ne fait qu'effleurer les excès des tournées passées et le seul vrai drame qui a secoué le groupe : en 2020, le bassiste David Desrosiers a fait l'objet d'allégations d'inconduites sexuelles. Il a quitté le groupe et n'est pas interviewé pour le documentaire. L'affaire est évoquée, sans être soulignée. En marge du festival When We Were Young, tenu en octobre à Las Vegas, Chuck Comeau et Jeff Stinco disaient que, depuis cet évènement, Simple Plan agit pour augmenter la présence féminine dans son entourage professionnel et veut utiliser sa notoriété pour attirer l'attention sur des artistes femmes trop peu représentées dans leur milieu. Simple Plan : The Kids in the Crowd creuse davantage le choc de personnalités entre Pierre Bouvier, chanteur du groupe, et Chuck Comeau, qui n'est pas seulement son puissant batteur, mais aussi clairement la force motrice du quatuor. Ces deux-là s'aiment et s'affrontent depuis l'adolescence. Ils se complètent aussi dans l'écriture, même si ça fait des flammèches, comme on peut le voir dans le film. « Ç'aurait été facile de verser dans le sensationnalisme, dit Didier Charette, au sujet de cette dynamique de frères ennemis, mais je ne trouve pas que ç'aurait rendu justice à la vraie histoire du groupe. Il y a eu des versions de montage qui étaient beaucoup plus sombres, mais ça ne faisait pas nécessairement un meilleur film. Je trouve que [la version finale] est juste. » Offert sur Prime Video


La Presse
05-07-2025
- Entertainment
- La Presse
Avril Lavigne et Simple Plan : nostalgie, quand tu nous tiens
Le Festival d'été de Québec se fait un devoir chaque année de ravir les mélomanes nostalgiques de toutes les générations. Avec la présence d'Avril Lavigne et de Simple Plan vendredi sur les plaines d'Abraham, les amateurs de pop punk d'il y a 20 ans ont été servis. Quelque chose d'assez magique se passe lorsque l'on chatouille les émotions liées à la nostalgie. Quelque chose qui a permis, vendredi, de replonger dans des souvenirs musicaux tout en faisant un peu abstraction du fait que l'époque est bel et bien passée, que l'artiste devant nous n'est plus à son meilleur. C'est, nous pensons, ce qui s'est opéré durant la performance d'Avril Lavigne. Débarquant sur scène vêtue d'un chandail-très-long et de bottes-très-hautes, la chanteuse aux longs cheveux blonds s'est présentée devant une foule bien réchauffée par la prestation de Simple Plan. Avril Lavigne n'est pas la plus impressionnante chanteuse et ça s'entend en concert (nous ne savons pas si une raison particulière a affecté sa voix vendredi), mais c'est surtout son grand manque d'énergie qui nous a demandé d'être très pardonnants. « Hey hey you you ! I don't like your girlfriend ! », lance-t-elle dans Girlfriend, son succès le plus pop et le plus pauvre. Le choix de cette chanson pour lancer le spectacle fut toutefois bien avisé. La fête a débuté immédiatement. Mais sur scène… le calme plat. What the Hell, ensuite, une chanson sur l'envie de s'émanciper d'un amour, nous a rappelé à quel point le répertoire de l'Ontarienne peut être juvénile… et accrocheur. D'ailleurs, cette envie de s'accrocher à la jeunesse et à la naïveté est un thème qu'Avril Lavigne affectionne et assume : Here's to Never Growing Up, qu'elle a interprété ensuite, l'illustre bien. Mais avant, Complicated a de nouveau asséné un gros coup de nostalgie à bien des gens dans la vaste foule des plaines. La chanson, premier simple du premier album de la chanteuse, a marqué en 2002 le début d'une grande carrière pour elle. Malheureusement, vendredi, elle a dû souvent tendre le micro à la foule pour visiblement éviter d'avoir à chanter. Au moment de Here's to Never Growing Up, Avril Lavigne semblait déjà manquer de voix. Des vidéos d'archives nous ont ramenés aux meilleurs moments de sa carrière. Elle est ensuite revenue sur scène avec sa guitare électrique verte et scintillante à la main (quel look !) pour My Happy Ending. Plus tard, Young & Dumb a permis aux gars de Simple Plan de se joindre à la chanteuse sur scène pour cette pièce qu'ils ont fait paraître ensemble en mai dernier, ainsi qu'une reprise en duo de Say It Ain't So (de Weezer) dont on aurait pu se passer. Avril Lavigne et Simple Plan viennent d'ailleurs tout juste d'achever une tournée conjointe. Une autre preuve du certain élan dont bénéficie de nouveau la musique pop punk. Des artistes comme l'Américaine Olivia Rodrigo ou l'autrice-compositrice-interprète montréalaise Chiara Savasta (qui était en première partie et à qui nous reviendrons plus tard) remettent également le genre au goût du jour. Le retour des vedettes pop punk du début du millénaire est un aussi gage de l'effet galvanisant que peut avoir la nostalgie. Ceux qui étaient adolescents lorsque les Avril Lavigne de ce monde étaient au sommet de leur art sont maintenant juste assez vieux pour s'ennuyer de leurs plus jeunes années. