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Le Parisien
18 hours ago
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2 600 postes d'enseignants n'ont pas trouvé preneurs à l'issue des concours, « la crise d'attractivité perdure »
Plus de 2 600 postes d'enseignants n'ont, encore cette année, pas trouvé preneurs à l'issue des concours de recrutement , malgré une baisse du nombre de postes offerts dans les académies ou disciplines les moins attractives, confirmant une crise d'attractivité du métier qui perdure. Sur les 27 713 postes proposés aux concours du public et du privé sous contrat cette année, 2 610 n'ont pas été pourvus, selon des données compilées par l'AFP à partir des résultats d'admission publiés sur la plateforme officielle Cyclades. C'est moins que l'an dernier, où 3 975 postes n'avaient pas été pourvus selon ce calcul , incluant l'ensemble des concours. Mais ce recul du nombre de postes vacants est essentiellement mécanique, dû à une diminution notable du nombre de postes affichés aux concours du primaire dans les académies traditionnellement déficitaires et dans les disciplines du secondaire les moins attractives. « La crise d'attractivité perdure », commente Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré, pour qui « tous les signaux sont au rouge ». « Ces résultats montrent que le problème d'attractivité se confirme et s'approfondit », a renchéri Catherine Nave-Bekhti de la CFDT Education. « On a de très grosses inquiétudes pour la rentrée », souligne aussi Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE Unsa. « On est sur une situation de plus en plus sévère. » Depuis trois ans, le recrutement d'enseignants connaît une crise inédite. En 2022, plus de 4 000 postes avaient été non pourvus au total, selon les chiffres du ministère, provoquant l'émoi dans le monde de l'éducation et le recrutement d'un nombre plus important de contractuels. Dans un communiqué publié vendredi, le ministère de l'Education comptabilise 1 987 postes non pourvus cette année, dont 1 709 dans le public (525 dans le primaire et 1 184 dans le secondaire). Pour parvenir à ce chiffre, il exclut certains concours du premier degré et ne prend pas en compte les postes non pourvus des concours externes supplémentaires des académies de Versailles et de Créteil. La rue de Grenelle fait valoir la « baisse du nombre de postes non pourvus », mais reconnaît « des tensions persistantes dans quatre académies et certaines disciplines ». Selon le comptage de l'AFP, proche de celui de la FSU-Snuipp, principal syndicat du primaire, 1 141 postes sont restés vacants dans le premier degré public (maternelle et élémentaire, sur un total de 2 330 postes vacants dans le public). C'est deux fois moins de postes vacants dans le primaire qu'en 2024, mais en raison essentiellement d'une baisse du nombre de postes proposés aux concours dans les académies de Versailles, Créteil et de Guyane. Malgré cela, ces trois académies et celle de Mayotte continuent à concentrer l'essentiel des difficultés : 475 postes non pourvus à Versailles, 382 à Créteil, 165 en Guyane et 94 à Mayotte. Dans le second degré public (collèges et lycées), 1 189 postes n'ont pas été pourvus, selon les calculs de l'AFP, une amélioration par rapport à 2024 (1 575). Mais cela résulte là aussi d'une moindre offre aux concours des spécialités ayant du mal à trouver des candidats. Matière emblématique de ces difficultés, les mathématiques comptabilisent près de 400 postes non pourvus, soit un poste sur cinq proposé aux concours. En physique-chimie, ce sont 103 postes qui n'ont pas été pourvus, contre 157 en 2024, une baisse majoritairement due à une diminution du nombre de postes proposés aux concours (-41). Les résultats des concours confirment « la nécessité de la réforme du recrutement et de la formation initiale des enseignants », qui « va permettre de renforcer l'attractivité du métier », souligne le ministère. Plusieurs fois annoncée, cette réforme a été relancée en mars . Principal changement, les concours enseignants passent de bac + 5 à bac + 3, et ce à partir de la session du printemps 2026. Mais pour Elisabeth Allain-Moreno, si « le ministère compte beaucoup sur la réforme » du recrutement, « ça ne suffira pas ». « Il faut activer d'autres leviers » : salaires, mobilité géographique, charge de travail, souligne-t-elle.


Le Parisien
a day ago
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Enseignants mutés dans l'intérêt du service dans le 93 : le rectorat gèle les postes et laisse la main au tribunal
Faut-il y voir un manque d'assurance et une marque de prudence ? Lors d'une audience avec les syndicats enseignants en début de semaine, le rectorat de Créteil a confirmé geler les postes des cinq enseignants de Seine-Saint-Denis, mutés « dans l'intérêt du service », « jusqu'à ce qu'une décision soit rendue par le tribunal administratif », selon le récit des organisations syndicales. En clair, jusqu'à ce que la décision de justice tombe, ces cinq postes ne seront plus mis au mouvement mais proposés à des remplaçants. De sorte que si les mutations prononcées en avril dernier sont annulées par le juge, comme ce fut le cas lors d'affaires similaires , les enseignants concernés puissent réintégrer leurs établissements. « Aucune mesure n'est jamais prise en fonction des éventuels recours devant le tribunal administratif », assure cependant le rectorat de Créteil, sans plus de détails. « On s'attendait à ce qu'il y ait un retour en arrière mais pas du tout, regrette Claire Fortassin, co-secrétaire du Snes-FSU. Le recteur, qui semble conscient qu'il perdra au tribunal, est prêt à y aller. Cela nous semble aberrant, simplement pour ne pas désavouer sa prédécesseure . C'est hallucinant. » Au total, trois enseignants du collège Jean-Lolive à Pantin et deux du collège François-Mitterrand de Noisy-le-Grand sont concernés par cette mesure. « Ce n'est pas une mesure disciplinaire, expliquait l'institution en mai, au Parisien. On constate des problèmes qui perdurent et qui ont un impact sur le fonctionnement de l'établissement. » Dans quatre cas sur cinq, les enseignants étaient soit élus, soit encartés au Snes. Pour l'heure, le tribunal n'a de toute façon pas été saisi. Les enseignants ont déposé un recours gracieux auprès du recteur, qui a jusqu'au 16 août pour leur répondre. Après quoi, ils pourront se tourner vers un juge , ce qu'ils semblent prêts à faire pour obtenir leur réintégration. « Cette incertitude est tellement difficile à vivre, confie Catherine, visée par une mutation forcée. On ne sait plus quoi penser. » Elle a été affectée à un établissement à Livry-Gargan, dont l'inspecteur de circonscription n'est autre que celui qui a rédigé le rapport jugé « à charge » qui a abouti à cette décision. « Je me sens mise sous surveillance », se plaint-elle. « L'argument de ramener l'apaisement ne fonctionne pas. Depuis, dans les deux établissements, on a des collègues en arrêt, il y a eu des droits de retrait, des mobilisations… », regrette Claire Fortassin.