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE La foule sur les Plaines d'Abraham, vendredi soir La vague nostalgique pop punk atteint son paroxysme ces temps-ci. En témoigne l'achalandage sur les plaines vendredi pour accueillir celle qui fut la reine incontestée de cette mouvance musicale et qui s'est mérité une foule bien plus large que Rod Stewart la veille. Avril Lavigne, c'était la Billie Eilish des années 2000. Elle était l'héroïne de tant de jeunes à l'époque. Celle qui donnait la permission de défaire les codes trop binaires en termes de look et d'attitude. Celle qui, comme Eilish aujourd'hui, n'en faisait qu'à sa tête et redéfinissait la féminité. Ainsi, les premières héritières de la chanteuse ont eu le droit vendredi à une scène de grande nostalgie, tandis que la nouvelle génération de filles cool a pu constater à qui elles succèdent. Certaines sont même montées sur scène à un moment du spectacle pour recevoir des skateboards que l'artiste a signés pour elles. Il est dommage qu'Avril Lavigne ait finalement à peine interagi avec son si grand public. Cela aurait pu compenser pour le manque d'entrain et de voix. Encore une fois, pour les souvenirs au moins, il a sûrement valu la peine pour plusieurs festivaliers d'être présents vendredi. Lorsqu'est venu le temps de clore le concert, peu avant 23 heures, la très attendue Sk8er Boi a finalement retenti. Un long interlude a mené à Head Above Water (et un changement de costume) ainsi que When You're Gone et I'm With You, deux balades qui ont sans aucun doute marqué une génération. Simplement exquis Fierté pop punk québécoise s'il en est une, Simple Plan était à une certaine époque le groupe préféré de bien des jeunes à travers le monde. Son lien avec Avril Lavigne s'est tissé dès 2003, lorsque la formation québécoise a assuré la première partie de la tournée mondiale de la chanteuse. Son plus récent album, Harder Than It Looks, date de 2022. Et si la popularité du groupe n'est plus ce qu'elle était lors de sa belle époque, il sait qu'il faut miser sur les succès de son âge d'or si l'on veut faire vraiment vibrer la fibre nostalgique du public. Alors, bien sûr, on a eu droit à Welcome to My Life (2004), à Addicted (2002) et à I'm Just a Kid (2002). Et quand le chanteur Pierre Bouvier nous a demandé « Do you ever feel like breaking down ? Do you ever feel out of place ? » on s'est rappelé tous ensemble nos peines d'adolescents, tout en réalisant que les choses s'améliorent heureusement, mais restent aussi un peu les mêmes en vieillissant. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Le chanteur et leader Pierre Bouvier La performance de Simple Plan a débuté avec I'd Do Anything, une autre chanson phare du premier disque de Simple Plan paru en 2002. Pierre Bouvier a la voix du bon vieux temps. Son chandail « I'm just an adult », en référence à son titre le plus populaire, ses pantalons skinny, ses tatouages et son allure nonchalante sont toujours au rendez-vous. Son dynamisme aussi. On s'est même demandé à la fin de la soirée si Simple Plan n'aurait pas mieux profité de la scène en tant qu'artiste principal de la soirée. Après Shut up! et Jump, Claudia Bouvette a rejoint le groupe pour Jet Lag, version bilingue (qu'il interprète à l'origine avec Marie-Mai). Et comment faire encore un peu plus plaisir à une bande de nostalgiques venus voir Simple Plan ? Avec un mash-up de All Star (de Smash Mouth) et de Mr. Brightside (de The Killers) en milieu de spectacle, pourquoi pas ! Suivi de What's new Scooby-Doo?, entouré de mascottes… de Scooby Doo… Pourquoi pas ? Après un bain de foule sur Crazy (toujours d'actualité), la performance a atteint son summum avec I'm Just a Kid – crowd surfing du batteur Chuck Comeau en prime ! « Si vous la connaissez depuis 2002 ou depuis pas longtemps parce que c'était devenu un phénomène TikTok, je veux vous entendre », a lancé Pierre Bouvier, en référence à la deuxième vie de la chanson qui fête ses 23 ans cette année. Perfect a terminé un très bon moment où l'on est retourné dans le temps. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Chiara Savasta sur la scène, vendredi soir Mentionnons pour terminer que la jeune Chiara Savasta, qui ouvrait les festivités de vendredi sur les plaines d'Abraham, a été digne d'Avril Lavigne et Simple Plan, qui l'ont précédée (dans leurs carrières musicales) et suivie (sur la scène). À 23 ans, son premier album brand new girl, brand new machine tout juste sorti, Chiara Savasta puise dans une vigueur toute neuve et fougueuse, très (trop ?) ressemblante à ce qu'offre Olivia Rodrigo. Elle s'est bien débrouillée. La succession est assurée.